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BIBLIOTHÈQUE DU XY' SIÈCLE
TOME XI
LA LIBRAIRIE
DE
CHARLES D'ORLÉANS
MAÇON, PROTAT FRERES, IMPRIMEURS.
PIERRE CHAMPION
ARCHIVISTE PALEOGRAPHE
LA LIBRAIRIE
DE
CHARLES D'ORLÉANS
AVEC UN ALBUM DE FAC-SIMILÉS
PARIS
HONORÉ CHAMPION, ÉDITEUR
LIBRAIRIE SPÉCIALE POUR l'hISTOIRE DE FRANCE
5, QUAI MALAQ.UAIS (vi^)
I9IO
Univers/
B^BLIOTHECA
^^taviensl"
z.
H^
PREFACE
Ce n'est pas sans une excuse valable que l'on peut reprendre
l'une des questions traitées par M. Léopold Delisle. Je la dois
donc au lecteur, comme je lui dois l'aveu que, malgré d'assez
longues recherches, j'ai ajouté peu de chose à la description
de la librairie des ducs d'Orléans insérée dans le Cabinet des
Manuscrits (t. I, p. 98-121) '.
Mon objet est tout autre. En 1907, j'ai publié une courte
notice faisant connaître que le ms. 25458 du fonds français
de la Bibliothèque Nationale formait l'exemplaire original des
poésies de Charles d'Orléans, revisé par lui et contenant d'assez
nombreuses transcriptions de sa main {Le Manuscrit autographe
des poésies de Charles d'Orléans, Paris, 1907, in-8 de 92 pp.)-
Il m'était impossible de joindre à cette étude l'histoire et
la collation des autres manuscrits justifiant mes conclusions;
d'autre part je n'avais pu donner que quelques exemples de
l'écriture de Charles d'Orléans. Ce dernier dossier qui, dans
son ensemble, aurait dû être mis sous vos yeux, je vous le pré-
sente aujourd'hui, incrédule ou candide lecteur.
L'écriture de Charles d'Orléans n'est pas rare. Si nous ne
connaissons plus que par d'anciennes descriptions les livres
de piété qu'il transcrivit pendant sa captivité en Angleterre,
nous possédons encore de grandes lettres autographes, des
notes sur des actes transcrits par les clercs de sa chancellerie,
les ex-libris qu'il traçait sur les volumes de sa librairie.
Cette dernière recherche m'a entraîné à étudier les
volumes qui passèrent entre les mains du poète.
Un album de phototypies est donc tout à la fois le prétexte
et l'excuse de ce présent travail : je le livre avec confiance
aux méditations de mes confrères en paléographie.
I. Voir Pièces justificatives.
LA LIBRAIRIE DE CHARLES D'ORLÉANS
Il nous faut, puisque nous devons décrire une bibliothèque
ancienne (une librairie comme l'on disait), oublier toutes
notions représentatives du livre imprimé. Le livre manuscrit
était encore un objet rare et précieux. Médité, corrigé, annoté
dans ses marges, on l'empruntait pour en faire de nouvelles
copies, on le léguait par testament, comme une fortune. Un
petit nombre suffisait à la curiosité d'une longue vie. Si le
livre avait un sens littéral on ne manquait guère de lui forger
une explication allégorique ; la glose l'encadrait naturellement,
épuisant, après la phrase, le mot. Il valait par la rareté de son
texte comme par son art. La finesse de la matière employée,
la qualité de sa calligraphie, l'élégance de son ornementation
faisaient alors du livre un objet coûteux. Jusqu'au jour où
il venait aux mains de l'amateur que d'artisans y avaient col-
laboré depuis le vendeur de peaux de vélin, le régleur à la
pointe sèche, les scribes patients, l'artiste qui esquissait l'image
(l'histoire), l'enlumineur qui l'animait de vives couleurs, le
rubricateur qui « tournait » de vermillon ou d'azur ses lettres
capitales, le doreur qui appliquait le bel or à reflet métal-
lique. Venaient ensuite les brodeuses qui l'habillaient d'étoffe
et les relieurs de cuir; enfin les orfèvres fondaient coins et
fermoirs où parfois les émailleurs appliquaient les devises ou les
armes du propriétaire. Aussi les étudiants pauvres copiaient-
ils, sur quelques feuillets de papier, en les abrégeant fort, ces
livres commentés aux examens, qu'ils empruntaient au
libraire; les bourgeois et les bourgeoises possédaient des
Heures pour suivre les offices du moûtier ; seuls les rois, les
princes, les riches ecclésiastiques et les communautés possé-
daient une (( librairie ». Elle se composait généralement d'un
petit nombre de livres, presque toujours les mêmes.
IV LA LIBRAIRIE
C'est seulement dans la seconde partie du xiv= siècle que
l'on vit se répandre, sans toutefois se vulgariser, l'amour des
livres et la coutume de posséder une librairie. Une opinion,
répandue chez les clercs, voulait que science et chevalerie
fussent comme les deux piliers établis par la volonté de Dieu
pour soutenir l'ordre des lois divines et humaines : on compa-
rait ces deux ordres à l'un de ces arcs géminés dont le fléchis-
sement pouvait entraîner la ruine de l'édifice entier. Et l'on
répétait : là où science sera détruite la loi sera annulée ; le
royaume où cessera défense de chevalerie deviendra vite la
proie convoitée de ses ennemis '.
On trouvait encore d'autres raisons démontrant l'étroi-
tesse d'une telle alliance : c'est par la science que nous con-
naissons l'histoire des bons trépassés dont les noms vivent en
notre mémoire et, grâce aux témoignages des livres, leur
renommée est portée jusqu'à la fin des temps. On se rappe-
lait le « dit » de Caton : « Lis les livres » ; quelle que soit sa
situation un homme ne s'élève véritablement que par la con-
naissance des lettres et des livres '.
A vrai dire, après tant de ruines et de malheurs, il sem-
blait qu'il fut le disciple de Sagesse et de Prudence ce roi
Charles V qui^ du fond de la librairie comme de son con-
seil, présidait aux destinées d'une France plus heureuse, len-
tement, avec discrétion et fermeté \
Il se plaisait en la grave compagnie des notables livres ras-
semblés dans trois chambres de la tour du Louvre, toutes gar-
nies de huches neuves et de sièges, lambrissées de bois de
cyprès et d'Irlande, et dont les fenêtres étaient treillagées de
fil d'archal contre les oiseaux indiscrets ^.
Là les meilleurs écrivains avaient calligraphié pour lui les
compilations de la Sainte Ecriture, de la philosophie et de
1. Livre des faits de Jean Boucicatit, t. III de Froissart, éd. Buchou, p. 567.
2. Ibid., p. 568.
3. Jean Juvénal des Ursins, t. III de Froissart, éd. Buchoii, p. 322. — Livre des
faits de Jean Boucicaut, p. 281 et suiv. — Christine de Pisan, t. III de Froissart, éd.
Buchon, p. 224. — Cf. R. Delachenal, Histoire de Charles V, 1909, 1. 1, p. 14 et suiv.
4. L. Delisle, Recherches sur la librairie de Charles V (Paris, 1907, 2 vol. in-8), t. I,
p. 7 et 23.
DE CHARLES D ORLEANS V
toutes sciences connues '. Le roi Charles prenait plaisir à fré-
quenter ces maîtres solennels, les translateurs infatigables,
Denis FouUechat, Jacques Bauchant, Jean Corbechon, Jean
Daudin, Jean Golein, Nicole Oresme, Raoul de Presles et
Simon de Hesdin - : car, possédant la science et entendant
lui-même le latin, il voulait toutefois que tous profitassent des
bonnes doctrines de saint Augustin, d'Aristote, de Tite Live,
de Valère et de ce livre par excellence, la Bible, dont le texte,
la glose et l'allégorie étaient, grâce à lui, distingués 5.
C'était sa vraie cour royale que cette assemblée de clercs et de
religieux, qui, au jour attendu, un genou en terre, leur livre
fraîchement enluminé ouvert à la bonne page, venaient lui
offrir un travail richement rétribué ; dans ces miniatures de
présentation, assis dans son fauteuil en X, parfois même le
capuchon ou le bonnet en tête, ce roi nous apparaît comme
l'un d'eux +.
Christine de Pisan le comparait à Ptolémée, roi d'Egypte,
qui réunit cinquante mille volumes et mesura la circonférence
de la terre > ; pour Pierre Bohier il semblait un autre Jules
César, prompt à saisir en même temps le sens d'écrits très
divers, un Charlemagne qui, le jour même où il devait livrer
bataille, ne faisait pas moins de trois lectures ^.
Il y a là, on en conviendra, quelque exagération. Gilles
Malet, son valet de chambre, ce lecteur agréable qui ponctuait
si bien ", dressa en 1373 le catalogue de sa librairie ^ : elle
1. Christine de Pisan, p. 281.
2. L. Delisle, Recherches..., p. 82-119.
3. Christine de Pisan, p. 281-282.
4. L. Delisle, Fac-similé d^ livres copiés et enluminés pour le roi Charles V [Souvenir
delà journée du 8 mars 1905 offert à ses amis]. — C. Couderc, Album de portraits
d'après les collections de numuscrits, Paris, 1908, pi. XIX-XXX.
5. Christine de Pisan, p. 282.
6. Épître liminaire à une édition de la Vie des Papes publiée dans le Liber Pon-
tificalis, éd. de Mgr Duchesne, t. Il, p. xxvii [citée par L. Delisle, Recherches..., t. I,
p. 585-586].
7. Christine de Pisan, p. 287.
8. L'exemplaire original est aujourd'hui perdu ; mais nous le connaissons par la
copie annotée qu'en fit -VL Jean Blancheten 1580, lors d'un récolement de la librai .
rie du Louvre (L. Delisle, Recherches..., t. I, p. 25-24).
VI LA LIBRAIRIE
comptait un peu plus d'un millier de volumes, ce qui est
fort considérable '.
« Vous avez, lui disait Raoul de Presles, toujours honoré
la science, aimé les bons clercs, étudié continuellement
en divers livres et sciences, si n'avez eu autre occupa-
tion -. »
Cette curiosité était en effet universelle et parfois elle aurait
pu passer pour singulière : témoin le désir qu'eut le roi
Charles de connaître la recette artificielle du bel azur ' ; la
correspondance entretenue avec un clerc spéculatif d'Avi-
gnon qui, menant vie de philosophe, ouvrait en l'art alchi-
mique et se disait disciple d'Arnaud de Villeneuve 4; le cré-
dit qu'il accorda à une dame de La Rochelle que l'on pouvait
voir dans sa contemplation soulevée en l'air à plus de deux
pieds de haut >.
Si le roi venait à se déplacer il retrouvait encore des livres
à Melun, au Bois de Vincennes, à Saint-Germain-en-Laye, à
Bauté-sur- Marne ^. N'étaient-ils pas des compagnons dont il
soignait aussi la livrée ? Il les faisait relier de riches étoffes de
soie, envelopper dans des chemises ; leurs fermoirs étaient
souvent d'or et de vermeil, leurs sinets fixés à des perles, à
des pierres fines ". Enfin, d'une écriture exercée, il traçait par-
fois sa signature sur leurs feuillets ^, notait la date de leur
entrée dans sa librairie, le nombre des volumes qui compo-
saient l'ouvrage, s'il avait été fait, corrigé, historié sur son
ordre; et même il savait apprécier leur contenu '^.
1. En 1424, après son pillage par les oncles de Charles VI, après les dons et les prêts
non réintégrés, la librairie du Louvre comptait encore 843 volumes prisés 2.525 1. ;
M. Delisle estime qu'elle avait pu compter 1.200 volumes (L. Delisle, Recherches...,
t. I, p. 158, 141).
2. Prologue de la translation de la « Cité de Dieu » (L. Delisle, Recherches...,
t. I. p. 5).
5. Christine de Pisan, p. 291.
4. Ibid., p. 287-288.
5. Ibid., p. 288-289.
6. L. Delisle, Recherches..., t. I, p. 52.
7. Ibid., p. 47-48.
8. L. lic\\i[e. Fac-similé de livres copiés et enluminés pour le roi Charles V, pi. I, V,
XII ; Recherches..., i'album.
9. L. Delisle, Recherches..., t. I, p. 4-5. — Sur un recueil formé à la suite du livre
de r« Enseignement des princes » (Bibliothèque de Besançon ms. 434) il écrivait : En
DE CHARLES D ORLEANS VII
Louis d'Orléans, fils du roi Charles V, sans posséder toutes
les rares qualités de la sagesse paternelle, hérita du moins du
grand amour qu'il portait aux livres '.
Si les contemporains, d'ailleurs, notèrent curieusement
de tels goîits nous devons croire que cette science, tant louée
parmi les clercs, se rencontrait assez rarement chez les princes
qui n'en faisaient pas métier. C'est ce que nous apprend
Honoré Bonet, prieur de Salon, dans un traité qu'il dédia
précisément à Louis, fils de Charles : « Il y a bien grand temps
que les princes ne s'adonnent à l'étude de savoir. Et, depuis
que mourut le bon roi Robert, qui fut de votre sang et bien
grand clerc, nous avons eu peu de princes qui aimassent bien
la science, excepté votre père (à qui Dieu fasse merci !) : lui
certes l'aima ainsi que les bons clercs. Le roi de Navarre der-
renier trépassé s'entendit en sciences et aima les hommes
adonnés à l'étude ; monseigneur Barnabo de Milan les aima
fort toute sa vie... mais, bien qu'il leur fit écrire plusieurs
beaux livres, il avait son étude plus en or qu'en science ^. »
Louis mérita bien cette réputation d'aimer les beaux livres.
Certes il les aima, comme il aimait toute chose, passionné-
ment. Il les aima pour ce qu'ils représentaient de luxe; pour
eux-mêmes, en fils du sage roi Charles.
Depuis le jour où la bonne madame Roussel lui avait
appris à réciter son Ave Maria \ il s'était montré pieux envers
les églises et dévot aux Célestins + . Nous savons le nom d'un de
ses maîtres, Raoul Pasqué, dit de Justines, auquel il témoigna
toujours une reconnaissance affectueuse ^ ; et depuis on
ce livre moral sont contciicus pluseurs notables et bons livres et est a nous Charles le V° de
iiotre nom roy de France et le finies escrire et parfere l'an mil CCCLXII. CHARLES.
(L. Delisle, Recherches..., t. I, p. 259).
1. L. Delisle, Le cabinet des Manuscrits, t. I, p. 98-104.
2. Bibl. Nat., ms. fr. 810, fol. iv". — On trouvera dans le catalogue qui suit le
texte non rajeuni d'Honoré Bonet.
3. Christine dePisan assure que « c'estoit doukete chose luy oir dire enfenciable-
ment, a genoulz, ses petites mains joinctes devant l'image Nostre Dame », p. 252,
col. 2.
4. Maulde, Histoire de Louis XII, t. I, p. 20, note 6. Il portait sur lui des
reliques dans deux petites bourses de satin noir (De Laborde, Les Ducs de Bourgogne,
preuves, t. III, 5558").
5. E. Jarry, L</ vie politique de Louis de France, duc d'Orléans, 1572-1407, Paris,
1889, in-8, p. 5. (Cf. P. orig., 1602, Justinez, n" 3).
VIII LA LIBRAIRIE
l'avait vu, grand parleur, haranguer les compagnies de sages
docteurs en sciences et les clercs solennels, prompt à la
réplique, au conseil ou ailleurs, plein de ressources et riche
de mémoire '.
Ami des vastes entreprises ^ et des acquisitions territoriales ',
'beau cavalier-^, grand joueur à la paume >, grand chasseur^
s'excerçant aux joutes '' , il est permis de s'étonner que de tels
goûts fussent compatibles avec l'amour des livres. Certes, il
menait train de roi à l'hôtel de Bohême '^ à Paris, ne sachant
pas compter ; à l'issue d'un grand repas les convives
emportaient les joyaux et les pièces d'argenterie du service,
hanaps, aiguières et jusqu'à des diamants montés en anneaux 9,
Madame Christine, qui était sage et prudente, abonde
en éloges à son sujet : elle nous le dit avenant, beau, tenant
noble cour, gracieux en ses plaisirs, riche dans ses habille-
ments, aimant cà rire et s'amuser avec les dames '°. Christine,
de peu de ressources mais de grand esprit, allait de cour
en cour offrant aux princes amateurs des traités où une
finesse d'observation toute féminine se dégage péniblement
d'une érudition confuse et de la raideur scolastique, des
poésies parfois touchantes et d'une forme parfaite ". C'est
1. Christine de Pisan, p. 253.
2. Ciiconn, Le duc Louis d'Orléans, frère de Charles VI, ses entreprises en dehors du
Rovauiiie dans \a Revue des questions historiques, 1899; E. Jarry, op. cit.
3. Maulde, Hist, de Louis XII, t. I. p. 11-12, 14-15.
4. Christine de Pisan, p. 253.
5. L. Delisle, Les collections de Bastard d'Estang à la Bibliothèque Nationale. Nogent-
le-Rotrou, 1885, p. xv ; De Laborde, III, n"' 5547", 5)99. 5821, 5930. — Il jouait
également aux échecs, aux cartes, au trinquet.
6. Arch. Nat.,KK. 267, fol. 84 et suiv. — De Laborde, III, n"= 5570, 571 1, 5715,
5716.
7. De Laborde, n"^ 5445, 5495, 5819, 5824, 5825, 5945.
8. Rue de Nesle, donné par Charles VI en 1588 (De Laborde, III, n"' 5415, 5491,
5671. 5677- 5817)-
9. L. Delisle, p. xvi.
10. Christine de Pisan, p. 253. — Charles d'Orléans fait dire au Dieu d'Amour dans
le prologue de ses poésies (éd. Guichard, p. 6) :
« Ou temps passé j'ay son père congneu
Plusieurs autres aussi de son lignaige
Ont maintes foiz esté en mon servaige ».
11. Œuvres poétiques publiées par M. Roy, 1876 [Soc. des anc. textes]. — R. Tho-
massy, Essai sur les écrits politiques de Christine de Pisan. Paris, 1838, in-8.
DE CHARLES D ORLEANS IX
ainsi qu'elle adressa à Louis d'Orléans l'exemplaire d'une
Epitre d'Othea à Hector ' où un miniaturiste la représenta,
l'air doux et avenant, le front couvert du couvrechef des
veuves et des religieuses, offrant au prince ce livre si
finement enluminé ^ ; pour Valentine de Milan, sa femme,
elle écrivit aussi une Description delà PnidhoDiiede VOtnc (livre
de Prudence) contenant une foule d'excellentes maximes '.
Un cercle de lettrés s'était formé autour de Louis d'Orléans •*
et les ménestrels trouvaient en lui un protecteur >. En 1393 Jean
Froissart lui avait présenté son Dit Royal ^. A Loribaut il
achetait 2. s. 6 d. la chanson « de la Royne d'Angleterre" ».
Sur la réputation qu'il avait d'aimer les livres Honoré Bonet
lui dédicaça son Apparition de Jean de Menu ^ ; ce fut sous ses
auspices que Jacques Legrand entreprit la traduction en fran-
çais de cette encyclopédie des connaissances humaines qu'est
VArchiloge Sophie 9.
Louis d'Orléans aimait la poésie et savait au besoin la pra-
tiquer. Dans les Cent Ballades '°, en compagnie des sires de
Coucy, de Garencières et de Boucicaut, ses amis, il avait,
jeune époux, pris la défense de Loyauté contre cette jolie et
menteuse dame, La Guignarde. Eustache Deschamps, le rude
et bon poète, avait été son compagnon de beuveries intimes
au château de Boissy " et plus tard, comme ancien serviteur.
r. BibL Nat., ms. fr. 606.
2. C. Couderc, Alhtiin de portraits, pL LIIL
5. DeLaborde, III, n" 6129.
4. Champollion-Figeac, Louis et Charles ducs d'Orléans, leur influence sur les arts,
la littérature et l'esprit de leur siècle. Paris, 1844, p. 122 et suiv.
5. De Laborde, III, no' 5496, 5536, 5546, 5569, 5596, 5625, 5649, 5726-5752,
5745, 5852-33, 5860, 5862,6019-6021.
6. Le Roux de Lincy, La bibliothèque de Charles d'Orléans à son château de Bloii en
1427. Paris, 1845, p. 52.
7. De Laborde, III, n° 5757.
8. Bibl. Xat., ms. fr. 810; Chanipollion-Figeac, op. cit.. p. 136-157.
9. E. Langlois, Arts de seconde Rhétorique, p. xviri. — Dans l'épître liminaire à
Louis d'Orléans on lit « considérant l'affection et le très grant plaisir que tous-
jours avez eu en sapience et en vraie science ». Bibl. Nat., fr. 1508.
10. Les Cent Ballades, poème du XIV' siècle, public par G. Raynaud. Paris, 1905,
in-8 [Soc. des anc. textes].
11. Œuvres, éd. Q.ueux de Saiiit-Hilaire et G. Raynaud, t. VII, p. 120.
X LA LIBRAIRIE
il sollicitait gentiment un chaperon pour l'hiver : et Louis de
répondre, qu'été comme hiver, Eustache aurait le droit de le
servir « chaperon en teste ' » ; dans un rondeau Eustache
demandait encore un secours de cent francs-.,. Louis enfin
était conservateur de \a Cour a }>ion relise '. Partout il se mon-
trait généreux et magnifique : en ce temps on n'aurait pu
séparer Poésie et Festivité +.
De bonne heure Louis d'Orléans acheta des livres et en fit
copier pour sa librairie '\
En 1391 il acquit un Bréviaire à l'Usage de Paris du libraire
Olivier de l'Empire pour 40 écus d'or ^. En 1393 il paya à
Jean Froissart la somme de 20 francs pour son Dit Royal "' ;
Gilles Malet lui céda un Tite Live en deux volumes pour la
somme de 300 francs d'or ^ ; de Bussy, écuyer de Monseigneur
de Coucy, il acquit un petit livre ^; il fit payer un livre de
chant, acquis de Raoul le Gay, en 1390 '°. En 1394 il régla à
Olivier de L'Empire un traité sur les échecs, une Bible en
latin et un Boèce " ; il acheta pour Jean Golein, au libraire
Henri de Trévou, le Rational de Guillaume Durant '^; à
Etienne Langevin, libraire, VHistoire Scholasiique pour la
somme de 92 francs '' ; de Jean de Marson les Epîtres de Saint
Paul pour 20 francs d'or '■* ; de Gilet le Prévost, pour 18 livres
tournois, une SoDune le Roi et la Fie de Saint Denis '>. En 1395
1. Œuires, t. VII, p. 227.
2. Ihid., t. XI (Vie de Deschamps, par M. G. Raynaud) ; en 1395, à l'occasion du
mariage de sa fille, Louis d'Orléans lui fait don de 500 fr. d'or (De Laborde, III,
n° 5598 ; Le Roux de Lincy, p. 32) ; en 1594, Eustache Deschamps prend le titre de
bailli de Senlis et de « M" d'ostel de M. d. s. le duc » (De Laborde, III, n° 5652).
3. A. Piaget, La cour amoureuse de Charles VI dans la Romania, XX, p. 417 ; XXXI,
P- 598-
4. Taine, Histoire delà littérature anglaise, 12" éd., t. I, p. 154 et suiv.
5. L. Delisle, Le Cabiuet des Manuscrits, t. I, p. 98.
6. De Laborde, III, n" 5626.
7. Le Roux de Lincy, p. 32; De Laborde. III, n" 5557.
8. L. Delisle, Recherches..., t. I, p. 562-564.
9. De Laborde, III, n" 5558.
10. Ibid., III, n" 5567;Le Roux de Lincy, p. 52.
11. Le Roux de Lincy, p. 53; De Laborde, III, n" 5626-5628.
12. De Laborde, III, n° 5641, 5650; Le Roux de Lincy, p. 33-
13. De Laborde, III, n" 5642, 5351; Le Roux de Lincy, p. 34.
14. De Laborde, III, n° 5629.
15. Ibid., III, n" 5645.
DE CHARLES D ORLEANS XI
il pava 235 francs d'or à Guillaume Deschamps une Chronique
de France ' ; à Jean Colin, écrivain, 20 1. t. pour la transcrip-
tion des Homélies de S. Grégoire - ; sur la prisée d'Olivier de
l'Empire il acheta à Saint-Q.uentin les livres provenant de
la succession de Jacques Bauchant, le translateur de Charles V ',
En 1396 il fit copier par Thévenin Langevin un Aristote, un
Saint-Augustin, un livre du Ciel et du Monde ■^; de Jacques
Johan il acquit un Secret des Secrets, attribué à Aristote, le
Trésor àt Brunet Latin, VEstrille Fanveau, les Echecs Moralises,
un César, un Roman de la Rose > ; Guillaume de Tignonville
lui vendit, pour 90 1. tournois, le Propriétaire des Choses de
Barthélémy L'Anglais et les Fables d'Ésope ''. En 1397 il
acheta à Damase de Lucques une Bible en français pour
400 francs ' ; de Robert l'Escuier, libraire, une compilation
d'Isidore, de Suétone et de Lucain, le Fait des Romains, pour
léo écus ** ; un Valère Maxime fut payé 100 écus d'or à Gilles
Malet '^; un Josèphe, avec un Lancelot, 180 écus à Jean de
Bohême '°; à Jean Cachelart, bachelier en décret, il acheta
pour 40 écus d'or deux Légendes Dorées ".En 1398 les écoliers
du collège de Presles lui louèrent 10 francs une Cité de
Dieu qu'il désirait étudier et sans doute faire copier '^ ; de
M* Andry Dessouslorme il acquit un Bréviaire^' ; de Jean de
Marson, pour 100 1. tournois, une Concordance de la Bible '+;
Eustache Deschamps, le poète, lui vendit 24 écus d'or
un Roman des trois Pèlerinages de Guillaume de Deguille-
1. De Laborde, III, n° 56-72 ; Le Roux de Liiicy, p. 54.
2. De Laborde, III, 11° 5666; Le Roux de Lincy, p. 34.
3. Le Roux de Lincy, p. 34-35 ; L. Delisle, Recherches..., t. I, p. 91.
4. De Laborde, III, n° 5703.
5. Le Roux de Lincy, p. 36.
6. Ibid., p. 35-36.
7. De Laborde, III, n" 5796.
8. Ihid., n" 5785; Le Roux de Lincy, p. 39.
9. Le Roux de Lincy, p. 58-39.
ro. Ihid., p. 37.
11. Ibid., p. 57-58.
12. De Laborde, III, n' 5859 ; nous savons par son testament que Louis d'Orléans
pratiqua Saint-Augustin (L. Beurrier, Histoire du monastère et couvent des Pères
Cèlestins de Paris, 1654, p. 293).
13. Le Roux de Lincy, p. 41.
14. Ibid., p. 43.
XII LA LIBRAIRIE
ville ' ; à Pierre de Varone, étudiant à Paris, il acheta un
Tite Live, avec un Boèce, pour 307 1. 10 s. -; de Guillaume
Daniel, prêtre, la Pastille de Nicolas de Lire ' ; à son chape-
lain, messire Etienne, il paya 6 écus le Catholicon abrégé ^. En
1399 Jean Doche, M^ es arts, étudiant à Paris, lui céda la
traduction des ProhUmes d'Aristote d'Evrard de Cont}- pour
70 écus d'or 5 ; de Simonnet Milon, libraire, il acquit pour 4
écus d'or un Bref et les Vigiles des Morts ^ ; Emelot de Rubert,
brodeuse, couvrit de damas vert son Bréviaire et ses Heures ' .
En 1403 il acquit un missel portatif pour 9 1. t. ^. En 1404
il acheta aux exécuteurs testamentaires du maréchal de France
Louis de Sancerre les livres venant de sa succession 9; il fit
payer 93 livres à Jean de Tournes, libraire à Brie-Comte-
Robert, un livre d'Heures à fermoirs d'or '°.
En 1391 le roi Charles VI, son frère, lui donna une Infor-
mation des Princes selon Gilles L' Augustin " ; en 1401 il reçut
pour ses étrennes, d'Amaury d'Orgemont, seigneur de Chan-
tilly, un grand livre en latin relié de soie, à deux fermoirs d'or
et à ses armes '-; en 1403 le duc de Bourgogne lui offrit la
Fleur des Histoires de Hayton. On savait bien que de tels dons
lui étaient précieux '5.
En 1388 il offrit à Guillaume de Conff des Heures achetées
à H. Maristoch '+ ; en 1398 il donna au duc de Berr}' un
livre d'Astrologie nommé V Empereur Celestial et un Sénèque ' > ;
1. De Laborde, III, n" 5864. — G. Ravnaud, t. XI, les Œuvres de Deschamps,
p. 85.
2. De Laborde, III, n° 5800; Le Roux Je Lincy, p. 38, 40-41.
3. Le Roux de Lincy, p. 42.
4. De Laborde, n° 5657.
5. De Laborde, III, n° 5875 ; Le Roux de Lincy, p. 44.
6. De Laborde, III, n" 5877.
7. De Laborde, III, n" S870, 6125 ; Le Roux de Lincy, p. 45.
8. L. Delisle, Les collections de Bastard d'Estaiig, p. 189.
9. Collection de Bastard, n° 457.
10. De Laborde, III, n° 6025.
11. L. Delisle, Recherches..., t. II, p. 88.
12. De Laborde, III, n" ^946.
13. Peignot, Catalogue des livres composant l'ancienne hibliothèque des ducs de Bour-
gogne, Dijon, 18 (.1, p. 51-32; G. d'Outrepont, Inventaire de la librairie de Philippe le
Bon, p. 68.
14. De Laborde, III, n° 5441 ; Le Roux de Lincy, p. 31.
15. De Laborde, III, n°' 5825, 5826.
DE CHARLES D ORLEANS XIII
il fit régler les frais de la copie d'un Coutumier de Nor-
tnandie destiné à sa Chambre des Comptes'. En 1399 un
missel, fait par Yvon Lhomme, libraire à Paris, fut par lui
offert à la chapelle qu'il venait de fonder en l'église Saint-
Paul, un autre à la chapelle qu'il avait fait construire à Saint
Eustache -. Il donna deux précieuses Bibles au couvent des
Célestins à Paris '.
Comme son père, Louis d'Orléans paraît bien avoir eu sous
sa direction une véritable entreprise de scribes. Mais Etienne
Langevin était son libraire principal, le duc ne traitant pas
directement avec les scribes. Ce libraire dirigeait cette entre-
prise, achetait le parchemin, surveillait le travail des scribes et
des enlumineurs, en réglait tous les frais ■*. C'est de cette
manière que furent exécutés en 1396 un Aristote et un Saint
Augustin, le Livre du Ciel et du Monde >'; en 1398 une Chro-
nique de Burgos et les Lamenlations de saint Bernard^. 11 faut
particulièrement signaler comme sorti de cet atelier le très
beau Miroir Historial de Vincent de Beauvais en quatre
volumes '. La continuation de la Grande Bible en français ^,
commencée par le roi Jean, à laquelle on travailla de 1380 à
1410, sans jamais la terminer, rappelle les grandes entreprises
des translateurs de Charles V. Guillaume Deschamps, libraire,
fournissait l'encre, les plumes et les pierres ponces ">.
Dès 1392 Louis d'Orléans attacha à sa maison'" cet homme
1. De Laborde, III, n" 5806.
2. Ihid., III, n°^ S902, S905.
3. L. Beurrier, op. cit., p. S 37 ; Henr^' Martin, Catalogue des Manuscrits de la Biblio-
Ihèque de l'Arsenal, t. I, p. 431-432, 440-442.
4. L. Delisle, iLe Cabinet des Manuscrits, t. I, p. 99-101. — On lit dans un compte de
1394 « a Estienne Lengevin, libraire, X francs, lesquelz M. d. S. a ordonné lui estre
baillez pour délivrer a iiij escripvains qui escrivent livres pour mondit seigneur».
(De Laborde, III, n" 5633.)
5. De Laborde, III, n''' 5703, 5762, 5820; Le Roux de Lincy, p. 35.
6. Le Roux de Lincy, p. 44-4).
7. De Laborde, III, n°' 5678, 5682, )709, 5725; Le Roux de Lincy, p. 35, 36,
Î7-
8. De Laborde, III, n • 5372, 5783, 5786, 5791, 5797, 5828, 5836, 6175,6176.
9. Ibid., n° 6029.
10. L. Delisle, Recherches..., t. I, p. 14. — Cette année-là Louis lui attribuait une
gratification de 200 francs pour les services qu'il lui rendait ainsi qu'à la duchesse
en qualité de « maistred'ostel *.
XIV LA LIBRAIRIE
honnête, instruit et d'un caractère si ferme \ Gilles Malet,
garde de la librairie du feu roi dont il avait fait l'inventaire
en 1373. L'année suivante Gilles Malet cédait à Louis d'Or-
léans, pour 300 francs d'or, un Tite Live en deux volumes ^;
en 1397 un Valère Maxime au prix de 100 écus d'or K Ver-
dier de la forêt de Gamelle et concierge de son hôtel d'As-
nières, Gilles Malet jouissait de la faveur du duc et de sa
femme. Valentine de Milan, le jour de l'an 1399, lui donna
pour étrenne un hanap de vermeil et un anneau d'or pour sa
belle-fille '^. Ce fut lui, sans doute, qui installa la « librairie
neuve » de Monseigneur en son hôtel de la rue de la Poterne,
proche l'hôtel Saint-Pol, en face de la rue des Fauconniers, et
où travaillaient compagnons peintres, verriers, charpentiers et
maçons vers 1397 5. Colart de Laon, peintre et valet de
chambre de Louis, la décora de fresques ^. Sans doute la salle
était petite car le peintre, avec ses compagnons maçons, toucha
seulement 100 s. parisis. C'était la coutume : un petit nombre
de huches et de coffres renfermait une grande librairie '. Nous
savons d'autre part que cette année-là on dut procéder à une
mise en état de la bibliothèque: Guillaume de Villars, relieur
de livres, reçut 11 francs pour avoir recouvert 62 volumes ^.
Si nous ne possédons aucun inventaire de la librairie de Louis
d'Orléans nous avons toutefois le moyen de nous rendre
compte de sa composition : il nous suffira de retrancher de la
liste'' dressée en 1 417 les livres, peu nombreux, entrés dans
la librairie après la mort de Louis (1407).
La Théologie était représentée par plusieurs Bibles en
1. Christine de Pisan, p. 287.
2. L. Delisle, Recherches.., t, I, p. 362-364.
3. Le Roux de Linc\', p. 38-39.
4. L. Delisle, Recherches..., 1. 1, p. 14.
<;. Le Roux de Liiicy, p. 41-42 ; De Laborde, IIL n' ^805, jgio.
6. De Laborde, III, 5805. — Sur ce personnage, voir les Nouvelles archives de
l'art français, 1878, p. 168-175.
7. Le Roux de Lincy, p. 40.
8. Ihid., p. 40; De Laborde, III, n° 577g, 5794.
9. Publiée et découverte par M. L. Delisle, Le Cabinet des Manuscrits, 1. 1, p. 105-
108. — Voici l'indication de 5 inventaires, qui n'ont pas été retrouvés:
« Ung inventoire assez ancien contenant six fueillets de papier, non daté ne signé,
et dit dessus : Prisée faicte des biens de Monseigneur le duc, et dit dessus: Les livres
de Monseigneur tant en latin connue en francoys...
DE CHARLES D ORLEANS XV
français, un Psautier latin et français, les Evangiles, les
Épitres de Saint Paul et la glose, l'Apocalipse figurée, les Con-
cordances de la Bible, un Saint-Jérôme, l'Histoire Scholastique
en français, la Postille de Nicolas de Lire.
Parmi les livres de dévotion signalons plusieurs livres
d'Heures en français et en flamand, les Heures et la Vie
de Notre-Dame, un Missel, le Service de la Chapelle du Roi,
un Manuel de confession.
La littérature latine était représentée par le Caton et le
Catonet, le Catholicon, le Grécisme, le Donat, le Doctrinal
d'Alexandre de Villedieu, Ovide en français, Horace en fran-
çais, Térence en latin, Ésope, Cicéron, Juvénal, Virgile, Stace,
Macrobe, Valère Maxime, Sidoine, Boèce et Boccace.
La littérature française comprenait le roman d'Arthur et du
Saint Graal, le Roman de la Rose, MéUbée, Grisélidis, l'Appa-
rition d'Honoré Bonet, un Rendus de Moiliens, les Trois Pèle-
rinages de Guillaume de Deguilleville, le Livre du Pèlerin, le
Dit Royal de Froissart et son Méliador, divers écrits de Chris-
tine de Pisan.
Parmi les livres d'histoire comptons le Roman de la des-
truction de Troie, l'Histoire de Thèbes et de Troie, l'Histoire
d'Alexandre, Josèphe, le Livre de ceux qui régnèrent après le
déluge, une Chronique de diverses nations, les Chroniques
Martiniennes, les Epitres de Pierre des Vignes et celles de
Pierre de Poitiers, le Miroir Historial de Vincent de Beauvais.
La philosophie et la morale étaient représentées par les
Problèmes d'Aristote, la Logique, le Livre des Secrets, Végèce,
le Trésor de Brunet Latin, le Propriétaire de Barthélémy
l'Anglais, l'Information des princes et les Échecs moraux.
Les Décrétales en français et les Institutes exposaient les
connaissances juridiques.
Un des faits les plus frappants de cette réunion de volumes
Ung iiiventoire et prisié des livres en huin de Monseigneur le duc contenant quatre
fjeilletz.
Ung inventoire et prisée des livres en françoys de Monseigneur le duc conten.uit
quatre fueilletz, non dahtés ne signés. »
Ces documents sont indiqués dans la déclaration des papiers que Pierre Sauvage
avait en garde au mois d'Octobre 1444 (Arch. \at., K. 5 5>, n" 27, fol. 25 V).
XVI LA LIBRAIRIE
est la prédominance des livres en français : sur les 91 volumes
que nous donne la liste de 1417 on compte seulement
lé ouvrages en latin. Il faut également attirer l'attention sur
le prix et la qualité de ces volumes. Beaucoup sont enluminés,
la plupart richement reliés et enrichis de fermoirs '. Les reliures
les plus nombreuses étaient de cuir vermeil (du levant)^
parfois découpé et marqueté : le cuir blanc ou vert se ren-
contre plus rarement. Parmi ]es reliures d'étoffe le velours
noir est le plus en usage ; mais on trouve aussi des draps de
soie ' ouvrés et à figures, du damas bleu et vert ■^, du velours
vermeil, du satin vert k Les fermoirs les moins coûteux étaient
ceux de laiton ; mais le plus souvent on les faisait en argent ^,
parfois émaillés aux armes'.
Enfin Louis d'Orléans n'hésitait pas à mettre de gros prix
dans l'acquisition de ses livres. Un Bréviaire en deux volumes
lui avait coûté 200 francs ^; une Chronique de France histo-
riée i35 francs d'or'; un TiteLive, suivi d'un Boèce, 3 10 francs
d'or '° ; la Postille de Nicolas de Lire 300 francs ".Il paya jus-
qu'à 400 francs une Bible Française '-.
Ces traits conviennent bien au grand amateur qu'il fut.
Madame Valentine, fille du duc de Milan, aimait également
les livres ' ' : on sait que Honoré Bonet lui dédia son Appari-
i. 10 juillet 1397. Quittance de l'orfèvre Josset d'Esture de 83 fr. 15 s. pour
20 paires de fermoirs d'argent doré émaillés aux armes de Monseigneur (De
Laborde, III, n° S 779) ; le 8 décembre Guillaume de Villiers, relieur, reçut n fr. 75
pour avoir recouvert 62 volumes (Jhid., 5794J.
2. 32 volumes sont ainsi relies.
3. Achat à Guillaume de Tronchay, en 1598, de 4 tissus et « une tiroirc de soye
vermeille » pour relier des livres (De Laborde, III, n" 5827).
4. De Laborde, III, n° 5870.
5. En 1397 o" recouvrit 62 volumes ; la reliure de chaque volume coûta 2 s. 4 d.
(Le Roux de Lincy, p. 40).
6. 20 paires de fermoirs en argent coûtaient 85 fr. 15 s. (Le Roux de Lincy,
P- 45)-
7. Le Roux de Lincy, p. 35.
8. Ibid., p. 41.
9. Ihid., p. 34.
10. Ihid., p. 41.
1 1. Ibid., p. 44.
12. De Laborde, III, n° 5796; L.T>t\\s\e.,Le Cabinet des Manuscrits, \..\,f. 101-103.
Un bon cheval valait en moj'enne 50 francs.
13. L. Delisle, Le Cabinet des Manuscrits, 1. 1, p. 104-105. — Camus dans la Rev.
des Bibliothèques, 1894, l\, p. 12 et suiv.
DE CHARLES D ORLEANS XVII
tian de Jean de Meurt ' et Christine de Pisan sa Description de
la Priidomie de l'Orne-. Nous possédons l'inventaire, rédigé en
Italie, des livres que Valentine apporta en France '. On
y remarque six très beaux livres d'Heures de Notre-
Dame (dont l'un est estimé 150 florins), des livres en
allemand, un Office de saint Ambroise de Milan, un Psau-
tier, un Saint Cyprien, les Voyages de Mandeville. Cet inven-
taires mentionne encore d'insignes reliques, des croix d'or
contenant des parcelles de la Sainte Croix, diverses figures
d'ivoire et une vierge d'ambre. A vrai dire certains de ses
livres nous semblent de véritables orfèvreries : ornés de perles,
reliés de plaques d'or champlevées, enrichis d'émaux et de
fermoirs, ils étincelaient comme des joyaux. Ces richesses
figurèrent d'ailleurs au contrat de la fille de Galéas-*. En 1398
Jean d'Arras, libraire à Paris, lui faisait relier un Gyron le
Courtois ' ; cette même année Angelot de la Presse, peintre
de Blois, enluminait 20 histoires pour ses Heures en français
et lui reliait un Traité de V Ame et du Cœur''. En 1401 Jacques
Richier reliait encore pour elle un grand livre en français trai-
tant du roi Artur '. L'inventaire des livres, fait après le décès
de Valentine, ne comprend pas moins de 26 articles (plus
quatre Heures d'or) dont Marguerite du Solier avait la garde '^.
Comment Charles d'Orléans, à l'exemple de son grand-père,
comme son père et sa mère, n'aurait-il pas aimé les livres ?
Nous ignorons à ce sujet les premières impressions de son
enfance et s'il fut introduit dans la librairie neuve de l'hôtel
de la rue de la Poterne; du moins savons-nous que l'ensei-
gnement était donné en commun au petit Charles, qui portait
1. BibL Nat.,ms. fr. 8ie.
2, De Laborde, III, n" èè^i.
j. Arch. Nat., KK. 268» (Pièces justificatives).
4. De Laborde, III, 11" 6076, 6121, 6122, 6125 ; M. Faucon, Le Mariage de Louis
d'Orléans el de Valentine Visconti dans Arch. des Missions, 111° série, t. VIII (1882);
J. Camus, La venue en France de Valentine de Visconti (M isccllanea di Storia Ilaliana,V ,
1900); E. Jarry, Actes additionnels (Bibl. de l'École des Chartes, LXII).
5. De Laborde, III, n' 5871; Le Rouxde Lincy, p. 43-44.
6. De Laborde, III, n° 5879.
7. Ibid., n° S940; Le Roux de Lincy, p. 25.
8. Arch. Nat., KK. 268', fol. 40 V, 43 v", 44 r° (Pièces justificatives).
La librairie de Charles d'Orléans. II
XVIII LA LIBRAIRIE
alors le titre de comte d'Angoulème, et à Philippe, son frère,
qui devint comte de Vertus '. En 1402 Hugues Foubert,
libraire parisien et enlumineur de livres, percevait en effet de
M^ Poquet, receveur des finances de Madame la duchesse
d'Orléans, la somme de 60 sous pour avoir enluminé d'or,
d'azur et de vermillon, puis relié de cordouan vermeil, deux
petits livres pour l'instruction de ses deux enfants -. En 1403
Nicolas le Besc vendit un Psautier à leur usage K Charles •*
avait alors neuf ans et monseigneur Philippe > sept ans. Nous
pouvons croire que Valentine, leur mère, surveilla leur édu-
cation : c'est son trésorier qui régla en effet cette dépense ;
depuis 1396, perdue dans l'esprit d'Isabeau de Bavière qui la
crovait sorcière, elle avait dû quitter Paris, et même vivre
éloignée de son mari ". Maître Nicole Garbet donnait aux
enfants d'Orléans cette instruction commune et, sans doute, il
avait succédé dans ce service à la dame de Maucouvent. Dès
1404 maitre Nicole Garbet". bachelier en théologie et secré-
taire de Monseigneur le duc Louis, prit le titre de « m^ d'es-
colle de Charles, monseigneur, comte d'Angoulême, fils aîné
de Monseigneur et de messeigneurs les autres enfants ». Pour
cet office il recevait 100 1. t. de pension annuelle.
Que leur enseigna-t-il ? La dame de Maucouvent avait pu
leur apprendre des prières^; Garbet leur expliqua sans doute
1. La même gouvernante les avait élevés (E. Jarrj-, p. 251).
2. De Laborde, III, n° 5941.
5. Mandement cité par M. L. Delisle, Le Cabinet des Manuscrits, t. I, p. 105
(Bibl.Nat., P. Orig., 322).
4. Charles naquit le 24 novembre 1394 à 10 heures du soir. Cette date, donnée
par son familier et sou secrétaire Antonio Astesano (De origine et varia regimine civi-
tatis Mediokni, ms. lat. 6166, fol. 62), a été signalée par E. Jarry, p. 129-150.
L'année 1394 est également donnée par Juvénal desUrsins, p. 387, le Religieux
de Saint-Denys, t. II, p. 246, et le Ri^ierhistorial.
5. \é à la tin du mois de juillet 1596 (E. Jarr}', p. 169).
6. E. Jarry, La vie politique de Louis d'Orléans, p. 168-169.
7. On lit dans le compte de la trésorerie de Louis pour les années 1404-1405
(Arch. Nat., KK. 267, fol. 6)r°) : « a maistre Nicolas Gerbet, maistre es ars, bachel-
lier en théologie, secrétaire de Monseigneur le duc et maistre d'escolle de messei-
gneurs Charles et Philippe, enfans de mondit seigneur, a Cl. t de pension chascun
an » (Bibl. Nat., P. Orig., 1277, quittance du 25 mai.)
8. Comme Madame Roussel les avait enseignées à Louis d'Orléans (Christine de
Pisan, p. 252).
DE CHARLES D ORLEANS XIX
les ouvrages élémentaires sur la grammaire latine, le Donat,
le Doctrinal d'Alexandre de Villedieu, le Catholicon, le Caton
et le Catonet ' si remplis de bonne doctrine, Garbet était
d'ailleurs bon latiniste ; nous possédons la transcription d'un
Térence (ms. lat. 7917) que vraisemblablement il expliqua à
ses élèves -. Nous sommes du moins certains, quand nous
voyons Charles imiter si précisément certaines des lettres de
son maître, que Garbet lui donna des leçons d'écriture K
L'enfance de Charles d'Orléans fut heureuse et de ce temps
il conservera un souvenir attendri. Dans le prologue de ses
poésies il dira plus tard "^ :
Ou temps passé, quant Nature me fist
En ce monde venir, elle me mist
Premièrement tout en la gouvernance
D'une dame, qu'on appelait Enfance,
En lui faisant estroit commandement
De me nourrir et garder tendrement
Sans point souffrir Soing ou Merencolie
Aucunement me tenir compaignie.
Dont elle fist loyaument son devoir :
Remercier l'en doy, pour dire voir !
Mais la fleur épanouie de son enfance comme elle devait se
faner promptement, mûrir en son printemps un fruit d'hiver,
sans tendresse ni saveur > !
En 1407, au lendemain de la mort cruelle de Louis assassiné
devant l'hôtel Barbette, voici Charles d'Orléans chef de parti.
Valentine sa mère meurt à Blois le 8 décembre 1408, incon-
1. Cathon fut preux chevalier et saige homme
Maint bon conseil en la cité de Rome
Donna jadis pour la chouse publicque :
Ung livre fist, vaillant et autentiquo,
Par grand amour luy mist son propre nom.
(Ms. fr. 2239, fol. 17 v").
2. Il se rencontre déjà dans l'inventaire de la librairie en 1417. — Garbet trans-
crivit aussi le Catilina (ms. lat., 9684) et le Salluste (ms. lat. 5747).
3. Si l'on compare la quittance autographe de Nicole Garbet du 2 février 1406
(Bibl. Nat., P. Orig., 1277, n" 3) avec les autographes de Charles d'Orléans on ne
peut manquer d'être frappé de la ressemblance des lettres capitales S et T, et du g.
Toutefois l'écriiure de Charles est plus carrée.
4. Éd. J.-M. Guichard, 1842, p. i.
5. Ibid., p. 145.
XX LA LIBRAIRIE
solable et méditant toujours sa vengeance; le lo Charles est
émancipé à l'âge de quatorze ans'.
Bientôt il devait éprouver ce qu'il coûte d'être chef de
guerres de dresser contre le Chardon les panonceaux à la
devise de l'Ortie K Pour combattre Jean sans Peur il s'alliait
non seulement avec les ducs de Berry, de Bretagne, de Bour-
bon, avec les comtes d'Armagnac et d'Alençon, mais encore il
appelait dans sa querelle, bien imprudemment, les Anglais
qui, au mois d'août 141 2, débarquèrent sur les côtes de Nor-
mandie, conduits par le fils même de leur roi Henri V, Thomas
de Lancastre, duc de Clarence. Ils arrivèrent après la bataille et
les princes avaient fait leur paix dès le mois d'août. Toute-
fois, pour rentrer chez eux, les routiers anglais demandèrent
150.000 écus de gages, garantis par de merveilleux joyaux ■*.
Charles dut engager les trésors de l'héritage Orléanais et jus-
qu'aux bijoux de sa mère. On mena vendre à Paris les grandes
croix d'or, les pierreries, les émaux, les miroirs et les cha-
peaux d'or >. Les changeurs de Paris, les Taranne, les Guil-
laume Pisdoe d'Orléans et ces redoutables Lombards établis à
Bruges, les Vittori, en connurent bientôt le poids et le prix.
Mais n'était-ce pas encore plus triste au cœur de Charles de
voir partir comme otage dans le camp anglais son jeune frère
d'Angoulême, câgé de treize ans ^, monté sur une haquenée
noire à longue queue, sans honneur'. Il devait séjourner
trente-trois ans en Angleterre, garant de la dette contractée
envers les routiers de Clarence^.
X. Ces lettres ont été publiées par Champollion-Figeac, Louis et Charles (COrUaiis,
p. 274; on y lit que Charles a i6 ans et même qu'il marche vers sa dix-septième
année. C'est une erreur et Charles paraît bien vieilli à dessein.
2. Voir les innombrables quittances des années 1409-1412 qui remplissent les
Pièces Originales de la Bibliothèque Nationale, la collection de Bastard, le fonds
Joursanvault à Blois et les Add. Charters du British Muséum.
3. De Laborde, III, \\° 6220, 6229, 6232.
4. Duponï-Furner, La captivité de Jean d'Orléans, comte d'Angciilcme (1412-1445)
dans la Re\'ue Historique, 1896, t. LXII.
S- De Laborde, III, p. 251, 252, 254, 255, 258, 269.
6. Il était né entre le i" mai et le 7 août 1399 suivant M. G. Dupont-Ferrier
{Bibliothèque de l'École des Chartes, 1895, t. LVI, p. 318-327); Cf, E. Jarry, La w>
politique de Louis d'Orléans, p. 231.
7. De Laborde, III, n° 6222.
8. Dupont-I-crrier, La captivité de Jean d'Orléans, op. cit.
DE CHARLES D ORLEANS XXI
Ce sont là des circonstances bien défavorables au dévelop-
pement de la pensée comme à l'accroissement d'une librairie.
Charles conserva du moins à son service, après la mort
de Louis, M" Nicole Garbet, devenu maître ès-arts ', qui
demeura son confesseur ^ ; nous avons lieu de croire que ce
religieux resta à Blois, attaché à la chapelle Sainte-Constance :
du moins, en 1418, surveillait-il des travaux exécutés aux jar-
dins du château de Blois, proches de cette chapelle K
Le pauvre Charles d'Orléans allait en ce temps de la fail-
lite à la défaite * : il faut donc noter, dans des circonstances
aussi critiques, le soin qu'il prit de la librairie paternelle.
Dès l'année 1409, la librairie avait été déménagée de la rue
de la Poterne et conduite au château de Blois \
A la mort de sa mère il ne manqua pas de faire prendre les
volumes qu'elle possédait, la Bible en français en deux
volumes, un Perceval le Galois, les Histoires de Troie, le grand
Ovide, Gyron le Courtois, deux Missels, un Bréviaire, les
Evangiles, un Ordinaire et les Épîtres ^. Ces volumes étaient
estimés 440 livres, somme qui dépassait la prisée de tapis,
cependant magnifiques, et celle du linge, qui était abondant ".
Le grand travail de la traduction de la Bible, malgré la
pénurie du trésor, fut continué ^ En 141 1, Charles acheva
même de payer à Guillaume de Senlis un exemplaire de
voyages de Mandeville qu'il avait acquis de son père, Jean de
1. Il prend ce titre dans la quittance du 2 février 1406 (Bibl. Nat., P. Orig., 1277,
n»3).
2. Ordonnance du 18 juin 1408 (Bibl. Nat., P. Orig., 1277, n° 5) et quittance
du 28 octobre (Jbid., n° 6); Valentine de Milan lui marqua sa confiance et lui conti-
nuait la pension de 100 livres « Nous confians à plain des sens et loyaulté suffisant,
discrecion et bonne diligence dudit maistre Nicolas qui, depuis le trespassement de
feu nostre dit seigneur, a servi nostre dit ainsné filz etencores sert continuellement
oudit office. » P. Orig., 1277, n" 4.
3. Bibl. Nat., P. Orig., 1277, n'"^ 7-8.
4. En 1411 on le voit emprunter « en sa grant nécessité » 6 tasses d'argent à son
médecin (De Laborde, III, n° 6222).
5. Qjllection de Bastard, n° 548.
6. Arch. Nat., KK. 264.
7. Pièces justificatives. — La vaisselle d'or était estimée 1825 1. ; les tapis 236 1. ;
le linge 177 1. (Arch. Nat., KK. 264).
8. De Laborde, III, a"' 7175-7176 (payement du 6 janvier 1410).
XXII LA LIBRAIRIE
Sois}-, pannetier de la maison d'Orléans, pour la somme de
40 écus d'or '.Le 14 avril 14 10, comme le duc de Bretagne
séjournait à Blois, Charles sortit du trésor, pour lui en faire
présent, de belles Heures d'or et d'azur, enrichies de perles
et de saphirs, reliées de velours noir à rinceaux dorés -; à
Mauléon il donnait de petites Heures écrites en lettres minus-
cules 5 ; le II janvier il présentait à sa belle-mère, Bonne
d'Armagnac, les belles Heures à l'usage de Rome, enluminées
d'or, reliées de plaques d'or aux images de Saint Louis de Mar-
seille et de Saint Louis de France, joyau qui lui venait de
Valentine ■♦. Le 14 juin 141 5 on lui reliait un missel 5.
Mais bientôt la captivité d'Angleterre allait donner àCharl es
d'Orléans des loisirs inquiets. Pris dans les champs d'Azin-
court, au mois d'octobre 141 5, il devait séjourner pendant
vingt-cinq ans dans l'ennuyeuse Albion. Il y arriva en pleine
adolescence; il la quitta à trente-six ans, alourdi et vieilli pré-
maturément ^\ De la captivité d'Angleterre on peut dater le
grand changement qui se fit dans son esprit : car elle lui
semblait plus odieuse, plus cruelle même que la mort de
son père, dont, jeune enfant, il ne ressentit point de dou-
leur". Il médita, il lut, il écrivit et, comme le vieux Boèce,
fut visité par la Poésie ^.
C'est d'Angleterre qu'en 1417 il demanda le premier inven-
1. Le Roux de Lincy, p. 46 ; De Laborde, III, n" 6207.
2. De Laborde, III, n" 6177.
5. Ibid., n" 6180.
4. Ihid., n°6i90.
5. BibL Nat., P. Orig., 322,1e Besq. 2.
6. Peu après 1457, '^ 'i'^ •
Oucques mais je ne me trouvay
Si rude, car je suis pour vray
Tout enroillé de Nonchaloir.
Cf. p. 145, 146, 147 (pièce datée de 1459) (éd. Guichard, p. 97).
7. « Car quant a la mort de feu monseigneur mon père, (que Dieu pardomt)
j'estoye lors jeune enfFant et n'en scavoye avoir la douleur, ainsi que je y estoye
tenu de ma prison ». Discours de Vendôme en faveur du duc d'.^lençon (Champol-
lion-Figeac, p. 370).
8. De balader j'ai beau loisir
.autres deduiz me font cassez.
(éd. Guichard, p. 50).
DE CHARLES D ORLÉANS XXIII
taire que nous possédions de sa librairie \ Il était alors fort
gêné et toujours entre les mains des Lombards de Bruges qui
l'avaient suivi à Londres - ; cette même année, pour former
la rançon de son frère Jean d'Angoulême et indemniser les
marchands parisiens qui avaient pris hypothèque sur ses
biens, il donna l'ordre de les vendre jusqu'à concurrence de
41.000 livres >. Toutefois il est peu vraisemblable qu'il cher-
chât à engager ses livres, comme il venait de le faire pour ses
joyaux, car on continua toujours à lui en faire passer. Cet
inventaire de 1417 fut dressé, avec l'état des joyaux et tapisse-
ries et autres biens meubles restés au château de Blois, le
5 mai, par Pierre Renoul, secrétaire du duc, en présence de
son procureur Oudart du Fouilloy, assisté de Michel Blondel,
orfèvre -^.
Nous vo3'ons même qu'en 1426 Charles d'Orléans fit
racheter un livre portant la signature du duc de Berry,
qui, pris sur les Bourguignons par le seigneur de Guitr}%
avait été vendu à Orléans ' ; il fit également recouvrer cette
belle Bible neuve, translatée en français, à grandes lettres et
nombres d'or, que le dauphin Charles emprunta à M^ Pierre
Sauvage, feignant d'y vouloir lire et passer temps, et qu'il ne
voulait plus restituer^.
Il est toutefois certain qu'en 1427 Charles d'Orléans
donna l'ordre de vendre ou d'engager, au mieux de ses
intérêts, les livres restés à Blois '^ : cet ordre fut donné de
Cantorbéry le 17 Mars à Hue de Saint-Mars, seigneur de
Mortemart. Les chambres de drap d'or et de soie, les pannes
de menu vair, les couvertures de lit et toutes sortes de tapis-
series devaient suivre le même sort. Les livres faisaient alors
partie de la tapisserie, qui dépendait elle-même de la garde-
1. L. Delisle, Le cabinet des Manuscrits, t. I, p. 105-108 (Arch. Nat., K. 500,
n'5).
2. Arch. Nat., K. 64, n" 578.
5. De Laborde,III, n" 6262.
4. Ibid., n" 6251.
5. Le Roux de Lincy, p. 47 ; De Laborde, III, 11=" 6518.
6. De Laborde, III, n" 6400.
7. Ibid., n" 6320.
XXIV LA LIBRAIRIE
robe; leur estimation fut faite dès le mois de mai 1427 '.
Mais bientôt il fallait pourvoir à la sécurité de la biblio-
thèque, autrement menacée, et dont les livres étaient en la
garde du sire de Rochechouart dès le i" juin 1427 ^ Les
Anglais marchaient dans la direction d'Orléans. On devait
donc éloigner au plus tôt livres et tapisseries. Le tout fut soi-
gneusement emballé ' et arriva à Saumur le 2 octobre 1428 '^;
du 21 au 26, le seigneur de Mortemart, Hugues Perrier,
Jaquet Colin, garde de la tapisserie, Simon la Croix, répara-
teur, rejoignirent les caisses à Saumur, puis conduisirent à la
Rochelle les trésors du château de Blois ; ils furent déposés
en la maison du seigneur de Mortemart, sous sa garde. L'in-
ventaire se poursuivit à la Rochelle jusqu'au 12 novembre :
il ne comprenait pas les chartes dont on fit deux paquets
remis à Jean de Tuilières. Après quoi Pierre Sauvage che-
vaucha en pèlerinage jusqu'à Notre-Dame du Puy à la fin
de l'année 1429 \
Autant dire que la vente ordonnée par Charles d'Or-
léans se réduisit à rien. Un Propriétaire des Choses de
Barthélémy l'Anglais, une Vie de Notre-Dame, une Légende
Dorée, le Livre des trois Pèlerinages de Guillaume de Deguil-
leville furent vendus à Beloisel; un Catonet fut acquis par
Louis de Villars ^.
Par contre ses serviteurs continuèrent à lui porter des livres
en Angleterre et l'on tenait un registre de prêts ". Ainsi
1. Mention de l'inventaire de Jean Bernard tait le 15 mai 1427 (Bibl. Nat., P.
Orig., 2512, Rochechouart, n" 18). [Signalé par M. J. de Croy.] Le 30 mai, après
avoir visité livres et tapisseries, le S' de Mortemart en demanda délivrance à Jean de
Tuillières, conseiller du duc et son lieutenant à Blois ; cet inventaire remplissait
5 feuilles de papier (Arch. Nat., K. 555, n° 27, fol. 23) Cf. Le Roux de Lincy, p. 5.
2. Arch. Nat., KK. 269; De Laborde, III, 6322.
3. Bihl. Nat.. P. Orig., 2512, dossier 56513, n^ 18.
4. Ibid.
5. Le Roux de Lincy, p. 6-7.
6. Arch. Nat., KK. 269, et De Laborde, III, n"' 6526, 6529, 6355, 6336, 8537. —
Frère d'Archambaud de Villars, prieur de S.-Eutrope de Saintes, puis abbé de Saint-
Jean d'Angély (B. N., P. O., Î002 ; British .Muséum, add. ch., 337).
7. On trouve mentionne dans l'inventaire des papiers que M" Pierre Sauvage
avait en garde en 1444 : Ung petit livret contenant quatre feuillets qui est la Copie
de Viiii'etttoire des livres preste^ par rordomtance de Monseigneur le duc par feu Beaii-
gency, etc. (Arch. Nat., K. 555, fol. 26 x°). Jean de Milhac, dit Beaugency, valet de
chambre de Charles d'Orléans.
DE CHARLES D ORLEANS XXV
frère Raoul Nantel, augustin, lui portait en 141 5 les Heures
Notre-Dame '. Ainsi le chancelier Cousinot^ lui fit passer un
Boccace ; Jean de Saveuses, son chambellan et son ami, lui donna
la Politique d'Aristote ' ; Jean de Refuge, maître des requêtes
de son hôtel et son conseiller, le Livre de la Conquête de Jéru-
salem et une Physique ^ ; Jean le Fuzelier 5, son général des
finances, un livre de médecine; de même Pierre Sauvage. En
Angleterre Charles d'Orléans, selon ses moyens, ne perdit
jamais l'occasion d'enrichir sa bibliothèque. A la mort du
duc de Bedford (14 septembre 1435) il put, ainsi que son
frère ^, racheter certains volumes de la belle librairie formée
par son grand-père et que le duc anglais avait acquise en
1425. Car cet Anglais passionné était grand bibliophile ainsi
que son beau-frère Glocester". Charles acquit à cette vente la
traduction des Éthiques par Nicole Oresme (ms. fr. 542), un
Tacuimim Sanitafis (ms. lat. 6977) et, sans doute, la Vie de
saint Martin, une Vie des Pères et la Voie de Dieu.
Nous possédons d'ailleurs la liste des livres qu'il rapporta
d'Angleterre ^ ; elle fut dressée le 5 novembre 1440 à Saint-
Omer par Hugues Perrier et Etienne le Goût, secrétaire du
duc, qui délivrèrent ces livres à Rogier de Halpon ? leur garde '^ :
I. Premièrement uns; livre en latin, couvert d'ais, nommé
Canonnes des tables d'astrologie commençant : Qno-
niain quisquc.
1. Signalé par M. L. Delisle (B. N. , P. O., 2089, pièces justificatives).
2. Il était en Angleterre en 1424 (A. N., KK. 897, fol. 85).
3. Il passa en Angleterre en 1456 (J. de Croy, Cartulaire de Blois, p. 3 56) ; à Calais
en 1439.
4. Il était en Angleterre en 1455, -^ Calais en 1439 (•^'"''•> P- 311 ; Arch. Nat., K.
64, n" 57'8).
5. Hn Angleterre en 1456 (Arch. Nat., K. 64. n" 37'^).
6. G. Dupont-Ferrier, Jean d'Orléans, comte d'AngouUme, d'après la bihliothrqtw
dans la Bihliolhcque de la Facilite des lettres de Paris, t. III (1897), p. 41.
7. L. Delisle, Recherches..., t. I, p. 158-141, 599-402.
8. Cet acte est ainsi décrit dans l'Inventaire de Pierre Sauvage en 1444 : Une feuille
de papier contenant l'inventaire des livres de Mons' apportez d'Angleterre, fait à
Saint Onier le V jour de décembre mil CCCCXL, signée : H. Perrier et Estienne.
9. On n'en connaît qu'une mauvaise copie insérée par Boivin dans son histoire
de la Bibliothèque du roi (Ms. fr. 22571, fol. 173-179); je l'ai corrigée en m'aidant
d'une copie de M. Léopold Delisle. — Je n'ai pu identitierla personnalité de Halpon
ou Halpan. S'agit-il d'un Anglais Herlph qui prêta dcl'argent à Charles d'Orléans?
(Arch. Nat., K. 64, n° 37'**). Est-ce une mauvaise lecture du nom de Denisot
Rogier, serviteur de Charles d'Orléans ?
XXVI LA LIBRAIRIE
2. Ung autre grant livre contenant les Croniques de la
Bible qui se commence : Quant Dieu otfait le ciel.
3 . Ung autre des Propriétés des Choses commansant : A
très hault et très puissant prince.
4. Ung autre du Gouvernement des roys et princes en
francoys commençant : A son especial seigneur.
5 . Ung autre appelé Estiques commençant : En la con-
fiance de l'aicie de Nostre Seigneur.
6 . Ung autre en latin que fist Saint Augustin [de Spirilu
et anima^ commensant : Cur querandum.
7. Ung autre contenant les Croniques Martiniennes com-
mençant : Ou commencement du monde.
8. 9. Ung Messel en deux volumes non communes.
10. Ung livre de médecine commancant : Maladie est une
mauvaise [disposition].
1 1 . Ung autre contenant l'Office de Saint[e] Clotildis.
12. Ung autre livre en pourtraicture de l'eschequier.
13. Ung autre livre de Géométrie commençant: Omnia
quidem.
14. Ung autre livre de la Généalogie des Rois de France.
1 5 . Ung autre des neuf juges commancant : Cekstis circuli.
16. Ung autre en François sur la Bible commancant : Au
commencement fist Dieu le Ciel.
ij . Ung autre livre des Vices et des Vertus dessus escript.
18. Ung autre contenant les Inquisitions de Saint B[r]an-
dant commençant : Deus omnipotens.
19. Ung autre livre appelle la Somme Remon qui com-
mence : Quoniam ut ait generibus.
20. Ung autre livre d'Oroisons qui commence : Domine
Jhesu Cri s te.
21 . Ung autre a fermeaillés d'argent doré, aux [armes] de
monseigneur contenant l'Orloge de Sapience.
22. Ung autre petit livre contenant Consolation a ung
seigneur estant en tribulacion, a deux fermaulx d'ar-
gent doré aux [armes] de Monseigneur.
23. Ung autre contenant la Somme des Vices commen-
çant : Fractus.
DE CHARLES D ORLEANS XXVII
24. Ung autre livre a fermaulx d'argent doré contenant
plusieurs croisons commençant : Sancta Trinitas.
25. Ung autre contenant la Creacion des Eages commen-
çant : Au commencement créa Dieu toutes choses.
26. Ung autre a fermaulx d'argent doré contenant la
Bible et saint Jérôme commansant : [Frate?-] Ambro-
sius.
27. Ung autre livre contenant huit parties d'oroisons
devottes commancant : EuvangeUca clamai.
28. Ung autre contenant les Epistres de maistre Pierre de
Blois commancant : Rogatus a vobis.
29 . Ung autre a fermaulx d'argent doré aux [armes] de
Monseigneur commençant : Ouicumque Christo fixus
siim concisns.
30. Ung journal a l'usage de Paris, a deux fermaulx d'ar-
gent doré, aux armes de France. (Signé : Perrier.
Le Goust).
31. Ung autre de médecine commancant : [Tacuinuvi]
sanitatis.
32. Ung autre livre^ a ung fermail d'argent, [nommé]
Boece de Consolation.
33. Ung autre petit livre commansant : La signifiance de
ce sacre.
34. Ung autre, en papier, de Balades commençant : Une
fois chevauchant pensoie.
35 . Ung autre contenant l'Histoire de Saint Firmin.
36. Ung autre en pappier contenant les Commandements
de Dieu commancant : Le [prime] qui a donet.
37. Ung autre livre contenant certaine Epistre et autre
chose commençant : Secundus dicitur.
38. Ung autre livre contenant les Distinctions sur le
Psaultier commençant : Faciès michi geniorum.
39. Deux quavers de plusieurs Balades.
40. Deux quayers d'oroisons sans relyer.
41 . Ung autre livre ou riens n'est escript.
42 . Ung autre livre en parchemin contenant Deploration
par cité ou région commmencant : Vocate clamamus.
XXVIII LA LIBRAIRIE
43 . Ung petit livret en pappier contenant les Questions
d'Amours.
44. Item quatre feuillets ou [sont] plusieurs Chansons
notées.
45 . Item plusieurs quaiers et papiers contenant les receptes
de Pierre Régnier, Jacques Boucher et autres.
46. Ung autre livre appelle Canticordium commençant:
Deus canticum noviim.
47. Ung autre petit livre contenant plusieurs croisons
commençant : Pictura hec.
48 . Ung autre livret en papier contenant plusieurs Ensei-
gnemens qui commence : CaroJ\o] Uhistrissimo prin-
cipi.
49. Ung autre qua3^eren parchemin du commencement du
livre de la Passion de Saint Alban.
50. Ung autre petit livre contenant la Description de la
V[o]ie de Nostre Seigneur qui commence : Qiio
affectu.
51 . Ung tablier de eschiés.
52. Item une layette de bois ou sont plusieurs Lettres
closes.
5 3 . Ung roolle escript de la main de Monseigneur contenant
Hymnes et devocions.
54. Item une petite layette ou sont petites paternostres,
las et houppes de soye.
5 5 . Ung petit sac ou sont grosses paternostres de gest
noir (Signé : Perrier. LeGoust).
56. La Cronique Martinienne en latin et en parchemin
couvert de velours noir, a cinq doux de cuivre à
chaque cotez.
57. Ung autre petit livre couvert d'ais et de cuir com-
mençant : Liber iste qui Stimulus amoris.
58. Ung autre petit livre couvert d'ais, escript de lettres
englesches qui commence : \_Ave verbum].
59. Ung autre petit livre couvert d'ais a une chemise de
cuir vermeil et ung fermail d'argent doré ouquel
DE CHARLES D ORLEANS XXIX
est la figure de Saint François, commençant :
Inter alia virtiis.
éo . Ung Ordinaire de la Chapelle du Roy commençant :
Sabbato in adventu Domini. couvert d'ais.
éi . Item ung petit Psaultier.
62 . Ung autre petit livre en papier, escript tant en vers
comme en prose, faisant mention de plusieurs
matières.
63 . Ung petit livret en parchemin contenant les Croisons
du Psaultier et l'Exposition des Songes.
64 . Ung livret en papier, escript de la main de monsei-
gneur contenant plusieurs Croisons.
65. Plusieurs Kaieres de parchemin, nouvellement escripts
et enluminez, apportez d'Angleterre, qui ne sont
point reliez.
66 . Ung petit pappier couvert de cuir noir contenant Inven-
toire des hesoignes de Monseigneur et autres
menues choses.
67 . Ung Bréviaire a [l'usage] de Paris, a deux fermouers
d'or semez de fleurs de lis, dont l'un est aux armes
de France et l'autre aux armes de Monseigneur.
68 . Deux chemises a livres, l'une noire et l'autre de drap
d'or vermeil ' .
Mieux que tout autre document cette liste de livres nous
révèle les idées et les occupations de Charles d'Crléans pen-
dant sa captivité.
Cn remarquera d'abord le grand nombre d'ouvrages pieux,
de saintes histoires, de dévotes oraisons qu'il se prit à lire et
où, sans doute, il trouvait réconfort et patience, ces Bibles, les
Psautiers, les Missels, les Bréviaires, les Vies de Saints, les
traités de saint Augustin, les Sommes diverses. C'est un fait
que sa captivité lui fit aimer les livres pieux et le rendit
volontiers dévot. Il s'intéressait aux Manuels de confession.
I. Revu à Blois le 30 avril 1440 par Pierre Sauvage, garde des sceaux, et Jehan
Hardouin, secrétaire.
XxX LA LIËRAIRtÈ
aux traités sur les vices et les vertus, et, solitaire, aux écrits
des théologiens qui définissent les désirs de la chair.
Frère Nicolas Bocher, dominicain, son confesseur, prieur
du couvent des Frères Prêcheurs à Blois, lui envoya un Con-
fessionah ainsi qu'une Épître sur la patience (ms. lat. 2049).
En 1434, frère Thomas, de l'ordre des Mineurs, professeur de
Théologie à Londres, lui adressa un traité latin, Vlnslructorium
Providi Peregrini. Charles d'Orléans avait communiqué à ce
religieux le Testament du Pèlerin de Gerson, ouvrage très en
honneur dans la famille d'Orléans, et l'Anglais, son indigne
orateur, en fit toute une paraphrase '. Au couvent des Cor-
deliersde Londres, il emprunta encore un livre d'Oraisons, qu'il
oublia de rendre. Elle est l'œuvre, sans doute, d'un religieux
de France, rumé par la guerre, cette Deploratio super civitatem
et regionem qui, à la façon d'un psaume, narre les désastres
du temps-. Enfin parmi les objets de piété dont il forma
comme une collection nous remarquerons des chapelets de
toutes sortes, des patenôtres comme l'on disait. En 1417, il en
achetait de Hans Belyne et des Vittori, orfèvres ' ; dans la
liste de 1440 nous trouvons deux layettes de ces patenôtres
qui étaient de jais noir ■^.
Nous possédons encore deux des livres de prières qu'il
rapporta de sa captivité : l'un (ms. lat. 1201) est surtout formé
d'une suite de traités ou d'extraits de saint Bernard, de saint
Augustin, de Hugues de Saint-Victor et de Jean de Hoveden.
L'autre recueil (ms. lat. 1196), avec une foule de prières pour
les saints suivant les circonstances de la vie, renferme cer-
taines oraisons plus personnelles et plus touchantes : nous y
rencontrons le sermon de saint Bernard sur nos devoirs
envers nos ascendants, la messe que l'on disait en temps de
guerre, la prière de Salomon pour ceux qui gouvernent, les
prières pour les prisonniers et les navigateurs. Avec quelle
ferveur Charles devait les réciter ! Enfin nous y trouvons des
1. Ms. lat. 2049, f°l- 225-232.
2. Ms. lat. 204g, fol. 232 v°.
3. DeLaborde, III, 6258.
4. Ibid., III, 6570-6571.
bE CHARLES D ORLEANS XXXÎ
prières à des saints qui se récitaient surtout en Angleterre,
comme la prière à sainte Frideswide, aux saintes Ethelride et
Edithe, à saint Osmont, à saint Thomas de Cantorbéry et
l'oraison pour ses pèlerins. Et, sans doute, des saints anglais
eux-mêmes Charles espérait sa délivrance, comme de Dieu
le père-:
Briefment voye le temps venir
(J'en prie à Dieu du Paradis)
Que chascun puist vers son Désir
Aler sans avoir sauf conduis '...
Il se prit, pour passer le temps, à transcrire des cantiques
et des oraisons : nous ne possédons plus ces deux livres -.
C'était là coutume de prisonniers ' et Jean d'Angoulême, son
frère, rapporta d'Angleterre les transcriptions qu'il fit des
Distiques de Caton, des Méditations de saint Anselme, de la
Consolation de Boèce ■^.
Charles lut aussi ce dernier ouvrage. Le sort de Boèce pri-
sonnier, consolé par les Muses et la philosophie, n'était pas
sans présenter une certaine analogie avec sa situation. On lui
a même longtemps attribué une traduction française du
poète latin : c'est là une erreur'. Et que de différences entre
la victime du Goth Théodoric et le prisonnier du roi
Henri VI d'Angleterre. Charles d'Orléans lisait la Consola-
tion, comme tout le monde la lut de son temps; et bien
malgré lui il était le nourrisson de la philosophie et il ne
parait guère avoir éprouvé la félicité qui résulte de la contem-
plation de l'être immuable. Mais Boèce était alors considéré
comme un saint ^ : les miniatures avaient popularisé l'image
où, vêtu de la longue robe des clercs et le bonnet des docteurs
en tête, le romain enchaîné sur son grabat fut visité par les
1. Ed. Guichard, p. 36.
2. Boivin, n" 53 et 64 ; De Laborde, 11° 6547 616569.
3. Le Piisoimier desconforté de Loches, poème inédit du xv° siècle, introduction de
P. Champion, Paris, 1909.
4. G. Dupont-Ferrier, Jean d'Orléans, comte d'An^oiiléme, d'après la bibliclhcqiie, oj'-
cit., et notre appendice IL
5. L. Delisle, Anciennes traductions françaises de la Consolation de Boixe, et P. Meyer,
dans Romania, t. II, p. 271.
6. Ch. Jourdain, De l'origine des traditions sur le christianisme de Boèce, Paris,
1861.
XXXII LA LIBRAIRIE
dames consolatrices dont les nobles sentences se déroulaient
sur des banderoles.
Il est du moins certain que c'est dans la prison d'Angle-
terre qu'il eut l'idée surtout, pour se désennuyer, de composer
des poésies :
De balader j'ai beau loisir
Autres deduiz me sont cassez "...
L'inventaire des livres rapportés d'Angleterre est bien ins-
tructif à cet égard.
Les plus anciennes collections de ses poésies portent cette
mention de la Prison - et on parait les avoir connues en France
dès son retour K Ces poésies se composaient de ballades, de
chansons et de quelques complaintes + ; il est donc curieux
de rencontrer sur cet inventaire le cahier de ses ballades et
un recueil de chansons 5. Il faut encore noter la présence
des Cent Ballades dont Charles s'inspira parfois ^.
Les nouvelles de France qu'il connaissait étaient rares ou
fausses ^ et il lui fallait attendre la venue, toujours trop longue
à ses désirs, de quelques-uns de ses serviteurs de Blois. Toute-
fois il conservait par devers lui la comptabilité du duché et, dans
une layette, les lettres closes qui lui étaient adressées ^. Comme
il était le plus souvent mis au secret, il transcrivait de sa main
des instructions secrètes qu'il dissimulait, et dont nous avons
conservé un très curieux exemple 9. Que savait-il des choses de
France ? Peu de nouvelles. Il connaissait certes les malheurs du
1. Éd. Guichard, p. 50.
2. Arsenal, n" 2070, et Bibl. nat., ms. fr. 19159.
3. G. Paris, Un poème inédit de Martin le Franc, dans la Roinania, t. XVI, p. 416.
4. Ed. Guichard, p. 97.
5. Boivin, n" 44 : quatre feuillets où sont plusieurs chansons notées. — Le livre
des b.-illades de monseigneur a ung fermouer a ses armes (De Laborde, III,
n° 6545). (Cette division subsiste dans le ms. fr. 25458). — On remarquera encore
la mention de « plusieurs kaiers de parchemin nouvellement escripts et enlumi-
nez, apportez d'Angleterre, qui ne sont point reliés » (Boivin, n° 65) et cette des-
cription, qui suit immédiatement la mention de ses oraisons autographes : « Ung
autre petit livre en papier escript tant en vers comme en prose faisans mentions de
plusieurs matières » (Boivin, n° 62).
6. Boivin, n° 34 ; De Laborde, III, 6555.
7. Stevenson, Letiers and papers, vol. II, part. I, p. 219.
8. Boivin, n°''45, 52, 66.
9. Bibl. Nat., n. acq. fr. 20810; L. Delisle, Les collections Bastard à la Bibliothèque
Nationale, p. 135-140. — (Album, pi. III).
DE CHARLES D ORLEANS XXXIIl
« très Chrestien franc royaume de France » et il en gémissait; il
vénérait l'écu fleurdelisé, l'oriflamme, l'onction de Saint-Denis
apportée par la colombe et il a nommé les vaillants champions,
Charlemagne, Roland, Olivier, et Saint Louis « qui fit la rudesse
des Sarrasins » '. C'est en Angleterre qu'il lut un livre sur
le Sacre % une Histoire des rois de France ' et cette Déclama-
tion latine sur les malheurs du royaume ^. Mais la paix,
toute paix qui amènerait sa délivrance, lui paraissait une
bonne paix ^ ; il adjurait la Vierge, les saints et saintes de
l'obtenir par l'intercession de leurs prières. Car, tout comme
un Anglais, il pensait que pour ses péchés la France avait subi
l'épreuve de la défaite ''. De Douvres sur la Mer il regardait
les côtes de France et souhaitait son soleil qui donne la joie 7.
Il n'aura guère de peine à se dire « tout Bourguignon » ^,
s'ennuyant entre ces Lombards qui lui laissaient peu de
moyens, au milieu d'Anglais dont la conversation était limi-
tée 9. Les échecs même ne l'auraient su consoler comme ses
livres ■°.
De Saint-Omer ses livres, compagnons de captivité, le
suivirent à Blois. Charles d'Orléans v retrouva ceux qui, trans-
portés à la Rochelle dans la maison du sire de Rochechouart
en 1428, avaient été restitués par Guy de Rochechouart,
évêque de Saintes, au nom des héritiers de son frère, le
25 janvier 1436. Inventaire en fut dressé le 13 juin 1437 par
Hugues Perrier et remis au garde des sceaux ".
1. Éd. Guichard, p. i8i.
2. Boivin, n° 35.
3. Ibid., n° 14.
4. Ilnd., n° 42.
5. Éd. Guichard, p. 159, 149.
6. Ibid., p. 182 ; Le Fèvrede Saint-Rémy, ch. 62;Juvénal des Ursins, p. 520-521.
7. Éd. Guichard, p. 159 et 145.
8. Ibid., p. 154.
9. Il savait suffisamment l'anglais pour avoir transcrit 2 chansons dans cette
langue. Elles sont dans le ms. fr. 25458, fol. 346. — Jean d'Angoulênie avait, lui
aussi, lu les contes de Cantorbéry de Chaucer ; son ms., annoté de sa main, est
conservé à la B. N., ms. anglais, n° 39.
10. Arch. nat., KK. 269, fol. 52 r" ; inventaire publié dans De Laborde, III,
n"' 6325-6434.
11. Cet inventaire est ainsi décrit dans la déclaration des papiers de Pierre Sauvage
en 1444 : Ung inventoire contenant .xiii fueilletz et dit dessus : Inventaire laissié
La librairie de Charles d'Orléans. III
XXXIV LA LIBRAIRIE
Charles paraissait retrouver en France la vigueur de sa jeu-
nesse '. Il était rentré depuis moins de deux mois ^ que Pierre
Sauvage, son secrétaire, et Jean Hardouin firent au château un
recollement de ses livres' (30 avril 1441). On peut croire
que Jean de Tuilières en reprit la charge +. Vers 1442 un nou-
vel inventaire fut dressé de la librairie de Blois ^ et nous pou-
vons sans doute l'identifier avec une copie de la librairie de Mon-
seigneur le duc d'Orléans non datée ni signée.
Cet inventaire est l'état le plus complet qui nous fasse
connaître la librairie de Charles d'Orléans ^. Il est divisé en
trois parties comprenant : 1° la liste des livres recouvrés à
Blois ^ (57 articles) ; 2° une suite de livres rapportés d'Angle-
terre ^ (103 articles) ; 3° une série de livres sortis de la Biblio-
thèque sous la rubrique « à recouvrer '' » (28 articles).
par maistre Hugues Perrier a moy Pierre Sauvage des biens de Mons'' le duc rame-
nez a la Rochelle par Hue de S' Mars et lui et a eulx délivrez par feu Mons'' de
Mortemar audit lieu de la Rochelle de peu devant que ledit m° Hugues Perrier par-
tist de Blois pour aller en Avignon et a Venise, qui fu le xiij" jour de juing
mil- ccccxxxvii (Arch. nat., K. 555, n° 27, fol. 26r°); en i ) 36 le seigneur de Mor-
temart est dit gouverneur de la Rochelle (Arch. Nat., K. 64, n° 8).
1. Éd. Guichard, p. 156.
2. Le II février Charles était de retouràBlois (B. N., P. O., 27g, Bellier, 5).
3. Cet inventaire n'a pas été retrouvé; il est ainsi décrit dans la déclaration des
papiers de Pierre Sauvage en 1444 : La copie de l'inventoire desdits livres faicte par
la reveue de maistre Pierre Sauvage et Jehan Hardoin ou chastel de Blois le derre-
nier jour d'avril mil CCCCXLI, signé : SAUVAGE (Arch. Nat., K. 555, n° 27,
fol. 25 r°).
4. Car Jean de Tuilières continua toujours d'exercer la fonction de garde des
Chartres en 1444 (P. Orig., 2895, Tuilières, n° 32). — En 1457, '^" avait vu arriver
à Saint-Sauveur de Blois des joyaux et des Chartres venant de Paris (Arch. Nat.
K. 535, n° 27, fol. 26 V") et ceux rapportés d'Avignon (Champollion-Figeac, p. 330).
5. Il est ainsi décrit dans la déclaration des papiers de Pierre Sauvage en 1444 :
Ung inventoire de joyaulx, vaisselle d'or et d'argent, tapisserie et aournements de
chappelle, livres, et autres menues choses appartenans a Monseigneur le duc et a
Madame la duchesse fait ou chastel de Blois en la présence de M° Pierre Sauvage l'an
mil CCCCXLII. Non daté ni signé (.Arch. Nat., K. 535, n° 27, fol. 25r°).
6. Arch. Nat., K. 500, n° 7 ; De Laborde, III, n° 6447-6634.
7. C'est le recolemcnt des livres transportés à La Rochelle et restitués par les
héritiers du sire de Mortemart.
8. L'inventaire fait à Saint-Omer le 5 décembre 1440 comprenait seulement
68 articles très sommairement décrits ; toutefois de ces 103 articles il convient de
retrancher quelques accessoires comme ce « petit sac ou sont grosses patenostres de
gest noir » (De Laborde, III, n''657o), la layette « ou sont plusieurs patenostres,
las et houppes de soye » (Ibid., n° 5571), celle qui contenait les lettres closes (//'/(/.,
n° 656B), deux chemises à livres, l'une noire, l'autre de drap de vermeil (Ibid.,
n* 6566), les comptes du duché d'Orléans (Ihid., n° 6558) et du parchemin vierge.
9. Livres sortis de la bibliothèque à un titre quelconque.
DE CHARLES D ORLEANS XXXV
Les enrichissements de la librairie après la rédaction de
cet inventaire sont nombreux et nous montrent plus par-
ticulièrement les goûts du bibliophile et du lettré que fut
Charles d'Orléans. En 1444, il acquit un Donat de Dévotion
(ms lat. 3593); après 1448 les Hommes illustres de Pétrarque
(ms lat. 8570); en 1455 un livre d'Astronomie', un
Pétrarque en français -, un Solin et l'Archiloge Sophie de
Jacques Legrant ' ; en 1464 un livre d'Astrologie traitant de
la disposition du temps •^. Enfin, à une date que nous ne
pouvons déterminer exactement, une Exposition de saint
Ambroise (ms. lat. 1735), les Méditations de saint Anselme
(ms. lat. 3352), un Aristote complet (ms. lat. 6307), un
saint Athanase (ms. lat. 1685), un Propriétaire des Choses
de Barthélémy l'Anglais (ms. lat. 347'-')5 l^s Cas des femmes
illustres de Boccace (ms. lat. 6069"^), un Samt-Jean Chrysos-
tome (ms. lat. 1780), les Offices, les Tusculanes et les Para-
doxes de Cicéron (ms. lat. 6349*^), un abrégé de l'histoire
romaine intitulé Compendium Romanoriim (ms. fr. 730), un
recueil sur les Conciles de Bàle et de Constance (ms. lat.
1449), le Commentaire sur le cantique des cantiques de
Gerson (ms. lat. 479), une Somme de Guillaume de Brosse
(ms. lat. 3238-"), un recueil des traités de Hugues de Saint-
Victor (ms. lat. 2532 et 2922), des traités de Hugues du
Fouilloy (ms. lat. 2496), la correspondance d'Ivesde Chartres
(ms. lat. 2484), les Méditations sur les Psaumes de Pierre
d'Ailly (ms. lat. 458), un Orationarium (ms. lat. 930)^
un Traité des poisons de Pietro di Habano (ms. lat. 11 230),
un Psautier (ms. lat. 436), un Psautier avec la glose (ms. lat.
457), une Somme des Cas de Conscience de Raymond de
Peiîafort (ms. lat. 3520).
Certes, nous ne retrouvons pas chez Charles d'Orléans les
vastes entreprises de son père Louis. Aucun atelier ne le four-
nissait régulièrement et les manuscrits qu'il acquit ne sau-
1. De Laborde, III, n" 6765.
2. Ihid., III, n'' 6780-6781.
}. Ibid., III, 6782.
4. Ibid., III, n" 7044.
XXXVI LA LIBRAIRIE
raient, en général, être comparés en beauté à ceux qu'il tint
de son père. C'étaient des livres, comme nous dirions, de lec-
ture et leur aspect paraît le plus souvent modeste. Mais s'il
leur rendait moins de soins extérieurs ce bibliophile lisait ses
livres.
Il se fournissait de parchemin chez Michel Boudet, chan-
geur à Blois, en 1455 '. Parmi les scribes qui travaillèrent
le plus souvent pour lui nous rencontrons Bertrand Richart
qui, en 1453, écrivit un livre d'Astronomie ^, ajouta quelques
feuillets au manuscrit des poésies du duc ' et avait transcrit en
1461 un livre de ballades que Monseigneur offrait à la demoi-
selle de Roigny •^. Mourard, du diocèse de Reims, exécuta
pour lui un Boccace, le Cas des femmes illustres (ms. lat.
6069"^), et, en 1448, les Hommes Illustres de Pétrarque (ms.
lat. 6069"^). A Yvonnet de la Mote, écrivain en lettre de
forme demeurant en la ville de Blois, on doit un livre d'Heures
de Marguerite d'Orléans, sa sœur 5. Pierre d'Amboise écrivit
pour Marie de Clèves, en 1454, unTroylus ^ (ms. fr. 25528).
Jean Fouquère, de Blois, écrivit et relia VArchiloge Sophie de
Legrant ' et en 1455 un Pétrarque^. Eliot Chevreuil, autre
écrivain blésois, lui transcrivit en 1464 un Office de saint
Gabriel 9. Il convient de signaler d'une façon particulière
les travaux de l'Italien Nicolo Astesano '° qui écrivit pour
lui, en 1448, le livre qui établissait ses droits sur le duché
1. De Laborde, III, n° 6765, et J.-J. Guiffrey dans les Nouvelles archives de l'art fran-
çais, 1878, p. 220. Michel Boudet fournissait d'ailleurs toutes sortes de denrées à
Charles d'Orléans, étoffes, éponges, savons, soies, etc. (J. de Croy, Cartulaire de
Blois, p. 586), toile pour les chemises, cordons de soie pour patenôtres, cordes de
harpes pour Mgr, etc. (B. N., P. O., 440).
2. De Laborde, III, n° 6769.
3. Ibid, III, n" 6765.
4. B. N., P. O., 2475, pièces justificatives.
5. De Laborde, III, n" 6313. — Voir pièces justificatives.
6. Ibid., n°6784.
7. Ibid., n'" 6772-6774. — B. N., P. O., 1216. Fouquère, 3.
8. Ibid., n° 6781.
9. Ibid., n° 7035.
10. Giacomo Gorrini, Nicolo Astesano, studio storico critico. Asti, 1886, in-8, et
A. Tallone dans VArchivio Miiratoriano, n" 4, Castello, 1907, in-4. — Maulde, Hist.
de Louis XII, p. 161.
DE CHARLES D ORLEANS XXXVII
de Milan (ms. lat. 6166), le traité des poisons de Pietro di
Habano (ms. lat. 11230), en 1453 certaines parties d'un
Saint-Jérome ' (ms. lat. 1865) et d'un Valère Maxime (Col.
Hamilton), le manuscrit des poésies du duc conservé à Gre-
noble traduites par son frère Antonio^ (n° 873).
Jean Haincelin, enlumineur, paraît bien avoir été attaché à
la maison du duc et travaillait pour lui, comme nous dirions,
à l'année ; au mois de janvier 1445 il figure en effet parmi
les domestiques qui reçurent des robes comme étrennes, entre
l'organiste, le portier, le barbier et le fou ' : plus tard on le
retrouvera à Paris 4.
En 1455 Jean Moreau 5, enlumineur blésois, décora VAr-
chiloge Sophie et un Pétrarque ^. Les miniatures du Missel,
offert en 1464 à Notre-Dame de Chambourdin, étaient dues
à Angelot de la Presse". Parmi les relieurs nous voyons tra-
vailler pour lui Geoffroy le Sainturier qui fit en 1455 des
fermoirs de laiton à VArchiloge Sophie ^. Jean Lessayeur,
orfèvre, cette même année, exécuta les fermoirs d'un Traité des
Poisons que le duc présenta au roi "^ et mit deux grands
clous d'argent à deux livres en français '°. Jean Fouquère relia
VArchiloge Sophie ^^ et sa veuve, Guillemette, continua à tra-
vailler pour la maison d'Orléans. Elle relia en 1463 le manu-
1. Au fol. 5î v^ la date Je 1453, 17 avril, à Blois.
2. Sur ces deux personnages cf. G. Gorrini, // couiinune Asfigiano e la sua ston'o-
grafia, Firenze, 1884, p. 203-224.
3. J. de Croy, Un portrait de Charles d'Orléans dans les Mém. de la Soc. des sciences
et lettres du Loir-et-Cher, t. XIX. — Je trouve en 1402 un Jaquet Hainselin, valet
de chambre du duc d'Orléans (B. N., P. O., 1464).
4. De Laborde, III, n° 6673.
5. Un Jean Moreau écrivait en 1417 pour l'auditoire de la prévôté d'Orléans une
Ystoire du Crucifix et un Evangile avec plusieurs suffraiges (Arch. du Loiret,
A 1089).
6. De Laborde, III, n" 6772-6773. — A. Vidisr, Jean Moreau enlumineur de Charles
d'Orléans, dans le Moyen-Age, nov. -décembre 1907, et J.-J. Guiffrey dans les Xouv.
archives de l'art français, 1878, p. 210.
7. De Laborde, III, n" 7014; Le Roux de Lincy, p. 48.
8. De Laborde, III, n" 6773.
9. Quittance de Jean Lessayeur, original acquis par la Bibl. Nat. au mois de
décembre 1896 (Communication de M. L. Delisle).
10. Arch. Nat., KK. 271, fol. 9 v° (Pièces justificatives).
11. De Laborde, III, n" 6774. — J.-J. Guiffrey dans les .VoMf. archives de Fat t
français, 1878, p. 219.
XXXVIII LA LIBRAIRIE
scrit des poésies du duc consen'é à Grenoble ', puis en 1465
les Heures de Marie de Clèves ^
Toutefois les enrichissements les plus nombreux de la
librairie de Charles provenaient des dons de ses amis : on savait
ainsi flatter sa passion et satisfaire sa curiosité.
En 1440 l'évêque de Bayeux lui avait donné un Valère Maxime
(Coll. Hamilton) ' ; en 1444 un Donat de Dévotion lui fut offert
par Denis, évêquede Paris (ms. lat, 3593); en 1445, il recevait
un Gilles de Rome d'un abbé d'Éperna}- (ms. lat. 6695) ; en
1457 Jacques, monseigneur de Savoie, lui envoya un livre de
ballades "^ et vers 1476, le marquis de Saluces lui fit présent
d'un autre livre de ballades >. Jean de Drosay, notaire et secré-
taire du roi andais à Rouen ^, lui offrit un Saint-Anselme
(ms. lat. 3352); un exemplaire de la Politique d'Aristote en
latin et en français lui venait de Jean de Saveuses ^,
Un Saint- Augustin lui fut donné par maître « Donato », de
l'ordre des frères Prêcheurs (ms. lat. 1907). De son familier
et de son médecin Jean Caillau il tint le LiJium Medicine de
Bernard de Gordon (ms. lat. 6964), un Hippocrate ^, un Gai-
lien (ms. lat. 6868), les Epîtres 9 et les Déclamations de
Sénèque (ms. lat. 7796). De Gillet, clerc de sa chapelle, il reçut
un livre de Cantiques ; un Saint-Chrysostome lui fut donné
par « Robertus de Porta », de l'ordre de Saint-Augustin (ms.
lat. 1780). Les Paradoxes de Cicéron (ms. lat. 6349) et les
Epîtres de Pétrarque (ms. lat. 8570) lui venaient de Pierre de
la Hezardière. Jean de Refuge lui présenta une Conquête de
Jérusalem '°; un autre exemplaire de cet ouvrage lui venait
de Madame d'Etampes, sa sœur''. Il reçut de l'évêque d'An-
1. De Laborde, III, n° 7026.
2. //'/(/., n" 7049-7050.
3. Aujourd'hui à la Bibliothèque Royale de Berlin.
4. L. Delisle, Le cabinet des manuscrits, t. I, p. 112, note 4. — Bibl. Xat., Pièces
Orig. 2159, n° 660.
5. Le Roux de Lincy, p. 49.
6. Bibl. Nat., P. Orig. 1030.
7. De Laborde, III, n" 6575.
8. Ihid., n" 6584.
9. Ibid., n° 6597.
10. Ibid., n" 6676.
1 1 . Ibid. , n° 6600 .
DE CHARLES D ORLEANS XXXIX
goulême un Saint-Grégoire ', une Légende dorée ^ et la Pos-
tille de Nicolas de Lire 5. Les traités de Hugues de Fouilloy
(ms. lat. 2496) et la correspondance d'Ives de Chartres (ms.
lat. 2484) avaient appartenu à G. de Carchaines, notaire
pontifical à Rouen. Jean des Vignes, un simple bourgeois
blésois, lui donna les Épîtres de Pierre de Blois (ms. lat.
2607). L'abbé de Saint-Jean d'Angély, Louis de Villars, lui
avait offert un psautier + ; un autre lui fut présenté à Paris par
l'évêque de Beauvais'. M' Jean le Fuzelier, son général des
finances, lui donna un livre de Médecine ^ ; un autre lui
venait de Pierre Sauvage, son secrétaire '. Audrion de Bresne,
secrétaire du roi à Asti, lui fit cadeau des Sentences de Pierre
Lombard (ms. lat. 6403).
Parfois Charles d'Orléans empruntait des livres pour
faire exécuter des copies des ouvrages qu'il ne possédait
pas ou pour les lire. A son ami Caillau en Angleterre il
emprunta une vieille Bible '"^ ; au couvent des Cordeliers de
Londres plusieurs oraisons qu'il négligea de restituer '' ; à
Paris les Tusculanes de Cicéron qu'il conserva également (ms.
lat. 6592); le 18 mars 1445 il emprunta à la Bibliothèque
de l'Université d'Orléans, contre un reçu, signé de sa main,
et pour l'espace d'une année, les traités de Boccace de Casi-
bus virorom iUustriuni et le de Mulierihus claris '°.
Et par contre, il prêtait ses livres, les échangeait ; mais
plus rarement il en fit présent.
Toutefois, en 141 4, on voit Charles d'Orléans acquérir
« l'Apostille de Lira sur la Bible contenant troys volumes »
pour en faire cadeau à Nicole le Dur, son conseiller". Au
1. Ihid., n" 6538; GalUa Christiana, t. II, p. 1016, col. 2.
2. De Laborde, III, n"6539.
j. Ibid., n° 6540.
4. Ibid., n" 6542.
5. Ibid., n" 6605.
6. Ibid., n" 6991.
7. Ibid., n°654i.
8. Ibid., n°6'y66.
9. Ibid., III, n" 6550.
10. Album des archives départementales, n° 130.
11. Cariulaire de Blois, p. 315, notice de J. de Croy (d'après 11. acq. fr. 5847,
n° 242).
XL LA LIBRAIRIE
roi Charles VII, en 1455, il donna un traité contre les poi-
sons ' ; à la reine Marie d'Anjou la Consolation a un grant
seigneur en tribulation-. A monseigneur d'Etampes, son beau-
frère, il prêta le livre de Pars et de « Caton ' » et un Donat '^.
Une Information des Princes de Gilles de Rome fut tour à
tour entre les mains de son frère le comte de Vertus, de
Mons. de Soisy, son pannetier, et de Jacques Boucher, tré-
sorier de la ville d'Orléans 5. Le Livre du Pèlerin^ fut égale-
ment prêté à Monseigneur de Vertus, à Soisy, à Mesdemoi-
selles d'Orléans (sa sœur et sa fille), à Bonne d'Armagnac sa
femme. A Bonne d'Armagnac, sa belle-mère, il offrit, à l'occa-
sion de son mariage, les Heures de sa mère Valentine 7. A sa
sœur Marguerite il donna également un livre d'Heures ^.
En 1457, Jamet Hubelin son valet de chambre, Philippot Pré-
gent et Monseigneur Beaujeu reçurent diverses Heures 9.
Mesdemoiselles d'Orléans et son frère Dunois eurent en prêt
un Josèphe '° ; Mesdemoiselles reçurent encore le MéJibée et
un livre de théologie ". Frère Symon, religieux du couvent
de Namur, fut autorisé, en 1446, à copier parmi les précieux
livres de dévotion que Charles avait recueillis pendant sa cap-
tivité la Dévote méditation sur les bienfaits de Dieu '-.
A Jean, qui devint duc de Bourbon, il donna sa propre
règle d'échecs '5 (ms. lat. 10286). A Jean Caillau les Epîtres
glosées de saint Paul '+ ; à Pierre de la Hezardière, l'huma-
niste, il offrit, sans doute en échange, un Saint-Hilaire (ms.
1. duittance originale au nom de Jean Lessayeur orfèvre, acquise par la Biblio-
thèque nationale en 1896 (Communication de M. L. Delisle).
2. De Laborde, III, n" 6523.
5. Ibid., III, n" 6488.
4. Ibici., III, n" 6498.
5. Ihid., III, n" 6507.
6. L. Delisle, Le cabinet des Manuscrits, t. I, p. 108.
7. De Laborde, III, n" 6190.
8. 7/./rf.,III, n"65i3.
9. Bibl. Nat., Pièces Originales 2159, '^"' 660 et 662 ; en 1451 il aidait Georges de
Brilhac, son écuyer tranchant, à acquérir des Heures à Paris (Bibl. Nat , Pièces
Orig., 518, n° II) (Pièces justificatives).
10. De Laborde, III, n° 6497.
11. L. Delisle, Le cabinet des Manuscrits, t. I, p. 107-108.
12. Arsenal, n" 415, fol. 106 v°.
I}. Pierre Champion, Charles d'Orléans joueur d'échecs. Pari», 1908.
14. De Laborde, III, n" 6471.
DE CHARLES D ORLEANS XLI
lat. 1691). Aux Célestins d'Ambert il donna le Nicolas de
Lire qui lui venait de l'évêque d'Angoulême ^ ; en 1464 il
offrit un missel à l'Eglise Notre-Dame de Chambourdin -.
Un des faits qui montre le mieux le soin qu'il prenait de sa
librairie se rencontre dans la série des ex-libris que Charles
d'Orléans, comme le faisait déjà Charles V, traçait sur les
feuilles de ses manuscrits 3. L'écriture en est nette, posée, très
calme ; les capitales sont élégantes, comme d'un scribe exercé'^.
Ces ex-libris sont en français, ou en latin, suivant qu'il écri-
vait sur un livre français ou latin '.
Ces ex-libris se composent parfois de la simple signature et
de l'attestation de la propriété: Aristote (ms. lat. 6307, fol.
268) KAROLUS;Joachim de Flore (ms. lat. 3319, fol. 95 v°)
Karolus ditx AureJiancnsis, etc. ; Salluste (ms. lat. 5747, fol.
46)KAROLUS; Aristote (ms. fr. 542, fol. 339) Celivreesta
Charles duc d'Orlians ; Barthélémy l'Anglais (B. Sainte-Gene-
viève, n° 1028, fol. 419) Ce livre est a Charles duc d'Orlians ;
Honoré Bonet(ms. tr. 811, fol. ^}v°) Ce livre est a Charles duc
d'Orlians; Information des Princes (ms. fr. 1213, fol. 73 r")
Ce livre est a Charles duc d'Orlians, etc. CHARLES ; Orai-
son de saint Brendan (ms. fr. 1802, fol. 242) Ce livre est au
duc d'Orlians CHARLES^; Ives de Chartres (ms. lat. 2484,
fol. 71) Iste liber est michi duci Aurelianensi, etc. KAROLUS ;
Jeu de tables et d'échecs (ms. lat. 10286, fol. 184 r°) Iste
liber constat Karolo duci Aurelianensi, etc. KAROLUS.
Charles d'Orléans prend également soin de faire connaître
l'origine de son exemplaire, s'il provient d'une acquisition :
Saint-Athanase (ms. lat. 1685, fol. 11^^ Hune libruni emi ego
1. De Laborde, III, n' 6574.
2. Le Roux de Lincy. p. 48.
3. L. Delisle, Recherches..., t. I, p. 5-5.
4. Boivin, le vieil historien de la Bibliothèque, s'est exprime à ce sujet avec
beaucoup de sens: « Une preuve qu'il avoit appris le latin et qu'il aimoit les
livres, c'est que dans la plus grande partie de ceux qui luy ont appartenu on voit
qu'il a pris peine non seulement d'écrire son nom en latin, mais d'y marquer luy
niesme les noms des personnes qui le» luy ont donnez... Les signatures sont toutes
d'une main plus exercée et plus scavante que ne le sont celles des princes... » (.Ms.
fr. 22571). — Cf. Maulde, Histoire de Louis XII, t. I, p. 96.
5. C'est le cas le plus général.
6. Album, n' 13.
XLII LA LIBRAIRIE
dux Aiirelianen. etc. KAROLUS, Saint-Augustin (ms. Lit.
1907, fol. 107 v°), d'un échange : Bernard de Gordon (ms. lat.
6964, fol. 142) Hiinc librum dédit niagistcr Johannes Cailkau
michi ditci Anrehanensi, etc. pro camhio alteriiis. KAROLUS ' ;
Gallien (ms. lat. 6868) Iste liber postea lucratiis fuit ad litdiiiu
scacorum a dicto niagistro Johanne CaiUeau per me ducem Aure-
lianen. etc. KAROLUS', ou d'un don : Saint-Anselme (ms.
lat. 3352) Hnnc librum dédit magister Johannes de Drosay michi
diici Aurélianensi, etc. KAROLUS ^ ; Saint-Chrysostome (ms.
lat. 1780, fol. 138) Hune librum dédit magisler Robertus de
Porta ordinis fratrum sancti Augustini michi duci Aurélianensi,
etc. KAROLUS + ; Donat de Dévotion (ms. lat. 3593, fol. 265)
Ouem librum dictus reverendissimus in Christo pater dédit michi
duci Aurélianensi KAROLUS \ Charles d'Orléans notait par-
fois dans ces ex-libris la date à laquelle le volume était entré
dans sa bibliothèque : Gilles de Rome (ms. lat. 6695) Hnnc
librum dédit abbas Sparnaci michi duci Aurélianensi anno domini
M°CCCC°XLIinj° mense februarij die quarta. KAROLUS^ ;
Valère Maxime (Coll. Hamilton) Hune librum dédit episcopus
Baiocensis michi duci Aurélianensi 1440 KAROLUS.
Il faut signaler dans certains de ces ex-libris une particularité
assez singulière : la présence du nombre 40 répétée deux fois
(en caractères romain et arabe) et du signe D-C.
Nous rencontrons cette formule sur un Aristote " (ms. fr.
542). Ce livre est a Charles duc d'Orlians, etc. XL. CHARLES.
40; sur un Saint-Ambroise (ms. lat. 1735, fol. 172) XL. >C.
40 KAROLUS dux Anrelianensis. etc. ; sur un Saint-Augustin
(ms. lat. 1 907, fol. 107) Hune librum a magistro Donato de ordine
fratrum minorum emieqo dux Aureliamnsis, Mediolani, etc. XL.
:X:. KAROLUS, 40 « ; sur un Barthélémy L'Anglais (ms. lat.
347'', fol. 162) Iste liber constat Karolo duci Aurelianen. XL.
1. Album, n° lo.
2. Ihid., n" 19.
3. Ihid., n" 20.
4. Ibid., n° 12.
5. Ibid., n° 21.
6. Ihid., 11° 22.
7. Ihid., n" 14.
8. Ibid., T\° 18.
DE CHARLES D ORLEANS XLIII
KAROLUS. 40 ; sur un Boccace (ms. lat. 6069% fol. i v'^)
KAROLUS. XL. D-C. 40 ; sur un Cicéron(ms. lat. 6349, fol.
86 v°) XL. >C. 40 KAROLUS; sur la Somme des Vertus de
Guillaume de Brosse (ms. lat. 3238'-", fol. 151) Iste liber constat
Karolo diici AureJianensi etc. XL. KAROLUS. 40 ' ; sur l'His-
toire de France du Ménestrel de Reims(ms. fr. 4961, fol. 116)
Ce livre est a Charles dite d'Orlians, etc. XL. CHARLES. 40 ^ ;
sur un Saint-Jérôme (ms. lat. 1865, fol. 35 v°) XL. KARO-
LUS. 40, et sous cette formule le signe 3-C ; sur les Hommes
illustres de Pétrarque (ms. lat. 6069 K. fol. 17e v°) KARO-
LUS. XL. 3-C. 40; sur les Sentences de Pierre Lombard (ms.
lat. 3403, fol. i) Ce livre est a moy duc d'Orlians CHARLES
etc. et fol. 78 v'', 40. D-C. XL; sur un Psautier (ms. lat. 436,
fol. 155 v°) XL. IHI. KAROLUS; sur un autre Psautier
glosé (ms. lat. 457, fol. 82 r°) KAROLUS. XL. 3C. 40 dux
Aiirelianen. etc. ; sur une Somme de Raymond de Penafort
(ms. lat. 3520, fol. 136 r°) Ce livre est a Charles duc d'Orlians
etc. XL. CHARLES. 40 ' ; sur un Tacuinnm sanitatis (ms. lat.
6977, fol- ^^ ''°) ^^^^^ ^^^^ constat Karolo diici Aurelianensi. etc.
XL. KAROLUS. 40; sur une Tour de Grant Richesse (ms.
fr. 222, toi. 4) v°) Iste liber constat Karolo diici Aurelianensi.
etc. XL. KAROLUS. 40.
C'était, comme nous dirions, sa devise : dans un compte
de l'année 1445 on lit : « A lui [Jehan Lessayeur, orfèvre]
pour avoir fait un signet d'or à la devise de Monseigneur,
ouquel est assis une agathe et escript à l'entour XL et ma vou-
lenté, II) 1. t, et pour la façon, xiii s. ix d. t. »^.
Nombre heureux ! 40 (1440) ne marquait-il pas l'année de
sa délivrance de la prison anglaise comme celle de son
mariage avec Marie de Clèves ? Mais de ces deux anniver-
saires le premier sans doute lui était plus cher encore >.
1. Album, n" 17.
2. Ihid., n° 15.
}. Ihid., n" 16.
4. De Laborde, III, n" 6729. La devise de Marie de Clèves des } chanteplures et
des 3 lettres M C L (De Laborde, 111, 6949, 6955) se voit sur le ms. de Cirpen-
tras 375 et le Philostrate (ms. fr. 25528).
). Le signe D-C doit sans doute être interprété MfflnV] et CHf(j;7«].
XLIV LA LIBRAIRIE
Il reste à étudier la composition de la librairie de Charles
d'Orléans dans son état le plus complet, à dire d'après
elle ses propres connaissances et ses goûts.
Cette librairie, dans son ensemble, était assez variée et
représentait ce que l'on savait alors dans les lettres comme
dans les sciences. Elle se composait assez heureusement
de livres de tous genres, comprenant les mauvais et les bons.
On aime à croire que Charles d'Orléans les tenait tous pour
bons, car il lisait surtout pour se désennuyer. Telle n'était
pas alors l'opinion d'un religieux célèbre et instruit, sévère
aux ouvrages d'imagination, indulgent toutefois à ceux qui
parlaient de la Croisade.
Philippe de Mézières recommande en effet de ne pas
trop se délecter à lire ou entendre lire ces livres qui sont
appelés apocryphes, spécialement les livres et les romans
remplis de bourdes qui poussent souvent le lecteur à la
chimère (« à impossibilité », comme il dit), et l'induisent à la
folie et au péché. Il cite parmi eux le roman de Lancelot; le
Vœu du Paon naguère composé par un léger compagnon
auteur de chansons et de virelais ; les Enseignements d'Aristote
composés en rimes par des bourdeurs; la vaillance mondaine
d'Arthur, remplie de bourdes; une partie des œuvres d'Eustache
Deschamps; parmi les livres de science, les traités de nécro-
mancie, le Livre Sacré, le Livre du Jugement d'Astronomie
et la Seconde Partie d'Astrologie. Il s'élève contre les ménes-
trels et auteurs de ditics (poésies) qu'il estime compagnons
légers et faiseurs de bourdes. Par contre, il recommande la
Bible où se montrent souveraine prouesse et vaillance véri-
table; le livre des Éthiques et celui de Politique, traduits par
Nicole Oresme; Tite Live, les histoires des Romains qui
sont authentiques, Valère Maxime, Sénèque et Boèce de Con-
solation ; les Enseis^nements d'Arisio'e dans le texte original,
mais non les traductions en vers qui sont bien différentes ;
l'Histoire scholastique; Josèphe, l'histoire des Juifs; la belle
et véridique histoire de la vaillance du très vaillant duc
Godefroy de Bouillon ; la Cité de Dieu du benoît Augustin ;
DE CHARLES D ORLEANS XLV
le PoHcraticiis àe Jean de Salisbury; les ditiés vertueux d'Eus-
tache Deschamps ' .
Ces livres se rencontrent dans la bibliothèque de Charles
d'Orléans, les bons comme les mauvais. Elle se composait
ainsi qu'il suit :
Les ouvrages théologiques étaient naturellement les plus
nombreux. L'Ecriture Sainte comprenait quatre exemplaires de
la Bible en français ^ et trois en latin. Notons encore les Concor-
dances de la Bible en latin; le recueil d'historiettes édifiantes
nommé Composition de la Sainte Écriture ; une Chronique
de la Bible; l'Histoire Scholastique de Pierre le Mangeur, que
l'on nommait encore Bible Historiale ou les Histoires Éco-
lâtres dans la version de Guiart des Moulins ' ; la Création des
âges en français; les Commandements de Dieu en français ;
divers Psautiers glosés ; la Glose sur le Psautier et les Distinc-
tions ^ ; les Méditations de Pierre d'Ailly sur les Psaumes de
la pénitence ; le Livre des Rois > ; deux exemplaires des
Epîtres de saint Paul ; l'Apocalypse figurée, qui n'était guère
qu'un livre d'images; la Postille de Nicolas de Lire.
Parmi les écrits des Pères, nous rencontrons ceux de saint
Jérôme, de saint Augustin (suivis de divers traités de
Césaire, d'Eusèbe, d'Origène, de Hugues de Saint- Victor, de
saint Chrysostome, de Hilton, du dominicain Nicolas Bocher
et de frère Thomas, mineur de Londres) ; trois exemplaires
de la Cité de Dieu, deux en français et un en latin ; l'Exposi-
tion sur le psaume ii8 par saint Ambroise de Milan; deux
exemplaires de saint Grégoire ; les œuvres de saint Athanase,
de saint Chrysostome et de saint Hilaire de Poitiers.
Parmi les théologiens plus récents, nommons saint
Anselme, Hugues de Saint-Victor, Ives de Chartres et saint
Bonaventure, Pierre Lombard, Hugues du Fouilloy. De Guil-
laume Durand, le Rational; la Somme le Roi ; la Somme Ray-
1. Cité par Champollion-Figeac, p. 254-255; j'ai rajeuni le texte.
2. Cf. S. Berger, La Bible en français au Moyen- Age, étude sur les plus anciennes
versions de la Bible écrites en prose de langue d'oil. Paris, 1884, in-8.
3. S. Berger, p. 157 et suiv.
4. Ibid., p. 64 et suiv.
5. Ibid., p. 51 et suiv.
xLVi La librairie
mond ; la Somme des vices et des vertus ; la Somme dse cas
de conscience de Raymond de Penafort ; la Somme des vices
de Guillaume de Brosse ; le Commentaire sur le Cantique des
cantiques par Gerson.
Parmi les ouvrages mystiques, nous rencontrons : l'Horloge
de Sapience, les Prophéties de Joachim de Flore et la Voie de
Notre-Seigneur, les Méditations sur les bienfaits de Dieu.
Parmi les vies de saints : les Vies des Pères, trois exemplaires
de la Légende Dorée, les vies de saint Brendan, de saint
Alban, de saint Firmin, de saint Second, de saint Martin, de
Notre-Dame et la légende des trois Maries de Jean de Venette.
Parmi les ouvrages de piété : divers Bréviaires, des Cantiques,
des Heures, des Missels et des Ordinaires; les Offices de sainte
Clotilde, de saint Gabriel, du Saint-Sacrement et de la Sainte-
Chapelle; le Livre de "confession, le Donat de dévotion et
divers recueils d'Oraisons, quelques-uns autographes.
Le droit était représenté par les deux ouvrages commentés
dans les écoles, les Decrétales (en français) et les Institutes.
Parmi les livres de philosophie on compte cinq exemplaires
d'Aristote (deux exemplaires des Ethiques et des Politiques de la
traduction d'Oresme; les Problèmes de la translation d'Evrard
de Conty ; le Livre des Secrets ; la Logique). Parmi les ency-
clopédies, le Trésor de Brunet Latin en français; trois exem-
plaires du Propriétaire des choses par Barthélémy de Glanville
dit l'Anglais (deux exemplaires en français de la traduction de
Corbechon, un exemplaire en latin) ' ; trois exemplaires de
l'Information des princes de Gilles de Rome ; l'Archiloge
Sophie et le Livre de bonnes mœurs par Jacques Legrant.
Les sciences étaient représentées par une Ph^'sique, une
Géométrie, le Livre d'Astronomie, un Canon d'Astrologie, le
Livre du Ciel et du Monde, une Disposition du temps.
Parmi les livres de médecine un Gallien, le Tacninum Sani-
talis, le Régime de Médecine, un autre livre de Médecine,
une Tour de Grant Richesse, un Bernard de Gordon ■', le
1. Sur cet ouvrage, cf. I;i notice de M. L. Delisle dans VHist. littéraire, 1888,
t. XXX.
2. Sur ce personnage, cf. la notice de Littré dans VHist. littéraire, t. XXV, 1869.
DE CHARLES D ORLEANS XLVlI
poème de Simon de Couvin ' sur la peste de 1348, le traité
de Pietro di Habano sur les poisons.
La littérature latine était assez abondante. On rencontrait
d'abord dans la librairie les ouvrages élémentaires sur la
grammaire : le traité d'^îilius Donatus, de oclo partibus ora-
tionis (le Douât) avec un petit traité de syntaxe de reghnine ;
le doctrinal d'Alexandre de Villedieu^; le Catholicon, sorte
de dictionnaire latin-français; le grand Caton en latin et deux
exemplaires du petit Caton (le Catonet^K
Cicéron est représenté par les Tusculanes, le de Senectute,
le de Officiis et les Paradoxes; Sénèque par les Déclamations,
les Épîtres et les Remèdes. On comptait parmi les poètes
trois exemplaires de Virgile, Horace, Juvénal, les Fables d'Esope.
On remarquait trois exemplaires de Térence. Le texte d'Ovide
par contre n'est représenté que par la traduction française en
rimes -^.
Parmi les historiens, la librairie possédait le Tite Live en
français de la translation de Pierre de Bersuire ; de Salluste,
Catilina et Jugurtha en latin; une compilation française, le
Fait des Romains, mise sous les noms d'Isidore, de Suétone
et de Lucain ' ; les épitres latines de Sidoine. Nommons encore
\'alère Maxime, en latin et sa traduction en français de Simon
de Hesdin ; deux exemplaires de Yégèce, la « chevalerie »
translatée par Jean de Meun ; Macrobe en latin et le traité de
Solin sur les Merveilles, en latin.
Parmi les livres en français nous rencontrons d'abord
quelques romans antiques : l'Histoire d'Alexandre '', celle de
César, la Bataille et la destruction de Troie". Parmi les romans
1. Littrc dans la Bibl. deVEcole des Chartes, 1842, H, p. 201-245.
2. Cf. Thurot, De Alexaiuiri de Villa Dci Doctniiali ejusque foiiuna. Paris, 1850.
(Not. et Extr. des Mss., 1868. X.XII, 28-56, 510-7.)
5. Ce sont les Disticha de moribus ad filiiim. On les attribuait à Caton le Censeur, à
Caton d'Utique et parfois à un maître du nom de Tullius. Dès le .\ii° s. il en exista
des versions en vers français.
4. Cf. G. Paris, Les anciennes versions françaises de l'art d'aimer, dans ]es Comptes
rendus de l'Ac. des Inscriptions, 1884-1885.
5. Cf. P. Meyer, dans la Roniania. 1885, t. XIV, 1-81.
6. C'est sans doute une version de VHistoria de prxliis. Cf. P. Meyer, Alexandre
le Grand.
7. Cf. Bayot, La légende de Troie.
XLVIII LA LIBRAIRIE
d'dventure le Méliador de Jean Froissart, Cléomades et l'His-
toire de Prudence et Mélibée.
Une suite de romans de la Table ronde : Arthur et le Saint
Graal, Giron le Courtois, Lancelot du Lac et Perceval.
Parmi les compositions satiriques, allégoriques et morales
il faut d'abord nommer le Roman de la Rose, cette bible de
toute poésie ; La Consolation de Boèce (dont la librairie comptait
quatre exemplaires en latin, deux expositions et un exemplaire
en français); les Métamorphoses d'Ovide en français ; les Échecs
Moralises de Jean de Vignay ; l'Apparition de Jean de Meun
par Honoré Bonnet (deux exemplaires); de Christine de Pisan,
le livre de Prudence, de Police, le Chemin de longue étude,
les Épîtres sur le Roman de la Rose, l'Epître d'Othéa à Hec-
tor; le livre des Questions d'amours; l'Estrille Fauveau; le
Miroir aux dames de Durand de Champagne; Carité et Mise-
rere du Reclus de Moiliens ; les trois Pèlerinages de Guillaume
de Deguilleville ; le livre du Pèlerin, qui désigne quelque
ouvrage de Philippe de Mézières'.
La poésie était représentée par les Ballades d'Eustache Des-
champs ; le Dit Royal de Froissart ; les Cent Ballades ; le livre
des Quatre Dames d'Alain Chartier et par plusieurs autres
livres de ballades^.
La réunion des livres de Charles d'Orléans nous permet-elle
d'esquisser le tableau de ses goûts et de ses connaissances ?
Pouvons-nous retrouver en lui, l'empreinte que la fréquen-
tation des livres nous laisse dans l'esprit ? Ce raisonnement,
sans trop de hasard, nous pourrions le formuler en général;
il a sa valeur dans le cas de Charles d'Orléans. Ne possédons-
nous pas les comptes de sa maison, si complets certaines
années qu'ils nous permettent de restituer ses occupations
journalières? N'avons-nous pas le Uvre, confident de sa pen-
sée, son recueil de poésies, où l'allégorie voile seulement ses
propres sentiments et l'histoire de sa vie intérieure :
1. Sans doute le « Songe du povrc pèlerin » (Jorga, Philippe de Mé:iièies et la croi-
sade au XIV' siixle, 1896, p. 467).
2. L'un fut offert en 1457, par Jacques de ,Savoie (Bihl. Nat., Pièces Orig., 2159,
n" 660) ; ur. autre payé à un Lombard en 1462 (Maulde, Histoire de Louis XII, p. 91) ;
un troisième ollert par lemarquis de Saluces (Le Roux de Lincy, p. 49).
DE CHARLES D ORLEANS XLIX
Dedens mon livre de pensée
J'ay trouvé escripvant mon cueur
La vraye histoire de doleur
De lermes toute enluminée... ■
Le fond de sa bibliothèque se composait d'ouvrages pieux
et toutes les bibliothèques du temps offrent ce trait commun.
Ils étaient l'objet des méditations et des commentaires^.
On aurait tort cependant d'après leur nombre de déterminer
leur importance dans le cercle des laïcs et des gens du monde
du moins. L'influence d'un livre se mesure au nombre de ses
lecteurs. Les livres d'aventures, les romans de chevalerie, les
poésies étaient déjà beaucoup plus lus. Dans les anciens cata-
logues, ce sont eux qui manquent le plus souvent, toujours
prêtés ou, comme nous dirions, en mains. Ils circulaient
dans les cercles de personnes curieuses et lettrées et les dames
se les faisaient lire. Nous retiendrons cependant le grand
nombre d'ouvrages pieux que Charles a rapportés de sa pri-
son d'Angleterre et un religieux, son contemporain, autorisé
à tirer des copies de ses livres, les estima précieux et dévots K
C'est un fait qu'il demeura pieux et un chroniqueur a parlé
de ses oraisons comme de ses aumônes qui édifiaient tout le
monde 4. De Michel Boudet, nous le vo^-ons en 1455 acheter
des patenôtres d'Allemagne»; d'un marchand étranger des
patenôtres de cristal^; il en possédait de corail vermeil", de
jais noir à pièces de cyprès^, avec des médailles de Véronique
et de saint Pierre ^, en sitrin '°, à signeaux de cassidoine '', à
1. Éd. Guichard, p. 282.
2. M. G. d'Avenel (dans la Revue des Deux Mondes, 15 iiov. 1908) estime que
44 % des livres parus en 1645 traitaient de religion ; en 181 5, les livres de ce genre
ne formaient plus que 10 "/o", de nos jours 3 %.
5. Bibliothèque de l'Arsenal, ms. 415, fol. 106 V.
4. Jacques DuClerq, 1. V, ch. xviii.
5. De Laborde, III, n' 6765.
6. Ibid., n°6785.
7. Ibid., n° 6962.
8. Ibid., n° 6965.
9. Ibid., n" 6964.
10. Ibid., n" 6965.
11. Ibid., n° 6956 ; les signeaux étaient les gros grains.
La librairie de Charles d'Orléans. IV
i LA LIBRAIRIE
larmes de Job ', Il offrait des cierges aux églises % suivait les
processions ^ et se montrait bénin aux pauvres gens ■*. Pieux
en particulier aux saints blésois, à saint Solemne > et à saint
Sauveur ^, à Madame Catherine de Fierboys ", a la chapelle
Saint-Vincent du Châtelet d'Orléans ^ ; il faisait écrire des
oraisons à Notre-Dame de Liesse ">.
Et sans doute c'était le devoir de tout prud'homme; sa
religion du moins ne parait pas morose. Il avait partagé les
idées de toutes les âmes pieuses de son temps et croyait que par
la défaite Dieu avait puni la France de ses péchés; des saints
du Paradis il avait attendu sa délivrance '°. Dans le discours
qu'il prononça en faveur de son gendre d'Alençon, à Vendôme,
il s'est exprimé, avec la bonhommie en plus, comme un véri-
table clerc : de mémoire, il paraphrasa le Psautier, un lieu
commun sur la valeur morale de la souffrance et du châti-
ment ". La seule lecture des poésies n'aurait rien fait soup-
çonner de tel et l'étude de la bibliothèque permet ici de pré-
ciser un trait de sa physionomie assez molle et diverse.
Sa librairie nous le montre encore curieux de médecine
et nous le voyons, de bonne heure, dans ses poésies, déplo-
rer, avec la captivité, une vieillesse prématurée, la lour-
deur et l'impuissance de sa pensée commede son corps '-. Son
meilleur ami sera son médecin. Il est difficile d'imaginer
autour de Charles d'Orléans un plus grand nombre d'apo-
thicaires, de barbiers, de chirurgiens et de médecins ''. Peut-
être il y avait là plus de curiosité que de besoin : il aimait
1. De Laborde, III, u° 6967; une sorte de pois durci et poli qui venait de l'Orient.
2. Ihid., n" 6657.
3. Ibid., n" 6654.
4. Ibid., n° 6655.
5. Ibid., n° 7013.
6. Ibid., n"^ 6646, 7028, 6992.
7. Ibid., n° 6737.
8. E. Jarry, Le Châtelet d'Orléans, p. 9.
9. Bibl. Nat., P. Orig., 2158, n" 570 (Pièces justificatives).
10. Éd. Guichard, p. 36, 183.
11. Champollion-Figeac, p. 371.
12. Ed. Guichard, p. 97, 145, 147, 149-150.
13. M. de Laborde a relevé les noms de 62 de ces personnages autour de Louis et
de Charles (t. III).
DE CriARLES d'oRLÉAMS ti
à connaître les drogueries, les poisons, les épreuves de baume
et de triade '.
Pierre de Vaux fut son premier médecin - ; c'est lui qui en
1409 ordonna « plusieurs parties d'apothicairerie et de dra-
gée magistrale » ' ; dans son grand besoin, il lui prêtait de
l'argent^ en 141 5 : c'était donc un ami. En ce temps-là, on
rencontre encore autour de lui comme médecins Jean
Lelièvre >, Jean de Prusse ^ et Girart Pion '. Rentré en
France, il fut soigné en 1443 par M^ Gorre, chirurgien ^ ;
par Robert Poitevin qui devait lui continuer ses soins jusqu'à
ses derniers jours 9; par M. Courrat '°, médecin à Lyon en
1449 ; par Pierre deBombelles ", Guillaume Gaviau '^ et Gilles
Boulard ''>, qui lui vendait des drogues '-^ ; quant à Guillaume
Feliant il était barbier à Blois''. Parmi ces personnages, Jean
Caillau '^ mérite une mention particulière. Il fut son intime
ami et tous deux avaient la passion des livres et des échecs '' ;
pour ne pas désobliger son maître, il rimait, n'étant guère
poète de par nature. Poitevin fut appelé parfois en consulta-
tion '^ et Geoffroy Allenquin lui donna des soins lors de la
maladie qui l'emporta "^, à l'âge de 70 ans, malgré tant de
médecins.
Médecine et pharmacie faisaient à Blois l'objet de plaisante-
ries faciles, de conversations dont nous conservons un écho
1. De Laborde, III, n" 6691.
2. Ibid., n° 6221.
5. Ihid., n° 6227.
4. Ibid., III, n" 6244.
5. Ibid., n° 6242.
6. Ibid.. n° 6241.
7. Ibid., n° 6225.
8. Ibid., n-" 6638.
9. Ibid., n°' 6643, 6660.
10. Ibid., n° 6689.
11. Ibid., n° 6755.
12. Ibid., n° 6759.
13. Ibid., n°' 6788, 6792.
14. Ibid., n° 6796.
15. De Laborde, III, n° 6695.
16. Ibid., 11°' 6755, 6995, 7020.
17. P. Champion, Charles d'Orléans, joueur d'échecs, p. i.
18. De Laborde, III, n° 7025.
19. Ibid., III, n° 7037.
LU LA LIBRAIRIE
dans le recueil des poésies du duc. A un sien ami, Charles dit :
Puisqu'estes en chaleur d'amours
Pour Dieu laissez veoir vostre orine
On vous trouvera médecine
Qui briefment vous fera secours... '
Une dame y consolait de la sorte son amoureux :
Il ne fault ja vostre pousse taster
Fièvre n'avez que de merencolie
Vostre orine ne aussi regarder ;
Tost se garist legiere maladie
Médecine devez prendre d'oublié... ^.
Et, sur ses vieux jours, désespérant des médecins et accablé
de goutte, Charles d'Orléans dit encore :
Asourdy de Nonchaloir,
Aveuglé de Desplaisance,
Pris de goûte de Grevance,
Ne scay à quoy puis valoir...
Se le médecin Espoir
(Qui est le meilleur de France !)
N'v met briefment pourveance
Vieillesse estaint mon povoir 5.
Le recueil de ses poésies contient encore des recettes ■*, et
Simonnet Caillau a formulé l'une d'elles avec une philosophie
que Charles d'Orléans n'appréciait sans doute pas > :
Du triade de repentir,
Pour tes accez faire faillir.
Prendras, sur les appoticaires,
Avecques sirops nécessaires
Faiz en sucres de repentir!
Charles d'Orléans était sédentaire et depuis son retour en
France il séjourna presque toujours à Blois : parfois il descen-
dait en bateau jusqu'à Orléans ^. Orléans c'était la grande ville
1. Éd. Guichard, p. 264.
2. Ibid., p. 107.
3. IHd., p. 412.
4. Ibid., pp. 542, 343, 358-359, 413.
5. Ibid., p. 342.
6. Ibid., p. 164.
DE CHARLES D ORLEANS LUI
et ses fatigues ' ; à Bourges - il fut parfois pour des démarches
à la cour et quelquefois il séjourna à Tours \ Son écurie
était des plus simples "^ et il préférait sans doute la mule aux
autres montures >. S'il a deux lévriers et deux épagneuls ^ il
paraît avoir peu goûté la chasse ; il aimait cependant son chien
Briquet « aux pendantes d'oreilles ' » et il philosopha sur la
vieillesse de ce chien remplacé par le jeune Baude ^. En fait
dans la liste de ses livres un seul traite de vénerie. Il chas-
sait, comme il lisait, pour se désennuyer 9. Le séjour à la
campagne était plutôt l'occasion de bonnes chères. Le duc s'y
montra indulgent sur son vieil âge '° :
Puisque par deçà demeurons
Nous, Saulongnois et Beausserons,
En la maison de Savonnieres,
Souhaidez nous des bonnes chieres
Des Bourbonnois et Bourguignons.
Aux champs, par hayes et buissons,
Perdrix et lyevres nous prendrons
Et yrons pescher par rivières
Puisque par deçà demourons.
Vivres, tabliers, cartes aurons
Ou souvent nous estudirons
Vins, mangers de plusieurs manières ;
Calerons sans faire prières
Et de dormir ne nous faindrons
Puisque par deçà demourons ".
On sait par contre la passion qu'il eut pour les échecs
dont l'ingénieuse complication convenait si bien à la sub-
tilité naturelle de son esprit comme à sa longue condition de
1. Éd. Guichard, p. 520.
2. Ibid., p. 35g.
5. Ibid., p. 314-315-
4. La vénerie de Louis d'Orléans lui coûtait 5.554 1. par .xn en 1405 (.Arch. Nat.,
KK. 267, fol. 84 v° et suiv.). — En 1456 on y compte la mule, le louvet, le fauveau,
un cheval baillet et moreau (KK. 271) ; les haquences de .Marie de Clèves se nom-
maient l'Argentière et Flavy (Ibid.).
5. De Laborde, III, n° 6721, et KK. 271.
6. Ibid., III, n°^ 6725 et 6986.
7. Éd. Guichard, p. 270.
8. Ibid., p. 399.
9. Ibid., p. 262.
10. Ibid., pp. 374, 375, 376.
11. Ibid., p. 236.
LIV LA LIBRAIRIE
prisonnier. Sa librairie atteste ce goût. On y conserva le
traité de fins de partie de Nicolas de Nicolaï, qu'il annota,
corrigea, et par la suite donna au duc de Bourbon ' (ms. lat.
10286). Il prenait plaisir à faire régulièrement la partie avec
ses familiers, dans ses châteaux, dans ses maisons de cam-
pagne, pendant ses courts voyages, tandis qu'il descendait en
bateau la Loire d'Orléans à Blois ^. Gilles des Ormes, maître
d'hôtel de sa maison, et Jean Caillau, son médecin, étaient ses
partenaires habituels. En 1457, Charles d'Orléans régla les
frais du séjour à Blois de Juvenal Negro, un Lombard, pro-
fessionnel du jeu qui le passionnait. Les sommes engagées
paraissent toujours minimes, en général de 10 à 25 s. tournois ;
contre le Lombard le duc risqua jusqu'à 27 s. Nous possé-
dons un Gallien que Charles d'Orléans gagna sur Caillau (ms.
lat. 6868), enjeu plus cher encore au bibliophile qu'au
joueur 5.
Il était également joueur de méreles +, de tables % de
cartes ^ ; il s'entendait même au glic qui ne passait pas pour
fort honnête ^. Dans ses poésies Charles a souvent allégorisé
ces jeux et s'est servi du vocabulaire du joueur ^. Après la con-
quête de la Normandie il dira à Charles VII :
Roy des François gaigné as l'asvantaige :
Parfaiz ton jeu, comme vaillant et saige '.
De l'amour et du hasard il raisonna déjà :
De riens ne sert à cueur en desplaisance,
Chanter, dancer n'aucun eshatement
Il lui souffit de povoir seulement
Toujours penser en sa maie meschance
Quant il congnoit qu'en hasart gist sa chance '°...
1. P. Champion, Charles d'Orléans joueur d'cchccs, 1908, in-4. — Album, n" 11.
2. De Laborde, III, n° 6699.
3. P. Champion, op. cit., p. 1-2. — Album, n" 19.
4. De Laborde, III, n° 6700.
5. Ibid., III, 6988. Cf. n" 6452.
6. Hd. Guichard, p. 236.
7. De Laborde, III, n° 6978.
8. P. Champion, op. cil., p. 14-16; éd. Guichard, pp. 55, 67, 119, 156, 292.
9. Hd. Guichard, p. ici.
10. Ibid., p. 288.
DE CHARLES D ORLEANS LV
« Veux-tu donc voir ton cas en autrui et les aventures de
nos jours comparer humainement à celle des anciens prédé-
cesseurs ? Lis Homère, Virgile, Tite Live, Orose, Trogue
Pompée, Justin, Florus, Valère, Stace, Lucain, Jules César,
Brunet Latin, Vincent de Beauvais et les autres historiens qui
ont travaillé à allonger leur bref âge par la notable et longue
renommée de leurs écritures » : ainsi le conseille un insigne
orateur ' .
Charles d'Orléans avait lu ces auteurs, comme il connais-
sait sa chronique des rois de France ^, la Signification de leur
sacre ' et l'Office de sainte Clotilde ■+. De tradition il aimait
le très chrétien « franc royaume ' de France », étant lui-
même « creu au jardin semé de fleurs de lys '^ », son écu
d'azur, l'oriflamme et il nomma avec honneur les vaillants
champions Charlemagne, Roland, Olivier et saint Louis ".
Mais, malheureux à la guerre, plus que toute chose il aima la
paix '^■. De tels enseignements ne se trouvent point dans les
livres. Il est par contre difficile de ne pas rattacher à la lecture
de Boccace, plutôt qu'à celle des romans chevaleresques, les
charmants vers :
Ou vieil temps grant renom couroit
De Criseïde, Yseud, Elaine
Et maintes autres qu'on nommoit
Parfaictes en beaulté haultainc 9.
Il atteste plaisamment la vieille légende :
(Melusine n'en peut mentir !) '°
et raille les lecteurs du Philostrate " :
1. Alain Chartier, U Espérance, éd. Du Chesne, 1617, in-4'', p. 362.
2. Boivin, n° 14.
j. Ibid., n° 35.
4. Ibid., n° II.
5. Éd. Guichard, p. 181.
6. Ibid., p. 5.
7. Ibid., p. 181.
8. Ibid., pp. 139, 149.
9. Ibid., p. 69.
10. Ibid., p. 285.
11. Ibid., p. 300.
LVI LA LIBRAIRIE
Repaissez vous en parler gracieux
Avec Dames qui menguent poisson,
Vous qui jeusnez par grant dévotion :
Ce vendredi nepovez faire mieulx...
Lire vous voy faiz merencolieux
De Trovlus, plains de compassion ;
D'Amour martir fut en sa nascion :
Laissez l'en paix il n'en est plus de tieulx !
Venons maintenant à ce qui fut la passion secrète de sa vie,
à la poésie : car, de l'avis commun, on l'estimait grand poète,
et, comme on disait alors, grand rhétoriqueur '.
Nous parlerons d'abord de son goût pour la musique de
laquelle on faisait dépendre la versification -. Comme sa
mère il jouait de la harpe ' et les chansons furent parmi ses
premières compositions poétiques-^. De la captivité d'Angle-
terre il remporta plusieurs chansons notées ^ et, sur le manu-
scrit original de ses poésies, nul doute qu'il n'ait fait réserver
la place destinée à la musique ^. Volontiers il accueillait les
ménestrels de passage et réglait leur dépense ', lombards, ^,
anglais joueurs de luth, de guitare et de hauts instruments'^,
et ceux de Bourgogne '°. Dans ses voyages, ils ne manquaient
pas de se faire entendre devant lui, car on savait le duc
d'Orléans connaisseur ".
1. Olivier de la Marche, t. II, p. 114-115.
2. Eustache Deschamps (Art de ditié), t. VII, p. 266-292.
3. De Lahorde, III, n° 5815 (réparations faites en 1597 à la harpe de Valentine).
En 1599 il est question de sa « belle harpe » (Jbid., III, n° 5917). — En 1413 Jehan
Petit Gay se dit son harpeur et valet de chambre (Ihid., III, n° 6226). Le 5 novembre
1455 Michau Boudet fournissait au duc 3 douzaines de cordes deharpe(B. N., P. O.,
440). Il est question dans le compte de 1456 d' « ung estuy de harpe de cordouen
noir pour mondit seigneur xxx s. t. et pour deux tiers d'aulne de blanchet pour
doubler ledit estuy viij s.iiij d.t. » (Arch. Nat., KK. 271); en 1457 Vilot, son secré-
taire, lui offrait une harpe {Cartulaire de Biais, Tp- 371).
4. Ed. Guichard, p. 97.
5. Boivin, n" 44.
6. P. Champion, Le manuscrit autographe de Charles d'Orléans, Paris, 1907, p. 55.
Le chansonnier Escorial IV, a-24, contient la musique de deux chansons ; la tra-
duction anglaise (British Muséum, Harley 682) quelques pièces notées.
7. De Laborde, III, n" 6659.
8. Ibid., n° 6687.
9. Ibid., n" 6669 et 6686.
10. Ibid., n" 6670.
11. Ibid., n" 6670.
DE CHARLES D ORLEANS LVII
Tout en condamnant ces ménestrels, légers compagnons et
faiseurs de bourdes, l'austère Philippe de Maizières a cepen-
dant loué la coutume de les former en sacrée compagnie à
l'honneur de Dieu et de la majesté royale, comme naguère
en usa Moïse : « lesquelles grosses troupes tu feras sonner
doucement à l'élévation du Saint Sacrement, aux armées, dans
toutes les solennités royales; et les trompettes aussi qui seront
partout devant le Roi. Et c'est encore une chose convenable
que le roi ait des ménestrels de bas instruments pour se récréer
et faire bonne digestion après conseils et travaux '. »
Charles ne méprisait ni les trompettes ni les concerts sacrés
et, dans sa domesticité, on retrouvera toujours l'organiste- et
les chantres ^ : il ne dédaigna qu'avec la vieillesse les concerts
de tambourin * qui sonnaient au matin les Mays joyeux :
Quant j'aiouy le tabourin
Sonner pour s'en aller au May
En mon lit fait n'en ay effrav
Ne levé mon chief du coissin
En disant : il est trop matin
Ung peu je m'en rendormiray... >
De sa vieillesse il dira encore allégoriquement :
Dedens la maison de douleur
Ou estoit très piteuse dance,
Soussy, Vieillesse et Desplaisance
Je vy dancer comme par cueur...
Le Tabourin nommé Maleur
Ne jouait point par ordonnance
Dedens la maison de douleur.
Puis chantoientchancons de pleur,
Sans musicque ne accordance :
D'ennuy, comme ravy en trance,
M'endormy lors pour le meilleur
Dedens la maison de douleur ''...
Cette image lui est suffisamment chère pour qu'il la
reprenne encore une fois :
1. Champollion-Figeac, p. 2J5.
2. De Laborde, III, n"' 6648, 6748, 6859.
5. Ibid., n"' 6747, 6756, 6858.
4. Ibid.. n" 6667, 6684, 6991, 7032.
5. Éd. Guichard, p. 286.
6. Ibid., p. 413.
LVIII LA LIBRAIRIE
Je ne tiens contre ne teneur,
Enroué, faisant faulte mainte,
Et mal entonné par contrainte :
C'est la chapelle de douleur K
La composition de la bibliothèque poétique de Charles d'Or-
léans nous retiendra surtout. Il aimait non seulement la poésie
comme un art et son propre passe-temps, mais encore l'appréciait
chez les autres Olivier de la Marche nous a laissé de ses goûts
un témoignage précieux. Voici ce qu'il écrit en 1457 : « Et
de ce temps je feisz ung tour en Bourgoingne de la grâce du duc
d'Orléans qui me fist et monstra moult grant privante ; et ce
à cause qu'il estoit moult grand rethoricien et se delectoit tant
en ses faictz comme en faictz d'aultruy \ » Le même chroni-
queur nota en 1450, lors du tournoi de la Fontaine de Pleurs, à
Chalon, la présence de « François, Ytaliens, Provençaux et
aultres dont il y avoit plusieurs grans gorgias et honnestes
personnages a la court du duc d'Orléans » ^ ; dans cette même
ville il avait fait remettre précédemment 4 s. 6 d. à Baudet
Harenc, son confrère en poésie « pour ce qu'il avoit fait des
balades devant lui » +. Sur cette réputation, en 1459, un pauvre
hère sortant de prison se mit en route vers Blois et s'offrit
comme son domestique: François Villon. On ne s'étonnera
donc pas que Charles d'Orléans prit plaisir à lire les livres de
poésie, du soin avec lequel il les recherchait; on savait aussi
lui plaire en lui en faisant cadeau \
Il avait lu et relu le Roman de la Rose qui lui venait de
Valentine. Là il prit le cadre du Songe, la description du jar-
din et du manoir du Dieu d'Amours, les personnifications de
Danger, Bel Accueil, dont il abusera dans la première partie
de son œuvre, mais dont l'imagerie évoluera plus tard chez lui
de l'abstraction vers la psychologie; car ce fut tout son pro-
cédé de concrétiser l'abstrait comme de réaliser les allégories.
Et, sans doute, il connut encore les Ballades d'Eustache Des-
1. Éd. Guichard, p. 404.
2. Olivier de la Marche, t. II, p. 115.
3. //'/(/., t. II, p. 175.
4. De Labcrde, III, n° 6677.
5. Le Roux de Lincy, p. 49. — Voir plus bas, p. xuii, note 2.
DE CHARLES D ORLEANS LIX
champs, qui rimait si librement avec son père Louis, et dont
Valentine possédait un exemplaire ', les diverses compositions
poétiques de Christine de Pisan -, le Dit Royal et le Méliador
de Froissart \
De la prison d'Angleterre il ramena un exemplaire des Cent
Ballades 4 et le Livre des Quatre Dames d'Alain Chartier ^.
La lecture des Cent Ballades mérite d'être particulièrement
signalée ". Le débat entre deux partis où le vieux chevalier
Hutin soutenait les droits de Loyauté contre la Jeune et fausse
Guignarde était de nature à le passionner : n'était-ce pas
l'image de ses propres sentiments ". Car lui aussi d'amant loyal
se tourna souvent défenseur de Fausseté '^.
On a vu qu'il rapporta d'Angleterre le recueil de ses poé-
sies désigné ainsi : « Le livre des Balades de Ms. a ung fer-
mouer a ses armes 9 ». Ces poésies circulèrent en France, et
Martin le Franc, aux environs de 1440, en témoigne :
Si tu me crois si enquer
Le livre qu'il fit en Inglant :
La per se les dames eut quier
Et si Venus l'ala sanglant...
De cestuy duc, de cestuy prince
Je parle singulièrement :
Car, en prison, il aprint ce
Dont nous parlons présentement...
C'est celluy qui nouvellement
Sailli de l'Engloise prison
Par le notable appointement
Du duc qui porte la Toison '°.
1. De Laborde, III, n" 6152.
2. Voir le Catalogue qui suit.
3. Ibid.
4. Boivin, 11° 54.
5. De Laborde, III, n" 6500.
6. Il est curieux de ne pas y voir figurer les ballades du chevalier Savoyard Otte
lie Granson qu'il imita ainsi que celles de Jean de Garencières qui fut son correspon-
dant poétique. Mais peut-être figuraient-elles dans les trois recueils de Ballades
anonymes dont l'un venait de Savoie. (Voir plus bas p. xlviii, note 2.)
7. Maulde, Histoire de Louis XII, t. I, p. 91.
8. Le Roux de Lincy, p. 49.
9. De Laborde, III, n" 6545.
10. G. Paris, Unpoèmc inédit dcMartin le Franc, dans la Romania, t. XVI, p. 418.
En 1442 le Champion était parvenu à la cour de Bourgogne (G. Doutrepont, La lit-
térature française îi la cour des Ducs de Bourgogne, l'aris, 1909, p. 503).
LX LA LIBRAIRIE
Deux manuscrits répondent à ce signalement'. En 1449,
nous voyons encore le duc d'Orléans offrir à Madame d'Ar-
gueil une copie de ses poésies ^ Entre 1450 et 1453 ^ un Ita-
lien, que Charles d'Orléans avait sans doute ramené d'Asti,
eut communication du recueil des poésies de sa jeunesse •♦.
Rentré chez lui, pour s'entretenir dans la pratique de notre
langue, il mit en latin les poésies savoureuses et si pleines
d'enseignements de son maître >.
C'est peu de temps après que Charles d'Orléans fit exécu-
ter pour son usage la copie qui forme l'exemplaire original de
ses compositions ^ (ms. fr. 25458): les pièces y étaient ran-
gées suivant leur forme, et au-dessus des chansons on avait
réservé le parchemin blanc pour y inscrire la musique corres-
pondante. Dans la suite, à différents moments de sa vie,
1. Ms. de l'Arsenal, n" 2070 (Sensuit le livre que fist Mons"' d'Orléans lui estant
prisonnier en Angleterre ouquel y a dedans contenu plusieurs belles ballades et ron-
deaulx (sic) envolez a madame sa femme...) ; Bibl. nat., ms. fr. 19153 (Cy commance
le livre que Monseigneur Cliarles duc d'Orléans a faict estant prisonnier en Angle-
terre) représentant une autre rédaction, indépendante, mais certainement anté-
rieure i 1440. A cette famille se rattachait le ms. conservé au château de Chambéry
en 1498 « LJng livre de papier moyen, escriptàla mains en vers, tractant de monsei-
gneur d'Orléans estant en prison en Angleterre » (A Piaget, dans la Romama, 1893,
p. 427) et celui qui se trouvait dans la bibliothèque des ducs de Bourgogne aux armes
du duc d'Orléans (Barrois, Bibliothèque protypographique, Paris, 1830, n° 1400 et
G. Doutrepont. op. cit., p. 379). — Le beau ms. du British Muséum, Reg. 16 Fij.
ne contient pas non plus de pièces postérieures à l'année 1441.
2. Bibl. Nat., P. Orig. 12,1, Fricon, n° 6. — Ce curieux document a été découvert
par M.-J. de Croy (Un portrait inédit de Charles d'Orléans dans les Mcm. de la Société
des Sciences et lettres de Loir-et-Cher, t. XIX). — C'est vraisemblablement un exem-
plaire de ses poésies qu'il fit copier en 1461 pour Mademoiselle de Roygny (B. N.,
P. O., 2475, pièces justificatives).
3. Epistolx heroicv, 1. III (Ms. de Grenoble 873).
4. Il s'agit bien du livre de la prison :
Cujus cum titulum legerem michi constat esse
Aurelianensis principis illud opus
Confectum teneris ab eo et juvenilibus annis.
(Ms. de Grenoble 873).
5- Cum Gallis essem tantum versatus in oris
Ut jam nota michi Gallia lingua foret
Perlegeremque illos studio vehementer libellos
Q.U0S eadem multos scribere lingua solet,
Fausta michi gratum tribuit fortuna libellum
In quo sunt multi carmina plena jocii,
In quo praeterea moralia plurima vitaï.
(M$. de Grenoble 873).
6. P. Champion, Le Manuscrit autographe des poésies de Charles d'Orléans, Paris,
1907.
DE CHARLES D ORLEANS LXI
Charles relut dans cet exemplaire ses propres compositions,
les corrigea, y écrivit de sa main des pièces nouvelles, ainsi
que ses familiers, en fit transcrire d'autres par ses secrétaires \
Et, selon les besoins, on ajoutait à cet exemplaire de nouveaux
cahiers de parchemin ^.
Marie de Clèves, qui était cultivée et aimait les livres \ pra-
tiquait, comme tout le monde à Blois, la poésie. Avant 1456
elle fit prendre copie des poésies de son mari ; on compléta
par la suite cette première copie progressivement, suivant le
développement du manuscrit de son mari, complément par-
fois assez indépendant, Marie de Clèves ayant ses serviteurs
particuliers qui rimaient aussi '^. Son manuscrit paraît bien
avoir été arrêté avant 1458 5.
La transcription et la traduction de l'Astesan furent termi-
nées entre 1461 et 1463 ^. Tous les autres manuscrits dérivent
de l'exemplaire original et en partie autographe que nous
avons signalé à nouveau 7.
Et c'est un fait que nécessairement Charles d'Orléans
transcrivit dans sa prison ses propres besognes et, pour passer
1. p. Champion, Le Manuscrit autographe des poésies de Charles d'Orléans, p. 8, 9.
2. Compte du i" juillet 1455 « A Michau Boudct, marchant, demeurant a Blois,
pour xiiij peaulx de veslin, baillées a Bertrand |Richart] pour adjouster et mettre ou
livre des Ballades de Ms., xxij s. t.. » (De Laborde, III, n° 6765.) ,
3. Voir notre appindice I et la ballade acrostiche du ms. deCarpentras 37$, fol. 76.
4. Ms. deCarpentras 375. Certaines de ces transcriptions sont antérieures à des
grattages et aux corrections opérées sur le ms. fr. 25458.
5. On lit dans un compte du mois de février 1457 « A Bertran Richart, varlet de
chambre de m.d.s. le xxiiij" jour dudit mois, pour don a lui fait par ledit seigneur
pour sa paine et salaire d'avoir escript ou livre de Madame la duchesse aucune des
ballades des livres de m.d.s.xiij s. ix d. » — On n'y retrouve pas les ballades dites
du concours de Blois qui sont de l'année 14S9.
6. Le ms. de Grenoble 873 contient un traité de rc funcra renfermant 3 épitaphes
de Charles VII (4 juillet 1461) ; d'autre part il a été relié à Blois en 1463 (description
du catalogue de Courcelles reproduite par De Laborde, III, n" 7026). Ce ms., publié
comme l'original en 1842 par Champollion-Figeac, donne dans l'ordre où il convient
de les lire les chansons du duc et justifie ce que nous avons dit des inscriptions pos-
térieures du ms. 25458; il est encore important par sa date certaine (1450), ce recueil
se terminant au fol. 1 10 v" par la pièce : Comment voy je se Anglois esbahis. — Anto-
nio Astesano, l'auteur de la traduction, suivit Charles d'Orléans en France en 1449 ;
dans le courant de l'année 1455 il regagna Asti. De cette ville (1457) ^^^ daté le
Poème sur le tremblement de terre du 5 décembre 1456.
7. Ms. fr. 1104 (très beau manuscrit, mais copie intelligente du ms. fr. 25458),
exécuté avant 1465 (copié par Lacurne, Arsenal 3294). — Les mss. British Muséum,
Harley 6916 ; Arsenal 3457 ; les ms. fr. 9223 et fr. 1719 nous offrent des extraits.
LXil LA LIBRAIRIE
le temps, deux livres de prières que nous ne possédons plus *.
Son écriture, plus belle que celle de son frère Jean-, plus
lente que celle du bâtard ', demeura sensiblement identique
à elle-même. Nous la connaissons par des actes entiers tran-
scrits de sa main pendant sa captivité +, par des annotations ^
à des actes transcrits par ses secrétaires ou sur ses manu-
scrits '', par la suite des ex-libris de la librairie ', par la tran-
1. Boivin, n°' 53, 64.
2. Sur les mss. autograplies de Jean d'Angoulème voir le beau travail de M. G. Du-
pont-Ferrier, Jean d'Orlémis comte d'Angoiûcme d'après sa hihVwthèqiie dans la Bihl. de
la Faculté des Lettres de Paris, t. III (1897), p. 39 et notre appendice II. — L'écriture
du comte d'Angoulème est plus aiguë et son A capital, en forme de chapeau pointu,
assez différent. Certaines lettres ont m.ilgré tout un grand air de famille.
3. Nous en avons un exemple très important dans la grande lettre non datée
(Lyon, 1463, I septembre) (Arch. Nat., K. 72, n" 8'''').
4. Nous reproduisons une grande lettre de 52 lignes (350 X 280 mil.) datée du
14 septembre 1419 (ms. fr. 12765, fol. 3); la lettre secrète relative aux affaires de
Milan, envoyée en 1422 à l'insu des Anglais et dont la divulgation aurait pu entraî-
ner sa perte et celle de son frère (ms. fr., n. acq. 20810). — Le premier document est
un beau spécimen de l'écriture reposée de Charles d'Orléans, sur papier ; le second
est d'une écriture très rapide, raturée, sur une lanière de vélin facile à dissimu-
ler. — Dans un inventaire des chartes du duc d'Orléans on lit : « Ensemble ung
mémoire baillé a Orléans le Hérault par Monseigneur en Angleterre tout escript
la main de Monseigneur » (Arch. Nat., K. 535, n° 26, fol. 8 v°); dans le registre
de chancellerie (Arch. Nat., KK. 897, f. 93]. « Coppie de deux lettres closes signées
du signet de monseigneur le duc Charles d'Orléans, escriptes de sa main, touchaus le
don par lui fait à Monseigneur Jehan bastart d'Orliens son frère de sa conté de Per-
regort et des chastellenies de Remorantin et Millancy. » — Nous connaissons par
la déclaration de Pierre Sauvage, en 1444, le sort de ces lettres : « Toutes les
ceduUes en parchemin et papier envolez par Monseigneur le duc du pays d'Angle-
terre audit maistre Pierre Sauvage pour en faire faire les lectres et icelles par lui
scellées et enfîllées en deux lassetz de fil puis que premièrement il eut la garde des
sceaulx de mondit seigneur et avecques ce les registres faiz d'icelles cedulles.
[En marge] Bailliès à Mons'" le duc a Blois qui les fîst porter en sa librairie par J. de
Brucelles, présent J. de Saveuzes ; lesd. cedulles rebailliées audit M= Guillaume par
mondit S', le iiij" jour de May ccccLij, présent Monseigneur, le prevost d'Orléans et
moy, et le Fuzellier, pour icelles remectre du cofîre de M' Pierre Sauvage (Arch.
Nat., K. 537, n° 27, fol. 22 r°).
5. 1408, 17 mai (Bibl. Nat., Fr. n. acq. 6525, n° i).
1418, 4 novembre (Arch. Nat., K. 64, n° 578).
1417-1418 (Arch. Nat., K. 500, n° 1).
1436, lo mai (Bibl. Nat., n. acq. fr. 3645).
1437, ^^'""'l (Kibl. Nat., P. Orig. 2158, n" 543) [Signalé par M. J. de Croy].
1440, 27 octobre (Arch. Nat., K. 65, n° 157).
1449, 8 novembre (Arch. Nat., KK. 518 e, fol. 6) [Signalé par M. J. de Croy].
1438, 51 janvier (Bibl. de Blois, Collection sur le Blésois, n" 160).
6. J'ai étudié l'un d'eux (ms. lat. 10286, fol. 43 '), contenant un traité latin de
Nicolas de Nicolaï annoté et sur lequel il a refait une fin de partie (Charles d'Orléans
joueur d'échecs, 1908). Le Jugurtha de Salluste (ms. lat. 5747) contient quelques mots
dans les marges, fol. 4 v", 3 v", 10 v°, 13 r°, 43 et 45 v°. (Voir le catalogue qui suit.)
7. Quelques-uns sont reproduits en fac-similés ci-après.
bE CHARLES d'oRLÉAXS LXllI
scrlption partielle de ses poésies \ Ecriture lente, harmonieuse,
très nette, où les capitales sont toujours élégantes et fleuries.
La transcription autographe des poésies nous permet encore
de surprendre à la fois la pensée du poète et le travail du
copiste, car nous le voyons gratter, récrire des mots, des
pièces-. Un jour, feuilletant son propre recueil, son regard
est tombé sur la chanson : C/ri't'^ moy les yeux. Plus bas,
dans la marge, il écrit le début d'une pièce dont nous n'avons
ainsi que la première strophe ' :
Quant je la regarde
Elle vient fcrir
Mon cueur de la darde
D'amoureus désir
Enfin il ne dédaignait pas de transcrire les pièces de ses
amis comme les siennes, ayant toujours été curieux de la
poésie d'autrui'^.
Soigneux de sa main, il se montra amateur de tout ce qui se
rattachait à l'industrie du scribe comme aux commodités de
l'écrivain. En 14 lo il faisait régler, (avec un hanap, un cha-
peau de velours et des moufles de chamois fourrés) « une
escriptouere de soye dorée et armoié de ses armes > ». Ils
étaient les biens venus ces merciers qui déballaient dans la
cour du château de Blois leurs petits paniers et que le duc a
peints et blasonnés de si gentille façon ^. De l'un d'eux il
acquit en 1455 trois tablettes à écrire et une « escriptoire
de corne " ».
Son écriture n'a guère varié. Toutefois en 1463 Pierre Billart,
son chantre, lui vendit 4 paires de lunettes : on peut donc
croire que sa vue avait baissé '\ Déjà sur des lettres du
r"" décembre 1461, par lesquelles il remettait à sa chère et
1. p. Champion, Le manuscrit autographe de Charles d'Orléans, Paris, 1907 (ms. fr.
254)8).
2. J'ai signalé ces travaux et ces corrections (Le Manuscrit autographe, p. 2-8).
3. Ms. fr. 25458, fol. 537 (op. cil., p. 6).
4. P. Champion, Le manuscrit autographe, p. 8-1 1 ; Olivier de la .Marche, t. II,
p. 114-115.
5. DeLaborde, III, 6200.
6. Ed. Guichard, p. 229-250.
7. De Laborde, III, n° 6732.
8. Ibid, n" 7036; toutefois en 1456 il usait déjà de lunettes (Arcli. Nat., KK. 271).
LXIV LA LIBRAIRIE
bien aimée Marguerite d'Usson, femme de M. de Courcelles
et demoiselle d'honneur de la duchesse, certains droits sur le
sel, il avait fait apposer son signet, ne pouvant signer de sa
main '. Cette mention se renouvela plusieurs fois sur des
actes donnés dans l'hiver de 1461-1462 ^ Et sans doute,
elle marque des attaques de goutte, dont le duc se plaignait
dans ses poésies et dont il eut encore à souffrir en 1463 '.
On peut donc admettre qu'il cessa d'écrire vers 1461. On
sait que Charles d'Orléans mourut à Amboise dans la nuit
du 4 au 5 janvier 1465 •^.
Il reste à déterminer le lieu où furent abrités les livres
qui composaient la librairie de Charles d'Orléans.
En 1409, ils avaient été amenés de Paris à Blois>. Charles
d'Orléans couchait alors au troisième étage de la tour de laTré-
sorerie. Une armoire à trois rayons se dressait entre les deux
fenêtres, près de son lit, et Beaugency en conservait les clefs.
Ses livres occupaient les rayons du milieu et du haut de cette
armoire; dans celui du bas se trouvait un coffre de cuir noir
ferré où les bijoux et les joyaux étaient conserv'és ^. C'est dans
cette pièce que Charles d'Orléans fit disposer les livres rame-
nés d'Angleterre et ceux qu'en France il retrouva : Jean de
Bruxelles, son valet de chambre, paraît en avoir eu la garde".
Là encore on conservait, dans le coffre de M^ Pierre Sauvage,
les cédules écrites en Angleterre^. La librairie semble donc avoir
suivi le sort des Archives de la Chambre des Comptes trans-
1. Bibl. de Blois, Coll. Joursanvault, n" 1455.
2. Le dernier compte signé que nous possédions est du 25 janvier 1460 (Bibl.
Nat., Pièces Originales, 2160, n° 680).
3. ChampoUion-Figeac, p. 585.
4. Cbronacbette Astesi, dans les Miscellaiica di Storia Italiana, IX, Turin (1870), 182.
« Comme bon chrestien, entre Noël et le Caresme », dit Jacques du Clercq, 1. V,
ch. 18.
5. Arch. Nat., K. 555, n" 27, fol. 27. — M. J. de Croy a montré qu'il s'agissait
de la tour du Foix {Notes sur l'emplacement de la Chambre des Comptes du château de
Blois, dans la Revue de Loir-et-Cher, mai-juin 1906. p. 78-84).
6. (.Arch. Nat., K. 500, n" 5, fol. 7). En 1417, Pierre Renoul, dans son inven-
taire, nota le changement suivant : On plaça sur le rayon du milieu le coffre de cuir
et on redescendit les livres du haut de l'armoire pour les placer sur les raj'ons du bas
et du milieu. Les quelques livres demeurés par devers mesdemoiselles étaient dans
le bureau dudit Beaugency {Ibid.).
7. Arch. Nat., K. 535, n" 27, fol. 27.
8. Arch. Nat., K. 535, n° 27, fol. 22.
DE CHARLES D ORLEANS LXV
portées d'Orléans à Blois en 1441 '. Cependant en 1448 on
avait installé au second étage du Châtelet d'Orléans trois
armoires pour recevoir les archives de la Chambre des comptes
du Duché, dans la tour du bord de l'eau ^. En 1455 des tra-
vaux furent exécutés dans l'ancienne chambre du retrait du
duc pour une « librairie neuve » à Orléans \ On maçonna une
cheminée en manière de chautfe-pied, une fenêtre de pierre
de taille à colonnette médiane, des voûtes. Aux armoires on
posa des, serrures et, sur un comptoir fait de neuf, on monta
un dressoir garni lui-même de serrure. De la bibliothèque on
passait dans une chambre garnie de huisserie où se trouvait
le « retrait » du bon duc-*.
Nous ignorons ce que fut à Orléans le séjour de la librairie.
Et sans doute, il n'y a pas lieu de voir dans le compte de
maçonnerie autre chose qu'un projet. Charles se déplaçait
rarement et séjournait peu à Orléans. Il s'y rendait en bateau,
en descendant la Loire : cette ville, qui était pour lui la grande
ville, le fatiguait > . Le Châtelet, qui avait beaucoup souffert
du siège de 1428-1429, fut réparé tardivement et demeura
longtemps inhabitable ^.
Quoi qu'il en soit, à la mort de Charles d'Orléans, ses
livres restèrent sous la garde de la Chambre des Comptes.
Mathurin Gaillart « conseiller, auditeur des Comptes et garde
des chartes de Madame » en avait la charge 7. Or lettres
et chartes se trouvaient toujours dans le grand coffre de la
Tour à Blois '''. Et comment Charles d'Orléans aurait-il con-
senti à se séparer de ses chers livres ?
I. Aixh. du Loiret, A. 2147; en 1453 les aveux de Blois sont déposés à Orléans
(Arch. du Loiret, A. 2161).
-•'.. L. Jarry, Le Châtelet d'Orléans un XV' siècle et la librairie de Charles d'Orléans en
i4^S (Orléans, 1873), p. 14.
5. Ibid., p. 15.
4. Ibid., p. 15-16.
5. Ed. Guichard, p. 164.
6. Les canons avaient touché le portail sur le pont; une brèche se trouvait entre le
portail et la salle (Arch. du Loiret, A. 2143). En 1440 le Châtelet était encore vide
(Arch. du Loiret, A. 2171); en 1449, ^^ ^°^' ^^ passage à Orléans, logeait chez le
trésorier (Arch. Corn., CC. 555). Cf. L. Jarry, Le Châtelet d'Orléans, op. cit.
7. Arch. Nat.jKK. 902, fol. 5r° (Journal de la Chambre des Comptes).
8. Nous le constatons du moins le 9 novembre 1481 (Arch. Nat., KK. 902, fol. 5^).
La librairie de Charles d'Orléans. V
LXVI LA LIBRAIRIE
Il est curieux de noter que de très bonne heure la librairie
eut presque un caractère public; du moins le personnel de la
Chambre des Comptes pouvait-il y faire des emprunts. On
tenait inscription de ces prêts dans le Journal de la Chambre
des Comptes'. C'est ainsi que Jean Thomas^ maître d'école
de Louis d'Orléans (le futur Louis XII), y emprunta en 1481
le Liliiun Mcdidne ^ ; cette même année le protonotaire, pour
Arthur d'Aunay, prit le De Regiinine Pmicipiiin et la Chro-
nique Martinienne dont ils donnèrent un reçu. Ces livres
furent restitués seulement en i486'. Le 11 janvier 1496,
Denis Mercier vint y chercher l'exemplaire des Prophéties de
Joachim de Flore + et Jean Chevalier, en 1501, y emprunta
pour six mois la Somme le Roi >'.
C'est le 5 novembre 1301 que la Chambre des Comptes se
dessaisit des livres qui lui avaient été confiés. Ils furent bail-
lés, en la présence du sous-doyen de Saint-Sauveur de Blois
à Jean deSauzay, libraire du roi^. Voici la mention qui relate
ce transfert:
L'an MVC et ung le v^ novembre ont esté baillez les livres qui estoient
en la Chambre des Comptes a Bloys a M^ Jean de Sauzay, secrétaire et
libraire du roy nostre sire, es présences de Monseigneur le souldoyen de
Sainct Sauveur et Françoys de Refuge, M^ de la Chambre aux deniers du
Roy 7.
ROBIN.
Ce document nous permet d'affirmer que la mention De
caméra compotor. Blés., qui se trouve sur les livres de l'an-
cienne librairie de Blois est antérieure à l'année 1501.
Louis XII, fils de Charles d'Orléans, devenu roi depuis 1499,
continua d'enrichir ce fonds primitif ^ La librairie royale de
r. Arch. N.U., KK. 902.
2. Arch. Nat., KK. 902, fol. 5 v.
}. Ibid., fol. II v".
4. Ihid., fol. 26 V".
5. Ihid., fol. 54 r°.
6. Ou Jean de Soré.
7. Arch. Nat., KK. 902, fol. 54 \°. - Cf. J. de Croy, Un portrait de Charles d'Oi-
Icans, op. cit., p. 12.
8. Lcopold Delislc, Le Cabiiirl des Manuscrits, t. I, p. 122-124.
DE CHARLES D ORLEANS LXVII
Blois, que l'ambassadeur de Bologne déclarait sans rivale ' vers
1508, fut inventoriée en I5i8par Guillaume Petit, chapelain
de François I" - ; transférée au château de Fontainebleau en
1544 ' elle devait suivre la bibliothèque du roi à Paris, ce qui
arriva à la fin du règne de Charles IX +.
C'est ainsi que l'on a pu reconstituer à la Bibliothèque
Nationale la librairie de Charles d'Orléans.
1. LéopolJ Delisle, Le Cabinet des Manuscrits, t. I, p. 122.
2. H. Omont, Anciens inventaires et catalogues de la Bibliothèque Natiotuile, t. L La
Librairie royale à Blois, Fontainebleau et Paris au XVI' siècle. Paris, 1908, in-8.
J. L. Delisle, Le cabinet des Manuscrits, t. I, p. 155 et suiv.
4. Ibid., p. 194.
PIÈCES JUSTIFICATIVES
I
Invextaire des livres apportés en France par Valextixe
DE Milan et compris dans sa dot (1388).
[fol. 8™]. I. Officiollum unum domine Sancte Marie parvi volu-
minis habens assides aureatas cum xx perlis pro qualibet asside et
certis lapidibus parvis inter positis per illas perlas et furnitum rétro
perlis minutis super una quarum est sculta Sancta Maria cum
Annunciacione sibi facta per angelum ; super alia vero asside est
ipsa Virgo Maria cum ejus fillio jacens in puerperio et cum Sancto
Petro stante propre ipsam. Extimatum... f. cl.
2. Officiolum unum domine Béate Marie habens assides' duas
argenti auri super una quarum est Crucifixio et super alia sunt
sculpti quat[u]or Sancti. Extimatum... f. xxxii.
3. Officiolum unum domine Sancte Marie cum assidibus auri
super una quarum est annunciata, sculpti sunt ambo Sancti Ludo-
vici.
4. Officiolum unum béate \'irginis Marie copertum de zetonino
grane, cum duobus brachiis argenti deaureati cum una roxa argenti
aureati, smaltati de rubeo clero et una perlagrossa super dicta roxa ^.
5 . Officiolum unum Nostre Domine parvulum copertum drapo
auri in campo albo cum serallia argenti smaltati azuro.
6. Officiolum unum in lingua theothonica copertum velluto cum
seraliis argenti aureati.
7. Officiolum unum Ambroxii signatum cum copertorio corii
albi cum tribus seraliis argenti auri smaltati ad viperam.
1. Dans la marge : Nota quod assides istius officioU rcmole sunt eo qiwd domina viill
ficri facere de assidibus unam viajestatem et librum aliter faccre furniri.
2. Dans la marge : iste officiolus (sic) douatus fuit per domiuam domino Antonio
comiti Polenta.
LXX PIECES JUSTIFICATIVES
8. Psalterium unum copertum drapo auri in canipo albo cum
uno setono perlarum et duabus seraliis argenti.
9. Officiolum unum Béate \"irginis Marie copertum camochali
rubeo cum d'jobus seraliis aliis argenti deaurati cum una rosa
argenti auri smaltati de rubeo clero et una perla grossa super dicta
rosa '.
— Summa f... clxxx.
[fol. 8'°]. 10. Libellus unus parvus super quo descripta est
oracio Sancti Cipriani copertum cetonnino grane cum duabus sera-
liis aliis argenti aureati.
11. Liber unus scriptus in lingua theotonica per versus copertus
de veluto o-rane cum duabiis seraliis argenti aureati.
12. Crux una par\-a argenti aureati in qua dicitur esse (cum) de
ligno crucis.
13. Crux una yaspidis parva.
14. Crux una auri cum crucifixo ab una parte et Agnus Dei cum
quatuor angelis ab alia parte in qua dicitur esse de ligno crucis et
de multis aliis reliquiis.
15. Imago una béate Virginis Margarite de ambro existens super
uno serpente ambri habens in capite coronam unam et cum basto-
nis quatuor.
16. Majestas una eboris cum crucifixo et pluribus Sanctis.
17. Majestas una eboris cum Nativitate et Passione domini nos-
tri in una capsa laborata ad radios.
[d'une autre inaiii]
18. Liber unus domini Johannis de Mandeville copertus veluto
grane.
(Arch. Nat., KK. 268^.)
II
IXVEXTAIRE APRÈS DÉCÈS DE VaLEXTIXE DE MlLAK
(4 décembre 1408).
Heures d'or.
I. Unes petites Heures d'or ou sur les ays sont xxiiij perles et
huit petiz balaiz et Ou fermouer deux perles et ung petit saphir et
dessus deux petiz saphirs est une perle et dedens sont la Trinité et
Nostre Dame et quatorze perles et huit saphirs petiz.
r. Dans la marge ; isie ofjicioliis datus fuit domine Antonio comiti Polniiii.
PIECES JUSTIFICATIVES LXXI
2. Item unes Heures de Nostre Dame qui ont les ays d'or d'un
costé est l'Annunciacion d'ymages enlevez; et d'austre cousté est
Saint Loys de France et Saint Loys de Marcelles enlevez.
3. Item unes autres petites Heurez dont les ays sont d'or esmail-
liez d'un costé l'Anonciacion et de l'autre la Nativité de mesme
pierrerie dont il y fault deux perles et deux pierres ■.
4. Item ung livre d'or a tout la chemise d'or ou dedans a la
Salutation Elisabeth et la feste de Noël esmaillées et vino;t deux
balaiz quarante perles et es deuxfermouers en chacun quatre perles
et y avoit deux dyamens dont il en fault ung.
(Arch. Nat., KK. 268* fol. 8.)
III
Autre invenfoire fait par les dessusdi:^ cotumis [l'abbé de Chesy^,
Mauvoisin et maistre Pierre Sauvage^ le xxvif jour de décembre ensui-
vant [1408^ de certains livres et autres choses que Marguerite du Solier
avoit eu garde [fol. 40^°] >.
1. Un Messel couvert de rouge cuir vieil et une pipe d'argent.
2. Item ung autre Messel couvert a couverture longue de drap
de dapmas gris doublé de cendal a deux pipes d'ivoire.
5. Item ung petit Bréviaire de diverses collectes et de plusieurs
Sains a fermaulx d'or armoyez a fleur de Hz couvert de couverture
longue de drap de damas bleu doublé de cendal vermeil.
4. Item ung Bréviaire a deux fermaulx d'or en l'un des esmaulx
est la Trinité et en l'autre est l'imaige de Nostre Dame tenant son
enfant couvert d'une chemise de toille.
5. Item ung Bréviaire en deux volumes des trois temps dont les
fermaulx de l'un sont d'or ymaginez de l'Annunciacion Nostre Dame
et e[s]t la pipe d'or a ung saphir en guise d'un cuer ou milieu de
la pipe et aux deux costez armoiez de France a xviij perles autour
de la pipe et sont les tissuz des fermaulx armoiez de France et de
Navarre couvert d'une chemise blanche.
Et de l'autre temps a deux fermaulx d'or ou sont saint Jehan
Baptiste et saint Jehan Euvangeliste et les tissuz armoyez de France
1. Cet article a été sommairement reproduit par De Laborde, t. III, n" 6076.
2. Henri de Beaulieu.
;. Des extraits sommaires ont été donnés par De Laborde, t. III, n"' 6120 et
suiv.
LXXII PIECES JUSTIFICATIVES
et d'Evreux a une pipe d'or ou il a deux petiz balaiz deux petites
esmeraudes, deux petites perles aux ij bouz a une chemise de toille
et lesdits deux livres chacun en une bourse de velux bleu.
6. Item unes Heures de Nostre Dame ymaginez la première
ymage de l'Annunciacion de Nostre Dame escriptes d'or et d'asur a
une pipe d'or en laquelle a j saphir ij balaiz et iiij grosses perles
les fermaulx d'or en chacun fermail ung balay et iiij grosses perles
et les tissuz dizettes (sic) d'or et ij bouchez de perlez et la couver-
ture desdites Heures de veluau noir doublées de satin noir brodé
de branches d'arbre et chacune branche semée de perles.
7. Item ung Bréviaire couvert de drap de damas bleu a ung fer-
mail d'or armoyé de France et une petite pipe d'argent tortissée
ouquel feu Monseigneur d'Orléans disoit ses heures.
8. Item unes Heures en alemant a deux fermaulx d'argent doré
couvertes de velux vermeil.
9. Item ung Saultier a deux fermaulx d'argent ouquel la première
lectre est figurée de David qui se combat au géant couvert de velu
vert.
10. Item le Miroir des Dames couvert de drap d'or les fermaulx
d'argent esquelz sont Saint Jehan Baptiste et Saint Jehan Euvange-
liste armoyez de France, de Navarre et d'Evreux.
11. Item ung Livre en grant volume couvert de cuir rouge ou
premier foillet est une dame figurée armoyée aux armes de feu
Monseigneur et Madame d'Orléans a deux fermaulx d'argent doré
esquelx est escript Ave Maria.
12. Item ung Romant en alemant couvert de veluz vermeil a ij
fermaulx d'argent doré.
13. Item ung livre appelé la Composition de la Sainte Escrip-
ture a deux fermaulx d'airain couvert de cuir rouge.
14. Item ung livre appelle la Discrecion et dlffinicion de la pru-
dommie de l'omme et le fit Crestine couvert de cuir rouge a deux
fermouers de cuivre.
15. Item le livre de Lucan a iiij fermaulx d'argent doré et une
pipe d'argent doré et couvert de camocas.
lé. Item les Croniques des Roys de France couvert de vieil
velux noir touz rez a grans fermaulx d'airain a cinq clox rons d'ai-
rain sur chacune des couvertures.
17. Item le livre des Balades Eustace Morel couvert de cuir
rouge.
18. Item le livre de Vénerie fait par le conte de Foix tout histo-
rié couvert d'un baudequin neoir a branches de violettes blanches
PIECES JUSTIFICATIVES LXXIIl
et vermeilles doublé de cendal noir a deux fermouers d'argent doré
armoyez aux armes d'Orléans.
19. Item le livre du Canerian couvert d'une peau de viel velue.
20. Item ungrole ouquel est la \'ie de Nostre Dame et du Nou-
vel Testament figuré par ymages couvert d'un drap de soye bro-
chié d'or.
21. Item le livre des Eschecz couvert de velu vert a ij fermaulx
d'argent doré.
22. Item une Apocalice figurée couverte de parchemin.
25. Item dix escuçons aux armes de Madame ouvrées de bro-
deure.
24. Item deux couvertures de satin bleu doublées de taffetas bleu
brodé de bois et de marguerites au Bréviaire des deux volumes.
Autre inventoire fait par lesdii abbé Mauvoisin et Pierre Sauvage...
le vij jour de janvier ensuivant... (fol. 45v°.)
[On remarque dans la rubrique : Linge presque neuf rcceu comme
dessus, fol. 44ro].
25. Item le Romant de la Rose figuré.
26. Item ung livre desEpistres du débat sur le Romant de la Rose
couvert de cuir rouge a deux fermaulx de latton.
(Arch. Nat., KK 2é8\)
IV
Inventaire des livres que Monseigneur d'Orliens a fait prendre de
Vexecucion de madicte dame [d'Orliens] ' (1408).
1. Premièrement une Bible en françois en ij volumes his-
toriez, le premier volume en commancant ou second feuUet de
iij anges et l'autre volume pnulence je vousdonrays, prisé. . viij"^ l.p.
2. Item un rommant de Parceval le Galoiz ou second feuilct aloit
environ, prisé xvj l.p
3. Item le Livre des iij Maries ou ij'^ feullet, prisé. . . xxiiij l.p
4. Item l'Istoire de Troye ou second feullet n'y niectc, prisé
c s. p
5. Item Ovide le Grant ou ij<^ feullet £///()»/■ /rt/c/T^, prisé, vj^'' l.p
6. Item le Mirouer des Dames ou ij"^ feullet si est mis, prisé
XX l.p
I. Analyse faïuive et sommaire dans De Laborde, t. III, n" 6171.
LXXIV PIFXES JUSTIFICATIVES
7. Item un autre livre en françoiz de Giron le Courtoiz ou
second feuUet mil que trop, prisé viij 1. p.
8. Item ung Messel a l'usaige de Paris qui se commance ou ij«
feullet primo jiistifica, prisé xxvj I.
9. Item un autre Messel audit usage qui se commence ou ij^
feullet meam deus meus, prisé xxx 1.
10. Item un Bréviaire de chappelle en deux volumes, prisé.
xxviij 1.
11. Item ung livre des Euvangiles, prisé XLs.p.
12. Item ung Ordinaire a l'usaige de la Sainte Chappelle, prisé.
xijs.p,
13. Item un viel EpistoUier, prisé x s. p.
Somme des livres : iiij'^XL.l.ij s. p.
(Arch. Nat., KK 264, fol. i8^°.)
Extraits de comptes
V
1. A mondit Seigneur le jour dessusdit (7 septembre 1443) pour
avoir fait escripre des Or[aJisons de Nostre Dame en la ville de
Lieuce ', x s. t.
(Bibl. Nat., Pièces originales 2158, Orléans, n° 570.)
2. A luy [Jehan Lessayeur, orfèvre de mondit Seigneur] pour
avoir fait, mis et assis ung clou d'or aux Petites Heures de madame
la duchesse et pour avoir rassis et refait les autres doux d'icelles
Heures ou ledit orfèvre a mis ung denier quatre grains de son or,
xi s. t.
(Arch. Nat., KK. 271, fol. 7 [Compte de 1455-1156]).
5. A luy [Jehan Lessayeur, orfèvre de mondit Seigneur] pour
deux grans doux d'argent doré faiz a deux grans livres de mondit
Seigneur escrips en françois, couvers de soye noire au pris de iijs.
le clou, vi.s.t.
(Arch. Nat., KK. 271, fol. 9^° [Compte de 14^5-1456]).
4. A Gilles Prévost, clerc de la chapelle, pour une boite neusve
a mettre les bréviaires de mondit seigneur et pour lunettes et
estuiz xxxs.
(Arch. Nat., KK. 271, fol. 65 [Compte de 1455-1456]).
5. A Lubin le Boutillier, relieur de livres, demeurant a Blois,
r. Liesse.
PIECES JUSTIFICATIVES LXXV
pour avoir relié une Heures pour Madame la duchesse couvertes
de cuir vermeil empreint et dorées sur tranches, xs.
Arch. Nat., KK. (271, fol. 67^° [Compte de 1455-1456])
[dépenses du mois de février 1457, ^- st.]).
6. A Estienne Colin, varlet de chambre de mondit seigneur, le
viiije jour dudit mois la somme de xv 1. t. pour recompensation des
fraiz et mises qui lui a convenu faire pour faire le registre des
papiers de Monseigneur.
(Bibl. Nat., Pièces originales 2159, Orléans, n° 660
[dépenses du mois de février 1457, n. st.]).
7. A Pierre Billart, clerc de la chapelle de mondit seigneur, le
xix'^ jour dudit mois, pour une Heures de Nostre Dame prinses et
achettées de lui et icelles données par icellui seigneur a Jamet
Hubelin, son valet de chambre, iv l.ij s.vj d.
(Bibl. Nat., Pièces originales 2159, Orléans, n° 660
[dépenses du mois de février 1457 n. st.]).
8. A Jean Aubert, clerc des offices de mondit Seigneur, le
hïf jour dudit mois, la somme de iij escuz d'or pour une Heures
prinses et achettées de lui et icelles données par ledit seigneur a
Philippot Pregent, iv l.ij s.vj d.
(Bibl. Nat., Pièces originales 2159, n° 662
[dépenses du mois de mars 1457, n. st.]).
9. A Guillaume Coustin le xxiiij^ jour dudit mois, la somme
de viij escuz pour une Heures Nostre Dame prises et achettées de
lui et icelles données par mondit Seigneur a Monseigneur de Beau-
jeu ...pource xj 1.
(Bibl. Nat., Pièces originales 2159, Orléans, n° 662
[dépenses du mois de mars 1457 n. st.]).
VI
Q.UITT.\KCES ET PlÈCES DIVERSES
I. Loys, filz du roy de France, duc d'Orléans, conte de Valoiz,
de Bloiz, de Beaumont et seigneur de Coucy, a nostre amé et féal
conseiller, Jehan le Flamench, salut et dileccion. Nous voulons
et vous mandons que par nostre amé et féal trésorier gênerai
Jehan Poulain vous faites paier et délivrer a Nicolas le Besc,
escripvain, vint et un escus d'or pour la vente d'un Psaltier que
nous avons fait acheter de lui le dit pris pour Charles et Philippe
LXXVI PIECES JUSTIFICATIVES
noz enfans... Donné a Paris le xvj^ jour de may l'an de grâce mil
CCCC et troiz. Par monseigneur le duc, vous présent. OLR. DU
SOLIER [paraphe].
(Bibl. Nat., Pièces originales 322, le Besc i)
[signalé par M. Léopold Delisle].
2. Sachent que je Odart de Foillay, secrétaire de monseigneur
le duc d'Orléans et maistre d'escolle de monseigneur le conte
d'Engolesme, son frère, confesse avoir eu et receu de maistre
Pierre Sauvage, secrétaire et argentier de mondit seigneur, la somme
de quarente cinq sols tournois laquelle j'ay aujourd'hi paiée pour
monseigneur le duc pour une A Bé Ce en parchemin les lectres
d'icelle dorées que j'ay achetées pour ma damoiselle Jehanne
d'Orléans sa fille... Tesmoing mon seing manuel cy mis le pénul-
tième jour de mars l'an mil CCCC et quatorze avant pasques. O. DE
FOUILLOY (signature autographe).
(Bibl. Nat., Pièces Originales, 121 5, Foulloy, 5).
3. Sachent tuit que je, Colin le Besq, escrivain et libraire
demourant a Paris, confesse avoir receu de maistre Pierre Sauvage,
secrétaire et argentier de monseigneur le duc d'Orléans, la somme
de soixante sept sols six deniers tournois en laquelle ledit seigneur
m'estoit tenus pour avoir nectoyé, relié et doré par dehors un
Missel pour mondit seigneur le duc... Tesmoing mon seing manuel
cy mis le xiiij'^ jour de juing l'an mil CCCC et quinze. COLIN
LE BESQ. (autographe).
(Bibl. Nat., Pièces originales 312, le Besq, 2).
4. Charles, duc d'Orliens et de Valois, conte de Blois et de
Beaumont et seigneur de Coucy, a nostre amé et féal trésorier
gênerai Pierre Renier, salut et dileccion. Nous voulons et vous man-
dons que des deniers de noz finances vous baillez et délivrez sans
delay a frère Raoul Nantel, religieux augustin, la somme de vint
et cinq livres tournois que nos amez et feaulx les gens de nostre
conseil ont ordonné lui estre présentement baillée tant pour soy
habiller et monter comme pour les despens qu'il lui convendra
faire en alant de la ville de Paris es parties d'Angleterre porter
devers nous unes Heures de Nostre Dame et faire aucunes autres
choses qui par lesdictes gens de nostre conseil lui ont esté enchar-
gées. Et par rapportant ces présentes et quictance dudit religieux
nous voulons la dicte somme de xxv 1. tournois estre allouée en
PIECES JUSTIFICATIVES LXXVII
voz comptes obstans ordonnances, mandemens ou dettenses quelz-
conques a ce contraires. Donné a Paris le xxiij^ jour de décembre
l'an de grâce mil CCCC et quinze. Par monseigneur le duc a la
relacion de vous et de maistre Robert de Tuillieres par lui a ce
commis. J. DE CRECY.
(Bibl. Nat., Pièces originales 2089, Nantel, 2)
[signalé par M. Léopold Delisle].
5. Je frère Raoul Nantel, augustin, confesse avoir eu et receudu
receveur gênerai des finances de monseigneur le conte de Vertus
la somme de soixante sept soulz six deniers tournois laquelle mon-
dit seigneur de Vertus m'a ordonné estre baillée pour avoir du
parchemin pour faire certains livres pour mondit seigneur... Tes-
moing mon seing manuel cy mis le viij'^ jour de juing l'an mil
CCCC et vint. FRERE RAOUL NANTEL (autographe).
(Bibl. Nat., Pièces originales 2089, Nantel, 5).
6. Yvonnet de la Mote escripvain, demourant a présent a Blois,
congnut avoir eu et receu de Pierre Renier, trésorier gênerai de
JVIonseigneur le duc d'Orléans, la somme de seize livres tournois
sur la façon d'une Heures en lectres de fourme qu'il fait présente-
ment pour ma damoïselle Marguerite d'Orléans ^.. Tesmoing le
saing manuel de moy Jehan Gantier, clerc, a présent tabellion de
Blois, cy mys le second jour de décembre l'an mil quatre cens et
vingt. J. GANTIER.
(Bibl. Nat., Pièces originales 2063, la Mote, 77).
7. Je, Jehan Bonnet, secrétaire de monseigneur le duc d'Orléans,
certiffie a tous a qui il appartiendra que demoiselle Jehanne la
Bigaude, damoiselle d'onneur de ma damoiselle Mar2[uerite d'Or-
Icans, suer de mondit seigneur le duc, a aujourd'ui confessé en ma
présence avoir eu et receu, pour et ou nom de madite damoiselle
Marguerite, de Pierre Renier , trésorier gênerai de mondit seigneur
le duc unes Heures escriptes en parchemin, en lectre de fourme,
non couvertes de couvercles d'ais et sans aucuns fermouers, les-
quelles Heures ont esté nagaires faictes pour madite damoiselle
Marguerite et pour v dire son service par Yvonnet de la Mote,
escripvain en lectre de fourme, demourant a Blois, qui pour ce faire
a eu ou doit avoir par marchié à lui fait vint deux livres tournois,
I. Le l'^dcccmbrc 1418, Hugues de Menât, secrétaire du duc d'Orléans, certifiait
que Jeanne de Lubcssac et Alips de Tournay, demoiselles de Marguerite et de Jeanne
d'Orléans, avaient reçu différents objets à leur usage, entre autres de quoi relier de
linon leurs livres de Prières et leurs heures ("Britisli Muséum, add. cli.. 28o>).
LXXVIII PIECES JUSTIFICATIVES
si comme ladite damoiselle Jehanne disoit... Tesmoing mon saing
manuel cy mis le xiiij^ jour de février l'an mil CCCC et vint.
J. BONNET.
(Bibl. Nat., Pièces originales 340, Bigaud, n° 4.)
8. Charles duc d'Orléans, de Milan et de Valois, conte de Blois,
de Pavie et de Beaumont, seigneur d'Ast et de Coucy, a nostreamé
et féal conseiller et gênerai gouverneur de toutes noz finances
maistre Jehan le Presire, salut et dilection. Nous voulons et vous
mandons qne par nostre amé et féal trésorier et receveur gênerai de
toutes nos dites finances Jehan Chardon vous faictes paier, bailler
et délivrer a nostre bien amé escuier tranchant Georges de Brilhac
la somme de vint escuz d'or laquelle pour considération des bons et
agréables services qu'il nous a faiz le temps passé, fait continuelment
chascun jour et espérons que plus face, nous lui avons donnée et
donnons de grâce especial par les présentes : c'est assavoir quatorze
escuz pour lui avoir ung parc espy d'or pour pendre a son camail et
six escuz pour lui aidier a avoir unes Heures qu'il a fait faire en
la ville de Paris... Donné en nostre chastel de Blois le ij" jour de
décembre l'an de grâce mil CCCC cinquante et ung. CHARLES
(signature autographe). Par le commandement de mondit seigneur
le duc, D. BERTHELIN.
(Bibl. Nat., Pièces originales 518, Brilhac, 11.)
9. Je Bertran Richart', varlet de chambre de monseigneur le duc
d"Orleans et de Milan confesse avoir receu de Jehan Vigneron,
commis en l'office de trésorier de mondit seigneur le duc la somme
de deux escuz pour avoir escript ung livre de Ballades, lequel livre
mondit seigneur l'a donné a ma damoiselle de Roygny ; de laquelle
somme de deux escuz je me tiens pour bien paie et content et en
quicte ledit trésorier et tous autres a qui il appartient. Tesmoing
mon seing manuel cv mis a ceste cedulle. Ce fut fait a Blois le
vendredi xxiij'-" jour de janvier l'an mil iiij^ soixante. BERTRAN R.
(cédule autographe).
(Bibl. Nat., Pièces originales 2475, Richart, 20.)
I. Bertrand Richart est dit valet de chambre du duc le 14 février 1452 (BN., PO.,
2475). — Le 8 août 1457. il donnait quittance au trésorier pour certaines médecines
et drogueries reçues durant sa maladie (Ibid., 19). Le 5 juin 1461, il recevait 2 écus
pour entretenir son ménage, n'ayant nuls gages {Ibid., 21). Le 11 avril 1462, Pierre
Richard, saulcier du duc, obtenait l'office de portier et garde des clefs du château de
lilois : il devait réserver 20 livres sur ses gages pour « notre cher et bien amé servi-
teur et valet de chambre Bertran Richart « (Ibid., 22).
PIECES JUSTIFICATIVES LXXIX
lo. Saichent tuit que je Jehan Boquet, libraire et enlumineur
demeurant en rue Neufve Nostre Dame de Paris, confesse avoir eu
et receu de honnorable homme et saige Pierre Renier, trésorier
gênerai de monseigneur le duc d'Orléans, la somme de six livres
tournois pour la vente d'une Heures de Nostre Dame a l'usaige de
Paris, Vigiles de mors et autres ouvraiges que ledit trésorier a fait
achater de moy ledit pris pour nostre seigneur le Bastart d'Orléans
a qui mondit seigneur d'Orléans les a données et fait délivrer...
En tesmoing de ce j'ay signée ceste cedule de mon saing manuel
le xxviii^ jour de Juillet l'an MCCCCXVII. BOaUET.
(Bibl. Nat,, ms, fr. 26042, n'^ 3207.)
In'ventoire des livres (27 septembre 1396) '
Premièrement un Missal a l'usage de Paris qui se comence ou
deuziesme feuillet Primo Justifica.
Item un Bréviaire de chappelle en deux volumes, le premier
comencant ou second feuillet, Tkos odisli et ou derrenier feuillet
dicite in iiadonibus, et l'autre volume ou second feuillet, Te rogat
pietas, couvers touz deux de cuir blanc et clouez dessus.
Item un livre des Euvangiles qui se comence ou second feuillet
Domiiiica prima in advenlu, et fenist ou derrenier feuillet Ego dixi
vobis.
Item un Ordinaire a l'usage de la Sainte Chappelle comencant
ou second feuillet Et resumitur et fenist ou derrenier feuillet, //
f lier mit pristine sanitati.
Item un vielz Epistolier qui se comence ou second feuillet de
Syon exibit lex, et fenist ou derrenier feuillet, Sicut loculus est
Dominus Deus noster.
MARIETE.
(British Muséum, add., ms. 11 541, fol. H'''^.)
I. Catalogue Joursaniauli, n" 755 — Signale par M. Paul .\icycr et Lcopold Dclislc
{Le cabiiiet des iiumuscrits, t. I, p. 104, note 5).
SOURCES D'UN CATALOGUE
DE LA LIBRAIRIE DE CHARLES D'ORLÉANS
Un premier inventaire de la librairie de Charles d'Orléans fut
dressé au mois de mai 141 7 par P. Renoul, secrétaire du duc d'Or-
léans (Arch. Nat., K. 500, no 5). Il a été découvert par M. Léopold
Delisle, et publié dans Le Cabinet des Manuscrits, t. 1, p. 105 à
108. Il contient la description de 91 volumes.
Un état de la bibliothèque, restée à Blois sous la garde de
Jean de Tuilliéres, lieutenant du gouverneur de la ville, fut
arrêté le 31 mai 1427, par J. de Rochechouart et Pierre Sauvage,
pour être envoyé au duc. Il a été publié par M. Leroux de Lincy,
d'après un manuscrit de la Bibliothèque du Louvre, provenant des
archives du baron de Joursanvault {La Bibliothèque de Charles d'Or-
léans à son château de Blois en 142"] publiée pour la première fois
d'après Vinventaire original. Paris, 1843, in-8 de 59 p.).
Le i^"" juin 1427 les livres de la librairie de Blois étaient remis
aux mains du sire de Rochechouart qui, en 1428, lors de la marche
des Anglais sur Orléans, les transporta dans son hôtel, à La Rochelle'.
Le 25 janvier 1436, sauf quelques exceptions, Hue de Saint-Mars,
écuyer, et Hugues Perrier, conseiller du duc, obtinrent des enfants
du sire de Rochechouart la restitution de ce précieux dépôt. Cet état
de 1436 (Arch. Nat., KK. 269 fol. 32 r°) a été publié par M. de
Laborde {Les ducs de Bourgogne, t. 111, preuves, Paris, 1852,
no 6323-6434).
Lorsque Charles d'Orléans rentra en France, un état sommaire fut
établi à Saint-Omer, le 5 décembre 1440, des livres qu'il rapportait
d'Angleterre^ (Boivin, p. 173), puis un nouvel inventaire fut
dressé de la bibliothèque, vers 1442, sans doute : Copie de la librarye
de Monseigneur le duc d'Orléans (Arch, Nat., K. 500, n° 7). Cet inven-
1. Catalogue Joursanvault, t. I, p. 19, n° 130.
2. J. Boivin, Mémoire pour Thistoire de la Bibliothèque du Roy. Bibl. nat., ms
fr, 22571 fol. 173. — On en trouvera le texte dans la présente publication.
La librairie de Charles d'Orléans. i
2 LA LIBRAIRIE
taire a été publié assez peu correctement par M. de I.aborde ÇLes ducs
de Bourgogne, t. III, n° 6447-6634). Je l'ai coUationné sur l'original.
Cet inventaire forme l'état le plus complet que nous possédions
de la « librairie » de Charles d'Orléans K
Toutefois pour suivre l'histoire de la librairie de Charles d'Or-
léans jusqu'à sa mort (en 1464 on payait encore 2 écus d'or à un
écrivain de Blois pour la copie de divers Offices), il fout parcourir les
comptes de sa maison réunis par M. de Laborde ÇLes ducs de Bour-
gogne, t. lll, passiiii), les fonds latins et français de la Bibliothèque
Nationale, avec leurs ex-libris autographes, les quittances aux
noms des diftérents scribes et enlumineurs qui travaillèrent pour
Charles d'Orléans dans la série des Pièces Originales. M. Léopold
Delisle a donné la liste la plus complète et l'identification d'une
cinquantaine de ces manuscrits (Le CahUiet des Maiiuscrifs, t. I,
p. 114, 119). Elle pouvait compter 160 volumes environ.
La librairie de Blois étant devenue librairie royale avec l'avè-
nement de Louis XII, on consultera donc avec profit le réper-
toire alphabétique rédigé en 15 18, par Guillaume Petit -, chape-
lain de François I'^''.
Il convient maintenant de donner ici quelques indications sur la
façon dont nous avons opéré pour identifier les divers ouvrages
du présent catalogue.
Les livres possédés par Charles d'Orléans et qui lui viennent de
la bibliothèque de son père portent généralement l'écu d'Orléans (de
France au lambel d'argent) parfois supporté par deux loups 5 ; ceux
1. Il a dû servir pour un récolemL-iit de la bibliothèque. Pour l'établir, on a
utilisé deux inventaires antérieurs (Voir description d'un Missel, du Boèce avec la
note : escript en Vinventaire dont cestuy est deux fois extrait). Et de fait, pour le fonds
ancien de la la librairie, le plus souvent cet inventaire se borne à reproduire les
descriptions de 1417, et surtout celles de 1427.
2. P. Arnauldet, inventaire de la librairie du cljciteau de Blois en i^iS, dans le
Bibliographe moderne, t. VI (1902), p. 145-174, n°= 1-46; p. 305-358, n"' 47-142;
t. VII (1905), p. 215-235, n°=' 143-199; t. VIII (1904), p. 121-156, n°^ 200-311;
t. IX (1905), p. 375-393, n°^3i2-402;t. X (1906), p. 339-366, n" 405-545 ; t. XI
(1907), p. 192-222, n°^ 544-739. Identification parfois contestable des manuscrits à
la suite de l'édition du catalogue de G. Petit. — Le texte de répertoire qui com-
prend 1.626 articles vient d'être publié intégralement dans les Anciens inventaires et
catalogues de la Bibliûtljèque national-!, par H. Omont, tome I, La librairie royale a
Blois, Fontainebleau et Paris au xvi* siècle, Paris, 1908, in-8, p. 1-154.
3. Dès 1390 ou lit dans un compte la description de robes semées de loups. (De
Laborde, III, n" 5497). En 1395 on lui fabrique un cachet avec un loup et un porc-
épic (Ibid., III, ^5, 89). Cet emblème paraît emprunté au vieux blason municipal de
Blois. — Une équivoque sur son prénom et cet emblème formait sa devise // est lou
il est (L. Delisle, Cah. des Manuscrits, I, p. 100).
DE CHARLES D ORLEANS 3
que possédait Valentine de Milan sont parfois à ses armes ' (Milan
avec laguivre) ; sur les manuscrits de Charles d'Orléans figure l'écu
d'Orléans ; après son mariage avec Marie de Clèves (novembre 1440)
l'écu d'Orléans est parfois parti de celui de (de Clèves gueules aux
rais fleuronnés d'or de 8 pièces percés d'argent). En 1447, Philippe-
Marie étant mort, Charles d'Orléans voulut faire valoir ses droits sur
le Milanais. Nous savons même qu'il fit frapper monnaie à Asti ;
deux jetons de la chambre aux deniers, l'un antérieur à 1448 est :
de France au lambel d'argent, l'autre postérieur est écartelé de
Milan ^. C'est vraisemblablement après cette date que nous ren-
controns l'écu d'Orléans, parti de Milan, sur les manuscrits qui
furent exécutés à son usage.
Mais le signe le plus caractéristique des manuscrits de Charles
d'Orléans demeure sa signature autographe, les ex-libris calligra-
phiés où parfois il nous donna l'histoire de ses livres.
Certains manuscrits enfin ont pu être identifiés à l'aide de l'an-
cien inventaire de Boivin et de la mention de provenance de
la librairie de Blois de Caméra Compotor. Blés., antérieure au
5 novembre 1501 > (Voir p. lxvi).
Est-il besoin d'ajouter que, sans les beaux travaux de M. Léopold
Delisle, le précieux Cabinet des Manuscrits, les Recherches sur la
librairie de Charles V, le présent travail n'aurait pu être entrepris ?
Enfin nous avons profité des recherches poursuivies par MxM. G.
Dupont-Ferrier ^, H. Omont et Arnaudet ^ sur la librairie du châ-
teau de Blois. Sur les personnages Blésois de l'entourage de
1. Nous les connaissons par son contrat àc mariage (1389) et Finveiuaire après
décès (1408). Voir Pièces justificatives. — Cf. ms. fr. 811.
2. Note de Vallet de Viriville, BibL Nat., ms. fr. n. acq. 5088. — Nous savons
que dès lors il se fit appeler « duc de Milan » (Cronicon Astense, col. 280 dans Mura-
tori, Rer. liai. Scriptcrcs, t. XI). Sa formule de chancellerie fut d'abord : Charles
duc d'Orliens et de Valois, conte de Blois et de Beaumont et seigiteid' de Coiicy; dans la
suite et à son retour en France : Charles duc d'Orléans, conte de Blois et de Beau-
mont, seigneur d'Ast et de Couc\. Le registre de sa chancellerie (Arch. nat. KK, 897,
f. 155) nous donne pour la première fois (le 6 octobre 1451) la formule : Charles
duc d'Orléans, de Milan et de Valois, conte de Pavyc et de Beaumont, seigneur d'Ast et de
Coucy.
5. Cette mention de provenance j'ai eu le tort de la désigner parfois par les diffé-
rentes expressions d'cstaiiipille, de visa. On voudra bien comprendre que cette men-
tion joue seulement le rôle d'un cachet moderne.
4. Jean d'Orléans comte d'Angoulcme d'après sa bibliothèque (1467) dans la Biblio-
thèque de la Faculté de lettres de Paris, t. III (1897).
5. Voir plus haut.
4 LA LIBRAIRIE
Charles d'Orléans, nous avons consulté les notices biographiques,
si complètes, de M. J. de Croy '.
Un travail de cette nature ne peut être que provisoire. Je ne
doute pas que la publication entreprise par M. H. Omont^ ne com-
plète sur bien des points la présente liste. Il faut avouer toutefois
que les descriptions anciennes des livres de la famille d'Orléans sont
souvent vagues ; d'autre part bien des indications précieuses figurant
sur les feuilles de garde paraissent être tombées depuis le xviiF siècle
du fait des reliures nouvelles. L'auteur présente ici seulement un
essai.
Je remercie d'une façon toute particulière, M. R. Poupardin,
dont l'aide m'a été si utile.
Voici maintenant la liste des abréviations employées dans cet
essai de catalogue :
L. Delisle, n" x = Inventaire de 141 7 par P. Renoul, publié
dans Le Cabinet des Manuscrits, t. I, i8é8, p. 105-108.
Le Roux de Lincy, n° .v = La Bibliothèque de Charles d'Orléans
à son château de Biais en 142J, Paris, 1843, in-8.
Boivin, n" x = Inventaire des livres de Monseigneur le duc d'Or-
léans apportei d'Angleterre, fait à S^ Orner, le j*^ jour de décembre
1440... publié dans la présente étude, avec les corrections de
M. Léopold Delisle (p. xxv-xxix).
De Laborde, n° x =: Les ducs de Bourgogne, t. III, Paris, 1852,
in-8.
Le mot « librairie » désigne l'inventaire le plus complet et sans
date (vers 1442), publié sous les n°^ 6447-6634 de cette publication.
G. Dupont-Ferrier, n" x = Inventoire des livres trouve-;^ en Var-
moire du retrait de feui Mgr [d'Engolesme^.. .fait le i'^'^ jour de juing l'an
146/, publié par M. G. Dupont-Ferrier, fean d'Orléans comte d'An-
gouléme d'après sa bibliothèque dans les Mélanges d'Histoire du Moyen-
âge, publiés sous la direction de M. le professeur Luchaire, III,
Paris, 1897 (5î"W. de la Faculté des Lettres de Paris).
1. Cmtiilain' de la ville de Blois (1196-1495), par J. Soyer et G. Trouillard suivi de
notices biographiques par Joseph de Croy, Blois, 1907, in-8°.
2. Aiieieus inventaires et catalogues de la Bihliotbèqiie Nationale, t. I (1908).
ESSAI D^UN CATALOGUE
DE LA LIBRAIRIE DE CHARLES D'ORLÉANS'
AMBROISE (Saint), EXPOSITIO IX PSALML'M CXVIII.
Bibliothèque nationale, ms. latin 1735.
Ms. du xii^ siècle, de 172 fF. de parchemin, moyen format,
reliure moderne. Au fol. i']2^°, estampille de la librairie de Blois :
de caméra compotor. Blés.
On lit de la main de Charles d'Orléans au fol. 172'^° :
XL. 3-C 40. KAROLUS. DUX AURELIANEN. etc.
AMBROISE (Maître).
Ouvrage ainsi décrit dans l'inventaire de 141 7 :
Lettres closes de maistre Ambroise, metrefiées, adreçans a nos seigneurs '.
(L. Delisle, no 47.)
ANSELME (Saint), MEDITATIONES.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 3352.
Ouvrage ainsi décrit dans l'inventaire des livres du comte d'An-
goulême :
Meditacion d'Anselme et de S. Bernard, en latin et parchemin, com-
mençant ou premier fueillet Quacumque impugnacione et ou second vixi, ou
tiers vivere et en fin du tout Beati Beniardi. Signé : KAROLUS.
(G. Dupont-Ferrier, n° 107.)
1. J'ai compris dans la présente liste quelques ouvrages de plus que ceux
déclarés dans les inventaires rédigés au temps de Charles d'Orléans où certains des
volumes acquis par Louis d'Orléans ne paraissent pas ; quelques-uns de ceux pos-
sédés par Valentine de Milan manquent également. Comme Charles d'Orléans a pu
les connaître, ou les lire, dans la maison paternelle, je les ai fait figurer dans la pré-
sente liste. — Dans les appendices on trouvera, sommairement indiqués, les livres
qui ont appartenu à Marie de Clèves, à Jean d'Angouléme et au bâtard d'Orléans.
2. Ce M' Ambroise serait-il Ambrosius de Miliis ?
6 LA LIBRAIRIE
Ms. du xv« siècle, de m fol. de parchemin, dans un carton-
nage moderne. Le texte de S' Anselme commence au fol. i'° :
Quacumque impitgnalione...etse termine au fol. 37''° ...régnât benedic-
tus et gloriosiis Deus in seciiïa seculorum, amen. Fol. 37^"° Sequifur Bcr-
nardus de pusUlanimitate et scrupulositate. Fol. iii"-" Explkiunt medi-
iaciones heati Bernardi.
Jean d'Angoulême a folioté ce volume et dressé la table qui
occupe le feuillet préliminaire.
On lit de la main de Charles d'Orléans au fol. iif" :
Hune librum dédit niagister Johannes de Drosay ' michiduci Aurelia-
nen. etc. KAROLUS [paraphe].
APOCALIPSE.
Ainsi décrite dans l'inventaire de 1417:
L'apocalice figurée, couverte de parchemin.
(L. Delisle, no 46.)
elle figure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, n°43) et de
même dans la « librairie » :
(De Laborde, t. III, nos 6463 et 6474.)
Ce livre avait appartenu à Valentine de Milan et figurait en 1408
dans son inventaire après décès (Pièces just., III, n° 22).
ARISTOTE, LES ÉTHIQUES, traduction par Nicole Oresme^
Bibliothèque nationale, ms. fr. 542.
Boivin, n° 5. Ainsi décrit dans l'inventaire de la « librairie »,
parmi les livres rapportés d'Angleterre :
Ung autre livre appelé Estiqiies, commensant : En la confiance de Vaide de
Nostre Seigneur, et couvert de cuir rouge.
(De Laborde, t. III, no 6508.)
Ms. de 339 ff. de vélin, moyen format, de l'extrême fin du
xiv« siècle, dans une reliure à ais de bois recouverts de basane. Il a
fait partie de la librairie de Blois et l'on voit l'écu d'Orléans sur ses
1. Album, n° 20. — Jean de Drosay, clerc, notaire et secrétaire du roi d'Angle-
terre à Rouen en 1455 (P. Origin., 1050, dossier Drosay). En 1438 il obtenait un
répit d'hommage pour sa terre de Labrisette {Ihid., n" 4) ; il remplissait encore son
office en 1448 (//>iV/., n" 17). — Charles d'Orléans passa à Rouen en 1450,1e 24 janvier
(Bibl. de Blois, col. Joursanvault, n° 1572).
2. Sur les anciennes traductions des Éthiques et des Politiques d'Aristote, voir
L. Delisle dans la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, 1869, p. 601-620; le Cata-
logue des manuscrits du Musée Condé, t. I, p. 215-220; les Recherches sur la librairie de
Charles V, partie I, p. 105-107.
I
DE CHARLES D ORLEANS
tranches dorées. Confisqué après la disgrâce de Jean de Montaigu,
il faisait partie de la librairie du Louvre le 7 janvier 1410, et il
est ainsi décrit dans l'inventaire de 141 1 :
Item Ethiques en françois, de lettre de note et a deux coulomnes, le tieste
d'une part et la glose d'autre ; commençant ou ij foillet ceste science estait, et
ou derrenier suhgel aticune foi-{ ; couvert de cuir vermeil a empraintes, a
bouillons et deux fermoirs de laton.
(L. Delisle, Recherches sur la librairie de Charles F, partie I, p. 256-257.)
Le texte commence au fol. i''° : Eu la confiance de Vaide de Nostre
Seigneur Jesu Christ du commandement très noble et très excellent
prince Charles par la grâce de Dieu roys de France, je propose translater
de latin en françoys aucuns livres les qiiiex fist Aristote, le souverain
philosophe...
Fol. 539'"° : Explicii.
Finito libro sit laus et gloria Xristo
Nomen scriptoris : Hamomais, plcnus amoris.
On lit au-dessous :
Des livres de Marcoiissis mis au Louvre pour monseigneur de Guienne.
]. Darsonval.
Ce manuscrit était encore au Louvre en 1424, où, l'année suivante,
les libraires de l'Université de Paris, l'estimèrent 4 livres. Il fut donc
acquis par Charles d'Orléans pendant sa captivité (L. Delisle, Ihid..,
part. I, p. 257 ; A. ChampolHon-Figeac, Louis et Charles ducs
d'Orléans, p. 393).
De la main de Charles d'Orléans on lit au fol. 339 v° :
Ce livre est a Charles duc d'Orlians, etc. .XL. CHARLES
[paraphe]. 40 '.
ARISTOTE, LES POLITIQUES, traduction par Nicole Oresme.
Ainsi décrite dans « la librairie » parmi les livres rapportés d'An-
gleterre :
Ung livre de politiques, couvert en cuir rouge, en latin et en françois,
donné par Jehan de Saveuze ^.
(De Laborde, t. III, no 6575.)
ARISTOTE, LES ÉTH1Q.UES ET POLITIQUES
Le 19 avril 1396, Thévenin l'Angevin recevait 40 francs d'or
1. Album, n" 14.
2. L'un des conseillers les plus actifs et les plus dévoués de Charles d'Orléans ;
il devint gouverneur et bailli de Blois. Cf. J. de Croy, notice biographique (Cur/w-
lairc de la ville de Blois, éd. J. Soyer et G. Trouillard, 1907, p. 356-365).
8 LA LIBRAIRIE
pour acheter du parchemin destiné à faire copier ces ouvrages
(De Laborde, III, 5703).
Cette mention paraît devoir se rapporter à un Aristote, en
2 volumes, donné par Louis d'Orléans à Jean, duc de Berri, exem-
plaire identifié par M. L. Delisle, avec un ms. de Chantilly et le
ms. de la B. N. fr. 9106 (Recherches sur la librairie de Charles V,
2" partie, p. 248 et note 151).
ARISTOTE, LES PROBLÈMES, traduction française d'Evrard
de Conti.
Bibliothèque nationale ms. fr. 362-363.
Ainsi décrits dans l'inventaire de J417:
Les Problesmes Aristote, en françois, semblablement couvert. [Hz sont
couvers de rouge marqueté].
(L. Delisle, no 52.)
et dans la « librairie » :
Les Problesmes Aristote, en françois, couvert de cuir rouge marqueté a
deux fermouers de cuivre, escript en lectre courant.
(De Laborde, III, no 6468.)
Ces manuscrits ont fait partie de la librairie de Blois dont
on lit la cote ancienne sur un feuillet de garde : des histoires et livres
en françois pul^° 4" contre la muraille devers la court, et ils datent de
l'extrême fin du xiv^ s.
Ms.fr. 362, fol. 1''°. Chi commence le livre des probleumes de Aris-
tote, c'est a dire de fortes questions, translatées de latin en françois.
Ms. fr. 363, fol. 376^0. Explicit le livre des problèmes de Ar. trans-
laté ou exposé de latin en françois par maistre Evrart de Conty jadis
physicien du roy Charte le Quint. Deo gratias.
Cet exemplaire fut sans doute acheté en 1399 à Jean Doche,
maître-ès-arts, étudiant à Paris, pour 70 écus d'or (De Laborde,
III, n° 5873)-
ARISTOTE.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 6307.
Ainsi décrit dans l'inventaire du comte d'AngouIême :
Les livres à'Ethiques, Polithiqites, Morantx, Rhétorique, Probleumes d'Aris-
tote, tous en latin et parchemin, commançant ou second fueillet : esse pecu-
duin et finissant au dernier TriuitasSancta. Signé : KAROLUS.
(G. Dupont-Ferrier, no 11.)
Ms. du xiv-' siècle, moyen format, de 268 ft". de parchemin, dans
un cartonnase moderne. Petites lettres ornées.
/
DE CHARLES D ORLEANS 9
Fol. 268'-° la signature de Charles d'Orléans : KAROLUS
[paraphe],
ARISTOTE, LE LIVRE DES SECRETS, en latin.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Le livre d'Aristote Je secretis secretorntn et regimine priitcipuni, semblable-
ment couvert [de cuir rouge rnarqueté].
(L. Delisle, no 5 1 .)
Il figure dans l'état de 1427 :
Le livre d'Aristote, en lettre de forme, neuf, historié et enluminé, de
secretis secretonini et reginiine priiicipiim, couvert de cuir rouge marqueté, en
latin.
(Le Roux de Lincy, n° 47.)
Il est indiqué de même dans l'état de 143e et dans la « librairie » :
(De Laborde, t. III, no 6367 et 6477.)
Un exemplaire du « Secret des Secrez », faussement attribué à
Aristote, fut acheté en 1396 par Louis d'Orléans à Jacques Jehan,
épicier et bourgeois de Paris ; il se trouvait relié à la suite du Tré-
sor de Brunet Latin avec divers autres traités (Le Roux de Lincy,
p. 36). Voir BRUNET LATIX.
ARTHUR (Roman d') et le SAINT-GRAAL, en français.
Bibliothèque nationale, ms. fr. 1430.
Cet ouvrage est ainsi décrit dans l'inventaire de 14 17 :
Les histoires du roy Artus, du saint Graal, couvertes de cuir rouge mar-
queté.
(L. Delisle, n» 77.)
Il figure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, no 71) et
dans la « librairie », sur la liste des livres « à recouvrer » :
Les Histoires du roi Artus, du Saint Graal, moult viel, escript en fran-
çois, et n"a pas le commencement, couvert de cuir rouge, marqueté.
(De Laborde, t. III, no 6627.)
Cet exemplaire avait été relié en 1402, sur l'ordre de \'alentine de
Milan, par Jacques Richier, « garny de ij ays nuefs et couvert d'un
cuir vermeil et empraint de plusieurs fers, garny de x doux et de
iiij fermoirs et chappitulé de plusieurs soyes aux deux bous » pour
la somme de 48 s. p. (De Laborde, III, no 5940; Collection de Bas-
lard, p. 185.)
lO LA LIBRAIRIE
Le ms. fr. 1430, date du xiiF siècle, et se trouve précisément
incomplet du commencement. Il a fait partie de la librairie de
Blois et porte (fol. 287™) l'estampille de caméra conipotor. Blés. Il
commence par les mots : iiois negce et si li ont aparcUee a sa cheva-
lerie '... D'une main du xvi'-^ s. on lit au-dessus : Hystoirc du Rov
Art us et de la table ronde.
ASTRONOMIE (livre d').
On lit dans le compte du i^'' juillet 1455 :
A Michau Boudet, marchant, demourant a Blois, pour six grans peaulx
de parchemin veslin, baillez et délivrez a Bertran Richart, pour achever ung
livre d'astronomie qu'il faisoit pour m. d. s., xiij s. ix. d. t.
(De Laborde, III, no 6769.)
ATHANASE (Saint).
Bibliothèque nationale ms. lat. 1685.
Ms. duxiFs. de 119 ff. de vélin, moyen format, rel. moderne en
veau. Il a fait partie de la librairie de Blois dont il porte l'estam-
pille fol. 119''° de caméra compotor. Blés.
Au fol. 119''° une table des ouvrages d'Athanase :
In hoc voluDiine bec onliiientitr. Libri sancti Atlianasii episcopi de trinitate.
Liber i^'^de iinitate trinitatis. Liber ij'^^ de propriis persoiiis et de unito nomine
trinitatis. Liber iij^^ de assuniptione Ijominis. Liber iiij^^ de singulis nominibtis
adversus ncvellam lieresim Poientini. Liber v^^ de unita substancia trinitatis.
Liber f/"s de beatitiidine fidei ctim proscriptione secte pessime. Liber vij^s de
professione régule catholice. Liber viii^^ de fidei unitate. Liber /x"s de trinitate
et spiritu sancto. Liber .v"s altercatio sancti Athanasii quant habuit pro fide
contra Arrium, Sabelliuin, Fotinnm hereticos. Liber .y/"s sentencia probi judi-
cis qui ad dirinicndani altercatioueni ab imperatore Constancio missus fiierat.
Item epistola Potanii ad Athanasiuni episcopinn. Item cpistola sancti Athanasii
ad Liiciferum episcopum. Liber xij^^ de solutionibus objectionum Arrianoruni.
Item epistola cujusdam ad amicuni de sancta Trinitate.
On lit de la main de Charles d'Orléans, fol. 119''°:
Hune librum cmi ego dux Aurelianen., etc. KAROLUS [paraphe].
AUGUSTIN (Saint), DE SPIRITU ET ANIMA, etc.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 2049.
Boivin, n° 6. Ainsi décrit dans la « librairie », parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
I. \.Q Catalogue des inanuscrits français (ancien fonds 10-4", t. I, p. 225) indique
qu'il s'agit de la version de Lancelol par Gautier Map.
DE CHARLES D ORLEAXS 1 1
Ung autre livre en latin, que fist saint Augustin, de spiritn anima, com-
mensant : Ciir qneraudum, et plusieurs autres traictiés, a fermouers d'argant,
couvert de cuir rouge.
TDe Lahorde, t. III, no 6509.)
Il a fait partie de la bibliothèque de Blois et porte au fol. 246^°
l'estampille de la librairie : De caméra compotor. Blés.
Le traité de S. Augustin, de spirilu et anima, occupe les fol. 2''°-
iv°. Au fol. 2^° on voit, dans la lettre Q. initiale, l'écu de Louis
d'Orléans. L'écriture paraît de la fin du xiv« siècle. Cette partie du
manuscrit est très soignée, et rubriquée avec soin ; il a été com-
plété plus tard, au xv*^ siècle, par divers traités théologiques, écrits
ou recueillis en Angleterre, et qui ne présentent aucune ornemen-
tation.
fol. i6^° — lyo, Saint Bonaventure, Contemplacio.
fol. 27^'° — 65''°, — Breviarium.
fol. 64V0 — 'JV°, Saint Jérôme, Epistole.
fol. 75V0 — yéro, (anonyme), Hic sequuntur qninqiie consideranda que
dant homini inaxiiuam dolorem.
fol. 76^0 — %yo, Octavo gênera meditationum aJ hdhitatoremclaustri.
fol. 85V0 — 98™, Innocent III, De miseria humane conditionis.
fol. 98V0 — io7''o, Isidore de Séville, Synonima.
fol. 107V0 — ii5''°, Saint Bernard, Meditationes.
fol. ii3'^'° — iiS^o, Saint Bernard, De doîore gloriose Virginis in passione
Christi.
fol. ii8vo — i36^'o, Saint Anselme, De similitudinibus.
fol. 137''° — 142'"'', Césaire, Omelie.
fol. 142^'° — M)™, Eusèbe, Omelie.
fol. 145'*'° — 147™, Origène, Sermo de lamentis Magdalene ad sepiilcrum
Domini.
fol. 147^'° — ^Sy°, Saint Augustin, Tractalus de diligendo Domino.
fol. 155^'° — T-ïS™, — Tractatus de diffinilionihus nostre
fidei.
fol. 155™ — isS''", — De disciplina christiana.
fol. 158V0 — léi™, — Deconflictuviciorutn ciimvirttitibus.
fol. 161V0 — léiro, — De cognitionevere vitx.
fol. léaro — i63''o, — In psalmumXXXVi.
fol. 165^'° — 173 '■°, Hugues de Saint Victor, De disciplina.
fol. 175'^'° — iSco, — Deconsciencia.
fol. 180^0 — iSo^'o — De sacrificio ojferendo.
fol. i8i''o — 192V0, Jean Chrisostomc, De reparacione lapsi.
fol. 192™ — 197^0 — Omelia super psalmum L.
fol. i98''o — 2i4'"o, N. Bocher, Coufessionale ad Carolum Aurelianorum
ducem.
fol. 214V0 — 217VOJ Hilton, Doctrina adversus tentationem caniis.
12 LA LIBRAIRIE
fol. 2i8'-o — 222VO, N. Bocher, Epistola ad Carolum Aunlianenseni.
{o\.22y° — 23 i^o, Thomas, Testamentiiin pcregrini.
fol. 2 32''o — 2 57''o (anonyme) Deploracio super civitatem .
fol. 2 37fo — 247V0, Saint Augustin, De cognitione vere vitae.
AUGUSTIN (Saint), LES CONFESSIONS, en latin.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 19 17.
Ms. du xiF siècle, de 107 ff. de parchemin, écrit à 2 col. dans
un cartonage moderne.
Fol. ro, V col. Sentencia Aiirelii Augustiui doctoris de libro
rétractation um in libro confessionum siianim... Incipiiint libri con
fessionum Aiirelii Aiignstini numéro xiij...
Fol. 107'°, 2"" col., on voit l'estampille de la librairie de Blois
de caméra compotor Blés, et sur le fol. i de garde l'ancienne cote du
ms. dans cette bibliothèque : qiiarta tabula théologie.
Au fol. 107^° on lit de la main de Charles d'Orléans :
Hune librum a inagistro Donato, de ordine fratrum minorum,
emi ego du.x Aurelianensis Mediolani, etc. XL. Z)-C. KAROLUS
[paraphe]. 40 '.
AUGUSTIN (Saint), LA CITÉ DE DIEU.
Le 19 avril 1396 Thcvenin L'Angevin recevait 40 fr. d'or
pour acheter du parchemin destiné entre autres à faire copier cet
ouvrage. (De Laborde, III, n" 5703 et 5762.)
AUGUSTIN (Saint), CITÉ DE DIEU, en français.
Un exemplaire fut prêté en 1398 à Louis d'Orléans par le col-
lège de Presles « pour certain temps, pour y étudier et d'icellui
faire sa volenté » ; les écoliers reçurent 10 francs pour cette loca-
tion 2. (De Laborde, III, 5859.)
BALLADES.
Ouvrage ainsi décrit dans la « librairie », parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Deux livres ' de plusieurs Balades. (En marge) queraiiir.
(De Laborde, t. III, no 6559.)
BALLADES (Livre de).
Envoyé par « James, monseigneur deSavoie » +, le 9 février 1457
1. Album, n" i8.
2. M. A. de Laborde (Les. \fn)tiiscn'fs de la Ciié de Dieu de Sniiit Aitgiistiii, t. I,
1909, p. 150) considère ces deux manuscrits comme perdus.
5. Qii a yer s dix l'inventaire fait à Saint-Omer.
4. Jacques, fils de Louis de S.-ivoie (Cf. Costa de Beauregard, Mémoires historiques
sur la iiKiisoii royale de Savoie, t. i, p. 221).
DE CHARLES D ORLEANS I3
(Bibl. Nat., Pièces originales 2159, n° 660. — L. Deïislc, Le Cabinet
des Manuscrits, t. I, p. 112, note 4).
BALLADES (Livre de).
Copié par Bertrand Richart, en I46i,ilfut offert par Charles d'Or-
léans à la demoiselle de Roygny (Pièces justificatives, p. lxxviii).
BALLADES (Livre de).
Présenté, sur les ordres des marquis de Saluces, à Charles d'Or-
léans : cette mention figure dans un arriéré de compte, à la date de
1466 (Le Roux de Lincy, p. 49),
BARTHÉLEMI L'ANGLAIS, LE LIVRE DES PROPRIÉTÉS
DES CHOSES, traduction de Jean Corbechon.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Le Livre des Proprietez, semblablement couvert [de veloux noir].
(L. Delisle, no 36.)
Il figure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, n" 35) et dans
celui de 1436 (De Laborde, III, n° 6326) avec la note marginale :
Fendu à Beloiseh. On le retrouve donc parmi la « librairie » dans
la série des livres « à recouvrer » :
Le Livre des Propriétés de toutes choses, en françois, lettre courant et
historié a chacun livre, couvert de veloux noir a deux fermouers d'argent
dorés esmaillés aux armes de Monseigneur.
(De Laborde, t. III, no 6615.)
Un exemplaire du Propriétaire avait été acquis par Louis
d'Orléans en 1396 de Guillaume de Tignonville, son chambellan,
pour 90 livres tournois avec les « Fables de Ysopet » (Le Roux de
Lincy, p. 35-36)-
BARTHÉLEMI l'ANGLAIS, LE LIVRE DES PROPRIÉTÉS
DES CHOSES, traduction de Jean Corbechon.
Bibliothèque Sainte Geneviève, n" 1028.
Boivin, no 3. Ainsi décrit dans la « librairie », parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung autre livre des Propriétés des choses, commansant : A très puissant
prince, etc. couvert de cuir rouge marqueté.
(De Laborde, t. III, no 6306.)
Très beau manuscrit, d'origine parisienne, du début du xv- siècle,
ayant fait partie de la librairie du Louvre (L. Delisle, Recljerches sur
la librairie de Charles Fpart. I, p. 232.) 11 porteau fol. 12^0 l^ nicn-
1. Jean Bcloisel, M° de l.i Chambre aux deniers du roi en 1450? (F. Orig., 284,
dossier Bcloisel).
14
LA LIBRAIRIE
tion Jehan de Niiicns enlumineur. La table occupe les 12 premiers
feuillets. Fol. 14''° la moitié de la page est occupée par quatre
miniatures entourées de la banderole tricolore ; la 4<= représente
l'auteur remettant son livre à Charles Y. Fol. 419''° : Cest livre des
propriétés des choses fut translaté de latin en français Van de grâce mil
CCCLXXII par le commandement de très puissant et noble prince
Charles le quint de son nom régnant en ce temps en France et le trans-
lata son petit et humble chappellain frère Jehan Corbechon de l'ordre
saint Augustin maistre en théologie de la grâce et promotion dudit prince
et seigneur très excellent. Explicit.
Il appartenait en 1580 à François Rasse des Xeux, chirurgien à
Paris, dont on voit la signature et les armes parlantes au fol. 2^° (des
noix); il le tenait en don de M. le Maire, secrétaire du duc d'Anjou.
Au fol. 419''° de la main de Charles d'Orléans :
Ce livre est a Charles duc d'Orlians etc. CHARLES [paraphe] 40.
BARTHÉLÉMY L'ANGLAIS, DE PROPRIETATIBUS RERUM.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 347 C.
Ainsi décrit dans l'inventaire des livres du comte d'Angoulême :
De Natiira renim, en parchemin, latin et lettre de forme, commençant ou
second feuillet Nunc auteiii tx. finissant ou derrier Assequi voluntatem. Signé :
KAROLUS.
(Dupont-Ferrier, no 48.)
Ms. du xiv^ siècle de 162 ff, écrits à 2 col., dans une reliure du
xviii^ s. en maroquin rouge, aux armes du roi. Fol. 1"^° Incipit pro-
logus in libro de natnra rcrum... fol. 162^°, 2'^ col. assequi volun-
tatem.
Fol. 162^° on lit de la main de Charles d'Orléans :
Iste liber constat Karolo duci Aurelianen. .XL. KAROLUS
[paraphe]. 40.
BERNARD DE GORDON, LILIUM MEDICINE, etc.
Bibliothèque nationale, ms. lat., 6964.
Ainsi décrit dans la « librairie », parmi les livres rapportés
d'Angleterre :
Ung livre couvert de vert, de medicine, donné par Maistre Jehan Caillau,
appelé Lilium medicine.
(De Laborde, t. III, n» 6581.)
En 1481 cet exemplaire fut prêté au précepteur de Louis d'Or-
léans comme l'atteste la mention suivante d'un Journal de la
Chambre des Comptes (Arch. Nat., KK 902, fol. 5 v°) :
DE CHARLES D ORLEANS I5
L'an mil iiijc iiij'"'j, le samedi xxije jour de décembre, fut baillé a maistre
Jehan Thomas, me d'escolle de monseigneur le duc, ung livre en latin nommé
Lilvon iiiediciiie, compillé par m^ Jehan de Gorgonio, lequel il a promys rap-
porter en la présence de monseigneur maistre Simon Filleul.
Ms. de 142 Û\ à 2 col. du xiv^ siècle, dans sa reliure primitive à
ais de bois recouverts de velours noir ; il a fait partie de la
librairie de Blois dont il porte l'estampille au fol. i42''o, de caméra
compotor. Blés.
fol. I ro Ijicipit tractatus medicine qui intitulatur LyliiDii ntedicine compila-
tiis a magistro Bernardo de Gordonio.
fol. 81V0 Expktus est liber. Benedictiis Deiis in seciila. Benc possuni ergo
dicere hoc opus exegi quod nec Jovis ira nec ignés nec ferrutn nec edax poterit
aholere nécessitas. Actum anno domini m° ccc° quinto die lune post festum heati
Brixii. Deo gratias
In hoc voJu)uine continciilur ista, scilicet :
Practica Bernardi de Gordonio
Alphita
Synoninia Nicolay
Quid pro que
Tabule Salerni
Doses Nicolay
Doses Galteri
Liber de passionibus inulienim secunduui Trolulam
Expérimenta Thadei
Practica Thadei disputata
Urine Mauri
Flomia Haly
Liber de ornatu nndierum
Practica puerornm
De gradibus magistri Ernaldi de Nova Villa
Liber de medicamentis magistri Ernaldi de Nava Villa
Liber Ypocratis de signis mortis.
On lit de la main de Charles d'Orléans, fol. 142'° :
Huiic Ubnim dédit magisler Johanncs Cailleau mihi duci AureUanen
etc. pro camhio alicrius. KAROLUS [paraphe] '.
BIBLE, en français.
Ainsi décrite dans l'inventaire de 1417, dans la série des livres
I. Album, n" 10.
l6 LA LIBRAIRIE
demeurés entre les mains de « Mes damoiselles d'Orléans '.,. du
vivant de feu Baugency » ^ :
La Bible, en françois, semblablement converte [de veloux noir usé].
(L. Deliàle, no 91.)
BIBLE en français 5.
Ainsi décrite dans l'état de 1427 :
Une Bible, translatée en françois, neufve, historiée, a lettre de forme et
a grans lettres et nombres d'or.
(Le Roux de Lincy, no i.)
et dans la « librairie » :
Une Bible neusve, translatée en françois, en lettre de fourme, historiée
et a grans lettres et nombre d'or.
(De Laborde, t. III, no 6447.)
On lit cette curieuse note dans l'état de 1436 :
« Le roy estant ou chastel de Blois logié, ou mois de mars ccccxxvij,
envoia quérir la dicte Bible devers maistre Pierre Sauvage, feignant de y
vouloir lire et passer temps, par ung sien sommeiller de corps, nommé
Waste, laquelle Bible le roy n'a voulu depuis rendre, ne faire rendre, pour
poursuite qui en ait esté faicte par ledit seigneur de Mortemar, maistre
Pierre Sauvage et autres jusques a présent (on lit en marge que cette Bible
a été restituée) ».
(De Laborde, 111, no 6400.)
BIBLE, en français.
Bibliothèque nationale, ms. fr. 157 (Exp. X — 13).
Ainsi décrite dans l'inventaire de 141 7 :
Le second volume de la Bible, en françois, semblablement couvert [de
veloux noir].
(L. Delisle, no 4.)
L'état de 1427 ajoute :
« tout neuf, couvert de veloux noir, a deux fermoers semblans d'argent
dorés, esmailliés aux armes de Monseigneur ».
(Le Roux de Lincy, no 5.)
1. Il s'agit de la hlk- de Charles d'Orléans Jeanne, mariée à Jean d'Alençon, et de
la sœur de Charles, Marguerite, qui épousa le duc de Bretagne.
2. Jehan de Milliac, dit Beaugency. En 1408 il avait en garde la vaisselle de Valen-
tine de Milan (De Laborde, III, p. 242) ; eu 1410 il est qualifié de valet de chambre
du duc d'Orléans (Ibid., n° 6193).
5. Une Bible en français fut vendue par Augustin Damasse, de Lucques, pour la
somme de 400 fr., le 28 décembre 1397 (De Laborde, III, n° 5796); une autre fut
prise par Charles d'Orléans en 1408 sur l'héritage de Valentine de Milan (De
Laborde, III, n" 6171J.
DE CHARLES D ORLEANS I7
Décrite dans l'état de 1436 et la « librairie » :
Le second volume de la Bible en François, historié, a lectre de fourme,
tout neuf couvert de velours noir a deux fermouers d'argent dorez esmaillez
aux armes de mondit seigneur.
(De Laborde, t. III, no 6339, 6450.)
Ms. de 26e ff., rel. mar. rouge aux armes du roi; ce livre a fait
partie de la librairie de Blois dont il porte la cote ancienne
sur le plat de la reliure : Saloinon, Prophètes et aultres. L'écu
d'Orléans est peint sur les tranches dorées du vélin.
fol. V°. Ci commencent les paraboles Salemon. Les paraboles Salemon,
fill David roy d'Israël, a savoir sapicuce... Il se termine au fol. 226^° :
Ci fenist V apocalipse de Saint Jehan.
Ce ms., écrit à deux colonnes, est orné de petites miniatures,
entourées de la banderole tricolore ', au début de chaque cha-
pitre.
BIBLE, en français.
Boivin, n° lé. Ainsi décrite dans la « librairie », parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung autre livre en françois, sur la Bible, commansant : An commencement
fist Dieu le ciel.
(De Laborde, t. III, no 6517.)
GRANDE BIBLE, en français.
Bibliothèque de l'Arsenal, ms. 590.
Cette grande Bible ^, qui avait appartenu à Charles V et portait
la signature de ce roi, avait été donnée par Charles VI à son frère
Louis en 1397; elle fut léguée par le testament de Louis d'Orléans
au couvent des Célestins.
(Louis Beurrier, Histoire du monastère... des pères Célestins de
Paris... Paris, 1634, in 4, p. 337. — Henry Martin, Cataloguedes
manuscrits de la bibliothèque de VArsenal, t. I, p. 440-442. —
L. Delisle, Recherches sur la librairie de Charles V, Paris, 1907,
f'^ part. p. 143-144; 2'= part, p. i.)
r. Sur cette décoration, voir les remarques tle M. L. Delisle, Recherches sur la
librairie de Charles V, V^ partie, p. 62-67.
2. Fac-similé dans Franklin, Les anciennes bibliothèques de Paris, t. II, p. 90 et
dans L. Delisle, Fac siinile de livres copiés et enluminés pour le roi Charles V, pi. XII.
Cf. S. Berger, La bible française au Moyen-Age, p. 295.
Lii lihruirie de Charles d'Orléans. 2
15 LA LIBRAIRIE
GRANDE BIBLE.
« Une autre grant Bible en quatre (^lire cinq) volumes in-folio,
escrite sur le veslin, qui a toujours servy et sert encore à présent
pour lire durant la réfection » fut encore léguée au couvent des
Célestins par le testament de Louis d'Orléans (Louis Beurrier, His-
toire du iiioiiastère... des pères Célesiins de Paris... Paris, 1634, in-4,
P- 337)-
M. Henry Martin a retrouvé à la Bibliothèque de l'Arsenal les
volumes I et V de cette Bible (mss. n°'' 578-579) ; les volumes II,
III et I\' sont à Saint-Pétersbourg {Catalogue des manuscrits de la
bibliothèque de r Arsenal, t. I, p. 431-432).
BIBLE en français.
Bibliothèque nationale, ms. fr. 15397.
Cette Bible fut commencée sur les ordres du roi Jean et son exé-
cution fut confiée à maitre Jean de Sy ', à la charge des Juifs
(L. Delisle, Le cabinet des manuscrits, t. I, p. 16; S. Berger, La
Bible française au Moyen-Age, p. 238 et suiv.). Elle ne fut jamais
terminée.
En 1380, Etienne de Chaumont, docteur en théologie, recevait
20 écus dor « pour cause de labourer en la translacion de la Bible,
laquelle fit commencer le roi Jehan... » (De Laborde, III, n° 5372).
Jean Nicolas, dominicain, 20 écus d'or pour le même objet, le
3 septembre 1397 (Jbid., n° 5783 ). Guillaume Vivien, domini-
cain, bachelier en théologie, 20 écus d'or, le 6 octobre 1397
(Ibid., n° 5786). Jean de Chambli, dominicain, 20 écus d'or, le
20 novembre 1397 Çlbid., n^ 5 791)- Symon Domont, maître-és-
arts, étudiant en théologie, 20 écus d'or, le 5 janvier 139S Qbid.,
n*^ 5797). 202 livres furent payées au mois d'avril 1398 pour cet
objet ; y travaillaient Jean Nicolas, frère Guillaume Vivien, frère
Philippe de Chambli, demeurant à Poissy, Symon Domont, Gille
Pasquet, Henri Chicot, Nicole Vales, demeurant à Rouen, GeoftVoy
de Pierrefonts, demeurant à Orléans Çlbid., n'^ 5828). Jehan de
Signeville (Jbid., n° 5836). En 1410, on y travaillait encore et
Charles d'Orléans faisait payer 20 écus aux traducteurs Jean de
Chambli et Nicolas Vales (Jbid., n° 6175 et 6176).
r. Sur ce personnage, AL A. Thomas (Jean de Sy et Jean de Sys) dans la Romania,
1892, p. 612-62^.
DE CHARLES D ORLEANS I9
BIBLE, en latin'.
Le 9 septembre 1394, 240 écus d'or furent payés à Olivier de
l'Empire, libraire à Paris, pour « une Bible en latin couverte de
cuir rouge à quatre fermans dorez, esmaillez ».
(De Laborde, III, n° 5626.)
BIBLE, en latin, et SAINT JÉRÔME.
Boivin, n° 26. Ouvrage ainsi décrit dans la « librairie », parmi
les livres rapportés d'Angleterre :
Ung autre livre a fermouers d'argent dorés, contenant la Bible et saint
Jérôme, commansant : Frater Amhrosius, couvert de velours vermeil.
(De Laborde, t. III, no 6526.)
BIBLE.
Ainsi indiquée dans la « librairie », parmi les livres rapportés
d'Angleterre :
Une viesle Bible caduque, couverte de cuir blanc (dans la marge : A
niaistre Jehan Caillau).
(De Laborde, t. III, no 6586.)
BOCCACE, DE CASIBUS VIRORUM ILLUSTRIUM.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Le livre de Bocace de casibus etc., en latin, couvert de veloux noir.
(L. Delisle, no 24).
On lit cette note postérieure :
M. le chancellier- l'a prins pour porter a M. le duc en Angleterre (Jbid).
Charles d'Orléans n'avait plus ce livre à son retour en France.
BOCCACE, DE CASIBUS VIRORUM ILLUSTRIUM.
Un exemplaire de ce traité fut emprunté l'espace d'une année à
la bibliothèque de l'Université d'Orléans pour être copié ; Charles
d'Orléans en donna reçu le 18 mars 1445. (Fac-similé dans
V Album des archives départementales, n° 130.)
BOCCACE, DE MULIERIBUS CLARIS.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 6069 Q..
1. Une Bible latine fut donnée en 1407 à Jean, duc de Herr}', par Louis d'Orléans
(L. Dclisic, Recherches sur la librairie de Charles I', 2° part, p. 225); une autre « belle
Bible en latin » fut rendue au duc de Berri à la mort de son neveu (Ibid., p. 224).
2. Guillaume Cousinot. Il était en Angleterre en 1424 (Arch. Nat., KK. 897,
fol. 85).
20 LA LIBRAIRIE
Ms. de 75 fF. de vélin, grand format, écrit à 2 colonnes, dans
une reliure de maroquin rouge, aux armes du roi. Il a fait partie
de la librairie de Blois dont il porte l'estampille (fol. 75 ''°) de
caméra compotor. Blés, et sur un fol. préliminaire la cote : Tabula
historié sexta in pariete versus hostiuin. Liber XIII ; une table occupe
le fol. I.
Fol. 2 ""o commence le texte Johaunis Boccacij de Certaldo mulieri
clarissime Andrée de Accajolis de Florencia Alteville comitisse epistola
missoria libri de mulieribus claris. Cette page est entourée d'une
bordure et dans un P capital on voit les écus d'Orléans et de Milan.
Fol. 75^" Explicit liber Johannis Boccacij de Certaldo de mulieribus
claris. Deo gralias, amen, et la signature du scribe : mourardi dioc.
REM. N. N.
Au fol. I™ on lit la signature autographe de Charles d'Orléans :
KAROLUS [paraphe]. XL. 'yC. 40.
BOCCACE, DE MULIERIBUS CLARIS.
Un exemplaire de ce traité fut emprunté pour une année à la
Bibliothèque de l'Université d'Orléans pour être copié ; Charles
d'Orléans en signa un reçu le 18 mars 1445 (Fac-similé dans
Y Album des archives départementales, n° 130).
BOÈCE s LA CONSOLATION, en latin.
Ainsi décrite dans l'inventaire de 1417 :
Le livre de Boece, en latin, couvert semblablement [de rouge marqueté].
(L. Delisle, n» 50.)
etplus complètement dans l'état de 1427 :
Ung livre de Boesce de Consolation, tout neuf, couvert de cuir rouge
marqueté, en lettre courant, enluminé, en latin.
(Le Roux de Lincy, no 46.)
De même dans l'état de 143e et la « librairie »
(De Laborde, t. IIL n" 6t,66, 6476.)
I. Un exemplaire de Boèce fut acquis le 9 septembre 1594 par Louis d'Orléans
pour 2 écus d'or payés à Olivier Je l'Empire. Il est ainsi indiqué dans une quittance :
« un autre livre couvert semblablement de rouge ouquel sont les romans de Boesce
de Consolation, le jeu des Eschecs et autres romans. » De Laborde, III, 5626. Le 19
du même mois, Pierre Blondel, orfèvre, lui fit doux fermoirs d'argent émaïUé. (Ihid.,
III, 5628). — Un autre Boèce fut payé en 1 598, avec un Tite-Live, 337 1. 10 s, à
Pierre de Varonnc, étudiant à Paris {Ibid., III, n° 'jSoo).
DE CHARLES D ORLEANS 21
BOÈCE, LA CONSOLATION, en latin.
Ainsi indiquée dans l'inventaire de 1417 :
Le livre de Boece, semblablement couvert [de cuir rouge marqueté].
(L. Delisle, noS).)
Cet article me paraît être décrit deux fois et faire double emploi
avec celui qui précède.
BOÈCE, LA CONSOLATION, en latin.
Ainsi indiquée dans le catalogue de 1417 :
Le livre de Boesce, semblablement couvert [de rouge plain].
(L. Delisle, no 65.)
décrite dans l'état de 1427 :
Le livre de Boesce, couvert de rouge plain, avec plusieurs sommes et
traittiés de droit canon, escript en lettre de forme encienne, en .latin.
(Le Roux de Lincy, no 57.)
Elle figure sous la même forme dans l'état de 1436 et la « librai-
rie »
(De Laborde, t. III, n^ 6377, 6483.)
BOÈCE, LA CONSOLATION, en français, en vers.
Ainsi indiquée dans l'inventaire de 1417 :
Le livre de Boesce, en François, couvert d'un drap de soye ou\Té.
(L. Delisle, t. i, no 25.)
Elle figure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, n° 24) et
se trouve décrite dans la « librairie » parmi la suite des livres « à
recouvrer » :
Le livre de Boece de Consolation, neuf, historié, escript en françois
rimé, couvert de soie ouvrée, a deux fermouers d'argent dorés armoriés '.
(De Laborde, t. III, no 6612.)
BOÈCE, LA CONSOLATION.
Boivin, no 32. Ainsi décrite dans la « librairie », parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung autre livre a ung fermouer d'argent, nonmé Boece de Consolacion,
I. Ces descriptions doivent désigner la version de Renaut de Louhans, en vers,
plutôt que celle de Jean de Meun, mi-prose mi-vers. Il existe toutefois une autre
version anonyme en vers « (2elui qui bien bat les buissons ». On sait qu'elle a été
sans raison attribuée à Charles d'Orléans (L. Delisle, « Anciennes traductions
françaises de la consolation de Boèce » dans la Bibl. de l'École des Chartes,
t. XXXIV. 1875. p. 21 ; P. Mever, dans la Roinaiiin, t. II, p. 272).
2 2 LA LIBRAIRIE
couvert de cuir blanc, a ung fermouer d'argent en forme d'une main et
ung escu esmaillié aux armes de Monseigneur.
(De Laborde, t. III, no 6531.)
BOÈCE, LA CONSOLATION, avec glose, en latin.
Ainsi indiquée dans l'inventaire de 1417 :
L'Exposicion de Boece semblablement couvert [de rouge marqueté].
(L. Delisle, n" 86.)
Fis^re dans l'inventaire de 1427 (Le Roux de Lincy, n° 79) ;
elle est ainsi décrite dans la « librairie », parmi les livres « à
recouvrer » :
Le livre de Boece de Consolation, glosé en latin, couvert de rouge, mar-
queté, escript eu lettre courant, enluminé, et est escript en l'inventaire
dont cestui est par deux fois extrait, en deux volumes, mais il n'en contient
que ung.
(De Laborde, t. III, n° 6630.)
BOÈCE, LA CONSOLATION, avec glose.
Ainsi décrite dans l'inventaire de la « librairie » :
Un Boece de Consolacion, escript en lettre de forme, tant en texte
comme en glose, et fist la glose frère NicoUe Traveth ', frère prescheur
anglois, couvert d'ais et de cuir rouge plain, à quatre fermouers de cuivre,
donné par le bastard de Vertus '.
(De Laborde, t. III, no 6501.)
BONAVENTURE (Saint), MEDITACIONES VITAE CHRISTI.
Boivin, no éo. Ouvrage ainsi décrit dans la « librairie », parmi
les livres rapportés d'Angleterre :
Ung petit livre couvert d'ais, a une chemise de cuir, a ung fermouer
d'argent doré ou quel est la figure de saint François, commençant : Iiiter
alia viriusi, fait par le docteur nommé Bonne avanture (sic}.
(De Laborde, t. III. no 6543.)
BONAVENTURE (Saint) STIMULUS AMORIS.
Boivin, n° 58. Ouvrage ainsi décrit dans « la librairie » parmi
les livres rapportés d'Angleterre :
Ung autre petit livre, couvert d'ais et de cuir, commensant : Liber isle
qui Stimulas auioris, a ung fermouer d'argent doré.
(De Laborde, III, 6551.)
1. Nicolas Treveth. dominicain, mort en 152S.
2. Ce paraît être le ms. lat 6404. — Philippe, bâtard de Vertus, neveu de Charles
d'Orléans, exécuté en 1445 dans le comté de Valois pour ses <> démérites ».
5. Corriger '.■irfutum.
I
DE CHARLES D ORLEANS 23
BONET (Honoré). L'APPARITION DE JEAN DE MEUN ■.
Bibliothèque nationale, fr. 811. (Exposition X — 28.)
Ainsi décrit dans l'inventaire de 141 7 :
Le livre du prieur de Salon, fait pour feue madame d'Orléans, couvert
de cuir rouge marqueté. [M. le chancellier - l'a eu par la main de moy
Renoul] '.
(L. Delisle, no 26.)
Cet ouvrage est ainsi glosé dans l'état de 1427 :
Le livre du prieur de Salon, fait pour excuser feue Madame d'Orléans et
autres des charges a eulx imposées sur le fait de la maladie du roy ; couvert
de cuir rouge, escript en françois, rimé, historié à mi +, tout neuf, a deux fer-
moers d'argent dorés, escript dessus Ave Maria.
(Le Roux de Lincy, n° 25.)
Indiqué dans la « librairie » :
Le livre du prieur de Salon couvert de cuir rouge a deux fermouers d'ar-
gent dorés.
(De Laborde, t. III, no 6465.)
Ms. de 33 ff., grand format, dans une reliure en veau du temps
de Napoléon \". Il a fait partie de la librairie de Blois dont il
porte l'estampille (fol. 33^°) de caméra, compotor. Blés.
Exemplaire de dédicace.
Fol. 2^0 :
A ma dame d'Orlîens
A très haulte et très redouhtêe dame, a Vonneur de nostrc Seigneur et
de Monseigneur d'Orliens, pour le bien commun et par especial des povres
gens fay escript une petite chose en la fourme que vous pourrcs veoir en
cestuy petit livre et pour ce que vous vueillie\ soliciter ledit monseigneur
a mettre et quérir les remèdes qui s' appertendront sur le dessus dit escrit,
je vous en ay fait copie, laquelle je vous envoyé ; car vous, en ce faisant,
ferex^ plaisir a Dieu et tout le Royaume priera Dieu pour vous. Sy vous
suppli très humblement que de petite personne vueilliei prendre en gré le
petit présent. Ly sains esperi\, par sa doulce grâce, vous garde en honneur
et vous doint bonne vie et longue.
Fol. 1^0, à genoux, on voit Honoré Bonet offrant son livre à
\'alentine de Milan : elle est assise sur un siège et couronnée ;
1. Cet ouvrage a été édité par le baron Jérôme Pichou en 1841, pour la Soc. des
Bibliophiles français. — Cf. Paulin Paris, Les manuscrits français, VI, 245-274.
2. Guillaume Cousinot.
3. Pierre Renoul, secrétaire de Charles d'Orléans.
4. Il est seulement illustré de dessins.
24
LA LIBRAIRIE
derrière elle se tiennent deux dames de sa suite. Au-dessus de ce
dessin au trait, Técu d'Orléans parti de Milan (Reproduction dans
A. Champollion-Figeac, Louis et Charles duc d'Orléans, Paris,
1844, album, planche VI. — Bibliothèque nationale. Catalogue de
V exposition des portraits... Paris, 1907, n° 25. — C. Couderc,
Album de portraits... pi. XLIV). Un autre dessin (fol. S^o) repré-
sente Mflrfa;;/^ ii'0;7/V;z5 debout, écoutant son physicien.
Fol. 33 v° on lit de la main de Charles d'Orléans :
Ce livre est a Charles duc d'Orliaus, etc. CHARLES [paraphe].
Le ms. fr. 810 contient également « l'apparition Maistre Jehan
de Meung » ;cet exemplaire est précédé 1° d'une dédidace à Jean de
Montaigu ; 20 d'une lettre à Monseigneur d'Orléans (fol. 1^° 2"^°) ;
3° d'une dissertation latine « utriun a papa, qui verisimiliter creditur
velle regeni gr avare... possit licite appellari ». Le texte commence au
fol. 4''° et se termine au fol. 35^'°. Fol. 36, Le prieur en la fin du
livre parle a Madame d'Orléans :
I Belle Susanne par sa grant sainteté
Fut diffiimée, sans nulle vérité,
Et condemnée par très faulx jugement
A prendre ' mort assez vilainement.
5 Mais Dieu du ciel, qui fait vrays jugemans,
Tourna la mort sur les faulx accusans :
Pourquoi tous saiges doit pasciemment porter
Les mensongiers et leur faulx diffamer.
Car ja mensonges non duront longuement,
10 Ne sont que songes, ou l'escripture ment.
C'est vraye chose, vraye conclusion,
Que tous baraz sormonte leauté.
Très haulte dame entendes ma chançon :
Apres y ver revendrons en esté.
De par votre povre serviteur le prieur de Sallon,
docteur en décret 2.
La lettre au duc d'Orléans est un témoignage précieux du goût
des livres et de l'étude que l'on eut dans cette famille :
A Monseigneur le duc d'Orlians...
Très hault prince et mon très redoubté seigneur. Combien que vous aye^ asse:(
affaire sur les occupacions mondaines et sur le gouvernement de vostre terre et
de vos suhgie:((^car n'eU pas petite la cJmrge d'un seigneur terrien, lequel entre ses
1. Souffrir donne le texte du ms. fr. 8ii fol. 8''°; 5 Dinix; 10 Non ri. C'est
vérité 12 toyaiiltè.
2. Son physicien parle a madame d'Orliens.
DE CHARLES D ORLEANS 2)
hommes doit tenir justice dti fort au fiehle, du riche au povre et du grant au
petit sans faire différence de personnes et sans faveur non d'eux). Et sy fauldra
que pardevanl Dieu une foys rendes compte de Vadministracion qu'il vous a
donnée en commise en cestuy mortel monde et des consaulx que vous aure^ donnés
a vostre seigneur, rostre frère, pour lui aidier a gouverner son royaume,
lequel, selon vostre conscience, je tieng que vous ave^ conseillié et conseillère:^
preudomielment et loyalment : car celluy qui mal conseille son seigneur non est
pas sans grant coulpe, ains en sera pugnis durement par le Roy des roys.
Avec tout ce est il bonne chose de veoir aucuns frui:^ de l'escripture. Car disait
li bons philosophes Sacrales que lors serait ly siècles beneurés quant les }-oys et les
princes sauraient, ou quant se mectroyent en estude de scavoir. Et sy a bien grant
temps que ly mondes n'ot princes qui gueres s'adonassent a estude de scavoir. Car
piiys que mourut ly bons Roys Robers de Cecille, qui fut de vostre sang et fut
moult grant clerc, nous avons eu pou princes qui bien amassent science, fors
vostre père (qui Dieu face mercy), car il Varna et s'y fist il les bons clers. Et ly
rcis de Navarre, derrenier trespassé, vit pluisieurs choses en science et ama les
hommes estudians, et monseigneur Beniabo de Milan les ama Jort toute sa vie
et leur fist pluisieurs [bi]ens ; mais combien qu'il leur f si escripre pluisieurs beaulx
livres il avait son estude plus en or qu'en science. El c'est chose qui trop enipesche
estudier science c'est avarice... Et combien que je n'a y eu ou temps passé vostre
congnoissance ny accointement de vostre noble estât, pour ce que fay entendu que
vousamés lés livres fay escript une petite chosette que se tout vault petit, mais que
soit au plaisir de Dieu et de vostre seignourie... '
BREF en français, à l'usage de Paris, et les VIGILES DES
MORTS.
Livre acheté en 1399 à Simonnet Milon, libraire, pour 4 écus
d'or. (De Laborde, III, n° 5877.)
BRÉVIAIRE \
Ainsi décrit dans l'inventaire après décès de Valentine de Milan
(1408) :
Ung Bréviaire couvert de drap de damas bleu, a ung fermai! d'or, armoyé
de France, et une petite pipe d'argent tortissée ouquel feu Monseigneur
d'Orléans disoit ses heures.
(De Laborde, IH, no 6123.)
Il avait été relié en 1399 par Émelot de Rubert, brodeuse, en
damas vert ; elle y ajouta des sinets de soie d'or. (Le Roux de
Lincy, p. 43.)
1. Extraits dans Paulin Paris, op. cil., t. VI, p. 247.
2. Un beau Bréviaire historié (iat. 1052) fut rendu au duc de Berry par Valentine
(L. Delisle : Rechercha sur la librairie de Charles V, 2" part, p. 232). — Un autre fut
donné à l'infirmerie des Célestins par Louis d'Orléans (Dubreuil, Théâtre des anti-
(juitei de Paris, p. 680 ; Franklin, Anciennes hihticthhiucs, II. p. 91).
26 LA LIBRAIRIE
BRÉVIAIRE.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Le Bréviaire sans psaultier, couvert de cuir rouge marqueté.
(L. Delisle, no 49.)
BRÉVIAIRE.
Boivin, n° 67. Ainsi décrit dans la « librairie », parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung Bréviaire a l'usage de Paris, a deux fermouers d'or semés de fleur
de lis, dont l'un est aux armes de France, et l'autre aux armes de MS.
(De Laborde, t. III, no 6536.)
Faut-il y reconnaître le Bréviaire à l'usage de Paris, payé à Oli-
vier de l'Empire, libraire à Paris le 9 septembre 1 391, la somme de
40 écus d'or ? (De Laborde, III, no 5626.)
BRÉVIAIRE.
Ainsi indiqué dans la « librairie », parmi les livres rapportés
d'Angleterre :
Ung Bréviaire en deux volumes, acheté par Monseigneur a Paris '.
(De Laborde, t. III, no 6510.)
Un Bréviaire en deux volumes avait été acquis par Louis d'Or-
léans de M<= Andry Dessouslorme pour 200 fr. d'or en 1398. (Le
Roux de Lincy, p. 41.)
BRÉVIAIRE.
Il figure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, no 74) et est
ainsi décrit dans la « librairie », parmi des livres « à recouvrer » :
Ung Bréviaire a l'usage do Paris, eu deux volumes, couvert de cuir blanc,
notés, portans leur psaultier férial.
(De Laborde, t. III, no 6628).
BRÉVIAIRES NOTÉS.
Ainsi indiqués dans la « librairie », parmi les livres rapportés
d'Angleterre :
Deux grans Bréviaires couvers de blanc, notés pour une chapelle.
(De Laborde, t. III, no 6590.)
BRUNET LATIN, LE TRÉSOR, en français.
Ainsi décrit dans le catalogue de 1417:
La Naissance de toutes choses, et la Nature de vices et de vertuz. sembla-
blcmcnt couvert [de vcloux noir].
(L. Delisle, no 6.)
DE CHARLES D ORLEANS 27
L'état de 1427 (Le Roux de Lincy, n° 7) et celui de 143e le
décrivent comme la « librairie » :
Ung livre de la Naissance de toutes choses, avec les vices, escript en fran-
çois, couvert de velours noir, en aucunes places historié.
(De Laborde, t. III, no 6341, 6452.)
BRUNET LATIN, LE TRÉSOR, etc. en français.
Bibliothèque nationale, ms. fr. 571.
Un exemplaire du Livre du Trésor fut vendu pour éo écus, avec
d'autres traités, à Louis d'Orléans, en 1396, par Jacques Johan, épi-
cier et bourgeois de Paris : il contenait encore « le Livre de Julius
César, le Livre des Rois, le Secret des Secrez, et le Livre de Estrille
Fauveau tout en un volume enluminé et armoyé des armes du viez
duc de Lencastre » (Le Roux de Lincy, p. 36).
Ce recueil est ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
La Naissance de toutes choses, et autres traictiez, semblablement couvert
[de veloux noir].
(L. Delisle, n" 5.)
Et dans l'état de 1427 :
Le livre de la Naissance de toutes choses, en françois, lettre de forme,
par l'inventoire baillié ainsi nommé et par la table d'icellui livre assavoir
au commencement nommé : Le Livre du Trésor ; couvert de veloux noir, a
deux fermoers semblant d'argent dorés, esmaillés aux armes de Monsei-
gneur d'Orléans.
(Le Roux de Lincy, p. 1 1, n° 6.)
Catalogué de même dans l'état de 1436 et dans la « librairie ».
(De Laborde, t. III, n" 6340, 6451.)
Le ms. fr. 571 répond complètement à ces indications. Il a été
décrit par Paulin Paris, Les Manuscrits François, t. IV, p. 404-412.
Au fol. 150^'° on lit la mention de caméra compotor. Blés.
CANARIEN (le)'.
Ainsi indiqué dans l'inventaire après décès de Valentine de
Milan (1408) :
Le livre de Canerian couvert d'une peau de vee! velue.
(De Laborde, III, n" 6134.)
I. Désigne l'histoire de la conquête des Canaries par Gadifer de la Salle et Jean
de Béthencourt de 1402 à 1404. La date de 1408 nous fait croire qu'il s'agit de la
rédaction primitive, analogue au ms. du British Muséum publié par M. Pierre Mar-
gry {Le vrai manuscrit du Canarien, Paris, 1896) et non de la relation postérieure à
1422, refondue dans l'intérêt de Béthencourt (éd. Gravier, Rouen, 1874).
28 LA LIBRAIRIE
CANON d'ASTROLOGIE, en latin.
Boivin, n° i, Ainsi décrit dans la « librairie » parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung livre en latin, couvert d'ais, nommé les Canonnes et Règles des
tables d'astrologie, commençant : Ouoniam citjusqtie.
(De Laborde, t. III, no 6504.)
CANTICORDIUM, en latin.
Boivin, n° 46. Ainsi décrit dans la « librairie » parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung autre livre appelle Canticonliuin, commansant : Dcus canlicum noviiiii.
(De Laborde, t. III. no 6534.)
CANTIQUES.
Ainsi décrit dans la « librairie », parmi les livres rapportés d'An-
gleterre :
Ung livre des Cantiques, couvert de cuir blanc, donné par Gillet '.
(De Laborde, t. III, no 6594.)
CATHOLICON ^
Bibliothèque nationale, ms. lat. 7629.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Le livre de Catholicon, semblablemeni couvert ^de veloux noir.]
(L. Delisle, no 35.)
l'état de 1427 ajoute :
En ung grand volume, lettre de forme, neuf, sans histoires... a deux
petits fermoers de cuivre.
(Le Roux de Lincy, no 54.)
De même dans l'état de 1436 et la « librairie » (De Laborde,
t. III, nos 6358, 6470).
Ms. de la fin du xiv^, de 350 ff. de vélin, écrit à 2 col., dans sa
reliure primitive de velours noir. Il porte fol. 350''o l'estampille de
la librairie de Blois : de caméra compotor. Blés. Fol. v°. Licipit
Summa que vocatur Catholicon édita a fratre Jobanne de Janua ordinis
fratrum Predicatorum. Au dessus très petite miniature, entourée de
la banderole tricolore, représentant la salutation évangélique. Fol.
3 50''" Explicit liber Catijolicoii, amen.
1. Clerc de la chapelle de Charles d'Orléans.
2. Un Catholicon fut donné par Louis d'Orléans en 1401 au duc de Berry.
(L. Tit\\s\t. Rechercher iiir la librairie lîe Charles V. part. 2. p. 265).
DE CHARLES D ORLEANS 29
CATOX (le grand), en latin.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Le grant Chaton, couvert de rouge, sur lequel est escript : « J. Chante-
prime « intitulé : c Mani Tiillii Ciceroiiis », couvert de r[ouge] p[lain].
(L. Delisle, no 5 j.)
Il figure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, n" 51) et dans
la « librairie » parmi les livres « à recouvrer » :
Le grand Chaton, couvert de rouge, sans ais, escript dessus : J. Chante-
prime, inxhulé lie Senetute, avecques ung autre livre intitulé : Asinarius, escript
en lettre courant, en latin, historié et enluminé.
(De Laborde, t. III, no 6634.)
CATON (Petit).
Ainsi décrit dans l'inventaire de 14 17 :
Le livre de Chatonnet, couvert de rouge marqueté.
(L. Delisle, 106, no 50.)
et dans l'état de 1427 :
Les livres de Chatonnet, Facet et Cartula, en ung petit volume, en lettre
de forme, couvert de cuir rouge marqueté.
(Le Roux de Lincy, no 29.)
Celui de 1436, porte la mention : Vendu a Loys de Villars • (De
Laborde, III, n° 6337).
Il figure donc dans la « librairie » sur la liste des livres « à
recouvrer » (Ibid., n° 6613).
CATOX (Petit), en latin.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Le livre des Pars et Chatonnet, en un volume, couvert de cuir vert.
(L. Delisle, no 68.)
et plus précisément dans l'état de 1427 :
Le livre des Pars et Chatonnet, eu ung volume, couvert de cuir vert,
I. Louis de Villars ct,iit le fils de noble homme Archambaud de Villars, écuyer,
M' d'hôtel de Louis d'Orléans et capitaine de Blois en 1407 (Bibl. Nat., P. Orig.,
3002, dossier Villars). Louis, qualifié d'écuyer, était parmi les gens d'armes de Blois
en 1408 ; en 1425 il est dit lieutenant de son père (Ibid., n^ 58). En cette qualité il
faisait porter de l'artillerie à Brie-Comte-Robcrt (Ibid., n"' 62-60- — Un autre per-
sonnage Frère Louis de Villars, prieur de Saint-Eutrope de Saintes en 1410, remplit
une mission secrète pour le duc d'Orléans (Ibid., n" ,0).
30
LA LIBRAIRIE
escript en lettre de forme, historié et enluminé ; et sont les dis Pars à
l'usage d'Italie, en latin.
(Le Roux de Lincy, no 62.)
Il ficTure dans l'état de 1436 avec la mention suivante :
bailliées a monseigneur d'Estampes '.
(De Laborde, t. III, no* 6382, 6488.)
CENT BALLADES (Les).
Boivin, n" 34. Ouvrage ainsi décrit dans la « librairie » parmi
les livres rapportés d'Angleterre :
Ung autre livre de Balades, en papier, commensant : Nagueres chevau-
chant peu soie, appelle les Cent Ballades =.
(De Laborde, t. III, n" 6553.)
CÉSAR
Un « livre de Julius César » fut vendu à Louis d'Orléans, en
1596, par Jacques Johan, épicier et bourgeois de Paris, relié à la
suite du Trésor. (Voir Brunet latin.)
CHANSONS.
Ouvrage ainsi décrit dans l'inventaire fait à Saint-Omer :
Item quatre feuillets ou sont plusieurs chansons notées.
(Boivin, n» 44.)
et dans la « librairie », parmi les livres rapportés d'Angleterre :
Ung autre petit livre ou sont plusieurs chansons notées.
(De Laborde, t. III, no 6560.)
CHARTIER (Alain).
Ainsi décrit dans la « librairie » :
Ung viel livre des Q.uatre Dames, en papier, couvert de viel parchemin.
(De Laborde, t. III, n" 6500.)
Un autre manuscrit d'Alain Chartier, le ms. fr. 20026, est aux
armes de Charles d'Orléans et de Marie de Clèves.
1. lipoux Je Marguerite d'Orléans, mort en 1458.
2. Ce début montre qu'il s'agit bien du poème de Jean le Seneschal (éd. Gaston
Raynaud, 1905, in-8) et non des Cent Ballades de Christine de Pisan (éd. M. Roy,
t. î, i886V
DE CHARLES D ORLEANS 3I
CHRISTINE DE PISAN, LIVRE DE PRUDENCE.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Le livre de Cristine, fait pour feue madame d'Orléans, couvert de rouge
marqueté.
(L. Delisle, no 29.)
Cet ouvrage figure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy,
n" 28) et dans la « librairie » parmi les livres « à recouvrer » :
Le livre de Christine, fait pour feue madame d'Orléans, couvert de cuir
rouge, marqueté, faisant menction de la Description de la Prudomie de
rOme, escript en françois en lettre courant, a deux fermouers d'argent
dorés.
(De Laborde, t. III, n" 6631.)
Il est ainsi décrit l'inventaire après décès de Valentine de Milan
(1408):
Ung livre appelle la Discreçon et diffiniçon de la Preudomie de l'omme
et le fist Crestine couvert de cuir rouge, a deux fermouers de cuivre.
(De Laborde, III, n» 6129.)
CHRISTINE DE PISAN, LIVRE DU CORPS DE POLICE.
Bibliothèque nationale ms. fr. 1197.
Ainsi décrit en 141 7 :
Le livre du corps de policie fait par Christine, couvert de cuir rouge,
marqueté.
(L. Delisle, t. I, n» 23.)
et plus complètement dans l'état de 1427 :
...lettre bastarde... neuf, a deux fermoers de cuivre, fait par Christine.
(Le Roux de Lincy, n» 23.)
De même dans la « librairie ».
(De Laborde, t. III, n» 6464.)
Ms. premier quart du xv>^ siècle de 106 ff. de parchemin à 2 col.,
reliure de maroquin rouge aux armes de Louis XV. Sur la tranche
dorée des feuillets de parchemin l'écu d'Orléans. Sur un feuil-
let de garde, non chiffré, on lit la rubrique : Ci commence le livre
du corps de Pollicie lequel parle des vertus et de meurs et est parti ledit
livre en .iij. parties. La première partie s'adrece aux princes; la seconde
aux chevaliers et la tierce a Vuniversitè de tout le peuple. Le premier
chapitre parle de la descripcion du corps de police. S'il est possible....
Cette page est entourée d'une bordure. Fol. 106 ^" Explicit le livre
32 LA LIBRAIRIE
du corps de la poUcie. Amen. Sur la page suivante divers essais de
plume {Charles) qui ne sont pas de l'écriture de Charles d'Or-
léans. Dans la suite ce ms. a appartenu à Jean d'Angouléme
(G. Dupont-Ferrier, no 12).
CHRISTINE DE PISAN, LE CHEMIN DE LONGUE
ÉTUDE.
Ainsi désigné dans l'inventaire de 1417 :
Le Chemin de long estude, couvert de cuir rouge marqueté.
(L. DeHsle, n» 15.)
Cet ouvrage figure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy,
n° lé) et parmi les livres « à recouvrer » dans la « librairie » :
Le livre du Chemin de long estude, en lettre courant, en françois, cou-
vert de cuir rouge marqueté, a deux fermouers de cuivre.
(De Laborde, no 6609.)
CHRISTINE DE PISAN', ÉPITRES SUR LE ROMAN DE
LA ROSE.
Ainsi décrites dans l'inventaire après décès (1408) de Valentine
de Milan :
Ung livre des Espitres du débat sur le Romant de la Rose, couvert de
cuir rouge, a deux fermaulx de laton.
(De Laborde, III, no 6142.)
CHRONIQUE DE BURGOS, traduction de Gonzalo de Hino-
josa par Jean Golein.
Quittance de Thévenin Langevin, du 30 avril 1398, chargé de
payer les scribes et les enlumineurs qui y travaillaient (De
Laborde, III, no 5820); on y travaillait encore au mois de
novembre (Le Roux de Lincy, p. 44).
CHRONIQUE MARTINIENNE, en latin.
Ainsi décrite dans l'inventaire de 1417 :
I. Bien que VEpitvc d'Othea a Hector ne soit pas portée sur les inventaires des
livres de Charles d'Orléans, il est bien certain qu'il a dû connaitre le livre de la poé-
tesse dédié à Louis d'Orléans. L'exemplaire de dédicace de cet ouvrage est conservé
à la Bibliothèque Nationale, ms. fr. 606. C'est un très beau manuscrit de la fin du
xiv" siècle, orné de nombreuses et fines miniatures. Fol. i, au prologue, une
miniature représente Christine de Pisan offrant son livre à Louis d'Orléans. Cet
exemplaire ne porte pas de traces de son passage à la librairie de Blois, mais il
faut remarquer qu'il a été relié au xviii'-' siècle en maroquin rouge (Cf. P. Paris,
Les vMiiuscrits français, t. V, p. 182). — Une copie de YEpitre d'Othea fut faite en
1475 pour Marie de Clcves (De Laborde, III, n" 7120).
DE CHARLES D ORLEANS
33
Les Croniques Martiniennes, en latin, couvertes semblablement [de veloux
noir].
(L. Delisle, no 38.)
Elle figure dans l'état de 1427 :
En lettre de forme ancienne, a deux petiz fermoers de cuivre.
(Le Roux de Lincy, n" 38.)
et se rencontre dans l'état de 1436 et dans la « librairie » :
La Chronique Martinienue [en latin couvert de cuir neoir, a ij fermouers
de leton '].
(De Laborde, t. III, n°s 6361, 6473.)
En 1485 ce livre fut emprunté par Artus d'Aunoy, chapelain de
Louis d'Orléans (Arch. Nat. KK. 902 fol. iv°) :
L'an mil cccciiij'^^ et cinq Mons. le prothonothaire pour Arthur d'Aunoy
a pris en la Chambre des comptes deux livres en parchemin dont l'ung
s'appelle de Regimine principiun commençant au premier feuillet en la der-
nière ligne -... et ouderrenier fuillet ou dernier mot : naturalilnis hoiiiiniiiii ;
et l'autre nommé la Marthynyayne commençant ou premier feuillet et ou
dernier feuillet dudit livre aliis libertatibus et ou dernier fullet dudit livre :
ad suscepta négocia prosequenda, lesquelx livres ledit prothonothaire a promis
rendre touttefois que requis en sera et ad ce c'est obligé, tesmoiing son seing
manuel cy mys le iiij^ d'aost.
DAUNOY.
On lit dans la marge :
Dictiduo libri redditijiierunt per Jo. Chevalier die xxj^ martii anno domini
M°CCCC° octuagesimo sexto.
CHRONIQUE MARTINIENNE, en français.
Ainsi indiquée :
Ung autre contenant les Croniques Martiniennes commençant du com-
mencement du monde.
(Boivin, n» 7.)
et décrite dans la « librairie », parmi les livres rapportés d'An-
gleterre :
Ung livre appelle les Croniques Martiniannes, translatées en françois,
historié du commencement, couvert de cuir rouge, marqueté, cloué.
(De Laborde, t. III, n" 6592.)
CHRONiaUES, en français.
Ouvrage ainsi catalogué dans la liste de 14 17 :
1. Les mots entre crochets sont de la main de Pierre Renoul, le secrétaire de
Charles d'Orléans ; Boivin, n° 56.
2. Mots illisibles.
Im lihriiiric de Cbnrlrs d'Orléans. 3
34
LA LIBRAIRIE
Le livre de ceulx qui régnèrent après le déluge.
(L. Delisle, no 79.)
Dans l'inventaire de 1427 :
Livre de ceux qui régnèrent après le déluge, contenant plusieurs chro-
niques, en lettres de forme, en françois, couvert de cuir blanc.
(Le Roux de Lincy, no 75.)
Indiqué sous la même forme dans l'état de 1436 et dans la «librairie» :
(De Lahorde, III, nos 65^5 et 6495.)
CHRONIQUES, en français.
Ainsi décrites dans la liste de 141 7 :
Les Croniqucs de diverses nacious, couvertes de cuir blanc.
(L. Delisle, no 82.)
Elles figurent dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, n° 75)
et se retrouvent dans la « librairie » parmi la série des livres « à
recouvrer » :
Les Croniques de diverses nactions, en françois, en lettre bastarde, his-
toriées, couvertes de cuir blanc.
(De Laborde, III, no 6629.)
CHRONiaUE DE FRANCE, historiée, complète ^
Elle fut pavée à Guillaume Deschamps, libraire, 235 fr. d'or, le
21 octobre 1395 (De Laborde, III, no 5672).
CHRONIQUES DES ROIS DE FRANCE.
Ainsi décrites dans l'inventaire après décès de \'alentine de Milan,
en 1408 :
Les Croniques des rovs de France, couvertes de vieil velux noir tout rez,
a grans fermaulx d'arain, a cinq clox rons d'airain sur chacune des couver-
tures.
(De Laborde, III, no 61 31.)
On peut croire que c'est l'exemplaire donné par Charles VI à
Valentine (L. Delisle, Recherches sur la librairie de Charles V,
i"" part. p. 163).
CHRONIQUES DE LA BIBLE.
Boivin, no 2. Ainsi décrites dans la « librairie », parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
I. Je n'ai pas fait figurer l'extrait des Chroniques ainsi décrit dans l'inventaire
des lettres « qui sont au coffre de maistre Pierre Sauvage » (1444) : une feuille de
papier toute escripte contenant ung extrait en françoys de certaines Croniques parlans
de Testât de l'Eglise de France (Arch. N'at. K. 53), n" 27, fol. 17'°).
DE CHARLES D ORLEANS
3)
Ung autre graut livre contenant les Croniques de la Bible, qui se com-
mence : Quant Dieu ot fait h ciel, couvert de cuir rouge.
(De Laborde, III, n» 6505.)
CHRYSOSTOME (Saint).
Bibliothèque nationale, ms. lat. 1780.
Ce recueil comprend 259 fF. de parchemin, moyen format, dans
une reliure moderne, en veau, du temps de la Restauration. Écrit
en partie au xiv« siècle et au xv^ siècle, il a fait partie, sous la forme
où nous le possédons, de la librairie de Blois, dont il porte l'estam-
pille au fol. 259''° de caméra compotor. Blés. ; au fol. préliminaire on
lit la cote : théologie V, ta [biila] XIII.
fol. 1-36^0, Saint Jean Chrysostome, Homilia; octo priores in Matthxum
ria fin manque),
fol. 37-48^0, anonyme, Tractatus de virtutihus et vitiis (la fin manque),
fol. 49''°-i38™, Guillaume, moine de Saint-Denis, Chronica Chronicormn
a Eusebio, Hieronymo, Sigiberto-
fol. I4I-I2P'°, Innocent III, Tractatus de septein psahnis pœnitentialibus.
— Explicatiû syniboli.
— Expositio in articulas fidei.
— Expositio in salutationem angelicam et ora-
tionem dominicain.
fol. 222^0-2441-0^ Anselme, Elucidarius.
fol. 244vo-259''o, anonyme, De articulis fidei et ecclesix sacramentis.
A la fin àts Chronica chronicorutn, au fol. I38''<', on lit de la main
de Charles d'Orléans :
Hune lihrum dédit magister Robcrtus de Porta ordinis fratrum sancti
Augiistini michi duci Aurelianen., etc. KAROLUS [paraphe] '.
Le ms. lat. 468 (Chrysostome) a fait également partie de la
librairie et porte au fol. 259 la mention de caméra.
CICÉRON, DE TUSCULANIS aUESTIONIBUS.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 6592.
Ce traité figure dans la « librairie » parmi les livres rapportés
d'Angleterre :
Item, ung livre de Tulles Dt' Tuscidanis questionibus, qu'il fault que mon-
seigneur rende a Paris.
(De Laborde, t. III, no6599.)
I. Album, n" 12.
36 LA LIBRAIRIE
Ms. delà seconde partie du xv^ siècle, de 153 tî. de parchemin,
dans sa reliure primitive à ais de bois recouverts de velours noir. Il
a fait partie de la librairie de Blois dont il porte l'estampille
fol. 15 5^° de caméra coinpotor. Blés, et sur le premier fol. de garde l'an-
cienne cote : tabula eloqucntie quinla inparietem versus hostium liber
xvir. Sur le plat delà couverture la signature P. Cozic. Ce manus-
crit, qui comprend les 5 livres de Cicéron, est sans autre orne-
mentation que les rubriques.
CICÉRON, DE SENECTUTE.
Ce traité est ainsi décrit dans la « librairie » parmi les livres rap-
portés d'Angleterre :
Ung livre nommé De Senectute, couvert de rouge, lié a quatre esguil-
lectes. (Voir CATON).
(De Laborde, t. III, no 6583.)
CICÉRGN s DE OFFICIIS, PARADOXA, DE TUSCULA-
NIS QUESTIONIBUS.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 6349.
Ms. de 86 fî". de vélin, dans sa reliure primitive à ais de bois
recouverts de cuir; les fermoirs ont été arrachés.
Il a fait partie de la librairie de Blois dont il porte l'estampille
(fol. 8é''o) de caméra coinpotor. et sur le fol. de garde la cote
ancienne : tabula eloquentie in medio et suntalii. Au v° du même fol.
on lit la signature du premier possesseur : Roberto de la Hazar-
DIERE2. Les marges et les interlignes sont couvertes de notes,
d'une très fine écriture.
I. Le ms. lat. 7740 (Cicéron, la Réthorique) paraît bien avoir appartenu à
Charles d'Orléans. Ce ms. du xii" siècle, de 107 fF. de velin, porte au fol. 107"° la
mention : de caméra coinpotor. Blés. Il est dans sa reliure primitive à ais de bois
recouverts de velours noir. — Le ms. lat. 6348 (Cicéron, de officiis) a fait partie de
la librairie de Blois, et est également couvert de plats de bois. — Deux autres
manuscrits de Cicéron ont fait partie de la librairie de Blois : le ms. lat. 6364 du
xii° siècle porte la cote (i" feuillet de garde : tabula eloquentie prima, ad terrain suiit
alla. Paradoxa, quedain Invective, de Amicicia, de Fatd) ; l'autre, le ms. lat. 6340 {De
natura Deorum) du siv" siècle et d'origine italienne, a fait également partie de la
librairie de Blois (cote ancienne à la 2' feuille préliminaire de garde). Sur le verso
de la feuille de garde une miniature représente une jeune femme blonde, vêtue
d'une longue houppelande rose et couronnée de feuillage ; de la main droite elle
soutient l'écu de Milan, de l'autre un haume d'où sort la guivre (Voir pièces justi-
ficatives, p. Lxxii, n° II).
2. Robert de la Hezardiere a donné à Charles d'Orléans un exemplaire des lettres
de Pétrarque ; il est l'auteur d'un traité De Suinina arte dicendi (ms. lat. 7762] dédié
à Bertrand de Landcllcs (L. Delisle, Le Cabinet des Manuscrits, I, p. m).
DE CHARLES D ORLEANS 37
Au fol. 86^° signature autographe de Charles d'Orléans.
XL. >C. 40
KAROLUS [paraphe].
CIEL ET DU MONDE (Le livre du).
Quittance du 13 avril 1396, de Thévenin l'Angevin pour l'achat
du parchemin destiné à la copie de ce traité.
(De Laborde, III, n° 5703.)
COMMANDEMENTS DE DIEU, en français.
Ouvrage ainsi décrit dans l'inventaire fait à Saint -Orner :
Ung autre en pappier contenant les Coiiuiuxiidcments de Dieu commençant :
Le prime que a donet.
(Boivin, n» 36.)
et dans la « librairie », parmi les livres rapportés d'Angleterre :
Ung livre couvert de cuir vert, commensant : Des X commandemens que
Diex donna a Moyse.
(De Laborde, t. III, no 6573.)
COMPENDIUM ROMANORUM.
Bibliothèque nationale, ms. fr. 730.
Ms. de 201 ff. de vélin, reliure en maroquin rouge aux armes
du roi. Dans la bordure du fol. 6"'° on voit l'écu d'Orléans et au
fol. 2oo"'° l'estampille de la librairie de Blois. Les 5 premiers folios
sont remplis par une table : Scnsuivent les rehriches de ce livre nommé
et intitulé Compandium Romanorum. Fol. v° débute le texte : Cy
commence le premier chapitre de ce livre qui parle de queligens descen-
dirent les Romains, etc. Pour ce qu'il est plusieurs oppinions et que
plusieurs... Cette page est entourée d'une fine bordure et dans la
partie supérieure se voit l'esquisse d'une miniature ; elle représente
le débarquement de Troyens en Italie et la construction de Rome.
Fol. 139''° commence la seconde partie de l'ouvrage par le chapitre
« De plusieurs perturbacions de Famé » : cette page est également
encadrée d'une fine bordure et sa partie supérieure occupée par une
grande miniature. Elle représente l'àme humaine, symbolisée par
un jeune homme richement habillé et assis dans un fauteuil en X,
la tête appuyée sur un bras, comme pour méditer : Lcessc, Tristesse,
Convoitise et Paour l'entourent.
38 LA LIBRAIRIE
COMPOSITION DE L'ÉCRITURE SAINTE-.
Ainsi décrite dans la ot librairie 3), parmi les livres rapportés
d'Angleterre :
Ung livre commansant: Fées cy - ung livre qui est appelle une Composi-
tion de la Sainte Ecriture, en papier, couvert de cuir rouge.
(De Laborde, t. III, no 6593.)
On lit dans la marge de l'inventaire : qiieralur.
CONCILE DE BALE (Recueil sur le).
Bibliothèque nationale, ms. lat. 1449.
Ms. de 40 ff. de vélin dans une reliure moderne. L'écriture
est de la seconde partie du xv« siècle.
Il contient, fol. 1-30^'° le traité de Guillaume Sprever, de
summorum pontificum potestate.
fol. 3i''°-40'° de Jean, Patriarche d'Antioche, VOratioad Basileense
conciîium de geiuraliiim concUiorum potestaie.
Au bas du i^"" feuillet, au milieu de bordures de feuillages, se
détache l'écusson de Charles d'Orléans.
CON'CORDANCES DE LA BIBLE, en latin.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 520.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Les Concordes de la Bible, couvert de cuir rouge marqueté.
(L. Delisle, no 76.)
et plus complètement dans l'état de 1427 :
Lettre de forme, enluminées, a quatre fermoers.
(Le Roux de Lincy, no 70.)
Cet ouvrage est désigné de même dans l'état de 143e et dans
la (c librairie » :
(De Laborde, t. III, nos 6590, 6495.)
Vendu en 1398 à Louis d'Orléans par Jean de Marson, maître-
ès-arts, scelleur de l'Université de Paris, pour 100 1. t. (Le Roux de
Lincy, p. 43).
Ms. de la fin du xiv« s., de 513 fol. de vélin, moyen format,
dans une reliure de maroquin rouge aux armes du roi ; il a fait
1. Cet ouvrage figurait aussi dans la bibliothèque de Valentine de Milan.
(De Laborde, III, 6128.)
2. C'est le début du titre : Vèscy un livre qui est appelé une composition de la Sainte
escripture, lequel est pris ou viel testament et ou nouvel, et en la légende des sains et en la
vie des pères, pris ou dyalogue Saint Grégoire. Chaque historiette commence par : Cy
nom dit. Cf. P. Meyerdans Remania. XVI (1887), p. ^67.
DE CHARLES D ORLEANS
39
partie de la librairie de Blois dont il porte l'estampille (fol.
510^'°) de caméra compofor. Blés. Chaque lettre du dictionnaire est
ornée et la première contient une petite miniature représentant
l'auteur offrant son travail à l'enfant Jésus, debout sur les genoux
de la Vierge. Fol. 510^°. Explic. coucordancie Bihlic.
CONaUÉTE DE JÉRUSALEM, en latin k
Ouvrage ainsi décrit dans la « librairie », parmi les livres rappor-
tés d'Angleterre :
Ung livre de la Conqueste de Jherusalem, en latin, donné par messire
Jehan de Reffuge =, couvert de rouge.
(De Laborde, t. III, no 6576.)
CONQUÊTE DE JÉRUSALEM.
Ouvrage ainsi décrit dans « la librairie » parmi les livres rappor-
tés d'Angleterre :
Item, ung livre de madame d'Estampes >, delà Conqueste de Jherusalem,
couvert de rouge, marqueté.
(De Laborde, t. III, no 6600.)
CONSOLATION.
Ainsi décrite dans la « librairie » parmi les livres rapportés d'An-
gleterre :
Ung autre petit livre contenant Consolacion a ung [grant] seigneur estant
en tribulacion, à deux fermouers d'or, [donné et envolé a la royne]*.
(De Laborde, t. III, no 6523.)
CRÉATION DES AGES.
Boivin, n^ 25. Ainsi décrite dans la « librairie », parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung autre livre contenant la Creacion des eages, commensant : Au com-
mencement créa Dieu toutes choses, couvert de rouge, a ung fermouer d'argent .
(De Laborde, t. III, no6525.)
r. C'est la célèbre chronique d'Outremer par Guillaume de Tyr, mise aussi sous le
nom de Godefroy de Bouillon dans les anciens inventaires (Cf. Delisle, Recherches
sur la librairie de Charles F, part. III, n"^ 1028-105 2).
2. D'une famille de serviteurs de la maison d'Orléans (De Maulde, Histoire de
Louis XII, t. I, p. 539, et J. de Croy, Cart. de la ville de Blois, p. 510-513), docteur
en lois. Il passa en Angleterre avec le Sgr. de Mortemart et Hugues Perrier (Arch.
Com. d'Orléans, CC. 655). En 1459. ^^ rno's de juillet, il était au Conseil .i Calais
(Arch. Nat.. KK. 897).
5. Sœur de Charles d'Orléans.
4. .Marie d'Anjou. — Les mots entre crochets ne sout pas dans l'inventaire de Saint
Orner. — Est-ce l'épître de Philippe de Maizières ? (G. d'Outrcpont, Inventaire de
la librairie de Philippe-le-Bon,n'' 119) : ou un traité analogue à celui qui se trouve
dans le ms. fr. 446, fol. 158 ?
40 LA LIBRAIRIE
DÉCRÉTALLES, en français.
Ainsi décrites dans l'inventaire de 14 17 :
Les Decretalles, en françois, couvertes de veloux noir.
(L. Delisle, no 8.)
plus complètement dans l'état de 1427 :
Les Decretalles, en françois, lettre de forme, couvertes de veloux noir,
a fermouers d'argent dorés, esmailliés aux armes de Monseigneur d'Orléans.
(Le Roux de Lincy, p. 13, no 9.)
Et de même dans l'état de 1436 et dans la « librairie ».
(De Laborde, t. III, nos 6342, 6453.)
DÉFLORATION.
Boivin, 42. Ainsi décrite dans la « librairie » parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung autre livre en parchemin, contenant Deploration par cité ou région,
commensant : Vocate, [chviiamus] avecques plusieurs autres traictiés '.
(De Laborde, III, 6555.)
DESCHAMPS (Eustache), Les Ballades.
Ainsi indiquées dans l'inventaire après décès de Valentine de
Milan, en 1408 :
Le livre des Balades Eustace Morei, couvert de cuir rouge.
(De Laborde, III, no 6132.)
DESCRIPTION DE LA VOIE NOTRE SEIGNEUR.
Boivin, n° 50. Ainsi décrit dans la « librairie », parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung petit livre commancant la Description de la voie de Notre Seigneur
commansant : Oiio affectu -,
(De Laborde. III, no 6535.)
DESTRUCTION DE TROIE, en français 5.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
La Destruccion de Troyes, par semblable (de veloux noir).
(L. Delisle, no 10.)
Et plus complètement dans l'état de 1427 :
1. Ce même traité est à la suite d'un Saint-Augustin, ms. lat 2049 foL 252'° 237'°.
2. Ce sont les visions de Sainte Elisabeth ?
3 . C'est sans doute le Roman de Troie de Benoît de Sainte-Maure. Cf. Bayot, La
légende de Troie à la eoiir de Boiirgogite. Bruges, 1908.
DE CHARLES D ORLEANS 4I
La Bataille et destruction de Troie, en françois, en lettre de forme
ancienne, historié, couvert de veloux noir, à deux fermoers d'argent blanc,
par samblance.
(Le Roux de Lincy, no 11.)
De même dans l'état de 1436 et dans la « librairie » :
(De Laborde, III, nos 6344, 6455.)
Il avait été retenu en 1408 par Charles d'Orléans sur l'héritage de
Valentine de Milan (De Laborde, III, n° 6171.)
DEVOTA MEDITATIO DE BENEFICIIS DEL
Ainsi décrites dans la « librairie » parmi les livres rapportés
d'Angleterre :
Ung autre livre en papier, contenant les Dévotes Méditations des béné-
fices de Dieu (en marge : nota).
(De Laborde, III, no 6554.)
Je n'ai pas retrouvé l'exemplaire de Charles d'Orléans ' ; maison
connaît cette « Dévote Méditation » par une copie contemporaine
faite sur cet exemplaire (Bibliothèque de l'Arsenal, ms. 413,
fol. 8i-ioé^°). Ainsi nous l'apprend cette curieuse note du scribe,
frère Symon, du couvent de Namur, en 1446 (fol. 106^0 ; collecta
sunt ista ex devotis et preciosis libris doiiiini diicis Aurelianensis moderni
quos ipse ex diversis scriptis collegerat et scrVoi feccrat diim captiis in
Anglia habitahat et nobis posten de benigiiitale concesserat (H. Martin,
Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque de V Arsenal, I, p. 280);
l'ouvrage portait encore un autre titre : Stimulus Passionis.
DISPOSITION DU TEMPS.
Vers 1464, « Johannesde Lupis », docteur en décret et en méde-
cine, astrologue, reçut du duc d'Orléans 27 liv. t.,« pourescripts
touchant la disposition du temps ».
(De Laborde, III, n" 7044.)
DOCTRINAL, d'Alexandre de Villedicu, en latin.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Deux livres de Doctrinal, non glosez, couvers de cuir rouge marqueté.
(L. Delisle, no 72.)
Il figure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, n" 66) et dans
la « librairie » parmi les livres « à recouvrer » :
Le livre de Doctrinal, neuf, sans glose, enluminé, couvert de rouge, mar-
queté, en latin.
(De Laborde, III, no 6626.)
I. A moins que ce ne soit VOralloiinn'iiiii décrit plus liant.
42
LA LIBRAIRIE
DONAT.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Le Donnât, couvert de rouge marqueté.
(L. Delisle, no 84.)
Il figure dans l'état de 1427 :
Le Donnast, couvert de rouge marqueté, enluminé au commencement,
historié, avecques le Régime.
(Le Roux de Lincy, n" 78.)
et de même dans l'état de 1436, puis dans la « librairie », avec
cette mention :
Monseigneur d'Estampes Ta'.
(De Laborde, III, 6399, 6498.)
DONATUS DEVOTIONIS.
Bibliothèque nationale, ms. lat, 3593.
Ms. de 265 fF. de vélin et de 4 feuillets non chiffrés pour la
table, dans sa reliure primitive à ais de bois recouverts de velours
noir. 11 a fait partie de la librairie de Blois dont il porte l'estampille
(fol. 26)^'°). Fol. f" commence le texte : Euvaugelica clamât hys-
ioria sine intennissione : Orate. Hoc est semper quidem orat qui semper
beue agit... Cette page est entourée d'une petite bordure et dans
l'E initial on voit les écussons d'Orléans et Milan. On retrouve
ces écussons dans un S capital, au fol. 46""° : Incipit prologiis prime
conjiigacionis de amo. Spiritus Sanctus docebit vos omnes...
fol. 152''° Explicit Donatus Devotionis cum quatuor conjugacîonihiis
de régula hene viverc volentiiim.
fol. 133''° Incipit liber de Consideratione novissimorum.
fol. 265 Explicit liber de Consideratione novissimorum scriptus ad
supplicacionemreverendissimi in Christo patris et domini domini Dionisii
divina providentia patriarche Aniiochensis et Parisiensis episcopi anno
domini millesimo CCCC"^° XLiij°, die iiij^ mensis januarij .
On lit fol. 265, de la main de Charles d'Orléans ^ :
Ouem librum dictas revercndissimus in Christo patcr dédit michi duci
Aurelianen.
KAROLUS
ÉCHIQUIER.
Bibliothèque nationale, fr. 1999.
1. Ie.in, son beau-frère, mort en 14^8.
2. Fac-similé dansL. Uelisle, Le Cabinet des Manuscrits, zVanm, pLinche xxix, n" 5.
— Album, n° 21 .
DE CHARLES D ORLEANS 43
Boivin, n° 12. Ainsi décrit dans la « librairie », parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung autre livre en pourtraicture de l'eschiquier, couvert de cuir blanc plain .
(De Laborde, III, no 6513.)
Ms. de 135 ff. de vélin, dans une reliure en maroquin rouge aux
armes de Louis XV. Il a fait partie de la librairie du Louvre jus-
qu'en 1424 (L. Delisle, Recherches sur la librairie de Charles V, t. I,
p. 274) avant de se trouver dans la librairie de Blois dont on lit sur
le feuillet 2'^° l'ancienne cote : des histoyres et livres en fraucoys puh° 1°.
contre la muraille de devers la court. Il y a donc lieu de penser qu'il
a été acheté en Angleterrre par Charles d'Orléans. C'est un traité
de « fins de partie » avec les figures de l'Echiquier.
Au fol. I™ on lit la devise Comment qu'il aylle liante sens faylle ;
au-dessous l'image d'un pélican qui se saigne pour nourrir ses
enfants : Ensy est.
ÉCHECS (livre d').
Il figure dans l'inventaire après décès de Valentine de Milan, en
1408 :
Le livre des escheez, couvert de velu vert, a ij fermaulx d'argent doré.
(De Laborde, III, no 6136.)
Un jeu d'échecs fut réglé à Olivier de l'Empire, libraire, en
1394 par Louis d'Orléans '.
(Le Roux de Lincy, p. 33.)
ÉCHECS MORALISES 2.
Un « Livre des Eschez moralises » fut acquisen 139e par Louis
d'Orléans, à la suite d'un Roman de la Rose (Le Roux de Lincy,
p. 36).
EMPEREUR CELESTIAL.
Cet ouvrage relié en 1398, en soie vermeille, avec des fermoirs
d'or, fut donné au duc de Berry (De Laborde, III, 5823, 5826 et
5827). On travaillait à l'enluminer le 22 nov. 1398 (Le Roux de
Lincy, p. 44). Il est ainsi décrit dans l'inventaire des livres du duc
de Berry, no 135 : [/« livre en françois appelle le Livre de l'empereur
céleste, historié au commencement de Dieu, de Nostre Dame et de plu-
sieurs sains et d'une femme escripvant en une chaeire et au dessouhs les
armes mons. d'Orléans (L. Delisle, Recherches, part. II, p. 245).
1. Voir Tables (jeu de).
2. Ce doit être la traduction de J. de Cessoles par J. de Vignay.
44 LA LIBRAIRIE
ENSEIGNEMENTS.
Cet ouvrage figure sommairement dans l'inventaire de 141 7 :
Le livre de plusieurs ensengnemens, en latin, escript en pappier.
(L. Delisle, n" 45.)
Boivin, n"^ 48. Il est ainsi décrit dans la « librairie », parmi les
livres rapportés d'Angleterre :
Ung autre livre en papier, contenant plusieurs enseignements, comman-
sant : Karolo iUustrissiwo principi.
(De Laborde, III, n^ 6556.)
ÉSOPE
Vente, en 1596, par Guillaume de Tignonville à Louis d'Or-
léans des « Fables de Ysopet » pour 90 1. t., avec le Propriétaire de
Barthélémy L'Anglais (Le Roux de Lincy, p. 36). \'oir bruxet
LATIN'.
ESTRILLE FAUVEAU (le livre de) '.
Acquis en 1596 par Louis d'Orléans de Jacques Johan, épicier et
bourgeois de Paris, relié à la suite du livre du Trésor aux armes du
vieux duc de Lancastre (Le Roux de Lincy, p. 36).
ÉVANGILES S en latin.
Ainsi décrits dans l'inventaire de 1417 :
Les Euvangiles commençans a radvent.[Il est couvert de cuirplain.]
(L. Delisle, no 74.)
et plus précisément dans l'état de 1427 :
Couvertes de cuir rouge royé, escriptes en [grosse] lettre de forme, en
latin.
(Le Roux de Lincy, no 68.)
Indiqués de même dans l'état de 1436 et dans la v librairie » :
(De Laborde, HT, nos 6388, 6491.)
FABLES.
Ouvrage ainsi indiqué dans l'inventaire de 1417 :
Les Fables de plusieurs poètes, semblablement couvertes, [de veloux
noir.]
1. C'est une fort curieuse suite d'images au trait, quelques-unes sont reproduites
par Champollion-Figeac, pi. XXVI, XXVII, XXVIII.
2. L'Evangéliaire de Lothaire (Bibl. Nat. ms. lat. 266 — Exposition XX-224) a
fait partie de la librairie de Blois et porte la mention De caméra compotor. Blés.
[pi. 221'°] ; mais il est bien improbable que la description précitée lui convienne.
DE CHARLES D ORLEANS _|.5
Il tigure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, n° 37) dans
celui de 1436 et dans la « librairie » :
Les Fables de plusieurs poètes notables en latin, lectre de forme, couvert
de velours noir, non historiées, a deux petits fermouers de cuivre.
(De Laborde, III, nos 6554, 6472.)
FAIT DES ROMAINS, en française
Cet ouvrage est indiqué dans une quittance de la vente par Robert
Lescuier, libraire « d'un livre où est le fait des Roumains, escript
en François, compilé par Ysidoire, Suetoine et Lucan » pour
léo écus d'or, le 26 septembre 1397 (De Laborde, III, n° )785).
Cette indication paraît bien correspondre au ms. fr. 250, qui se
retrouvera plus tard dans la librairie de Jean d'Angoulème (n^ 2).
Ce manuscrit, de grand format, date de la fin du xiv^ siècle.
Relié en maroquin rouge aux armes du roi, sous Louis Xl\', il a
perdu ses anciennes mentions; toutefois sur le feuillet de garde on
lit Orose et Lucan de la main d'un des gardes de la librairie de
Blois et l'on voit sur les tranches dorées les armes d'Angoulème.
La table occupe les 12 premiers folios : Cy commence le livre
d'Orose auquel sont contenus par ordre les fais et gestes des roys et des
empereurs et des Romains qui régnèrent depuis la generacion du monde
jiisques au temps de Julius César... fol. 236"'° Cy commence le fait des
Rommains compté ensemble de Saluste et de Suetoine et de Lucan. Fol.
412'''* Cy fine h livre de Lucan. Ce manuscrit, écrit à 2 colonnes, est
soigneusement rubrique et orné de nombreuses histoires. Celle du
fol. 13''° nous offre quatre représentations de la création du monde
et de l'homme ; deux sont encore à fond quadrillé.
FLEUR DES HISTOIRES DE LA TERRE D'ORIENT 2.
Donné en 1403 par le duc de Bourgogne à Louis d'Orléans.
FROISSART, MÉLIADOR.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 141 7 :
Le livre de Melliador, couvert de veloux vert.
(L. Delisle, nt> 14.)
1. Cette compilation a été étudiée par M. P. Meyer dans la Romania, XIV, XV,
XXXII.
2. C'est le recueil de Haiton. Ct". H. Omont, Not. et Extraits des Mss., XXXVIII,
i"^' partie : Inventaire de la librairie de Philippe le Bon, 1420, par G. d'Outrepont,
n" 108.
/j.é LA LIBRAIRIE
et plus complètement dans Tétat de 1427 :
en françois, historié, lettre de forme, couvert de veloux vert, a deux fer-
moers samblans d'argent dorés, esmailliés aux armes de Monseigneur.
(Le Roux de Lincv, n" 15.)
Ce roman figure sous la même forme dans l'état de 143e et dans
la « librairie ».
(De Laborde, III, n^^ 6548, 6459.)
M. A. Longnon l'a identifié avec le ms. fr. 12.557 {Meliador,
1895, t. I, p. XLVII.)
FROISSART, DIT ROYAL, en français ^
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Le Dit royal, par semblable (de veloux uoir.]
(L. Delisle, n° 11.)
et plus complètement dans l'état de 1427 ;
Le Dit roval, en françois, rimé en lettre de forme, historié, couvert de
veloux noir ; et est ledit livre tout neuf.
(Le Roux de Lincy, n^ 12.)
De même dans l'état de 1436 et dans la « librairie » (De
Laborde, 111, n°^ 6345, 6456).
Il avait été pavé à son auteur 20 francs d'or, le 7 juin 1393 (Le
Roux de Lincy, p. 32).
GALIEX.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 6868 (armoire, n° 29).
Ainsi décrit dans la « librairie » parmi les livres rapportés d'An-
gleterre :
Item ung livre de medicine commençant Medicina dividitiir, couvert de
cuir rouge plain, guagnié par Mgr. de maistre Jehan Caillau aux eschecz
(De Laborde, III, 6605.)
Ms. de 189 ff. de vélin dans sa reliure primitive à ais de bois
recouverts de velours. Il a fait partie de la librairie de Blois dont
il porte l'estampille (fol. 189^°) et la cote de classement (fol. i.)
Medicine lab. iij, liber V.
Ce traité renferme : 1° Liber Johannicii (folio 1-9); — 2° liber
alphorismorum Hypocratis et prognosticorum Hypocratis (Jolio 9-25); —
I. -M. Aug. Scheler {Œuvres de Froiisarl. Poésies, 1. 1, Bruxelles, p. LXX) propose
d'identifier le « Dit Royal » omis par les deux collections des poésies de Froissart
avec la « Plaidoirie de la Rose et Je la Violette » ?
DE CHARLES D ORLEANS 47
3° liber Claudi Galeni (folio 25-48); — 4° liber iirinarum Theopili
(folio 48-60) ; — 3° liber de regimine acutarum (folio éo-69) ; —
6° liber dictariim (fol. 69-189).
On lit de la main de Charles d'Orléans ^ sur le feuillet de garde,
au-dessus de la mention : Iste liber perliuet magistro Johanne Caillean
scolario Parisius studenti in faciiUate medicine, l'ex-libris suivant :
Iste liber poslea lucraius fuit ad ludiim scacorum a dicto magistro
Johanne Cailleau per nu duceni Aurelianeii. etc. KAROLUS [paraphe]
et fo). i89>-o : KAROLUS [paraphe] DUX AURELIANENSIS.
GASTON PHOEBUS, LA VÉNERIE.
Elle figure dans l'inventaire après décès (1408) de \'alentine de
Milan :
Le livre de Vénerie fait par le conte de Foix, tout historié, couvert d'un
baudequin neoir a branches de violettes blanches et vermeilles, doublé de
cendal noir, a deux fermouers d'argent doré armovez aux armes d'Orléans.
(De Laborde, III, 6133.)
GÉOMÉTRIE, en latin.
Boivin, n° 13. Ainsi décrite dans la « librairie » parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung autre livre de Géométrie, cotnmaiisant : Ovniia quideiii, couvert de
cuir rouge.
(De Laborde, III, u" 6514.)
GERSON, COMMENTAIRE SUR LE CANTiaUE DES CAN-
TIQUES, en latin ^-.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 479.
Ms. de 36 ff. de vélin fin dans une reliure moderne.
Fol V° Incipit tradatus reverendi niagistri Johannis Gerson cancel-
larii Parisien sis ac sacri théologie doc loris eximii super Cantica Canti-
coruni editus apud Lugdiinuni Gallie anno domini 1429. Prohemiuni.
Amo te sacer ordo Carthusie quoniam amas me... Cette page est
entourée sur trois côtés d'une fine bordure et le texte débute par
une grande capitale où l'on voit l'écu d'Orléans et Milan. Fol. 36^°
Finis Johannis de Gerson super Cantica Canticoriim.
La plus grande partie de ce ms. (jusqu'au fol. 36^°) est très
soignée, écrite de la main italienne de Nicolo Astesano et chaque
1. Fac-similé dans L. Dclislc, Le Cnhiiiel des Manuscrits, album, planche xxix. —
Album, 19.
2. Trois autres commentaires du Cantique des Cantiques portent la mention de
cainera : le recueil ms. lat. 150 (xit° s.), celui de Thomas de Citeaux (ms. lat. 562,
xiii" s.) celui de Saint-Bernard (ms. lat. 2558, xiv° s., enluminures).
48 LA LIBRAIRIE
paragraphe débute par une lettrine ornée. La fin est d'une autre
main et sans ornementation.
GILLES DE ROME, GOUVERNEMENT DES PRINCES, en
latin.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 6693.
Ms, de 197 ff. de parchemin et 3 fol. préliminaires, écrit à 2
colonnes au xive siècle, dans sa reliure primitive à ais de bois
recouverts de velours noir ; on y voit la trace des fermoirs et
des clous qui ont été arrachés. Il fait partie de la librairie de Blois
dont il porte l'estampille (fol. 197) et sur le fol. préliminaire y°
on lit la cote ancienne : tabula cloqnentie quinte In partete versus
hosthim. Lîbri XIII.
Fol. r° Inclplt liber de Reghiiine principuni . Ex régla ac sanctlssima. . .
La capitale E est ornée. Fol. i^y^ Expllclt liber de Regimine princi-
puni edltus afratre Egldio Romano ordinis fratruiii heremitarum sancii
Augustini.
Sur le fol. !'■'' de garde : Cest livre appartenant a mestre [illisible]
et bénéficiaire de Saint-Deuys de Reims.
On lit de la main de Charles d'Orléans, fol. 197^° :
Hune libruni dedlt ahbas Sparnaci nilchi duel Aurelianensi anno
domini M''CCCC°XLint^ mense februarlj, die quarta. KAROLUS
[paraphe] '.
GILLES DE ROME, GOUVERNEMENT DES PRINCES, en
français.
Boivin, n° 4. Ainsi décrit dans la « librairie », parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung autre livre du Gouvernement des roys et princes, en françois, com-
mençant : A son especial seigneur, et autres traictiés, couvert de cuir rouge ^.
(De Laborde, III, n" 6507.)
GIRON LE COURTOIS, en français.
En 1399, Jean d'Arras, libraire à Paris, reçut de la duchesse
d'Orléans 24 s. p. pour avoir recousu une partie des cahiers d'un
Giron le Courtois et l'avoir relié de « bon cuir vermeil et mis quatre
1. Album, n- 22.
2. Un <r Gouvernement des roys et des princes, selon Gille l'Augustin, très bel,
en prose » fut donné en 1^91, par Charles VI, au duc d'Orléans (L. Delisle,
Rcrbn-ii.KS sur la librairie de CharJa F, part. II, p. 88). — C'est la traduction très
répandue d'Henry de Gauchy.
DE CHARLES D ORLEANS
49
fermoirs » (De Laborde, III, n° 5871). Ce livre fut retenu en 1408
par Charles, sur l'héritage de sa mère (De Laborde, III, n° 6171).
GRÉCISME, en latin (par Eberardt de Béthune).
Ainsi décrit dans l'inventaire de 141 7 :
Deux livres de Gressyme, couverts de cuir rouge marqueté.
(L. Delisle, no 71.)
il figure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, n° 65) et dans
la « librairie » parmi les livres « à recouvrer » :
Le livré de Gressime, tout neuf, enluminé, sans glose, couvert de rouge,
marqueté, en latin.
(De Laborde, III, n" 6625.)
GRÉGOIRE (Saint).
Ouvrage ainsi décrit dans la « librairie » parmi les livres rappor-
tés d'Angleterre :
Ung autre livre, couvert de cuir vert, sans ais, ou est contenue la vie saint
Grégoire et cinq autres de ses traictiés, donné a mondit seigneur par
l'evesqued'Angolesme ' (De Laborde, t. III, no 6538).
GRÉGOIRE (Saint).
Payement, le 24 juillet 139s, de 20 1. t. à Jean Colin, écrivain
demeurant à Paris, pour « un livre de saint Grégoire, par lui
escript, ouquel estoient les Omelyes sur les XL euvangiles et les
Expositions dessus ».
(De Laborde, III, n° 5666.)
GUILLAUME DE BROSSE, SUMMA DE VIRTUTIBUS ET
VITIIS.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 3258'^.
Cet ouvrage est ainsi décrit dans l'inventaire de Saint-Omer :
Un autre contenant la somme des Vices commençant : Fractus ' (Boi-
vin, no 23).
Ms. du xiv^ s., de 151 fï". de parchemin, écrit à 2 col. dans
une reliure de maroquin rouge, aux armes de Louis XV. Il a fait
partie de la librairie de Blois dont il porte l'estampille (fol. 151^°):
de caméra compofor. Blcs.
Fol. 151^° Explicit summa de viciis.
Fol. 151"°, au-dessous de l'explicit, on lit de la main de Charles
d'Orléans :
1. Ce doit être Robert de Montberon {Gallia Christiana, II, 1016, col. 2).
2. On a mal lu l'incipit du ms. Tractatits istc, etc.
La librairie de Charles d'Orléans. 4
50 LA LIBRAIRIE
Iste liber constat Karolo duci Aureliaiicu. etc. XL. KAROLUS
[paraphe] 40 '.
GUILLAUME DURANT, RATION AL DES DIMNS OFFICES,
en français.
Acheté 100 fr. à Henri de Trévou, le lé février 1394, au nom de
Jean Golein, maître en théologie (De Laborde III, n° 5641, et 5650).
GUILLAUME DURANT, RATIONAL DES DIVINS OFFICES,
en français ^.
Ainsi décrit dans la « librairie » parmi les livres rapportés d'An-
gleterre :
Le livre nommé Rationale divinorum Offkiorum, en françois, couvert
d'une chemise blanche a deux fermouers d'argent armoiées des armes de
Monseigneur.
(De Laborde, III, n° 6579.)
HEURES de Louis d'Orléans.
En 1399 elles furent reliées de damas vert par Emerot de Rubert,
brodeuse, et l'on y ajouta des sinets de soie d'or (Le Roux de
Lincy, p. 43)-
HEURES NOTRE-DAxME de Valentine de Milan.
Elles figurent dans l'inventaire des joyaux de Madame de Tou-
raine (18 septembre 1389):
Unes Heures de Nostre Dame couvertes de voloux vermeil a deux fer-
moirs d'argent a façon de bras.
(De Laborde, III, no 5466.)
HEURES NOTRE-DAME.
Ainsi décrites dans l'inventaire après décès de \'alentine de
Milan (1408) :
Unes Heures de N. D., ymaginez la première ymage de l'Annunciacion
de N. D., escriptes d'or et d'asur, a une pipe d'or, en laquelle a j saphir,
et ij balaiz et iiij grosses perles, les fermaulx d'or, en chacun fermail ung
balav et iiij grosses perles... la couverture desdites heures de veluau noir,
doublées de satin noir, brodée de branches d'arbre et chacune branche
semée de perles.
(De Laborde, III, n" 6122. Pièces justif., p. Lxxii, n" 6).
1. Album, n° 17.
2. Le ms. fr. 457 acheté à Londres en 1441 par le comte d'AngouIème (Cest livre
est a Jehan conte d'Engolcsine lequel racheta a Londres en Engleterre l'an de grâce 1441J
porte la signature de Charles V. — Signalé par M. L. Dclislc, Le Cabinet des manus-
crits, t. III, p. 544.
DE CHARLES D ORLEANS 5 I
Elles furent données par Charles d'Orléans au duc de Bretagne
en 1410 (De Laborde, III, n° 6177).
HEURES DE NOTRE-DAME.
Le 21 mars 1388 Henri Maristoch, libraire à Paris, reçut de
Louis d'Orléans 4 écus d'or pour la vente « d'unes Heures de Nostre
Dame, a IX pseaumes et a IX leçons, données a Guillaume de
Conff » (De Laborde, III, no 5441).
HEURES EN FRANÇAIS de Valentine de Milan.
Enluminées de 20 histoires par Angelot de la Presse, peintre de
Blois, pour le prix de 12 1. 10 s., en 1399 (De Laborde, III,
n° 5879).
HEURES.
Elles figurent dans l'inventaire après décès de Valentine de
Milan (1408) :
Unes Heures anciennes, du pais de madame venues, couvertes de cuir
blanc, a trois fermoirs d'argent doré.
(De Laborde, III, n" 6089.)
HEURES (petites).
Ainsi décrites dans l'inventaire des joyaux de Madame de Tou-
raine du 8 sept. 1389 :
Unes petites Heures dont les aiz sont d'or esmaillé de une annunciation
et de la gesine N. D., bordées de doze balais petits, dix saphirs et quarante
perles.
(De Laborde, III, n" 5462.)
HEURES (grandes).
Ainsi décrites dans l'inventaire des joyaux de Madame de Tou-
raine, 8 sept. 1389 :
Unes grans Heures, garnies de ays d'or, a ymaiges eslevées, c'est assavoir
une nunciation Nostre Dame, saint Lovs de France et saint Loys de Marseille.
(De Laborde, III, n" 5463.)
Elles furent données à Bonne d'Armagnac, sa belle-mére, par
Charles d'Orléans, en 1410 :
A madame d'Armignac unes Heures de N. D., a l'usage de Rome, toutes
neusves, enluminées d'or, les deux couvercles d'icelles d'or massif, sans bois,
sur ung des couvercles N. D. droite et l'ange en manière de l'Anunciacion,
eslevés et esmaillés de blanc, de rouge et de pers, ung pot plain de fleurs
de lis entre l'ange et N. D., aux picz et au dessus de N. D. ung ange tenant
une couronne et, au dessus de l'autre ange, N. S. en nue tenant une pomme
52 LA LIBRAIRIE
dor et une croix dessus, en la main senestre, esm aillé luu et l'autre. En
l'autre couvercle Saint Loys de Marceille, tenant une couronne et une
mitre en sa teste et Saint Loys de France, tenant une heures et le sceptre
royal de l'autre, coronné ledit Saint Loys, et eslevez et esmaillé ; et dessus
ledit Sainct Loys une main descendant d'une nue, donnant la bénédiction;
et au dessus des capitaux de chacun des deux couvercles, trois anges esle-
vez d'or, sans esmail ; et au dos de la lièvre des dictes heures deux anges
entaillés sur or, a plat, l'un tenant unes orgues, l'autre une vieille, fermans
lesdites heures a deux bras et deux mains d'or yssans de deux nues, fer-
mans lesdictes mains icelles heures ; et mises lesdictes heures en une boiste
de satin vermeil et tout en ung estuv de cuir doré, et délivrées lesdictes
heures pour porter, donner et présenter a madame Bonne, femme de Ms.
d'Armignac, a Tespouser Mademoiselle sa fille par Ms. le duc.
(De Laborde, III, no 6190.")
HEURES DE NOTRE-DAME.
Ainsi décrites dans l'inventaire de 1417 :
Les Heures de Nostre Dame, a l'usaige saint Ambroise, couvertes de cuir
blanc.
(L. DeJisle, no 41.)
Elles figurent dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, no 40) et
dans la « librairie », parmi les livres « à recouvrer ».
Unes Heures de Nostre Dame, a l'usage de Saint-Ambroise, et cou-
vertes de cuir blanc, à trois petits fermouers d'argent.
(De Laborde, III, no 6635.)
HEURES EN ALLEMAND.
Ainsi décrites dans l'inventaire de 141 7 :
Le livre escript en thiais, et unes heures, semblablement, couvers de
veloux vermeil.
Elles figuraient dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, no 39)
se trouvent dans la « librairie », parmi les livres « à recouvrer ».
Ung livre couvert de velourx vermeil et unes Heures escript en thiais a
chacun deux petis fermouers d'argent dorés.
(De Laborde, III, no 6616.)
Ces ouvrages figuraient déjà en 1408 dans l'inventaire après décès
deValentine de Milan (De Laborde, III, no 6124.) Ils sont ainsi
décrits dans l'inventaire de ses joyaux (8 septembre 1389) :
Un grand livre en alemant couvert de veloux vermeil a deux fermoirs
d'argent.
(De Laborde, III, no 5465.)
!
DE CHARLES D ORLEANS 5 3
HEURES AUTOGRAPHES, de Charles d'Orléans.
Boivin, n° 53. Ce rouleau est ainsi décrit dans la « librairie »,
parmi les livres rapportés d'Angleterre ' :
Ung rolle, escript de la main de MS, contenant Heures et devocions ^.
(De Laborde, III, no 6569.)
HILAIRE, POSTILLA PSALMI.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 1691.
Ce ms. du xi« siècle, porte sur le premier feuillet de garde la
cote théologie qui indique la provenance de la librairie de Blois ;
on lit également la note Iste liber est pro M. P. de la Ha^ciràiere,
personnage qui offrit à Charles d'Orléans l'exemplaire des Epis-
tole de Pétrarque (ms. lat. 8570).
HIPPOCRATE.
Ainsi décrit dans la « librairie », parmi les livres rapportés d'An-
gleterre :
Un livre couvert de vert, nommé Ypocras, donné par ledit maistre
Jehan [Caillau].
(De Laborde, III, no 6584.)
HISTOIRE DE FRANCE, par le ménestrel d'Alphonse de Poi-
tiers.
Bibliothèque nationale, ms. fr. 4961.
Boivin, no 14. Ouvrage ainsi décrit dans la « librairie » parmi
les livres rapportés d'Angleterre :
1. Un exemplaire des Heures de « Xostre Dame » fut porté à Charles d'Orléans
pendant sa captivité par un religieux Augustin, Raoul Xantel. Voir Pièces justifica-
tives (Cité par L. Delisle, Le Cabinet des manuscrits, t. ï, p. 106, note 2).
2. On lit encore dans le compte de 1410 : A Maulion, unes petites Heures escriptes
de très petites lettres et dessus d'argent dorées. (De Laborde, HI, n" 6180) ; Miche-
let Blondeau, orfèvre de Blois, refait l'un des fermoirs des Heures de Jeanne d'Or-
léans, le 25 janvier 1421. (De Laborde, III, n° 6312.) Par mandement à la chambre
des Comptes de Blois (10 février 1421) Charles d'Orléans fait payer à Yvonnet de
la Mote « escripvain en lettres de forme, demourant à Blois » 6. 1. t. pour « unes
Heures en ladicte lettre de forme et doré le kalendrier... pour nostre très chiere et
très amée suer Marguerite d'Orléans, pour dire son service... » (De Laborde, III,
n" 6515, voir Pièces jutificatives) ; les Heures de Marguerite d'Orléans, faites en
1426, sont conser\-ces à la Bibl. nat.,ms. lat. 1156 b. (Fac. sim. dans le Catalogue de
l'Expos. des Portraits, 1907, n" 41). Le 19 février 1457, Charles d'Orléans donnait
des Heures de Xotre Dame à Jamet Hubelin, son valet de chambre (Bibl. Nat.,
Pièces originales, 2159 n" 660); le 4 mars des Heures furent données à Philippot
Prégent {Ibid., n" 662) ; le 2^ du même mois des Heures Notre Dame à Beaujeu
(Ihid.). En 14)1, Charles d'Orléans donnait 6 écus à Georges de Brilhac. son écuyer
tranchant pour l'aider à acheter un livre d'Heures (Bibl. Nat., P. Orig. 518, Brilhac,
n" II). — Des Heures furent enluminées par Colinet de Marties pour le C" d'An-
gouléme en 1454 (De Laborde, III, n° 6807. 6809).
54
LA LIBRAIRIE
Ung autre livre de la Généalogie des roys de France, couvert de cuir
rouge.
(De Laborde, III, no 6515.)
Ms. du début du xiv« siècle, de iié fF. de vélin de moyen for-
mat, écrit à 2 col., dans une reliure en maroquin rouge du
xviii^ s., aux fers de Louis XV.
Fol. I. Ci commence la generacion de tous les rois qui ont este en France...
Fol. Sqvo Explicit.
Fol. 8i'o. Sire Diex je suis ta povre créature... Fol. 87^0 Miserere met
Dominus.
Fol. 99''°. [Enseignement des philosophes].
Fol. 116. Ici feuist moralite:^^.
Fol. né, on lit de la main de Charles d'Orléans.
Ce livre est a Charles duc d'Orlians, etc. XL. CHARLES,
[paraphe]. 40 '.
HISTOIRE SCHOLASTIQUE, par Pierre le Mangeur.
Bibliothèque nationale, ms. fr. 155.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Les Histoires Scolatiques, en françois, avec la Bible, en ung volume
couvert de veloux noir.
(L. Delisle, no 3.)
Cet ouvrage est plus détaillé dans l'état de 1427 :
Unes Histoires Scolastiques, en françois, declarans les histoires de la
Bible, depuis le commencement du monde jusqu'à l'ascension Nostre Sei-
gneur, escriptes en françois, toutes neusves, a lettres bastardes, historiées et
dorées en plusieurs lieux, couverte de veloux noir, a deux fermoers dorés,
esmailliés aux armes de Monseigneur d'Orléans.
(Le Roux de Lincy, no 4.)
Et de même dans la « librairie » (De Laborde, III, n° 4).
Ms. du xiv^ siècle, de 206 ff., gr. format à 3 col., dans une
reliure du xviii^ s. en maroquin rouge aux armes du roi. Cet
ouvrage avait été acheté 92 fr. à Etienne l'Angevin, le 16 février
1394 (De Laborde, III, no 5651 ; L. Delisle, Cab. des manuscrits,
I, p. 102, note 5). Il a fait partie de la librairie de Blois et il
porte la mention (fol. 206''°) de caméra compolor. Blés, et sur le \°
du plat de la reliure l'ancienne cote : Bloys, des histoires et livres en
francoys puh° 2° a la cheminé.
Fol. fo. Ci commence la bible historiaus ou les histoires escolatres.
C'est li prohemes de celi qui mist cest livre de latin en françois [Guiart
I. Album, n° 15 .
DE CHARLES D ORLEANS 55
des Moulins]. Fol. 20e™. Explicit Vapocalypse saint Jehan VEiian-
gelistc. Nombreuses petites miniatures la plupart à fond quadrillé.
La Bibliothèque de la Chambre des Députés (n° A 35) possède
une belle Bible historiale du xiv^ s. qui a appartenu à la sœur de
Charles d'Orléans, Marguerite d'Étampes (S. Berger, La Bible en
Français, p. 369).
HISTOIRE D'ALEXANDRE, en latin.
Ce roman est ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
L'ystoire de la vie et naissance d'Alixandre, couvert de cuir vert.
(L. Delisle, no 52.)
Il figure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, n° 48) et dans
la « librairie » parmi les livres « à recouvrer » :
L'Istoire de la vie et naissance d'Alixandre, avecques poëtes, escript en
lettre ancienne, couvert de cuir vert, en latin.
(De Laborde, III, 0° 6620.)
Ces descriptions désignent vraisemblablement V Historia Alexandri
Magniregis Maccdoniœ de praliis (Cf. P. Meyer, Alexandre le Grand
dans la littérature française du Moyen-Age, 1886, p. 34 et suiv.)
HORACE.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 7978.
Ainsi indiqué dans l'inventaire de 1417 :
Le livre d'Orace, semhlablement couvert [de cuir vert].
(L. Delisle, no 54.)
Il est décrit plus complètement dans l'état de 1427 :
Le livre d'Horace avecques plusieurs sommes et traictiés de droit canon
et autres vieilles choses, couvert de cuir vert, en lettre de forme ancienne,
en latin.
(Le Roux de Lincy, no 50.)
Il se retouve sous la même forme dans l'état de 1436 et dans la
« librairie » :
(De Laborde, III, nos 6370, 6478.)
Ms. du xi« siècle, complété au xiiF siècle, de 280 fï., moyen for-
mat, relié à ais de bois recouverts de basane. Sous la forme où nous
le possédons il a fait partie de la librairie de Blois dont il
porte au dernier fol. de garde la mention: de caméra compotor. Blés.
et l'ancienne cote de classement sur un feuillet préliminaire : tabula
poetice ad terram, sunt alii.
56 LA LIBRAIRIE
Fol. I — 69V0, Horace, Ars poetica.
fol. yco, Boèce, in topica Aristotelis.
fol. 72i'o — 8ivOj Tancrède de Bologne, Suvima de sponsalihus et matri-
moniis (xiil^ s.),
fol. 82''o — 91^'°} Commentarii in qiiinque lihros Dccrelalimn .
fol. ()2''°, Brocardia juris canonici.
fol. i42''o — 175V0 (anonyme), déforma et conceptione liheîlonwi.
fol. lyS""" — iSqvo (fragments), de viagistratimm romanonun origine et
officio, de noiiiinihus Romanorimi, de significacione
renmi ac verhoritm.
fol. i82'''> — 232 vo (fragments), Commentarii in decretiim Gratiani. Ques-
tiones de resurrectione (fragment). LiheîJiis de intel-
lectu possibili (fragment),
fol. 234'° — 241V0 (anonyme), Comput.
fol. 243''o — lyiro (anonyme), tractatns de dolo.
fol. 273''o — 278''o Commentaire de Boèce, de consolât ioue pbilosophiœ.
fol. 279ro — 281, Horace, Epistole, xii^ s. (les 5 dernières épîtres du
livre I).
HORLOGE DE SAPIENCE.
Boivin, n° 21. Ouvrage ainsi décrit dans la « librairie », parmi
les livres rapportés d'Angleterre :
Ung autre [livre d'oraisons] a fermouers d'argent dorés aux armes de
M. S., contenant l'Orloge de Sapience.
(De Laborde, III, n" 6521.)
Ainsi glosé par Guillaume Petit :
« qui parle du disciple de Sapience, et comme penser a la passion de
nostre Seigneur est vraye sapience, des prouffiz, tribulacions, peines et béa-
titudes desdits disciples », no 115.
HUGUES DE SAINT VICTOR.
Bibliothèque nationale, ms. latin 2532.
Ms. du xv"^ siècle, de 167 fF. de vélin fin, grand format, dans
un cartonnage moderne. Il a fait partie de la librairie de Blois
dont il porte l'estampille (fol. lôj^o), de caméra compotor . Blés.
La première page est entourée d'une bordure et l'on voit dans
la capitale initiale les armes Orléans-Milan.
Fol. fo — 43''o Hugues de Saint Victor, Liber de arca Noe.
Fol. 43''o — 6y° — De vanitate rerum mundana-
rum.
Fol. 6y° — 78''o — De Trium rerum speculatione.
Fol. 78''o — 79V0 — De dilectione.
Fol. 79V0 — 85V0 — De modo orandi.
DE CHARLES D ORLEANS 57
Fol. 85V0 — I i^ro Hugues de Saint-Victor {Extraits divers).
Fol. 119'°— 127V0 — De septein peccatis mortah'his.
Fol. 127V0 — i32''o — De aviore sponsi ad sponsaiii.
Fol. 132V0 — léyo — Didascalion.
Du fol. 37''° jusqu'au fol. 167'^° ce volume est de la main de Jean
d'Angoulême, frère de Charles d'Orléans. (Voir plus haut p. 119).
HUGUES DE SAINT VICTOR, etc. (Recueil).
Bibliothèque nationale, ms. lat. 2922.
Ms. du xv= siècle de 394 ff. de vélin, petit format, dans une
reliure moderne. Ce livre a fait partie de la librairie de Blois dont
il porte l'estampille (fol. S94^°) ^^ caméra compotor. Blés.
fol. 1-105, Confessio Hugonis ad ahhatein. Au fol. i, capitale
ornée où l'on voit les écus d'Orléans et de Milan,
fol. 105 ^''-145^''', Iiicipit liber de extertjiinatioue tnali et proviocione
boni a Richardo de Sancto Victore.
fol. 153''°, Incipit tractatns de statu interioris hominis.
fol. 193''°, de valoreoratio7iis.
fol. 20 5 ""o, Gerson, de simplicitatc cordis.
fol. 2i6''o, de directione cordis.
fol. 222^0^ de illuminatione cordis.
fol. 223V0, Processus per homineiii habitns contra dyabolum ante
tribunal Christi.
fol. 247V0, Gerson, de imitatione Christi.
fol. 278, Incipit tractatns de conceptione Virginis gloriose.
fol. 3i2\'o, Explicit tractatns de conceptione Virginis Marie com-
pilatus a fratre Hermanno de Stildis sacre pagine
prof essore ordinis hereniitaruni.
fol. 3i2vo-3i8i'o, Oraisons à la Vierge,
fol. 3i8''o, Miracula.
fol. 323''o Sequitur officium conceptionis béate Marie Virginis
in sancta synodo Basiliensi ordinatuvi.
HUGUES DU FOUILLOY, etc. (recueil).
Bibliothèque nationale, ms. lat. 2496.
Ce manuscrit a fait partie de la « librairie » de Blois dont il
porte l'estampille : de caméra compotor. Blés.
fol. I — 22''o, Hugo de Folieto, De claustro anime, etc.
On lit au fol. 1-2"°, de la main de G. de Carcaines, notaire pon-
tifical de Rouen, la table qui suit :
Tractatns de claustro anime tnagistri Hugonis ' . Liber de ordine claustri mate-
rialis ejusdem. Liber duodecim abusionum claustri. Dénotât io quindecim graduum.
Liber sancti Cipriani de duodecim abusionibus seculi. Item de septem gradibus
I. Migne, Pntrolosiir latiiir, t. 176.
58 LA LIBRAIRIE
anime.. Libri duo exameronsancti Auguslini contra Manicheos. Expositio Canonis.
G. DE Carch. [seing de notaire pontifical formé des clefs de
Saint-Pierre et de la Croix], De Carcaines [paraphe].
Guillaume de Carchaines nous a fait connaître ainsi sa personne :
Ista suis scriptis Guillelmus signa reviittit
Sobole Turchoriim materna stirpe creatus
Astensis patrix Claraschi rare levatns
Rothomagi degi.
Charles d'Orléans possédait un exemplaire d'Ives de Chartres
ayant appartenu à ce personnage i. (Ms. lat. 2484).
HYMNES, en latin et en français ^.
Ouvrage ainsi décrit dans l'inventaire de 141 7 :
Les hympnes, en latin et en françois, couvertes de cuir vert.
(L. Delisle, no 56.)
L'état de 1427 ajoute :
« En lettre courant neusves »
(Le Roux de Lincy, no 52.)
Indiqué de même dans l'état de 1436 et la « librairie ».
(De Laborde, III, nos 6330, 6479.)
INFORMATION DES PRINCES, traduction de Jean Golein.
Bibliothèque nationale, ms. fr. 121 3.
Ouvrage ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
L'informacion des princes, couvert de drap de damas bleu [Mons. de
Vertus l'avoir >. Mons. de Soisy l'a*. Il a esté recouvert par Jehan de
Moncv 5, et baillé à Jacques Bouchier, trésorier de monseigneur.]
(L. Delisle, uo 18.)
Ainsi décrite dans la « librairie », parmi les livres rapportés
d'Angleterre :
Ung livre de l'Information des Princes a fermouers d'argent armoiries
aux armes de M. S., historié au commencement.
(De Laborde, III, no 6577.)
1. Un acte de Charles d'Orléans du mois de février 1445 et signé : Carcagnes
(Arch. Nat., KK. 897).
2. C'est sans doute un livre de chants pour la chapelle. Cf. Inventaire de ta tihrai-
riede Pliilippe te Bon, par G. d'Outrepont, n" 47 ; L. Delisle, Rectjerctjes sur ta librairie
de CIjartes F, part. II, n° 160.
5. Philippe, comte de Vertus, frère de Charles d'Orléans, mort au mois de
novembre 1420.
4. François de l'Hôpital, seigneur de Sois)% chambellan de Charles d'Orléans.
5. Serviteur de Jacques Boucher, trésorier du duc à Orléans.
DE CHARLES D ORLEANS 59
Il se retrouve dans la librairie de Jean d'Angoulême.
(G. Dupont-Ferrier, no 62.)
Ms. du xiv^ sièle de 174 tf. de vélin et 3 ff. prélim. de garde,
dans sa reliure primitive à ais de bois recouverts de velours rouge.
Les fermoirs ont été arrachés.
Le texte, écrit à 2 col., commence au fol i""" : Regnahit rex et
sapiens erit et faciet jiidicium in terra et justiciam. fheremie xxiii°. Le
glorieux prophète Jheremie... Cette première page est ornée d'une
grande et fine miniature qui représente un roi tenant sa cour de
justice. Dans la bordure inférieure l'écu de Louis d'Orléans soutenu
par deux loups ^
Au fol. 175''" on lit de la main de Charles d'Orléans :
Ce livre est [a] Charles duc d'Orlians, etc. CHARLES [paraphe].
INVOCATION A SAINT BRENDAN, etc. (recueil).
Bibliothèque nationale, ms. fr. 1802. (Exposition X-30).
Boivin, n° 18. Ouvrage ainsi décrit dans la « librairie » parmi
les livres rapportés d'Angleterre :
Ung autre [livre] contenant les Iucquitions[5Ù] de saint Brandem, commen-
sant : Devs omnipotens, couvert de cuir rouge, a ung fermouer d'argent doré.
(De Laborde, III, n" 6519.)
Ms. de 248 ff. de vélin, de la fin du xiiF s., écrit à 2 col., petit
format, dans un cartonnage moderne.
Les fol. 1-12 sont occupés par un calendrier; fol. 11-12 pres-
criptions hygiéniques à suivre suivant les mois de l'année ;
fol. I r'° tableau des lunaisons et des foires de Champagne.
Fol. 13™ Incipit invocatio ' vel oratio sancti Braudani ahhatis qihwi quicumque
cantaverit decein vicibus valet centum psalteria et centuvt cowmeudiicioiieiii (sic)
et centutn ohlacioucs et qui cantaverit nna vice valet, vij. conniiemoracioiies et.
vij. obhitioiies et. vij. psalteria. Deus omnipotens...
Suivent diverses prières de Saint Grégoire (fol. lé™); pour l'en-
fantement (fol. 17''°).
Fol. i7°-47^'o. Traité de la Tribulation (Dj nobis aiixilium Domine.
De Tribulatione. A toi ame livrée...).
Fol. 47^°, 59^°. Sermon de Saint Augustin sur l'oraison.
Foi. 59vo_95ro. Traduction du Miroir de l'Ame.
Fol. 9)''o-io4vo. [La Querole de Paradis] Or tne gart diex que ne inesdie
Volente:^ m'est pris que je die
1. Miniature reproduite au trait par Champollion-Figeac, pi. IV.
2. Le ms. porte inquisio.
éO LA LIBRAIRIE
Fol. i04^'o Explicit la fente âe tous saini
Et la querole de paradis.
Fol. ioy° Bona fnictus bonos facit Arbor. Ces paroles dist nostre Sires en
Veuvangile: li bons arbres, ce dit, fait le bon fruit... Sermon sur le Saint
Sacrement ; fol. 1 18 Oraison Notre Dame ; fol. 1 19 Heures de la Passion ;
fol. 122 Li livres des enfans Israël ; fol. 226 paraphrase du psaume « Ini-
cium sapiencie timor domini » ; fol. 223 l'Oraison de S. Bernard à la Vierge ;
fol. 242V0... 0 benoite et bien aoiiri'e, loi'e soies vous avecques iiostre fil:( sans
fin. Amen.
Hic liber est scriptus,
Qui scripsit benedictus, amen.
Sur le feuillet de garde i v° on lit, de la main de Jean d'Or-
léans, une table des matières qui ont fixé son attention, et la
numérotation des folios du ms. Les fol. 243-246 sont blancs.
Fol. 247^0 à 248 continuation de la table.
On lit au fol, 242'° de la main de Charles d'Orléans.
Ce livre est au duc d'Orlians. CHARLES [paraphe] '.
A côté la signature de Jean, comte d'Angoulème, frère de
Charles d'Orléans. JEHAN [paraphe].
INSTITUTES, en français ^
Ainsi décrites dans l'inventaire de 1417 :
Les instruccions (sic )de l'empereur Justinian, couvertes de cuir vert.
(L. Delisle, no 21.)
Et dans l'état de 1427 :
Les Institutes de l'empereur Justinien, en lettres de forme ancienne, en
françois, couvert de cuir vert, a deux petis fermoers de cuivre.
(Le Roux de Lincy, no 21.)
De même dans la « librairie ».
(De Laborde, III, no 6462.)
INVENTAIRE.
Boivin, no 66. Ainsi décrit dans la « librairie », parmi les
livres rapportés d'Angleterre :
Ung petit papier, couvert de cuir noir, contenant : Inventaire des
besognes de M S, et autres menues choses.
(De Laborde, III, no 6565.)
1. Album, n" 13 .
2. Ce ms. a été identifié à tort par M. Aniauldet avec le ms. fr. 1064. La signa-
ture Charles qui se lit au fol. 85 v° est celle de Charles V.
DE CHARLES d'oRLÉAXS 6i
ISIDORE (SAINT), DE SUMMO BONO.
Ouvrage ainsi indiqué dans la « librairie », parmi les livres rap"
portés d'Angleterre :
Le livre de Ysidore, de Suinnio boiio.
(DeLaborde, III, 6579.)
IVES DE CHARTRES.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 2484.
Ms. du xiF siècle, de 71 ff. de parchemin, dans une reliure en
veau du temps de la Restauration. 11 a fait partie de la librairie de
Blois, dont il porte la mention (fol. /f") de caméra compotorum Blés.,
la cote ancienne rethorica et au fol. v° tab. 7. xiij. Sur ce même
feuillet une table sommaire et la signature G. de carchaxeis '.
Fol. i^'° — 35''°, Ives de Chartres, epistolae.
Fol. 36''o — 59''û, Hildebert, évêque du Mans, epistolae.
Fol. 59'° — ^S''°, Symmaque, epistolae.
Fol. 69 — 71''°, Frère Hugues de Leissons, Ad Helvidem soro-
rem epistola ascetica.
Au fol. 71 on lit de la main de Charles d'Orléans :
Iste liber est niihi duci Aurelianensi, etc. KAROLUS [paraphe].
JARDIN D'AMOURS (le livre du)^
Cet ouvrage fut relié en 1393.
JEAN DE MEUN, TESTAMENT.
Acquis en 1396 par Louis d'Orléans, à la suite d'un Roman de
la Rose (Le Roux de Lincy, p. 36).
JÉRÔME (saint), QUESTIONS HÉBRAÏQUES, en latin.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 1865.^
Ouvrage ainsi décrit dans l'inventaire de 141 7 :
Les Questions hebricux de saint Jheroysme, scmblablement couvertes,
[de veloux noir].
(L. Delisle, n» 13.)
Il figure dans l'inventaire de 1427 (Le Roux de Lincy, n" 14),
dans l'état de 1436 et dans la « librairie » :
Les Questions Hebrier de Saint Jérôme, escriptcs en latin, lectre bastarde,
couvert de velours neoir, a deux mauvais fermouers d'arain, sans histoires,
1. Sur ce personnage voir la notice du ms. d'Hugues du Fouilloy. p. 57 .
2. L. Delisle. Le Cabiiwt des manuscrits, t. \\, p. 118.
62 LA LIBRAIRIE
[avec XV petits traictiés, comme contenu est en la table assise ou premier
foilletj '.
(De Laborde, III, nos 6547, 6458.)
Ms. de 517 ft". et 3 ft". de garde préliminaires, format moyen
dans une reliure en veau du temps de la Restauration. Il a fait
partie de la librairie de Blois dont il porte l'estampille (fol. 317^°),
de caméra compotor. Blés.
Les feuillets préliminaires de garde sont remplis : fol. i^° par une
table sommaire ; une anecdote sur la répartition du bien des églises
faite par Charles Martel à ses soldats ; fol. y° par diverses prières
extraites de Saint Jérôme ; fol. 3^" par la table des opuscules de
Jérôme, visée par la note de la « librairie ».
Le texte commence au fol. V'° : Iiicipil conunentar'wlum beati Hie-
roiiiiiii. Fralres airissimi... Le texte est encadré d'une fine bordure
et dans la lettre capitale F on voit un ange soutenant l'écusson
d'Orléans-Milan.
Fol. 35'°: Explicit docirhia beati Hieronimi... Scripta per nie Nico-
laiim Astesatmm... Karoli ducis Aurelianeusis... sccretarium, ad opus
& utilitatem ipsius domiui ducis. Blcsis aniio domini MCCCCL1IJ% die
XXVI J aprilis.
Cette décoration est due au même enlumineur qui a illustré le
traité de Petrus de Habano (ms. lat. 11230); jusqu'au fol. 89^°
on retrouve également la main et l'écriture italienne d'Astesano.
Fol, 36'''' — 48'°, lucipit Tesiamenlum beati Hieroiiiini. Revcirndis-
siino... Bordure. Dans la lettre R un ange soutient l'écu d'Orléans.
Fol. 49''° — 79'°, Transitus beatissimi Hieronimi. Bordure. Dans
l'initiale du début un ange soutient l'écu d'Orléans.
Fol. Sf" — 89^°, Isti suiit versus super totam bibliam et fer e queli-
bet dictio comprehendit uniim capitulum. Genesis... Dans la première
lettrine on voit les écussons d'Orléans et de Milan.
Fol. 9i''° — 95''°, Sequitur Spéculum ecclesie.
Ce traité est écrit d'une autre main. Il est entouré d'une fine
bordure ou l'on voit les écussons d'Orléans et de Milan.
Fol. ^y° — 106^°, Tractatus de confessione.
De la même main. Dans la lettrine initiale l'écu d'Orléans.
Fol. ioj'^° — 134^°, Saint Grégoire, Dégénère.
Écriture italienne du xiv^ siècle, 2 col. On a ajouté dans la marge
inférieure les écussons d'Orléans et de Milan.
I. Les mots entre crochets sont de la main de Pierre Renoul, le secrétaire de
Charles d'Orléans.
DE CHARLES d'oRLÉANS 63
Fol. 135''°, De oratioue dominica.
(Ibid.) On a ajouté dans la marge inférieure les écussons d'Or-
léans et de Milan.
Fol. 143''°, Incipit prologus in lihros dxalogoruin Gregorii papae.
(Ibid.) On a ajouté dans la marge inférieure les écussons d'Or-
léans et de Milan.
Fol. 143'°, Explicit prologus. Incipit dyalogus.
(Ibid.)
Fol. 160'°, Expliciunt capitula. Incipit liber tercius dyalogorum
Gregorii.
(Ibid.)
Fol. 190''°, Incipit liber pastoralis sancli Gregorii pape script us ad
Johannem episcopum Ravcnnatensem.
(Ibid.) Dans la capitale initiale image de Saint Grégoire. On a
ajouté dans la marge inférieure les écussons d'Orléans et de Milan.
Fol. 226''° Incipit omilia j^ heati Gregorii.
Fol. 296™, Exposicio super cantica canticorum .
(Ibid.) On a ajouté dans la marge inférieure les écussons d'Or-
léans et de Milan.
On lit de la main de Charles d'Orléans fol. 35'° ; fol. 48'° , fol.
79^° ; fol. 106^0.
XL. KAROLUS [paraphe] 40.
:>€
Fol. 317V0, DUX AURELIANENSIS, ETC. 40.
XL. KAROLUS [paraphe]. ^KL.
JOACHIM DE FLORE, LES PROPHÉTIES.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 3519.
Ouvrage ainsi décrit dans la « librairie ^) parmi les livres rappor-
tés d'Angleterre :
Les Prophecies de Joachin, en parchemin, avecques plusieurs prophecies,
sans ais, fermans a quatre esguilettes.
(De Laborde, III, n» 6598.)
Le II janvier 1496 cet exemplaire était prêté à Denis le Mercier,
comme latteste le journal de la Chambre des Comptes de Blois
(Arch. Nat., KK 902 fol, 26''") :
Ledit jour a esté baillé à monseigneur iM' Denis le Mercier, chancellier
de monseigneur, ung livre couvert d'une couverture de parchemin appelé
Abus Joachin .
64 LA LIBRAIRIE
Ms. du xv= siècle de 96 fol. de vélin, dans une demi-reliure
moderne en veau. Il a fait partie de la librairie de Blois dont
il porte l'estampille (fol. 95^°) de caméra compotor. Blés.
Fol. v° Incipit vaticinhim Sihillc Erithree prophctlsse.
fol. 4>'o Ea que seqimntiir Mellino attrihinmt.
fol. 5'o Incipit vaticiniiiiii Merlini Britannici.
fol. 9™ Incipit expositio Ahbatis Joachim super Sibilis et Merîiiio.
fol. 38™ Versus Joachim ahbatis cum Juerint anni complet i mille diicenli ac
sexdecies a partu Virginis aime...
fol. 4i''o Incipit prologus in libellum qui vocattir Spéculum futurorii m tem-
porum vel Pentbaceon Hildegardis.
fol. 41V0 Incipit prophetia sancte Hildegardis de quinque fnturis temporihus...
(3 livres).
fol. 91V0 Invectiva E:^ecbielis contra Pseudo Pastores.
On lit au fol. 95^° de la main de Charles d'Orléans : KAROLUS
DUX AURELIANENSIS, etc.
et d'une autre main : filius Ludovici diicis, fratris régis, filiorum
Karoli quinti et patrui Karoli septiini, quorum et omnium animas domi-
nantium Dominus suhlimet ad astra.
JOSÈPHE, en français.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Le livre de Jozephus des antiquitez et plusieurs histoires des le com-
mancement du monde, de Thebes et de Troyes, couvert de veloux noir
usé.
[Demouré par devers mes damoiselles d'Orléans s du vivant du feu Beau-
gency] ^
(L. Delisle, no 90.)
et dans celui de 1427 :
Le livre de Jozephus en françois couvert de cuir noir usié, en grans
volume, historié, en lettre de forme.
(Le Roux de Lincy, n° 77.)
L'état de 1436 ajoute :
« Et est tout deslié et n'a nulz fermouers. »
(De Laborde, III, n» 6527.)
Il est désigné sommairement dans la « librairie » :
1. Sa fille Jeanne et sa sœur Marguerite.
2. Jean de Milhac, dit Beaugency.
DE CHAKLHS d'oRLÉANS 65
Le livre de Josephus en françois, couvert de velours neoir usé, en grant
volume, historié, a lectre de forme [Monseigneur de Dunois l'a en prest].
(De Laborde, III, no 6497.)
Louis d'Orléans acquit en i 397 un « Josephus en manière de
Croniques » en français, avec un Lancelot, pour 180 écus d'or de
Jean de Beuaigne, son secrétaire. (Le Roux de Lincy, p. 37.)
JOURNAL A L'USAGE DE PARIS.
Boivin, n" 30. Ainsi décrit dans la « librairie » parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung journal a l'usage de Paris, a deux fermouers d'or, aux armes de
France.
(De Laborde, III, no 6529.)
JUVÉNAL ET TÉRENCE, en latin ■.
Ouvrage ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Le livre de Juvenal, avec Therence, couvert de cuir rouge plain.
(L. Delisle, no 59.)
Il figure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, no 54), et dans
celui de 1436 (De Laborde, III, n° 6376); dans la « librairie »
parmi les livres « à recouvrer » :
Le livre de Juvenal avecques Therence, couvert de cuir rouge plain,
escript en lettre anciennne, et y a plusieurs autres traictiés.
(De Laborde, III, no 6623.)
LANCELOT, en français.
Vente, en 1397, avec un Josèphe, d"un livre appelé le « Roman
Lanceloz en françois » par Jehan de Beuaigne, pour 150 écus d'or.
(Le Roux de Lincy, p. 37).
LÉGENDE DORÉE, en français.
Ainsi décrite dans l'inventaire de 1417 :
La Légende dorée, en françois, couverte de cuir blanc.
(L. Delisle, no 48.)
L'état de 1427 ajoute « en lettre de forme, historiée » (Le Roux
de Lincy, no 44). Cet exemplaire se retrouve dans l'état de 1436
(De Laborde, III, no 6364) et dans la « librairie » {Ibid., n° 6475).
Le ms. fr. 241, écrit sous la direction de Richart de Monbaston
en 1 348 pourrait répondre à ce signalement. Ce manuscrit, orné
I. Le ms. lat. 7906 contient entre autres ces auteurs (xi' s.) ; mais rien n'indique
qu'il vienne de Blois ; de même le ms. lat. 7900' (x' s.).
Lii librairie de Charles d'Orléans. 5
GG LA LIBRAIRIE
de nombreuses petites miniatures, a fait partie de la librairie de
Blois.
LÉGENDE DORÉE, en français.
Ainsi décrite dans l'inventaire de 1417 :
La Légende dorée, en François, complette, semblablement couvert [de
cuir rouge marqueté]
[demeurée par devers mes damoiselles d'Orléans du vivant de feu Beau-
gency] ■.
(L. Delisle, no 88.)
l'état de 1427 précise :
Une Légende dorée, en françois, enluminée d'or, lettre courant, couverte
de cuir vermeil marqueté rendue et recouvrée de Simonette, femme de
chambre de Madame d'Orléans la jeune ^ : [on lit dans la marge : Isle liber
non est datiis per iiiagistrum Johannein de Tuillieres 'k Sed de post fiiil aliimde
recuperattis.]
(Le Roux de Lincy, n" 80.)
Le livre se retrouve dans la « librairie -■> (De Laborde, III,
n° 6499) avec la mention : donnée a madame d'Estampes-^.
Ces deux exemplaires paraissent avoir été acquis en 1396 par
Louis d'Orléans de Jean Cachelart, bachelier en décret, l'un pour
28 écus d'or, l'autre pour 12 écus > (Le Roux de Lincy, p. 37-38).
LÉGENDE DORÉE, en latin.
Ainsi décrite dans l'inventaire de 1417 :
La Légende dorée, en latin semblablement couverte [de veloux noir].
(L. Delisle, n" 2.)
Elle figure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, n° 3), puis
dans celui de 1436 :
Item la Légende dorée en latin et Vegece de chevalerie. [On lit en marge :
vendu dicta Légende dorée a Beloisel, restât Vegece].
(De Laborde, IH, no 6635.)
1. Jean de Milhac, dit Beaugeiicy.
2. Parmi la liste des dames et demoiselles ou rencontre en 1420 une « Symounetc
Gazille ». (Bibl. de Blois, Joursansault, n° 1133.)
3. Jean de Tuillières, conseiller du duc d'Orléans en 1428, lieutenant général du
bailli de Blois et « garde des Chartres, lettres et registres et dénombremens estans
ou chastel de Blois ». En 1444 il remplissait encore cette dernière fonction (Bibl.
Nat., P. Orig. 2895, n°' 24, 52).
4. Marguerite d'Orléans.
5. Le ms. fr. 414 a fait partie de la librairie de Blois.
DE CHARLES d'oRLÉANS 67
Elle est donc portée dans la « librairie », parmi les livres « à
recouvrer » :
Une Légende dorée, en latin, en lettre de forme, neufve, couverte de
velours noir, non historié, sans fermouers.
(De Laborde, III, no 6607.)
LÉGENDE DORÉE.
Ainsi décrite dans la « librairie », parmi les livres rapportés
d'Angleterre :
Une petite Légende dorée, donnée a MdS par ledit evesque [d'Engolesme] ' .
(De Laborde, III, no 65 39.)
LEGRAND (Jacques) ^ L'ARCHILOGE SOPHIE 5.
Parle compte du i^"^ juillet 1455 on voit que Jean Moreau,
enlumineur, demeurant à Blois, reçut 50 s. t. pour avoir « tourné
et fleury » 5 lettres d'azur et de vermillon à l'Archiloge Sophie ;
Geoffroy le Sainturier fournit deux fermoirs de laiton, en façon
d'argent, pour 5 s. 5 d. ; Jean Fouquère, écrivain et relieur, relia ce
livre « tout a neuf » pour 17 s. d. (De Laborde, III, nos 6772,
6773, 6774 ; A. Vidier, Jean Moreau, op. cit., p. 324).
LEGRAND (Jacques). LE LIVRE DE BONNES MŒURS.
Bibliothèque nationale ms. fr. 453 ?• — Ce manuscrit de la
seconde partie du xv" siècle a fait partie de la librairie de Blois
dont il porte la cote sur un feuillet préliminaire de garde : des
histoires et livres en françoys puh° 2° a la cheminée. Bloys.
LIVRE DE CONFESSION.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 141 7 :
Le livre de confession 4.
(L. Delisle, no 44.)
1. Ce doit être Roger de Montberon (Voir GRÉGOIRE).
2. Sur ce personnage, A. Coville, De Jacobi Magni vita et operibus. — En 1410, il
remplit pour le duc d'Orléans une mission secrète vers les ducs de Bretagne et
d'Alençon ; en 1411, vers les ducs de Berry et de Bourbon (Bibl. Nat., Po., 1589,
n° 8 ; Po., 2157, n" 460).
î. C'est la traduction en français du Sopbologium Magnum, ouvrage écrit avant
1405, et dédié à Louis d'Orléans. M. E. Langlois (^Arts de Seconde Rhétorique p.xvii)
a donné une liste des manuscrits de cette encyclopédie. — La seconde partie du
ms. fr. 145, qui vient de Louise de Savoie, est peut-être la copie de l'exemplaire de
présentation: au fol. 559 se voit une miniature représentant en effet l'auteur offrant
son livre à Louis d'Orléans ; mais elle date du xvi" siècle. Ce ms. a fait partie de la
librairie de Blois. — Le ms. fr. 1798 est l'exemplaire de Jean d'Angouléme.
4. Désigne sans doute « la manière de soy savoir confesser ». Cf. L. Delisle,
Recherches sur la librairie de Charles V, t. II, n°* 357 et 4^2.
68 LA LIBRAIRIE
LIVRE DE DIVERSES MATIÈRES, en latin.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Le Livre de diverses matières, couvert de cuir vert.
(L. Delisle, no 70.)
et avec plus de détails dans l'état de 1427 :
Le Livre des diverses matières, couvert de cuir vert plain, contenant plu-
sieurs traictiés d'Astronomie et autres choses, en latin.
(Le Roux de Lincy, no 64.)
Il figure sous la même forme dans l'état de 1436 et dans la
« librairie » :
(De Laborde, III, nos 6384, 6489.)
LIVRE DE PLUSIEURS MATIÈRES.
Boivin, no 62. Ainsi décrit dans la « librairie », parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung autre petit Livre en papier, escript tant en vers comme en prose, fai-
sans mencion de plusieurs matières (en marge : nota).
(De Laborde, no m, 6548.)
LIVRE DES NEUF JUGES.
Boivin, no 15, Ainsi décrit dans la « librairie » parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung autre Livre de ix juges, comniansant : Celestls circuli, couvert de
cuir rouge.
(De Laborde, III, no 6516.)
LIVRE DE PROFITABLE THÉOLOGIE.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Le Livre de prouffitable théologie, et autres matières, semblablement
couvert. [Mes damoiselles l'ont. Patct per cediilam] '.
(L. Delisle, no 58.)
LIVRE...
Ainsi indiqué dans la « librairie » parmi les livres rapportés
d'Angleterre :
Item, ung livre donné par Jehan le Gantier % a madame d'Orléans, cou-
vert de velours bleu.
(De Laborde, III, no 6601.)
1. Jeanne et M.irguerite d'Orléans. — Il ne figure plus sur les inventaires suivants.
2. Jean le Gantier, argentier du duc d'Orléans en 1445 (P. Orig;., 1277, n" 2), M°
des caux-ct-rorêts en la duché de Valois en 1447 (Ibid., n" 5), contrôleur de la
dépense de la Chambre aux deniers en 145 1 (Ibid., n° 5).
DE CHARLES d'oRLÉAXS 69
LIVRE DES ROIS.
Un ce livre des Rois » fut vendu à Louis d'Orléans en 1396 par
Jacques Johan, épicier et bourgeois de Paris, relié à la suite du
Trésor. (Le Roux de Lincy, p. 36.) Voir brunet latin.
LIVRES (Deux petits)... «pourMs. d'Angoulesme ' et pour Phi-
lippe M S. d'Orléans... » Ils furent reliés de « cordoan vert » par
Hugues Foubert, libraire demeurant à Paris, le 20 février 1402.
(De Laborde, III, n" 5941 ; Collection de Basiard, p. 185.)
LIVRE.
Livre racheté en 1426 portant la signature du duc de Berry ; pris
sur les Bourguignons il avait été vendu à Orléans. (De Laborde, III,
n° 6318 et Le Roux de Lincy, p. 47.) Ce petit livre était aux
armes d'Orléans et recouvert de velours vermeil. (De Laborde,
III, n° 6435.)
LIVRES.
Ainsi indiqués dans la « librairie » parmi les livres rapportés
d'Angleterre :
Deux livres appartenans aux Celestins, l'un couvert de cuir rouge et
l'autre de cuir blanc et sont petis livres (en marge : Rendus aux Celestins) :
(De Laborde, no 6588.)
LOGIQUE (Commencement de).
Ouvrage ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Logique en papier.
(L. Delisle, no 43.)
Ce livre tigure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, no 42) et
dans la « librairie » parmi les livres « à recouvrer » :
Le Commencement de Logique, en papier.
(De Laborde, III, no 6618.)
LOGIQUE, en latin.
Ainsi décrite dans l'inventaire de 1417 :
Logique, semblablement couvert [couvert de cuir vert].
(L. Delisle, no 53.)
Elle figure dans l'état de 1427 :
I. Charles d'Orléans porta d'abord le titre « d'Angoulcme ».
yO LA LIBRAIRIE
i( sans aiz, historiée et paragraffée a or... »
(Le Roux de Lincy, no 45.)
On la retrouve dans la « librairie » parmi les livres « à recou-
vrer » :
Ung Logique, couvert de cuir vert, sans ais, en lettre courant, en latin.
(De Laborde, III, no 6624.)
LOGICIUE, en latin.
Ainsi décrite dans l'inventaire de 1417 :
Logique, couvert de cuir vert.
(L. Delisle, no 69.)
Elle figure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, n° 63) et
dans la « librairie » parmi les livres « à recouvrer » :
Logique, couvert de vert, sans ais, historiée et paragraflfée a or, escript
en lettre courant, en latin.
(De Laborde, III, no 6621.)
LUCAIN.
Ouvrage ainsi décrit dans l'inventaire après décès de Valentine
de Milan, en 1408 :
Le Livre de Lucan, a iiij fermaulx d'argent doré et une pipe d'argent
doré et couvert de camocas.
(De Laborde, III, no 61 30.)
MACROBE ET TÉRENCE, en latin.
Ouvrages ainsi décrits dans l'inventaire de 1417 :
Macrobe, avec Terence, couvert de cuir rouge plain.
(L. Delisle, no 61.)
Ils figurent dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, n° 55), dans
celui de 1436 (De Laborde, III, 6375) et dans la « librairie » :
Macrobe avecques Therence, de pareille lectre \ volume et couverture
que le liure précédant, escript en latin (// s'agit du Virgile avec Stace).
(De Laborde, III, no 6481.)
MAHOMET, L'ALCORAN, en latin.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 3390.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Le livre de ^Macommet, couvert de cuir rouge marqueté.
(L. Delisle, no 73.)
I. « Vieslle lectre de forme ».
DE CHARLES D ORLEANS 7I
et plus complètement dans l'état de 1427 :
Le livre de Macommet en latin couvert de cuir rouge plain, en lettre de
terme, et aucunement glosé.
(Le Roux de Lincv, n° 67.)
Indiqué de même dans l'état de 1436 et dans la « librairie »
(De Laborde, III, no^ 6387, 6490.)
Ce ms., du xiiF siècle, comprend 152 ft". de vélin, moyen
format, écrit sur 2 col., dans une reliure moderne. Il a fait partie
de la librairie de Blois, dont il porte l'estampille (fol. 152™) de
caméra compotor. Blés. fol. V°: lu hoc Hbro coiiliiiciitur ista. Prologus
in priinis cujusmodi fuerit vita seii doctrina Mahumet. Deiiide cronica
mendosa Sarraceuorum. De creationc iiiundi et de ciijusdain prophetis et
de ortu atque niitrilura et siihlimatione ejiisdem Mahumet in regem et
gestis ipsius pudendis et crudelibus atque successorum suoriim. Item alie
fabule portentuose de generatione et nutrice ejus. Item gesta quedam sive
disputatio 7'idiculosa et questionum stultarum solutiones frivole cum
quodam Abia judco. Deinde corpus legis quam ipsi vacant Alchoran...
Deinde sequitur epistola cujusdam Sarraceni quendam sanctum et doc-
tum christianum- ad legem suant verbis stultis vertantis. Deinde rescrip-
tum sive responsio ejusdem christiani vehementer et copiose miiltisqiie
probabilibus argumentis et rationibus totam impiam sectam cum autore
suo destruentis et ad nichilum redigentis. (Quelques gloses dans les
marges. Au fol 152^'° on lit l'ex-libris de Jacques Bauchant dont
Louis d'Orléans avait acheté une partie de la bibliothèque : Hic liber
est facobi Bauchant servientis armorum commorantis apiid Sanctum
Ouintinum et ei reddatur.
MANDEVILLE (Jean de), LES MERVEILLES DU MONDE'.
Payement de 22 1. 10 s. t. (en accompte de 40 écus) à Jean de
Soisy2 « pour cause d'un livre appelé Mandeville », le 23 juillet
141 1 (De Laborde, III, n° 6207).
1. Un autre « Mandeville couvert de cramoisy » figure dans l'inventaire du
8 septembre 1389 des joyaux de Valentine de Milan (De Laborde, III, n° 5468). Ce
ms. a été identifié par M. Camus avec un manuscrit de la bibliothèque d'Fste à
Modène écrit pour Valentine en 1588 par Pierre le Sauvage de Chalons en Cham-
pagne. Cf. Camus (Jul.), les « Voyages » de Mandeville, copiés pour Valentine de
MiliTi dansla. Rei'. des Bihliothèques (iS()^), IV, 12-3 pi. — Un exemplaire des Voyages,
qui avait appartenu à (Charles V, fut acquis par Jean d'Angoulènie en Angleterre
(n. acq. fr. 45 15-45 16) (L. Dclisle, Recherches, t. I, p. 275).
2. François de l'Hôpital, seigneur de Soisy, chambellan du duc d'Orléans, en
141 3 (British Muséum, add. ch., 11423).
y2 I-A LIBRAIRIE
MÉDECINE (Livre de) en français.
Ainsi décrit dans la « librairie » parmi les livres rapportés d'An-
gleterre :
Ung livre de medicine, en françois, aiant ou commencement ung ymage
du roy de France, a fermans d'argent doré, donné par maistre Jehan le
Fuzellieri.
(De Laborde, III, no 6591.)
MÉDECINE (Régime de).
Ainsi décrit dans la « librairie » parmi les livres rapportés d'An-
gleterre :
Ung petit livre, sans ais, couvert de cuir vermeil, contenant Régime de
medicine, donné à MdS par maistre Pierre Sauvage ", [qui depuis a esté relié
et y a esté ajousté plusieurs autres traictés de médecine, couvert de cuir
rouge, non marqueté et a deux fermouers de laton >].
(De Lahorde, III, no 6541.)
MEDITATIONES IN VII PSALMOS PŒNITENTIALES, etc.
(recueil).
Bibliothèque nationale, ms. latin 458.
Ms. de la seconde partie du xv^ siècle, de 335 fF. de vélin
moyen format, dans un cartonnage moderne.
fol. I — 23™, Pierre d'Ailly. [Mediiationes devotae in septem psaîmos
penitetitiales.] Fera penitencia vehid scalaquod est qua
homo peccator qui secundiim Eiivangelicani paraholatn
descendit de Jherusalem in jherico... Cette page est
entourée d'une fine bordure, formée de fleurs et
de fruits ; dans la partie inférieure deux anges sou-
tiennent l'écu d'Orléans. Les armes d'Orléans se
voient également dans la capitale du début du
texte.
fol. 23 — 2j^°, Proemiiini cujnsdani penitentis in salutaciones gloriose
Virginis et matris secinidum septum psaîmos peniten-
ciales.
fol. 37 — 48^°, Saint Augustin, Manuale. L'Écu d'Orléans dans
l'initiale du début.
fol. 48^0^ Prières diverses.
1. Jean le Fuzelier, conseiller puis général des finances de Charles d'Orléans. Il
passa souvent en Angleterre.
2. Pierre Sauvage, secrétaire du duc d'Orléans.
5. Les mots entre crochets sont d'une autre main.
DE CHARLES D ORLEANS 73
fol. 49''° — 54^'°, Pierre d'Ailly, Tradatus de quatuor exercîtiis spi-
riiualibus. L'écu d'Orléans dans la capitale initiale.
fol. 54''° — 57^'°î Jean Gerson, Testamentum peregrini. L'écu
d'Orléans se voit dans la capitale initiale.
fol. 57^'° — 62''°, Saint Augustin, Sermo de vatiitate sœculi.
fol. 62''° — 64'"°, Jean de Hoveden, Quiudecim béate Virginis
gaudia.
fol. 64^'°, Hymnus rythmicus in honorem h. Fiacrii.
fol. 64^° — 69''°, Rythmica meditatio de Jesu cruci affixo.
fol. 69^° — 9y°, Saint Bonaventure, Psalteriiim heate Mariac Vir-
ginis. La page du début est entourée d'une bordure
et dans la capitale initiale on voit l'écu d'Orléans.
fol. ()y° — 149™, Richard de Saint-\'ictor, Liber de duodecim
pairiarchis.
fol. 149^° — ISS"""? Jean Gerson, Sermo de oratione in Consfan-
tiensi concilio hahitus.
fol. 153'° — I54''°5 Ex hoc qiiod agnus passus est septem signa îibri
fuerunt aperta.
fol. 15 5''° — I99''°5 Incipiunt mediiacionesGuigonisprioris Cartiisie.
Les écussons d'Orléans et Milan sont soutenus
dans la bordure inférieure par deux anges.
fol. 199''° — 210'°, Incipit prologus venerabiJis viriet patris domini
Johannis Stochoriem de Viridi Yalle ordiuis regxiïo-
riim super centum meditaciones dominice passionis.
fol. 2ii''°-''°, Versus rythmici de vanitatibus mundi.
fol. 213''° — 220''°, Salutationes membror uni Jesu. Dans la bordure
inférieure on voit les écus d'Orléans et de Milan
soutenus par deux anges.
fol. 220''° — 222''°, Salutationes b. Maria.
fol, 2 22''° — 224''°, Oratio de beata Maria.
fol. 224''°, Preces de SS. martyribus Cyrico et Julitta.
fol. 225''° — 235''°, Hugues de Saint-Victor, Tractatus de oratione.
fol. 23 5^° — 236^°, Orationes ad Dominum.
fol. 237''° — 240^°, Septem Psahni peccator uni.
fol. 24 F° — 247"°, Centum meditatones cum totidem petitionibus
de passione Christi.
fol. 249''° — 30P°, Saint-Bonaventure, De laudibus Christi. En
tête figurent les armes des d'Orléans-Milan.
fol. 301'° — 302''°, Hymnus et oratio in honorem S. Bernardini.
fol. 303''° — 334"° \Pi''P preces et orationes]. Valde bona oracio.
y4 LA LIBRAIRIE
Omnipotens... Cette page est entourée d'une bordure et on voit
dans la lettre initiale les écus d'Orléans et de Milan. — On
remarque au fol. ^2V° — Sensiiivent les psahnes que Sainct Hylaire,
evesque de Poitiers, extray hors des autres pour prier Nostre Seigneur
des hesongnes especiauLx...
MÉLIBÉE ET PRUDENCE'.
Recueil ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Les histoires de Mellibée, les Eschecs moraulx, le Sage Chevalier, Boesce,
Griseldis et le Codicille maistre Jehan de Meun, en ung volume, couvert
de cuir rouge marqueté. [Mes damoiselles l'ont ^ Patet per cedtdavi...]
(L. Delisle, no 87.)
MESSE (figures de la).
Ainsi décrites dans la « librairie » parmi les livres rapportés
d'Angleterre :
Quatre feuillets ou sont plusieurs figures du mistere de la messe (Qiie-
ratur^.
(De Laborde, III, no 6562.)
MESSES (6 livres de).
Ils avaient appartenu à \'alentine de Milan et furent retenus par
Charles d'Orléans en 1408 dans la part d'héritage de sa mère.
(De Laborde, III, n° 6171.)
MIROIR DE CONSCIENCE.
Ainsi décrit dans la « librairie », parmi les livres rapportés d'An-
gleterre :
Item, ung livre du Mirouer de conscience, ou qu'il a au commencement
ung mirouer et ung cuer.
(De Laborde, III, no 6602.)
MIROIR DES DAMES, par Durand de Champagne.
Ainsi décrit dans la « librairie » parmi les livres rapportés
d'Angleterre :
Le livTe nommé le Miroir aux Dames, a deux fcrmouers d'argent, cou-
vert d'une chemise de toille.
(De Laborde, III, no 6579.)
On lit dans la marge : Madame Va (Marie de Clèves).
Ce livre fut retenu par Charles d'Orléans dans l'héritage de sa
1. Ce peut être le ms. français $78 qui nous offre une composition très analogiue.
2. Jeanne et Marguerite d'Orléans, la fille et la sœur de Charles.
DE CHARLES D ORLEANS 75
mère (De Laborde, III, n° 6171). Il est ainsi décrit dans l'inven-
taire après décès de Valentine, en 1408 :
Le Miroer des Dames, couvert de drap d'or, les fermaulx d'argent,
esqueLz sont Saint Jehan Baptiste et Saint Jehan Euvangeliste, armoyez de
France et Navarre etd'Evreux.
(De Laborde, III, no 6126.)
Faut-il reconnaître le ms. fr. éio dans ces descriptions? C'est un
beau manuscrit qui a fait partie de la librairie de Blois ainsi
que le témoigne cette cote ancienne sur un feuillet préliminaire de
garde : Des hystoyres et livres eu francoys. Non est ei locus destinatus.
La première page est occupée par une grande miniature où l'on voit
un frère religieux franciscain présenter son livre à Jeanne, reine
de France et de Navarre, assise sur son trône et entourée des dames
de sa suite. Ce livre a été malheureusement relié en veau au temps
de Napoléon I^"" et les feuillets de garde en sont lacérés.
MISSEL.
II figure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, n" 45) et sous
la même forme il est décrit dans la « librairie » dans la liste des
livres « à recouvrer » :
Ung Messel, qui estoit escript en l'inventaire dont cestui est deux fois
extrait, et est couvert de cuir rouge, marqueté, sans fermouers, escript en
lettre de forme, historié tout neuf.
(De Laborde, III, x\° 6619.)
MISSEL.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Le messel, avec le psaultier ferial, pour demi temps, couvert de cuir
blanc.
(L. Delisle, no 80.)
MISSEL.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 141 7 :
L'autre messel, pour le dcmourant du temps, couvert de cuir blanc.
(L. Delisle, no 81.)
MISSEL.
Ainsi décrit dans la « librairie » parmi les livres rapportés
d'Angleterre :
76 LA LIBRAIRIE
Ung messel de MS le duc, servant a tous les jours.
(DeLaborde, 111,6595.)
MISSEL.
Ainsi décrit dans la « librairie » parmi les livres rapportés
d'Angleterre :
Ung autre aussi de Madame pour pareille cause.
(De Laborde, III, 6596.)
MISSEL.
Ainsi décrit dans la « librairie » parmi les livres rapportés
d'Angleterre :
Item, ung messel servant a tous les jours, a l'usage de Paris, a deux fer-
mouers d'argent dorés, aux armes de MS. couvert de rouge, marqueté.
(De Laborde, III, 6604.)
MISSEL.
Ainsi décrit dans la « librairie » parmi les livres rapportés
d'Angleterre :
Ung messel achaté par MS a Paris, couvert de cuir rouge martellé, a
deux fermouers d'argent dorés.
(De Laborde, III, 6572.)
MISSEL.
Ainsi décrit dans la « librairie » parmi les livres rapportés d'An-
gleterre :
Ung messel de diverses messes, couvert de rouge, a deux fermouers
d'argent dorés aux armes de MdS.
(DeLaborde, III, 6585.)
MISSEL.
Fait en 1399 par Yvon Lomme, libraire à Paris, pour la chapelle
neuve de l'Eglise Saint-Paul, pour le prix de 40 1. t. (De Laborde,
III, n° 5902).
MISSEL A L'USAGE DE PARIS.
Fait en 1399 pour 40 1. t., par Yvon Lomme, libraire à Paris,
pour une chapelle à Saint-Eustache (De Laborde, III, n° 5903).
MISSEL PORTATIF.
Il fut acquis le 13 février 1403 pour 9 1. t. (^Collection de Bastard,
p. 189).
DE CHARLES D ORLEANS
77
MISSEL.
Ainsi décrit dans l'inventaire après décès de \'alentine de Milan,
(1408) :
Ung missel couvert de rouge cuir vieil et une pipe d'argent.
(De Laborde, III, no 6 121.)
MISSEL.
Enluminé par Angelot de la Presse, et donné par Charles d'Or-
léans à Notre-Dame de Chambourdin, le 23 janvier 1464 (Le
Roux de Lincy, p. 48).
NICOLE DE LIRE, LA POSTILLE.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
La Postille maistre Nicole de Lyre, en trois volumes, couvert de cuir
vermeil marqueté.
(L. Delisle, I, no 31.)
Cet ouvrage figure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy,
no 30) et dans celui de 1436 (De Laborde, III, no 6325). Il est
porté dans la « librairie » parmi la liste des livres « à recouvrer » :
L'Appostille de maistre Nicole de Lire, en trois grans volumes tous
neufs, historiée et enluminée d'or et d'azur, en lettre de forme, toute neufve,
a chacun quatre fermouers de cuivre couvers de cuir rouge, marqueté.
(De Laborde, III, no 6614.)
Il avait été vendu à Louis d'Orléans, en 1398, par Guillaume
Daniel, prêtre, pour 100 fr. d'or (Le Roux de Lincy, p. 42), et
fut donné par Marie de Clèves en 1477 aux frères mineurs de Blois,
ainsi que deux maisons, rue Vasseleur, pour la fondation d'une
messe de saint François et deux messes des morts, l'une pour
elle-même, l'autre « le quart jour de janvier pour l'ame de feu
Nostre Seigneur et espoux Charles duc d'Orléans que Dieu
absolve » (De Maulde, Hist. de Louis XII, t. I, p. 255, note i).
« Et oultre leur avons donné et transporté, donnons et transportons la lec-
ture de maistre Nicole de Lira en parchemin sur toute la Bible, en trois
beaulx volumes, pour icelle estre mise en leur librairie dudit couvent et non
ailleurs ».
(Arch. Nat. KK. 897, fol. 187V0.)
NICOLE DE LIRE, GLOSE SUR LE PSAUTIER.
Ainsi décrit dans la « librairie » parmi les livres rapportés
d'Angleterre :
■jS LA LIBRAIRIE
Une Exposition de maistre Nicolas de Lira sur le Psaultier, donné a MdS
par ledit evesque [d'Engolesme] ', couvert de cuir rouge.
(De Laborde, III, 6540.)
La mention suivante doit s'appliquer à cet ouvrage :
Ung livre couvert de cuir rouge plain, contenant le Psaultier glosé
secundum de Lira.
Cet article est biffé, en marge on lit :
Les Celestins d'Ambert Vont eu. (Ibid., III, no 6574.)
OFFICE DE SAINTE CLOTILDE.
Bibliothèque nationale ms. lat. 917 (armoire IX, n° 149).
Boivin, n° 11. Ainsi décrit dans la « librairie » parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung autre livre contenant l'Office de Sainct Clothildis, couvert de soie
verte et rouge, noté.
(De Laborde, III, no65i2.)
Ms. du xiv^ siècle de 44 ft". de vélin, grand format, rel. en veau
moderne. Il a fait partie de la librairie de Blois dont il porte l'es-
tampille au fol. 44^0 De caméra compotor. Blés.
Fol. f" In natale saiicte Chlildis regiiie fraude quod feriatiir. iij°.
nonas jituii. Super, prima e Antiphona. Regia progenies...
Cette page est entourée d'une bordure. Entre la rubrique et la
lettre capitale ornée R se voit une petite miniature. Elle représente
Clovis, nu et couronné, dans la cuve baptismale. Une colombe,
tenant l'ampoule dans son bec, descend sur lui. Clovis est entouré
de la reine Clotilde à genoux, d'un personnage debout , à gauche,
saint Rémi.
OFFICE DE SAINT GABRIEL.
On lit dans le compte de novembre 1464 :
A Eliot Chevreul, escripvin, demourant a Blois, la somme de deux escus
d'or, pour le pourpaiement d'avoir escript, en parchemin, ung livre pour
M. d. S. ou sont les offices qui s'ensuivent. C'est assavoir : Saint Gabriel,
commençant : cito volant du propre ange. Messe des Saintes Seurs, messe
de la Présentation N D, et messe des cinq plaies X. S. Pour ce cy, L v
s. t.
(De Laborde, III, n" 7035.)
OFFICE DU SAINT SACREMENT.
Ainsi décrit dans la « librairie » :
I. Ce doit ctre Robert de Montbcron (Voir GRÉGOIRE et LÉGENDE DORÉE).
DE CHARLES D ORLEANS 79
Ung petit livre de parchemin nocté, commençant : Sacerdos in eteritum \
couvert d'ais et de cuir blanc, a ung fcrmouer de laion (Oiieratiir).
(DeLaborde, III, 6503.)
ORAISONS AUTOGRAPHES.
Boivin, n° 64. Ainsi décrites dans la « librairie » parmi les
livres rapportés d'Angleterre :
Ung livret en papier escript de la main de mondit seigneur-, contenant
plusieurs Oroisons.
(De Laborde, III, no 6547.)
ORAISONS.
Boivin, 47. Ainsi décrites dans la « librairie » parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung autre petit livret contenant plusieurs Oroisons, commensant : Picliini
bec, a ung petit fermouer d'argent.
(DeLaborde, III, no65 57.)
ORAISONS.
Ainsi indiquées dans l'inventaire de Saint-Omer :
Deux quayers d'Oraisons sans relyer.
(Boivin, no 40.)
ORAISONS.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 1201.
Boivin, n° 20. Ainsi décrites dans la « librairie » parmi les
livres rapportés d'Angleterre :
Ung autre livre d'Oroisons commansant : Domine Jeshii Crisle, a deux
fermouers d'argent dorés, aux armes de Monseigneur.
(De Laborde, III, n» 6520.)
Ms. du xve s. de 381 ff. de vélin à deux colonnes, petit format, dans
une reliure moderne.
Fol. iro [(X\uicnntqtu' dixcrit hanc orationein dominus Bonifaciiis papa ocla-
vus dut indiilgentiam qiiadraginta dieniin : Domine Jhesu Christe qui me creasii
et redcmisti... dans le D capital, l'écu d'Orléans. Cette page est entourée
d'une bordure formée de fleurons.
Fol. i-i6vo Diverses prières à la Vierge ; à Dieu, au Fils, au Saint-
Esprit ; pour les vivants et les morts ; à la Croix, à la Mère de Dieu, aux
saints Anges, aux patriarches, aux prophètes, à saint Jean-Baptiste, à saint
Pierre, à sainte Anne, à saint Michel ; pour l'élévation ; à la Croix ; prière
[. Ce sont les premiers mots de l'antienne chantée à l'Office des vêpres du Saint-
Sacrement.
2. Voir DEVO'I'A MEDITACIO, la note de l'rère Symon.
80 LA LIBRAIRIE
de Me Bérenger pour la bonne mort. Prière de saint Jérôme. Prière de
saint Bernard à la Vierge. Prière à sainte Catherine.
Fol. lyo Meditaciones qiiindecin (anonymes).
Fol. 38''o Saint Bernard, Meditatioues.
Fol. 67^0 Saint Augustin, Liber siipputationum.
Fol. 96''o Oraisons.
Fol. i05'^o Prières à la Vierge et à divers Saints (prières pour un ami, pour
des amis, pour un ami affligé, à la Vierge).
Fol. 107™ Heures de la Vierge.
Fol. 130™ Incipit psalterium Beati Johannis pape factum apud Vieniias.
Fol. 160^'° Saint Bernard, Tractatus de compassione luatris Marie de filio
suo in cruce. . .
Fol. i6']'-'° Incipit opus fratris Ricardi Trevithdaiii querelose directuin ad
beatam Vlrginem de mortalitate et aliis Virginis prerogativis anno domini
1361.
Fol. 195^° Planctus damnatonim.
Fol. aoS""" Comendacio singularis béate Virginis de dolore ej'us.
Fol. 244 vo Incipit Spéculum peccatoris .
Fol. 25i^'o Incipit liber Hugonis de Sancto Victore de arra anime.
Fol. 271 Prières diverses sur les psaumes.
Fol. 295^0 Incipit meditatio Johannis de Havedene de passione et resurrec-
tione Domini salvatoris...
Fol. 359-379^° Saint Bernard, Meditaciones.
ORAISONS.
Bibliothèque nationale, ms. las. 1196.
Boivin, n° 24. Ainsi décrites dans la « librairie » parmi les
livres rapportés d'Angleterre :
Ung autre livre, a deux fermouers d'or, contenant plusieurs oroisons,
commansant : Sancta Trinitas.
(De Laborde, III, no 6524.)
Ms. du xve s., de 548 ff. de vélin très fin, petit format, écrit à deux col.
dans une reliure de basane rouge moderne.
Fol. F» Secuntur oraciones ad sandani Trinitatein. Sancta Trinitas...
Dans la lettre S représentation de la Trinité.
Fol. 25V0-24V0 (addition) : Prière à saint Lambert.
Fol. 2 5''o Secuntur contciHplaciones oraciones et confessiones. Ecu d'Orléans.
A gauche de la bordure un religieux est représenté à mi-corps.
Fol. 49 ro Secuntur Oraciones ai Spiritum sanctum. Dans la lettre D capi-
tale la descente du Saint-Esprit.
Fol. ^v° Secuntur oraciones ad Deuin Jesum Christum... dans le D capital,
l'Ecce Homo.
Fol. 10)^0 Ad imaginent c rux if ixi (petite crucifixion dans la capitale ini-
tiale O).
Fol. II po_i I jro (additions).
DE CHARLES D ORLEANS 8l
Fol. ii5''o Secnntnr oraciones ad heatain Dei genitricem (la Vierge dans la
capitale initiale O).
Fol. 155''° Secuntiir oraciones dicende ante corpus Christi. (deux anges sou-
tiennent l'ostensoir dans la capitale initiale A).
Fol. 344''o Ligmiin vite.
Fol. 4i8i'o Prières diverses (à saint Michel ; à Gabriel, Raphaël, Uriel et à
tous les archanges ; aux apôtres ; aux quatre évangélistes , à saint Thomas
do Lancastre ; à saint Edouard ; a saint Jean ; à la Vierge ; à sainte Brigitte ;
aux onze mille Vierges. Prière de Cassiodore ; prière du matin ; au Saint-
Esprit ; à la croix ; à saint Augustin ; Jérôme à Déniétriade ; pour les pèle-
rins à Jérusalem. Chemin de la Croix. Prière à tous les saints extraite du
Flaviis mellis. Sermons de saint Bernard sur le Cantique des Cantiques, de
saint Grégoire sur Ezèchiel et de saint Augustin sur le Psaume XVIII. Prière
à saint Thomas martyr ; à saint Sébastien et prière contre la peste. Sermon
de saint Augustin sur la nécessité de louer Dieu. Méditations sur le sermon
de saint Bernard ai incnciendum timorem. Sermon de saint Bernard sur le
souvenir de nos ascendants. Prière à la louange de la Vierge; prière
d'Urbain V procurant 2.370 jours d'indulgences ; prière de saint Augustin
extraite du livre de Natura boni. Messe avec 260 jours d'indulgences du pape
Clément VI. Extraits du livre des Rois. Diverses parties du missel. On y
remarque fol. 468''o Missa in kinpore helli ; des lectures du livre d'Esther ;
des prières pour les prisonniers ; fol. 470i'o contre les épidémies ; fol. 471^°
secrète pour les navigateurs. Prières à sainte Hélène; à sainte Frideswide;
à saint Paul; à saint Gilles ; à sainte Barbe ; fol. 475, prières pour tous les
saints dont les reliques sont à Cantorbéry ; fol. 476 prière à saint Thomas
de Cantorbéry et pour ses pèlerins ; fol. 477 Bénédiction d'une épée, des
fruits.
Fol. 478''o-500 Liber de insidiis occultissimis diaboli in teinptacione carnali.
Fol. 500 Prière pour mener à bonne fin une grande affaire ; pour rendre
grâces à Dieu ; pour ceux qui souffrent à cause du gouvernement des
peuples ; pour remercier des bienfaits ; pour ceux qui sont sortis d'une
grande tribulation ; fol. 505 Prière de Judith pour ceux qui ont triomphé
de leurs adversaires; prière de Mardochée ; d'Esther ; prière de Némiepour
ceux qui sont dans la tribulation ou prisonniers ; prière d'Esdras, prière de
saint Job dans les tribulations ; prière de Salomon pour ceux qui gou-
vernent les peuples; prière de Salomon pour remercier Dieu; fol. 512
contre les hérétiques.
Fol. 5 1 6vo Méditations de saint Bernard à la Vierge.
Fol. S33''° Prières pour un homme dans l'adversité, la tribulation et la
douleur... Miser icors... Dans la lettre M l'écu d'Orléans.
Fol. 542V0 Prière pour supporter les malheurs patiemment, au Père, au
Fils, au Saint-Esprit.
Fol. 547''o Antienne de sainte Etheldride; de saint Osmont ; de saint
Joseph d'Arimathie ; de sainte Edithe ; de saint Antoine ; de saint Adrien.
La librairie de Charles d'Orléans. 6
82 LA LIBRAIRIE
ORAISONS.
Boivin, n° 27. Ainsi décrites dans la » librairie » parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung autre livre contenant huit parties d'oraisons devottes commansant :
Euvangelica clamât '.
(De Laborde, III, n" 6527.)
ORAISONS.
Boivin, n° 58. Ainsi décrites dans la « librairie » parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung autre petit livre, couvert d'ais, escript de lettre angloiche, coni-
mensant : Ave vcrlniiii, lequel est aux Cordeliers de Londres.
(De Laborde, III, no 6550.)
ORAISONS.
Boivin, n» 64. Ainsi décrites dans la « librairie » parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung petit livret en parchemin contenant les Oroisons du Psaultier et
l'Exposition des songes. [Ce paragraphe est biffé. En marge on lit : Donné
aGillet'.]
(De Laborde, III, no 6549.)
ORAISONS NOTRE-DAME.
Elles furent copiées à Notre-Dame-de-Liesse lors d'un pèlerinage
en 1445 (Bibl. Nat., Pièces originales 2158, no 565. Voir Pièces
justif., p. Lxxiv, n° I.)
ORATIONARIUM.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 930.
Ms. du milieu du xv*^ s., de 551 ff. de vélin, reliure de maro-
quin rouge, aux fers de Louis XV.
fol. i""" — 189V0, In uomine sancte et iiidividue trinitatis patris et
filii et spiritus sancti incipit prologus in Orationariuin in vita Domiui
noslri Jhesu Christi. Sepe rogatus snin . . . Cette première page est enca-
drée d'une fine bordure et l'on voit l'écu d'Orléans dans l'S
capital.
fol. igoi'o — 216^", Orationarium de suffragiis sanctorum.
fol. 21 7''o — 417^°, Obsecrationes penitentis sese deflcntis ad impctran-
dam remissionem peccatoriim.
fol. 418''" — 4'jy'''°, Compendium docunieutonim traditorum in îibro
1. C'est le même texte que le Donat de Dévotion (ms. lat. 5593, fol. i), offert par
révoque de Paris à Charles d'Orléans après 1444.
2. Clerc de la Chapelle de Charles d'Orléans.
DE CHARLES d'oRLÉANS 83
qnem scripsi de arle inoriendi. Cette page est encadrée d'une fine
bordure et on voit dans le haut, à gauche, l'écu d'Orléans.
fol. 478''° — 479, Oraliones dicende ante psalmos penitenciales.
fol. 480'''' — 528^'°, Devûta meditacio de heueficiis Dei, de quibus Ber-
nardus dicit quod expediret christiano cotidie cogitare... et vocatur hec
mediiatio Stimulus passion is '.
Ledor posce pie mentis memorare Marie ;
Non hic autorem queras sed quere saporem :
Si accédas ad legendum non queras scientiam sed saporem.
fol. 529''o — 530^°, De heata Barbara antiphona; de compassione
oratio ; oratio Johannis Cristofori.
ORDINAIRE.
Bibliothèque nationale, m. lat. 1435.
Ainsi décrit dans la « librairie i> parmi les livres rapportés d'An-
gleterre :
Uag Ordinaire de la chapelle du roy [commençant Sahhato in adventu
Domini, couvert d'ais] =.
(De Laborde, III, no 6589.)
Ms. du xv^ s. petit in-8 de 48 ff. de vélin, dans sa reliure pri-
mitive à ais de bois recouverts de velours noir. Il porte (fol. 42''°)
la mention de caméra compotorum régis Blés. ^.
ORDRE DE LA TOISON D'OR.
Ouvrage ainsi décrit dans la « librairie » parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung livre de parchemin, couvert de parchemin, de l'Ordre de la Toison
d'Or.
(De Laborde, III, no 6546.)
ORLÉANS (Charles), Poésies.
On rencontre dans la « librairie » parmi les livres rapportes d'An-
gleterre :
Le livre des Balades de MS, a ung fermouer a ses armes.
(De Laborde, III, 6545.)
Cette mention me paraît désigner la première partie du ms. fr.
1. Voir DEVOTA MEDITACIO.
2. Ajoute l'inventaire de Boivin, n° 60.
5. Il faut donc que cette mention soit postérieure à l'année 1498. — (Voir plus
haut p. i.xvi.)
84 LA LIBRAIRIE
25458 OU une collection analogue aux ms. de l'Arsenal 2070 et
fr. 191 39 de la Bibliothèque nationale. Toutefois la mention du
compte du i^"" juillet 1455 :
A Michau Bouder, marchant, demeurant a Blois, pour xiiij peaulx de
veslin, baillées a Bertran", pour adjouster et mettre ou livre des Ballades de
M. S. xxij s. t.
(De Laborde, III, no 6765.)
désigne d'une façon certaine un accroissement du ms. fr. 25458.
Le ms. de Grenoble 873 est visé dans une cédule de 1463 (De
Laborde, III, n" 7026).
OVIDE, MÉTAMORPHOSES, en français.
Ainsi décrites dans l'inventaire de 141 7 :
Ovide Melaniorphoseos, en françois, couvert de velours noir.
(L. Delisle, no i.)
et plus complètement dans l'état de 1427 :
Ung Ovide Metainorphoseos, en françois et lettres courant, rimé, couvert
de veloux noir ; et le dit livre tout neuf a deux fermans d'argent dorés,
esmailliéz aux armes de monseigneur le duc d'Orléans.
(Le Roux de Lincy, no 2.)
Désignées de même dans l'état de 1436 et dans la « librairie » :
Item, ung Ovide.
(De Laborde, III, no* 6523, 6448.)
PASSION DE SAINT ALBAN.
Boivin, no 49. Ainsi décrite dans la « librairie » parmi les
livres rapportés d'Angleterre :
Ung livre de parchemin en ung caler, du commencement du livre
delà passion saint Alban.
(De Laborde, III, no 6563.)
On lit dans la marge : queratiir.
PAUL (Saint), ÉPITRES, en latin.
Bibliothèque nationale, ms. lat. ééi.
Ainsi indiqués dans l'inventaire de 1417 :
Les Epistres de saint Paul, avec les gloses, couvertes de drap de soye.
(L. Delisle, no 27.)
Elles figurent dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, n" 26),
I. Bertrand Ricluirt.
à
DE CHARLES d'oRLÉAXS 85
dans celui ce 1456 (De Laborde, III, 6354) et sont décrites dans la
« librairie » :
Les Epistres de saint Pol, glosées en lectre de forme, historiées, toutes
neufves, en latin, a deux fermouers d'argent dorés esmailliez aux armes de
monseigneur, couvertes de soie figurée, dont la couverture a esté ostée
pour qu'elle estoit usée.
(De Laborde, III, no 6466.)
iMs. du xiv^s. grand format, de 230 ff. de vélin, dans une reliure
ancienne de velours vert. Il a fait partie de la librairie de Blois
dont il porte l'estampille (fol. 230^°) fie caméra compotorum régis Blés.
Un exemplaire des Epîtres avait été acquis le 23 septembre 1394
par Louis d'Orléans, de Jehan de Marson, pour la somme de 20 fr.
d'or (De Laborde, III, n° 5629).
PAUL (Saint), LES ÉPITRES, glosées en latin.
Ainsi décrites dans l'inventaire de 1417 :
Les gloses sur les Eppistres saint Pol, en latin, semblablement couvers [de
velours noir].
(L. Delisle, n» 34.)
L'état de 1427 ajoute :
Escriptes en lettres de forme... a deux petitz fermoers de cuivre.
(Le Roux de Lincv, no 36.)
Elles figurent de même dans l'état de 1436 et dans la « librairie »
(De Laborde, III, nos 6357, 6469).
PAUL (Saint), LES ÉPITRES, en latin, glosées.
Ainsi décrites dans l'inventaire de 141 7 :
Les Eppistres saint Pol glosées, en latin, couvertes semblablement, [de
veloux noir].
(L. Delisle, no 37.)
L'état de 1427 ajoute :
En lettre de forme, toutes neufves, couvertes de veloux noir, sans his-
toires, a deux petiz fermoers de cuivre.
(Le Roux de Lincy, no 36.)
Elles se retrouvent dans l'état de 143e et dans la « librairie » :
On lit dans la marge :
Donnée par Monseigneur a M^ J. Calleau son phisicien.
(De Laborde, III, nos 6359, 6471.)
86 LA LIBRAIRIE
PÈLERIN (livre du) ^
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Le livre du Pèlerin, semblablement couvert. — Mons. de Vertus l'avoit^
Mons. de Soisy l'a?.
[Demeuré par devers Mesdemoiselles d'Orléans du vivant de feu Beau-
gency] 4.
(L. Delisle, no 89.)
PÈLERINAGES (Les trois) par Guillaume de Deguilleville.
Ouvrage ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Le Pellerinage de vie humaine, couvert d'un vieil cuir vermeil dessiré
rouge marqueté.
(L. Delisle, I, p. 106, no 7.)
Il figure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, no 8) et dans
l'état de 1436 comme : vendu a Bcloisel 5 (De Laborde, III, no 6336).
On le retrouve donc dans la « librairie », parmi la série des livres
« à recouvrer » :
Les trois Pèlerinages de vie humaine, de Jhesu Christ et de l'ame, en
françois, lettre courant, couvert de vieux cuir marqueté.
(De Laborde, III, no 6608.)
Il avait été vendu à Louis d'Orléans 25 écus d'or, le 7 sep-
tembre 1398, parle poète Eustache Deschamps (De Laborde, III,
no 5864).
PERCEVAL.
« Le Roumant de Parceval le Galoiz » fut retenu en 1408 par
Charles d'Orléans, sur l'héritage de Valentine de Milan (De
Laborde, III, no 6171).
PÉTRARQUE, DE VIRIS ILLUSTRIBUS.
Bibliothèque nationale, Lat. 6069 K.
Ms de 17e flf. de velin écrit à 2 col., dans sa reliure primitive à
ais de bois recouverts de velours noir. Il a fait partie de la librai-
rie de Blois dont il porte l'estampille (fol. 176^0^ qi sur le feuillet
1. Un exemplaire du Pèlerin fut légué par la comtesse d'Armagnac à Bonne,
femme de Charles d'Orléans. (Samaran, Maison d'Armagnac, p. 339.) C'est vraisem-
blablement quelque traité de Philippe de Maizières. Jean Gerson est aussi l'auteur
d'un célèbre Testament du Pèlerin.
2. Philippe d'Orléans mort en 1420.
3. François de l'Hôpital, pannetier du duc d'Orléans.
4. Jean de Milhac dit Beaugency.
5. Beloisel (Voir BARTHÉLÉMY L'ANGLAIS).
DE CHARLES d'oRLÉANS 87
de garde la cote de classement : Tabula hisforia septima in pariefe
versus hostium, liber VJ. Le texte commence au fol. i. Roinuliis
Romanorum rcgwn primiis. Cette page est entourée d'une fine
bordure et dans la capitale initiale on voit l'écu d'Orléans et de
Milan.
Fol. 176^°, Expîicil. Dco gracias, laiis Dca Cbristo, pax vivis,
requies defunctis, amen.
MOURARDi scripsit diocesis Remensis anno domini cccc"^° xlvii'f.
Fol. 176^° on lit la signature de Charles d'Orléans.
KAROLUS [paraphe].
XL. D-C. 40.
PÉTRARaUE, EPISTOLE.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 8570.
Ms. du xiv-' siècle de 238 ff. de parchemin, dans une reliure en
veau moderne.
Il a fait partie de la librairie de Blois dont il porte l'estampille
(fol. 238^°) de caméra compotorum Blés., et la cote (fol. de garde non
chiffré) : tabula ehquentic prima in pariete versus hostium liber iij.
Une table occupe les fol. 1-2.
Fol. 3, Francisi Petrarche laureati rerum familiarum liber xii incipit.
Fol. 258^°, Francisi Petrarce laureati rerum familiarum xxiiij"^^
cxplicit féliciter .
On lit de la main de Charles d'Orléans, fol. 88 :
Hnnc librum dédit magister Pclrus de la He^ardiere micbi duci
Aurelianensi. etc. 40. XL KAROLUS,
et au fol. 238 :
Hune librum dédit magister Pefrus de la Heiardiere ' michi duci
Aurelianensi, etc. KAROLUS.
PÉTRARQUE, traduction en français.
On travaillait à cette traduction en 1455 •
A Jean Moreau, enlumineur, pour avoir tourné d'azur et de vermillon
et fleury deux cens cinquante lettres et fait une vignette ou livre nommé
François Petrac, xxx s. t.
(De Laborde, III, no 6780 ; A Vidier, /cfl» Moreau, op. cit., p. 524.)
I. On a vu plus bas que Pierre de la Hezardière avait présenté à Charles d'Orléans
un Cicéron (ms. lat. 6349) ; il est l'auteur d'un petit traité de Rhétorique dédié à
Bertrand de Landelles, ms. lat. 7762 (L. Delisle, Le Cabinet des Manuscrits, t. I,
p. III.)
88 LA LIBRAIRIE
A Jehan Fouquere, escripvain, demeurant a Blois pour avoir taillé,
pointé, poncé et réglé dé rose six douzaines de parchemin, en xxxvj caiers,
pour escrire le livre de Francovs Petrac en françoys ».
(De Laborde, III, no 678 1 .)
Elle fut reliée pour 22 s. par Jean Fouquere (De Laborde, III,
n° 6777) et Michau Boudet fournit sept douzaines et 7 peaux de
vélin Çlbid., n° 6776).
PETRUS DE HEBANO, DE VEXENIS.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 11 2 30.
Ms. de 70 ff. de velin fin, petit format, dans une reliure de cuir
noir, avec encadrements dorés et milieu, à la devise brèves vir-
TUTIS LABORES ETERXA VOLUPTAS SEQ.UITUR I))!.
Le texte commence au fol. 1''° Rcvcrendissimo in Christo patri et
domino J. diviiia providencia siimmo poutifici Petrus de Hehano niini-
mits mcdicorum... Cette page est entourée d'un joli encadrement
où des anges soutiennent des écus d'Orléans et de Milan. Dans la
lettre capitale R même motif. Fol. 27'° Explicit tractatus de vene-
nis magistri Pétri de Hehano paduani scriptus per me Nicolaiim Astesa-
num iîlustrissimi et excellentissimi principis et domini mei domiiii Karoli
ducis AnreVmnensis et Mediolani, etc. secretarium.
Fol. 28''° — 30^°, Généalogie fabuleuse de la maison Visconti :
Anglus, fiUus Alerani, fiUi Enee^ filii Anchisis ex Venere minore filia
Jovis venit ad has Ligurie partes...
Fol. 33""°, De venenis, quedam sunt que dantur occulte... Cette
page est également entourée d'une bordure fine où l'on voit des
anges soutenant les écus d'Orléans et de Milan.
Fol. 70™ on lit : Laus tibi sit Chrisie quoniam liber explicit iste.
Facto fine pia laudetur Virgo Maria.
Amen.
Les enluminures sont dues à l'enlumineur qui a décoré le ms.
lat. 1865 (Saint Jérôme).
PHYSIQUE.
Ouvrage ainsi décrit dans la « librairie », parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung autre livre de Phisique, commençant : Dicit Satonion, couvert de
cuir rouge, a iiij esguillectes, de qiiinta essentia. Donné par maistre Pierre
de Reffuge ' .
(De Laborde, III, no 6580.)
I. Pierre de Refuge, d'une famille de la bourgeoisie blésoise, général des
finances de Ch. d'Orléans (J. de Croy, Carlulaire de lu ville de Blois, p. 394-597).
DE CHARLES d'oRLÉAXS 89
PIERRE D'AILLY. \'oir meditacioxes.
PIERRE DE BLOIS, LES ÉPITRES.
Bibliothèque nationale, ms. lat, 2607.
Boivin, n° 28. Ainsi décrites dans la « librairie » parmi les
livres rapportés d'Angleterre :
Ung autre contenant les Epistres de maistre Pierre de Blois, comman-
sant : Rogatus a vohis, couvert de blanc.
(DeLaborde, III, no 6528.)
Ms. du xiii^ siècle, écrit sur 2 col., de 73 ff. de parchemin, dans
un cartonnage moderne. II a fait partie de la librairie de Blois dont
il porte l'estampille fol. 73^" de caméra compotor. Blés, et sur le r»
du feuillet de garde la cote ancienne : Tabula eloqiieiitie quinla vertus
hostiuin liber un. Les deux premiers fol. sont occupés par une table.
Au verso du 2'-' feuillet on lit les distiques suivants :
Aurelidiiensis Karolus Jii.x, iiiclitiis héros,
Hiiuc tenuein placide dignetiir siimere lihrum
Oiiein sibi de Vitihus donavil corde Johaiiiies
Jussihus ille suis leto servire paratus.
Le texte commence au fol. 3''°, Epistole magîstri Pelri Bleseiisis
Bathoneiisis archidiaconi Hcnrico dei gracia illustrissimo Anglorum régi
diiciNormaunieet Aquitanic et comiii Andegavensi suus Pet rus Bleseusis
Bathonensis archidaconus salutem in eo per quem reges régnant. Roga-
tus a vobis...
Au folio 73^0 se termine le texte. Un lecteur a ajouté :
Istc liber est scriptus, qui scripsit sit benedictus.
puis on lit :
Ce livre est a Jehan des Vignes. Des \'igxes.
Ce Jean des Vignes, qui offrit au duc cet exemplaire des épitres
était un simple bourgeois de Blois '.
D'une autre main les vers suivants :
I En prince loyauté,
En clerc humilité,
En prélat sapience,
En chevalier proesse,
5 En riche homme largesse,
En herault congnoissance.
En marchant joy tenir.
En servant obéir,
En advocat loquence,
I. J. Soyer, Comptes des recettes et dépenses de la ville de Blois en Van 1404, Blois,
19CO, p. 7, et Cartulaire de la ville de Blois, p. 570.
90 LA LIBRAIRIE
10 En vin bonne saveur,
En drap bonne couleur,
En femme contenance.
et au-dessus, d'une main différente, les signatures :
J. DE BALGEN[si] '.
HANS VAN COLLEN.
PIERRE LOMBARD, LES SENTENCES.
Bibliothèque nationale, lat. 3405.
Ouvrage ainsi décrit dans la « librairie », parmi les livres rap-
portés d'Angleterre :
Ung autre livre, donné a MdS par Audrion de Bresne, appelé le Livre
du Maistredes sentences, couvert de cuir vermeil.
(De Laborde, III, no 6537.)
Ms. du xiv^ siècle, contenant les 4 livres des Sentences; chaque
livre est folioté séparément. Il est écrit à 2 col., avec lettrines rubri-
quées. Dans les marges de nombreuses gloses de différentes mains.
Fol. I, on lit de la main de Charles d'Orléans.
Ce livre est a moy duc d'Orlians, etc. CHARLES [paraphe].
A la fin (4^ partie, fol. 78 v°) 40. D-C. XL.
PIERRE DE POITIERS, ÉPITRES, en latine
Indiquées dans l'inventaire de 1417 (L. Delisle, n° 12) et plus
complètement dans l'état de 1427 :
Les Epistres Pierre de Poictiers, en latin, a lettre de forme, neusve,
sans histoires, couvert de veloux noir, non complètes, a deux fermoers de
cuivre.
(Le Roux de Lincy, n" 13.)
Elles figurent dans l'état de 1436 (De Laborde, III, n° 6346) et
dans la « librairie ». (De Laborde, III, n° 6457.)
PIERRE DES VIGNES, ÉPITRES, en latin.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 8564.
Ainsi décrites dans l'inventaire de 141 7 :
Les Epistres Pierre des Vingnes, couvert de cuir vert .
(L. Delisle, no 66.)
L'état de 1427 ajoute :
1. Jean de Milh.ic dit Beaugency ?
2. On a de Pierre de Poitiers quelques lettres, mêlées de vers, insérées dans la
correspondance de Pierre le Vénérable (Migne, t. CLXXXIX, col. 47-62).
DE CHARLES D ORLEANS 9I
« En latin, lettre courant, figurées en aucuns lieux, en latin ».
(Le Roux de Lincy, no 60.)
Elles sont indiquées de même dans l'état de 1436 et dans la
« librairie ».
(De Lahorde, III, nos 6380, 6486.)
Ms. de léi ft. de vélin, reliure moderne. Il a fait partie de la
librairie de Blois dont il porte l'estampille (fol. i6r°) de
caméra compotor. Blés., et sur le recto d'un feuillet de garde
l'ancienne cote : tabula cloqiieuiie quitila in pariete versus hoslium,
liber vin.
Le texte des Epistole (fol fo- 13 2^°) date du xin<= siècle. Fol. 134''°
à 140™ fragments du xiv^ s. d'un traité de uatura plurium anima-
Jium et de virtiitibus plurium lapiduin preciosaruiii ; fol. 149''° à 160^'°
divers fragments et règles juridiques. A la suite ii figures sont
tracées à la plume, i Représentation allégorique du symbole des
apôtres ; 2 du décalogue ; 3 des sept arts libéraux ; 4 des sept dons
du Saint Esprit; 5 Chérubin aux six ailes; é Séraphin; 7 la sphère
ayant 8 cercles concentriques symbolisant les arts libéraux et les
dons du Sains-Esprit; 8 l'Apocalypse de Saint Jean ; 9 l'Humilité
source de vertus; 10 l'Orgueil source des vices; 11 la Tour de
Sagesse.
PSAUTIER, en latin.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Le Psaultier, glosé, en latin, couvert de cuir rouge marqueté.
(L. Delisle, no 75.)
L'état de 1427 ajoute :
escript en lettre de forme, tout neuf.
(Le Roux de Lincy, no 69.)
Indiqué de même dans l'état de 143e et dans la « librairie » :
(De Laborde, nos 6589, 6492.)
Ces descriptions paraissent convenir à la première partie du ms.
lat. 417. C'est un commentaire sur le Psautier écrit à 2 col. Fol. i.
Cuin oinnes prophetas spiritus sancii revelatiotie constet esse locutos...
et qui se termine au fol. 162''''. Vite eterue iiox est, omnis spiritus lan-
det Dominuin, amen '.
I. Voir les Distinctions sur le Psautier, p. 9^.
92 LA LIBRAIRIE
PSAUTIER, en français.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Le Psaultier, en françois, glosé, en deux volumes, couvert de veloux, ver-
meil.
(L. Delisle, no 20.)
et plus complètement dans l'état de 1427 :
En deux volumes, en lettre de forme, sans histoires, couvers de veloux
vermeil. Chacun volume a deux fermoers samblant d'argent dorés, dont l'un
est esmaillié et armoyé aux armes de Monseigneur.
(Le Roux de Lincv, n" 20.)
Sous la même forme dans l'état de 1456 et dans la « librairie ».
(DeLaborde, III, nos 6550, 6461.)
PSAUTIER.
Ainsi désigné dans la « librairie », parmi les livres rapportés
d'Angleterre :
Ung Psaultier, a ung fermouer d'argent doré, donné a MS par l'abbé de
Saint Jehan d'Angely ^
(De Laborde, III, no 6542.)
PSAUTIER.
Ainsi décrit parmi les livres rapportés d'Angleterre, dans la
« librairie » :
Item, ung petit Psaultier escript de lettre bastarde tout historié, et noc-
turnes et calendrier, couvert de drap damas rouge, a deux fermouers d'or
aux armes de MS.
(De Laborde, III, no 6606.)
PSAUTIER.
Boivin, n" 61. Ainsi décrit dans la « librairie », parmi les
livres rapportés d'Angleterre :
Item, un petit Psauhier avecques autres heures et vigilles a tout requérez,
couvert de cuir marquette, a deux fermouers d'argent dorés. Donnés à Mon-
seigneur a Paris, par l'evesque de Beauvais.
(De Laborde, III, no 6605.)
PSAUTIER.
Ainsi décrit dans l'inventaire après décès de Valentine de Milan,
en 1408 :
I. Louis de Villars.
DE CHARLES D ORLEANS 93
Ung Saultier a deux fermaulx dargent duquel la première lettre est figu-
rée de David qui se combat au géant, couvert de velu vert.
(De Laborde, IIl, no 6125.)
PSAUTIER (Distinctions sur le).
Bibliothèque nationale, ms. lat. 417, 2»^ partie, fol. i63''°-2)0.
Boivin, n° 38. Ouvrage ainsi décrit dans la « librairie », parmi
les livres apportés d'Angleterre :
Ung autre livre contenant les Distinctions sur le Psaultier, commansant :
Faciès inichi [geiiioruiii (sic) '].
(De Laborde, III, no 65 3 5.)
Ms. du xv^ siècle, de 87 ff. de vélin, moyen format, dans une
reliure moderne. Ce ms. a fiiit partie de la librairie de Blois dont il
porte l'estampille fol. 249^° de caméra compoîor. Blés.
Fol. i63''o lucipiunt distindioiies super Psalterium. Faciès michi ten-
torum in introitu tahcrnactdi . . . Dans la lettre capitale F l'écu écartelé
d'Orléans et de Milan.
Ce traité est précédé d'un commentaire sur le Psautier datant
du xiiF s. et commençant Cum omnes prophetas... (\'oir plus haut,
p. 91).
PSAUTIER.
Bibliothèque nationale ms. lat. 456.
Ms. du xiF s. de 155 ff. dans une reliure moderne. Il a fait par-
tie de la librairie de Blois dont il porte l'estampille (fol. i)5'°) de
caméra compotor. Blés.
Au dessous de la main de Charles d'Orléans :
XL. -yC. KAROLUS [paraphe.]
PSAUTIER GLOSÉ.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 457.
Ms. du xiv^ siècle de 82 ff. à 2 col. dans une reliure moderne.
Ce ms. a fait partie de la librairie de Blois dont il porte l'estam-
pille (fol. 82''o) de caméra compotor. Blés. Le texte commence au
fol. I par les mots : Bealiis vir...
Fol. 82''o on lit de la main de Charles d'Orléans.
KAROLUS [paraphe] XL. :h:. 40.
DUX AURELIANEN. etc.
QUESTIONS D'AMOUR.
Boivin, n° 43. Ouvrage ainsi décrit dans la « librairie », parmi
les livres rapportés d'Angleterre :
I. Ce mot ajouté par l'inventaire de Boivin .
94
LA LIBRAIRIE
Ung petit livret de papier contenant les Questions d'amours '.
(De Laborde, III, no 6561.)
RAYiMOND DE PENAFORT, SUMMA DE CASIBUS
CONSCIENCIE.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 3520.
Ms. de 142 ft. de la fin du xiiF s., écrit en Angleterre =, à
2 col., lettres rubriquées, cart. moderne. Le texte se termine
au fol. 119^'° Explicit liber 5"^ ReiiiiDidi de Peiniafortia. (fol. 120''°)
De XVI impedimcutis matrimonii.
Au fol. iséi'o, on lit de la main de Charles d'Orléans :
Ce livre est a Charle, duc d'Orlians, etc.
XL. CHARLES, [paraphe] 40 3.
RECLUS DE MOILLIENS.
Bibliothèque nationale, ms. fr. 1858.
Ainsi indiqué dans l'inventaire de 1417 :
Le Recluz de Morleans, par semblable.
(L. Delisle, no 16.)
Il figure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, no 17) et
parmi les livres « à recouvrer 0 dans la « librairie » :
Le Reclus de Morleans, contenant plusieurs autres traictiés en lettre de
forme, neuf, couvert de cuir rouge, marqueté, a deux fermouers de cuivre,
historié et a lettres d'or partout.
(De Laborde, III, no 6610.)
Ce ms., décrit par \'an Hamel ÇBibl. de l'École des Hautes Études,
fasc. LXI, p. 12) contient, outre Carité et Miserere, le Chemin du
Paradis, fol. 1-91. Il est illustré de nombreuses petites histoires, en
général à fond d'or. Il a appartenu dans la suite à Jean d'Angou-
lême dont les armes sont peintes sur les tranches.
REMÈDE CONTRE POISONS.
Ce livre fut oft'ert à Charles VU, comme ie témoigne la quit-
tance de Jehan l'Essaieur, orfèvre du duc d'Orléans, en date du
30 juin 1455 :
Pour un fermoir d'or par niov fait, esmaillé aux armes du roy, et icelluy
mis et assis en ung livre parlant du Remède contre poisons, donné et envoyé
1. Cette description doit convenir au livre plus connu sous le titre de Demandes et
Réponses d'Amours, dont il y avait deux exemplaires à la librairie du Louvre.
(L. Delisle, Recherches, part. II) ; faut-il y reconnaître le Jugement d'Amours ? (Ibid.,
n" 1078).
2. Ce livre avait appartenu à un curé des environs ou de la ville de Winchester.
(Delisle, Cab. des Mirntucrits, t. I, p. 109.)
5. Album, n' 16.
DE CHARLES D ORLEANS
95
par mondit seigneur le duc au roy nostre sire... (Original acquis par laBibl.
Nat. en déc. 1896. Communication de M. Lcopold Delisle).
ROMAN DE LA ROSE.
Un « Romant de la Rose » suivi du « testament de maistre
Jean de Meun » et du « Livre des Eschez Moralises », enluminé d'or
et d'azur et « a ymages », fut acheté, en 1396, par Louis d'Orléans
à Jacques Johan, épicier et bourgeois de Paris, pour 60 écus, avec
un Trésor de. Rrunet Latin. (Le Roux de Lincy, p. 56.)
Voir BRUXET LATIN'.
ROMAN DE LA ROSE.
Ainsi décrit dans l'inventaire après décès de Valentine de Milan
(1408) :
Le roman de la Rose, figuré.
(De Laborde, III, n" 6 141.)
ROMAN, en allemand.
Ainsi décrit dans l'inventaire après décès de Valentine de Milan,
140S :
Ung romant en alemant couvert de velux vermeil a ij fermaulx d'argent
doré.
(De Laborde, III, n" 6127.)
SACRE DES ROIS (Livre du).
Boivin, n° 53. Ainsi désigné dans la « librairie », parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung autre petit livre couvert de cuir rouge, de la manière de sacrer les
rois de France, commansant : La signifiance de ce sacre.
(De Laborde, III, no 6532.)
SALLUSTE, JUGURTHA.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 5747.
Ms. de 46 ft". de vélin, moyen format, dans un cartonnage
moderne. Il a fait partie de la librairie de Blois dont il porte l'es-
tampille (fol. 46'°) de caméra compolor. Blés ; sur le i"^"" feuillet de
garde on lit la cote ancienne : Ex libris hislorialibus pulpilo 2° ad
parietem aparté curie castri, Viciera. A. 3.
Au fol. I. commence le texte : Faïso queritiir de natiira gcniis
humana... La partie supérieure de cette page, toute entière enca-
drée d'une fine bordure, est occupée par une assez bonne minia-
ture : on y voit un roi couronné et debout, enseignant trois jeunes
seigneurs, long vêtus de robes vertes et couronnés de feuilLiges
(les trois enfants d'Orléans ?). Fol. 46"'° Saliislii Crispi liber sccundiis
explicit in Jugurlhino.
96 LA LIBRAIRIE
Oui cupis ignotum Jugurthe noscere letum :
Trapeie riipis pulsus ad ima mit.
Au-dessous du distique (fol. 46™) la signature de Charles d'Or-
léans :
KAROLUS [paraphe]
et quelques notes autographes :
Fol. 4^° Oratio Micipsc, et paraphe complet.
Fol. 5^'° Oratio Acherbalis, et paraphe.
Fol. T0^° Excmpla Acherbalis, et paraphe.
Fol. 13''° Oratio G. Meiiini, et paraphe.
Fol. 45^° Oratio Bocchi ad SiUam.
Ce manuscrit a servi pour l'instruction des enfants d'Orléans. Il
a été transcrit par Nicole Garbet (cf. le Térence, signé, ms. lat.
7917); plus tard, il servit à Jean d'Angoulême (fol. iS™ voir la
petite fleur dont il marquait ses lectures).
SALLUSTE, CATILINA s en latin.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 9684.
Ms. de 42 ff". chiffrés de vélin fin et réglé, moyen format, pré-
cédés de 4 ff. de garde, cartonnage moderne. Ce manuscrit a
fait partie de la librairie de Blois, ainsi que le prouve la cote
(fol.4vo de garde) : Ex lihris historiaJihiis pulpito j° ad parietem a
parte curie castri, lictera C. 3 et l'estampille (fol. 41'''') de caméra
compotor. Blés. Grâce à un réactif M. H. Omont a pu lire deux
mentions grattées, en tête du premier feuillet de garde antérieur :
Constat domino meo comiti de Angolesmc, et, en tète du fol. 42''o :
Karolo duci Aurelianensi spectat codex iste.
11 a été écrit du vivant de Louis d'Orléans ^. Fol. v° commence
le texte Oinnis homiiies qui sese stiident... Le haut de la page est rem-
pli par une miniature assez fine à fond quadrillé : on y voit un
chevalier armé rédigeant un traité, tandis qu'un homme d'armes
emmène son cheval. Dans l'O initial l'écu d'Orléans. Fol.
35''° Salustii Crispi de Catelinario bello liber explicit.
Le manuscrit de Salluste a été complété par diverses additions :
1° Par une pièce de vers latins, d'une main difterente du scribe
des Catilinaires et d'une encre plus pâle (fol. 35''°) :
1. Ce manuscrit a fait l'objet d'une notice de M. Antoine Thomas (Les premiers
vers de Charles d'Orléans) dans laRoiiiania, XXII (1895), p. T28-135.
2. Très vraisemblablement par Nicole Garbet (cf. le Térence signé (ms. lat. 7917)
cl le Salluste qui précède ms. lat. 5747).
DE CHARLES D ORLEANS 97
Hic infra Sibilla vates alloquitiir illustres doiniiii ducis Aurielianen-
sis genitos, monetquc pro corum per cgrcgios mores exaltation em.
Indole Cesarei fratres solique nepotes
Liliferi folii Ludovici parte parentis,
• Regificam stirpem Frigio qui ducitis Anglo,
Sanguine materno, Ligurum serpentis avite,
Formosi nimium pueri, ceu sidéra trina ',
Illa ego que salvum duxi secura per ortum
Viperee sobolis genitorem urbisque Quirine
Magnanimum Eneam, vobis devota Sibilla
Magna super vestro vates reserabo profectu,
Que regnatores faciant servata potentes.
Vos igitur totas his aures figite dictis :
Omnis enim virtus verbis sed latius inquam
Excellit factis. Ideo sine corpore princeps
Romanus nemo ingenium exercere solebat,
Sic equidem memorat generosi historia Crispi.
Verum Martis opus actu preclarius omni
Hoc ut cepistis vigili perdiscite mente.
Hoc agitate simul jugique vigete labore :
Sic et enim divus César, sic Scipio clarus,
Sic et Alexander Macedo, Fabiusque, Catoquc,
Sic Karolus Magnus creverunt maxime regnis.
Hinc et vos domini pariter regnabitis alti
Enseque victrici magnum lustrabitis orbem.
Sed nimium moneo et semper nimiumque monebo
Vivere concordes (discordia maxima perdit)
Et castos servare thoros et temperare nummum :
Nullus avaritia princeps luxuque beatur,
His siquidem sordet vitiis ignobile vulgus.
Eya agite, illustres pueri ! vos nempe videre
Jam videor fama et bella virtute supremos
Subdere per magnas patrias fulgere triumphis !
Vos modo magnanimis fortes incumbite factis '.
2° une pièce de vers latins, fol. 36-37, ayant pour titre :
Historia ad dilectioiiem Reipiiblice excitativa a Valerio Maximo scripta
1. 11 faut donc que cette pièce soit postérieure à 1400, date de la naissance de
Jean, troisième fils de Louis d'Orléans. Sa latinité savante révèle, d'ailleurs, la
manière d'Oudart du Fouilloy.
2. Les 5 premiers vers sont publiés dans la Ronuviiii, t. XXII, p. 150.
Lii librairie de Charles d'Orléans. . 7
98 LA LIBRAIRIE
libro quiiito, iitulo « de gratis erga patriam », taliler sicut sequitur
versificafa : (d'une autre encre, signée : ab. 0. d.f.)
Urbs romana potens, claris celebrata triumphis,
Atque oratorum modulis vatumque camenis
Fulsit, ut egregia tradunt tua scripta, Valeri...
(fol. 57ro) HOC ODO de fovilliaco. (Signature autographe.)
3° Une pièce de vers en français, du fol. 37™ au fol. 41, resti-
tuée à Charles d'Orléans par M. Antoine Thomas ', ayant pour titre
le Livre contre tout péché et dont l'auteur était âgé de dix ans. Ce
sont là des vers d'un enfant qui versifie maladroitement encore la
morale de son maître sur le péché d'orgueil, d'avarice, de luxure,
d'envie, de gloutonnerie, de colère et de paresse. Est-il besoin
d'ajouter qu'il en parle par ouï-dire ? Il cite « l'enseignement
saint Bernard », Caton, Alain de Lille et « de Godeffroy l'enseigne-
ment » 2.
La transcription de cette pièce est de la main de Nicole Garbet
(cf. P. O. 1277, 1^° 3 ^t le Térence ms. lat. 7917). Peut-être n'est-
elle pas de la même époque que la composition de ce morceau. Un
explicit semble bien avoir été ajouté au moment où le Livre contre
tout péché aura été transcrit. Comment comprendre autrement la
souscription datée de l'âge de son auteur ?
Cy define maintenant
Ce livre, lequel Dieu donnant,
Je, nommé [Charles d'Orlians] >
Fiz quant je eus accompli X ans...
1. Elle avait été publiée par Champollion-Figeac (Les poésies du duc Charles d'Or-
léans... Paris, 1842, p. 410-414) et attribuée à Louis XII ; il n'y est pas question
d'Alain Chartier, mais elle paraphrase le Liber paraholaruin d'Alain de Lille. Cf.
A. Thomas, Romania, XXII, p. 132-133.
2. Il s'agit de la poétique de Geoffroy de Vinesauf, très souvent copiée au moyen
âge et que Jean d'Angoulême a transcrite (ms. fr. 8174).
3. Le nom de Charles, qui se lit aujourd'hui sous un grattcige, était de la même
main que la transcription de la pièce. M. Dupont- Ferrier a contesté son attri-
bution à Charles d'Orléans (Jean d'Orléans, comte d'Angoulême, d'après sa biblio-
thèque, p. 52). 1° Le prénom de Charles a été gratté ; donc, le vers réclamant
un mot de deux syllabes, c'est que le scribe devait écrire Jehan. 2° Le Poème
contre tout puché développe des idées morales propres à Jean d'Angoulême qui cite
même ses auteurs favoris Aristotc, les Distiques de Caton, Saint Bernard et Alain
de Lille.
DE CHARLES DORLEANS 99
On s'explique ainsi les excuses que l'auteur allègue de sa jeunesse
pour raisonner de la morale; il parle d'ailleurs au passé.
En priant tous ceulz qui orront
Ou ce livret présent liront
du'ilz vueillent prendre tous en gré
Ce que j'ay ycy raconté
Et me pardonnent, je leur pry,
En cecy si j'ay point failly
Car jen'estoiepas si saige
Pour ce questoie jeune d'âge
Que je peusse faire traittè
Oui fus i de grant moralité
Les feuillets de garde 2^° y° contiennent la liste des empereurs
romains et des empereurs d'Allemagne et chaque nom est précédé
de la date de l'avcnement. Ces listes sont de la main du comte
d'Angoulême.
Fol. 2''<'. Liste des rois de France jusqu'à Louis VIII (1225). Franci
origine Troiain post eversionen Troie Priamo qiiondam duce inde digresi
juxta Traciam super ripam Danubii consederunt...
Fol. 2^0, 2" col. Liste des rois de Rome jusqu'à Tarquin. Regnum
Latinorum ut dicunt sub fanopro rege exortum... De regno Latinoriim.
Sur le fol. (de garde) 42''°, on lit deux pièces latines, l'une de la
main de Garbet :
Anglorum regno pro morte privata mariti
Formoso moribus Ludovici fîlio ducis
Aurelianensis Karolo Compendii pulcra
Francorum nupsil Ysabellis, filia régis ,
Anno mille™o CCCC™o Julii sexto
Vicesima nona '. Faveant Superi, precor ipsis !
L'autre de celle du comte d'Angoulême :
Ce second argument me paraît de peu de conséquence, ces livres faisant la base
de toute éducation. Mais pour quelle raison, suivant le raisonnement de M. Dupont-
Ferrier, le scribe n'aurait-il pas récrit le nom de Jehan après avoir gratté celui de
Charles ? Et, si l'on réfléchit que c'est Nicole Garbet, le maître d'école de Charles,
qui a tenu ici la plume, comment ne pas le croire bien informé d'un prodige de
l'enfance de son élève, une fort médiocre production au demeurant.
I. Le mariage de Charles d'Orléans et d'Isabelle de France eut bien lieu à Com-
piègne, le 29 juin 1406 (Religieux de Saint-Denis, t. III, p. 365 ; Juvénal des
Ursins, p. 450.
WBUOTHECA )
100 LA LIBRAIRIE
Munus fit judex, Fraus est mercator in orbe ;
Nec lex est dominus, nec timor est pueris.
Prudentes ceci, cognati dégénères sunt ;
Mortuus ignotus, nullus amicus amat.
J Ingenium dolus est, amor omnis ceca voluptas ;
j Ludus rusticitas et gula festa dies.
( Etas ridetur, mulier pulsatur amore ;
[ Dives laudatur, pauperadheret humo.
En résumé ce livre a servi pour l'instruction des enfants d'Or-
léans et je reconnais encore la main de Nicole Garbet, leur pré-
cepteur, dans les annotations marginales (nombreux nota des
définitions. Fol. 25''° Notate doinhii mei ! devant la sentence : Ita
il! maxima forhina iii minium licencia est neque studere neqiie odisse
sed miniiie irasci decef). Plus tard, il fut entre les mains d'Oudart de
Fouilloy ', et servit à l'instruction du comte d'Angoulême qui y a
joint les listes historiques. Le Livre contre tout péché doit être resti-
tué, comme l'a fait M. Thomas, à Charles d'Orléans et date donc
de l'année 1404.
SÉNÈaUE, REMÈDES DE FORTUNE.
Un exemplaire relié de soie vermeille, avec des fermoirs d'or fut
donné en 1398, par Louis d'Orléans au duc de Berry (De Laborde,
III, n° 5823, 582e et 5827 ; L. Delisle, Recherches sur la librairie de
Charles V, 2^ part., p. 251).
SÉNÈQUE, DE REMEDIIS, en latin.
Ainsi décrit dans la « librairie », parmi les livres rapportés d'An-
gleterre :
Ung livre en latin, nommé de Remediis utriusque fortune^ couvert de cuir
rouge.
(De Laborde, III, no 6587.)
SÉNÈaUE, ÉPITRES A LUCILIUS, en latin.
Ouvrage ainsi décrit dans la « librairie », parmi les livres rap-
portés d'Angleterre :
Item, les Espistres de Seneque, en latin, donné par maistre Jehan Cail-
lau, couvert de parchemin.
(De Laborde, III, n» 6597.)
I. En 1414, Oudart de Fouilloy est encore qualifié de Maître d'école de Jean
d'Angoulême (Bibl. Nat., Pierre Orig., 1055 dossier Druille).
DE CHARLES D ORLEANS 101
SÉNÈaUE, DÉCLAMATIONS, en latin.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 779e.
Ouvrage ainsi décrit dans la « librairie », parmi les livres rappor-
tés d'Angleterre :
Ung livre couvert de cuir rouge nommé les Déclamations de Seneque,
donné par ledit maistre Jehan Caillau.
(De Laborde, III, no 6582.)
Ms. du xiv^ siècle, moyen format, de 30 fit., écrit à 2 col., dans
sa reliure primitive à ais de bois recouverte de velours noir.
Il a fait partie de la librairie de Blois dont il porte l'estampille
(fol. 30''°) de caméra compotor. Blés., et au v° d'un feuillet prélimi-
naire de garde la cote ancienne : tabula eloquentie quitita in pariete
versus hostium liber w.
Fol. i""" Incipit primus liber Annei Lucii Seuecead Novatam Senecam
Meli filios declamationum .
On lit au fol. 30 la signature de Thibaud d'Aussigny :
De libris Theobaldi d'Auxigny archidiacono Sigalonie '.
Puis au-dessous, de la main de Charles d'Orléans :
Datus a magistro Johane Caillau michi duci Aurclianen. CHARLES
[paraphe.]
SERVICE DE LA CHAPELLE DU ROI.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Le Service de la chapelle du roy, couvert de cuir rouge marqueté.
(L. Delisle, no 57.)
Il figure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, no 53), puis
dans la « librairie », parmi les livres « à recouvrer » :
Le Service de la chapelle du roy, couvert de cuir rouge, marqueté, en
ung bien petit volume, lettre de forme.
(De Laborde, III, no 6622.)
SIDOINE APOLLINAIRE, ÉPITRES, en latin.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 2782.
Ouvrage ainsi décrit dans l'inventaire de 1417:
I. L'élection de Thibaud d'Aussigny, chanoine de Sainte-Croix et archidiacre de
Sologne, comme évèque d'Orléans (15 décembre 1447) "*^ fut pas ratifiée par le roi;
il conserva donc le titre d'archidiacre de Sologne durant le procès qu'il soutint contre
Pierre Bureau, son compétiteur, et qui se termina au mois de septembre 1450.
(Foulques de Villarct, Élection de Thibaut d'Aussigny... Orléans, 1875, in-8 |t. XIV
des Mémoires de la Société historiijue et archéologique de l'Orléanais]).
102 LA LIBRAIRIE
Les Epistres de Svdoine, couvert de cuir vert.
(L. Delisle, no 87.)
L'état de 1427 ajoute :
Couvertes de cuir vert plain, en lettre de forme ancienne, en latin.
(Le Roux de Lincy, no 61.)
Indiqué sous la même forme dans l'état de 1436 et dans la
« librairie ».
(De Laborde, III, nos 6381, 6487.)
Ce manuscrit, du xii« siècle, de petit format, a fait partie de la
librairie de Blois dont il porte l'estampille de caméra compotor.
Blés. (fol. 1° 4''°) et au fol. V° l'ancienne cote : tabula eloqiieniie in
parietem versus hostium liber vu. Reliure du temps de la Restau-
ration.
SIMON DE COUVIN, POÈME SUR LA PESTE de 1348.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 8369.
Ouvrage ainsi décrit dans la « librairie », parmi les livres rap-
portés d'Angleterre :
Ung livre nommé De Coiivino, de jiidicio solis in convinio (sic) Salurnis,
couvert de cuir rouge.
(De Laborde, t. III, no 6578.)
Ms. de 37 ff. de parchemin, dans sa reliure primitive à ais de
bois recouverts de velours noir. Il a fait partie de la librairie de
Blois, dont il porte l'estampille (fol. 37''°) et la cote ancienne
(feuillet prélim. de garde) : tabula poetice in superficie liber XVIII,
puis au-dessous : tabula poetice inter duas (sic) fenestras liber. V. Sur
le plat intérieur de la couverture : Ce livre est... au-dessous une
caricature.
Fol. I™ Incipit prologus magistri Symonis de Covino de judicio solis in
conjujiis Salurui.., (fol. 48°) Incipit libellus de judicio solis... prohemium.
Postquam materias plures in mente revolvi
Ista michi placuit spacioso scribere métro...
(fol. 57^°) Explicit libellus de judicio Solis in conjujiis Saturni compositus
Parisius per niagistrum Symonem de Couvino scolarem Leodiensis diocesis
anno domini millesimo iricentesimo quadragesimo . Ce livre paraît avoir été
folioté par Charles d'Orléans.
SOLIN, DE MIRABILIBUS xMUNDI.
On lit dans le compte de 1455 •
DE CHARLES D ORLEANS IO3
A lui [Jehan Fouquère, escripvain, demourant à Blois,] pour le reliage
d'un livre de M. S. appelé De viirahUihus mundi et pour avoir collé six feuil-
lez qui estoient rompuz ou livre de m. d. s. appelle l'Archiloge Sophie,
XX s.
(De Laborde, t. III, n" 6782 ; A. Vidier, Jean Moreau, op. cit., p. 324.)
SOMME LE ROI, de frère Laurent ■.
Bibliothèque nationale, ms. fr. 1040.
Ainsi décrite dans l'inventaire de 1417 :
La Somme le roy, semblablement couverte [de veloux noir].
(L. DeHsle, no 9.)
et plus complètement dans l'état de 1427 :
La Somme le Roi en françois, en lettre de forme, historié au com-
mencement des vices [et des vertus] , couvertes de veloux noir, a deux fer-
moers de cuivre, en la fin duquel est la Vie saint Denis.
(Le Roux de Lincy, no 10.)
De même dans l'état de 1436 et dans la « librairie » :
(De Laborde, III, no 6343, 6454.)
Ms. du xiv^ siècle, de léé ff. de parchemin, dans une reliure
du xvii^ siècle aux armes du Roi. Il a fait partie de la librai-
rie de Blois dont il porte (fol. 166"'°) l'estampille : de caméra com-
potor. Blés, et sur le v° du plat de la reliure l'ancienne cote .• des
histoires et livres en francoys piil^° 2. a la cheminée. Au r° d'un feuil-
let préliminaire les lettres capitales C L entre 2 larmes (Marie de
Cléves).
Une table occupe les 2 premiers folios. Fol. 2'^° Ci commence le
Miroiter du Monde... (fol. 143''°) Ce livre compila et parfist. j. frère
de r ordre des preescheurs a la requeste du roy de France Phelippe en Van
de Vincarnacion mil et ce et LXXIX. Deo gratins. Fol. 145"^° Ci com-
mence la vie de Monseigneur S. Denys et de sei compaignons. Apres la
précieuse mort que nostre sire Jhesucrist... (fol. léé""") ... Vrais die x et
vrais Sires sans fin et seni commencement. Amen.
Ce livre fut acheté 18 1. t. à Gilet le Prèvot le lé février 1394
(De Laborde, III, n° 5643); emprunte le 12 mai 1501 il fut res-
titué le 3 novembre de la même année par Jean Chevalier, comme
I. Cf. P. Meyer, Bulleti)i de la Soc. des Anciens textes, t. XVIII (1892), p. 68, et
la Romania, t. XXIII (1894), p. 449. — L'exemplaire de Jean d'Angoulcme est con-
servé à la Bibl. Sainte-Geneviève, ms. 2898.
104
LA LIBRAIRIE
l'atteste le Journal de la Chambre des Comptes (Arch. Nat., KK
902 fol. 74''°) :
Le xiie de may mvc et ung Jehan Chevalier a pris en la Chambre des
Comptes ung livre en parchemin appelle la Somme le Roy commençant : c'est
la table ou sont contenu- tous les chappitre:^ de quoy ce liwre parle et finissant :
vraix Dieux et vraix sires sans fin et sans commencement, amen, et est relié
entre deux ais, couvert de rouge a boutons et fermouer de leton.
On lit dans la marge :
Rayé par ce que ledit Chevalier l'a rapporté ce jour d'uv iije jour de
novembre mil vc et ung.
SOMME RAYMOND.
Boivin, n° 19. Ainsi décrite dans la « librairie », parmi les livres
rapportés d'Angleterre :
Ung autre livre appelle la Somme Remon, commancant : Quoniam ut
ait, couvert de cuir rouge.
(De Laborde, III, no 6522.)
SOMME DES VICES. \o'\x Guillaume de brosse.
TABLES (jeu de) et d'ÉCHECS.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 1028e.
Ce recueil figure dans la « librairie », parmi les livres rapportés
d'Angleterre :
Ung tablier et les eschiés. (OucraturK)
(De Laborde, III, no 6567.)
Ce précieux manuscrit que j'ai reconnu pour la propre règle de
Charles d'Orléans, annotée de sa main ^, est à ses armes. Au fol.
i84''o on lit l'ex-libris :
KAROLUS. hte liber constat Karolo diici Aurelianensi, etc.
TACUINUM SAXITATIS 3.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 6977.
Ainsi décrit dans la « librairie», parmi les livres rapportés d'An-
gleterre :
1. Cette note manque à l'inventaire fait à Saint-Onier (Boivin, n" 51).
2. Cf. P. Chim'pion, Charles d'Orléans joueur d'échecs, Paris, 1908, in-4. — Album,
n° II.
j. Sur cet ouvrage, et sur cet exemplaire, voir le compte rendu par ^L Léopold
Delisle, d'un travail de Sï. Julius von Schlosser (Jonninl des Snvauts, septembre
1896).
DE CHARLES D ORLEANS IO5
Boivin, no 31. Ung livre de Médecine, commansant : Tacuhuim sanitatis
couvert de cuir rouge.
(De Laborde, III, no 6550.)
Ms. de 66 fol. dans sa reliure à ais de bois recouverts
de velours de noir. Fol. i''o cote ancienne de la librairie de
Blois : iah. iiij medicine liber X.
fol. i^o. Tacuinum sanitatis ad narrandutn VI res necessarias et in narra-
tione juvamentis ciborum et potiis et indumentonim nocutmnti ipsorum et in
remotione nociimentorum juxta consilia meJiorum ex antiquis composuit autem
librum istutii Elbuschascin Ehniichar filius Hahadum filii Biicellam viedici
de Baldach.
Il a été identifié par M. Léopold Delisle avec un exemplaire de
la librairie de Charles V au Louvre ; Charles d'Orléans le recueillit
donc à la vente du duc de Bedford. (L. Delisle, Recherches, t. I,
p. 273).
Fol. dG'''^ on lit de la main de Charles d'Orléans
Iste îiber constat Karolo duci Aureliauensi, etc.
XL. KAROLUS. 40.
TÉRENCE, en latin.
Bibliothèque nationale, ms. lat. 7917.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 14 17 :
Le livre de Therence, en latin, couvert de rouge marqueté.
(L. Delisle, n» 28.)
et dans l'état de 1427 :
neuf, avec l'exposicion en latin, a lectre courant, a deux fermoers de
cuivre.
(Le Roux de Lincy, no 27.)
Indiqué de même dans l'état de 143e et dans la « librairie » :
(De Laborde, III, nos 6355, 6467.)
Ms. du xv«, de 187 ff. de vélin, moyen format, dans sa reliure
primitive à ais de bois recouverts de velours noir. Les fermoirs ont
été arrachés. Il a fait partie de la librairie de Blois dont il porte
l'estampille (fol. iSy^") de caméra compotor. Blés, et sur le r° du feuil-
let préliminaire de garde l'ancienne cote : tabula poetice in superficie
lib. F"^ Terentius. Le texte comprend r^>/^n'a(fol. i-iC"), VEuuu-
chus (fol. 20^0-4 3 vo^^ V Eautontumorumenos (sic) (fol. 43^°-65^o),
VAdelphos (fol. é6''°-87''°), VHechiria (fol. 87^''-io5^°) et le Phormio
(fol. 106''°- 128''°). Suit le commentaire à'Eiigrasius super Therencium
Io6 LA LIBRAIRIE
(fol. 128). Fol. iSy^ ExpHcit exposicio iextiialis super Thercncium.
Suivent les distiques : Natns in excehe Cartaginis edihus altis...
Fol. 185^'° Andria prima fabula.
Fol. i8j^° Explicit ]>i . Garbet.
Nicole Garbet était le précepteur des enfants d'Orléans.
(L. Delisle, Le Cabinet des Manuscrits, 1. 1, p. 103.) Les notes interli-
néaires et marginales prouvent que ce ms. jusqu'au fol. 43 a servi
de texte pour leurs leçons (fol. 35^° Notate Juvenes. Cf. les anno-
tations du Salluste, ms. lat. 9684).
TITE LIVE.
Louis d'Orléans fit payer 300 francs d'or à Gilles Malet pour le
prix d'un « livre en deux volumes nommé Titus Livius », le
23 octobre 1393 (Collection de Bastard, n° 180).
TITE LIVE '.
Louis d'Orléans fit payer à Pierre de Varonne, étudiant à Paris,
un « Titus Luvyus » avec un Boèce, 307 1. 10 s. t., le 15 janvier
1398. (De Laborde, III, n° 5800.)
TOUR (la) DE LA GRANT RICHESSE.
Bibliothèque nationale, ms. fr. 222.
Boivin, n° 10. Ainsi décrit dans la « librairie » parmi les livres
rapportés d'Anglelerre :
Ung livre de médecine en françois, couvert de cuir vert sans ter-
mouers, appelé Taciiintts, commençant : Maladie est une mauvaise disposi-
tion.
(De Laborde, III, no 65 11.)
Ms. de 45 fï. de vélin dans une reliure de maroquin rouge, aux
armes de Louis XV. Il porte (fol. 44''°) l'estampille de la librairie
de Blois : de caméra compotor. Blés. Le fol. i""" est occupé par une
table des 43 chapitres ; le texte commence au fol. 1"° : La tour de
la granl richesce sul appelée. Maladie est une mauvaise disposition du
corps... Il se termine (fol. 44^°) et doit le corps purgier par vomite et
par m-edecines diurétiques.
Au fol. 45^° on lit de la main de Charles d'Orléans.
1. Ces deux mentions désignent la traduction faite par Pierre Berçuire entre 1552
et 1556.
DE CHARLES D ORLEANS IO7
Iste liber constat Karolo duci Aurelianensi, etc.
.XL. KAROLUS [paraphe] 40.
VALÈRE MAXIME, en français '.
Vendu à Louis d'Orléans par Gilles Malet 100 écus d'or en
1397 (Le Roux de Lincy, p. 38-39).
VALÈRE MAXIME, en latin.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 141 7 :
Le grand Valere, en latin, couvert de cuir blanc.
(L. Delisle, no 83.)
et plus précisément dans l'état de 1427 :
Le Grant Valere, en latin, de forme lombarde, neufve, couvert de cuir
blanc.
(Le Roux de Lincy, no 76.)
Indiqué de même dans l'état de 1436 et dans la « librairie » :
(De Laborde, III, nos 6396, 6496.)
Un Valere Maxime, en latin, qui portait la signature de Charles
d'Orléans est ainsi décrit dans l'inventaire des livres du comte
d'Angouléme :
Comment fut Valere, en latin et parchemin, commencent ou second
feuillet « qiiod fiehat » et finissant ou penultienne « Adviros ». Signé
KAROLUS.
(G. Dupont-Ferrier, no 25.)
Le no 648 de la collection Hamilton à Berlin -, portait cet
ex-libris :
Hune lihnim dédit episcopiis Baiocensis s michi duci Aurelianensi 1440.
KAROLUS.
Un morceau de ce livre fut écrit en 1453 par Nicolo Astesano
(^Neues Archiv., viii, 343, G. Gorrini, // commune Astigiano, p. 203-
224), « Explicit commentum sive declaralio super librum Valerii
Maximi in principio presentis voluminis descripti scriptum per me
Nicolaum Aslesaiium, ilhistr. et excellent, principis et dom. ducis Aure-
1. C'est la translation des Facta et dicta memoralnlia entreprise par Simon de Hes-
din en 1377.
2. .aujourd'hui à la Bibliothèque royale de Berlin.
3. Zano de Castiglione désigné par Martin V, 1450-1459 (Gallia Christiaiia, XI,
col. 579). — Cette mention se rapporte h la première partie du manuscrit (fol. 131)
transcrite par Francesco Nate en 1423.
I08 LA LIBRAIRIE
lîanensis et Mediolani, etc. secretarium, ad opus et utilUalem ipsiiis
domini ducis 14^^ » ■.
VÉGECE, en français.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 141 7 :
Le livre de Vegece et de chevalerie, couvert de cuir rouge.
(L. Delisle, no 17.)
Il figure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, n° 18), et sous
la même forme dans la « librairie » parmi les livres « à recouvrer » :
Le livre de Vegece de chevalerie, en François, lettre de forme, sans his-
toires, couvert de cuir rouge marqueté, a deux petis fermouers de cuivre.
(De Laborde, III, no 66 II.)
VÉGÈCE, en français et le TESTAMENT de Jean de Meun^.
Bibliothèque Nationale, ms. fr. 2063.
Ainsi décrit dans le catalogue de 1417 :
Le livre de Vegece de chevalerie, couvert de velours noir, et le Testament
maistre Jehan de Meun.
(L. Delisle, no 19.)
L'état de 1427 ajoute :
Escript en François, lettre de forme, historié, couvert de veloux noir,
a deux petiz fermoers de cuivre.
(Le Roux de Lincy, no 19.)
Décrit de même dans l'état de 1436 et dans la « librairie ».
(De Laborde, III, nos 6349, 6460.)
Ce ms. qui contient à la fois Végèce et le Testament a appartenu
à Jacques Bauchant >, sergent de la prévôté de Saint-CIuentin et tra-
ducteur du roi Charles V ; Louis d'Orléans acheta une partie de sa
bibliothèque en 1397 (Le Roux de Lincy, p. 34-35; L. Delisle,
Recherches, t. I, p. 91).
VICES (Livre des) et des VERTUS 4.
Boivin, no 17. Cet ouvrage est ainsi désigné dans la « librairie »
parmi les livres rapportés d'Angleterre :
1. C'est la seconde partie du manuscrit, non chiffrée. — Ce livre a fait partie de la
bibliothèque du C" Mac-Carthy Reagh (Catalogue, t. II, 248, n° 5475-)
2. Sur les anciennes traductions françaises, voir P. Meyer dans Ro)nania, XXV,
401-423.
5. Voir plus haut MAHOMET.
4. Ce peut être la « Somme des Vices et Vertus » de frère Laurent ou une partie
du Brunet Latin. — Voir p. 49, GUILLAUME DE BROSSE.
DE CHARLES D ORLEANS
109
Ung autre livre des Vices et Vertus dessus escript, couvert de cuir blanc.
(De Laborde, III, no 6518.)
VIE DES PÈRES ■.
Bibliothèque nationale, ms. fr. 1038.
Ce ms. figure dans l'inventaire après décès de Marie de Clèves
(148.7) ; mais il est certain qu'il vient d'Angleterre où Charles d'Or-
léans dut vraisemblablement le rencontrer. Il a fait partie de la
librairie de Blois dont il porte l'estampille (fol. i6S^°) de caméra
compotor. Blés, et au verso de la couverture l'ancienne cote : Bloys.
Des histoires et livres en francoys puh° 2. a la cheminée.
Ce ms. écrit à la fin du xiiF s. ou au début du xiv^, comprend
plusieurs traités. Fol. 1''° Ce sont les rubriches de la vie des Saints Pères.
Fol. 114.''° De Balaani et Josapbaih. Fol. i(i2^° De T avènement antecrist.
Fol. 164^° Asiiniplion Nostre Dame. Fol. 168''°, recette en anglais
pour faire pour r« aqua vite ».
Fol. 167^° on lit les ex-libris : Cest livre est a Philipe de Coiicy
duchesse d'Ireland comtesse d'Oyenfordh et fol. 4''° : cest liviere achata
dame Sihile de Felton, abbesse de Berchyng de les exécuteurs de dame
Philipp Coucy duchesse d'Irland.
VIE DES TROIS MARIES.
Retenue en 1408 par Charles d'Orléans sur l'héritage de Valen-
tine de Milan.
(De Laborde, III, n° 6171.)
VIE DE SAINT FIRMIN.
Indiquée dans l'inventaire de Saint Orner :
Ung autre contenant l'histoire de Saint Firmin.
(Boivin, no 55.)
VIE DE SAINT MARTIAL, etc.
Ainsi décrit dans la « librairie », parmi les livres rapportés d'An-
gleterre :
Ung autre livre couvert de cuir vermeil de la vie de Marsal et sainte
Valere, et au commencement ung Histoire de saint Marsal, et ou milieu
ung autre Histoire de saint Marsal et sainte Valere, a deux fermouers d'ar-
gent dorés, lettre bastarde.
(De Laborde, III, n° 6544.)
VIE DE SAINT MARTIN, en vers par Péan Gastineau.
Bibliothèque nationale, ms. fr. 1043.
I. L. Delisle, Le Cab. (Us Manuscrits. 1. 1, p. iio, note 1-2.
IIO LA LIBRAIRIE
Ce ms. copié dans la seconde partie du xiii^ s. a fait partie de la
librairie du Louvre (L. Delisle, Recherches, v^ partie, p. 307) ; il
passa en Angleterre à la dispersion de cette bibliothèque. Bien qu'il
ne soit pas porté sur ses inventaires, M. L. Delisle pense que Charles
d'Orléans dut le recueillir pendant son exil. Il a fait partie en effet
de la librairie de Blois. Les armes de France, sur le premier
feuillet, n'ont dû être mises qu'au début du xvi^ siècle.
VIE DE SAINT SECOND.
Ainsi décrit dans la « librairie », parmi les livres rapportés d'An-
gleterre :
Ung autre [petit livre], contenant Tistoire et légende de saint Second.
(De Laborde, III, no 65 52.)
VIE DE NOTRE-DAME.
Ainsi décrite dans l'inventaire après décès de \'alentine de
Milan (1408) :
Ung rôle ouquel est k vie de N. D. et du Nouvel Testament, figuré
par ymagcs, couvert d'un drap de soye brochié d'or.
(De Laborde, III, no 6135.)
Ce rouleau figure dans l'inventaire de 14 17 :
La vie Nostre Dame, en françois, en ung grant roulle, couvert de drap
[d'or] figuré.
(L. Delisle, no 42.)
Il se retrouve dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, no 41) et
dans celui de 1436, avec la mention : VenduaBeloiseh (De Laborde,
III, no 6329).
Il figure donc dans la « librairie », parmi les livres « à recouvrer » :
La vie de Notre Dame, toute historiée, en ung rosle de parchemin, cou-
vert de drap d'or, en françois et tout le Nouveau Testament et Exposition
des Euvangiles.
(De Laborde, III, no 6617.)
VINCENT DE BEAUVAIS, MIROIR HISTORIAL, traduction
française de Jean de Vignay.
Bibliothèque nationale, ms. fr. 312 [exposition X, 27] 313, 314.
(Vol. I, II, IV) ^
1. Voir plus haut BARTHELEMY L'ANGLAIS. PELERINAGES (les trois).
2. L.1 description en a été donnée par M. L. Delisle dans la Galette archéologique,
t. XI, année 1886.
DE CHARLES D ORLEANS III
Cet ouvrage ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Les quatre volumes dû Mirouer historial, couvert de velours noir.
(L. Delisle, n" 33.)
11 figure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, n°32), puis sous
la même forme dans la « librairie » parmi les livres « à recouvrer » :
Le livre du Mirouer historial, en quatre grans volumes, neuf, en françois,
en lettre de forme, historiées a mi, couvert de veloux noir, chacun livre a
deux fermouers esmaillés, armoiés.
(De Laborde, III, no 6652.)
Voici quelques mentions de comptes se rapportant à la fabrica-
tion de ces volumes :
12 février 1396 (n. st) reçu en plusieurs fois par Thévenin
L'Angevin de 500 francs pour achat de parchemin (De Laborde,
III, n° 5678). Le 3 juin 1396, 50 fr. pour le même objet (^Ibid.,
III, n° 5682 et 5709). Le 2 septembre 1396, 40 fr. pour le même
ohJQtÇIbid., III, n° 5725 ; Cf. Champollion-Figeac, Louis et Charles
d'Orléans, p. 391-392).
Dans l'inventaire fait à Chauny après le décès de Marie de
Clèves, (1497) on trouva seulement trois de ces volumes :
Trois des quatre volumes du Miroer vstorial et Ms. de Danois a l'autre.
(De Laborde, III, no 7194.)
Ils ont fait partie de la librairie de Blois dont ils portent l'es-
tampille (vol. I, fol. 354"'°) de caméra compoiorum Blés., et la cote
ancienne collée sur le plat de la reliure : des hystoyres et livres en
francoys, pul^° p° contre la tnuraille de devers la court. Sur le verso
du feuillet préliminaire de garde du premier volume on lit les signa-
tures : v-c d'armagnac et a loys d'orleaxs.
Fr. 312. Fol. V°. Ci commence le premier volume du Mireoir Hysto-
rial translaté en françois par frère Jehan de Vignay... (Fol. 354'°). Ci
fine le premier volume du livre dit mireoir hystorial escript par Raoulet
d'Orliens ' l'an mil trois cens quatre vins et sei^c parfait a Dieu grâces
rendy de jiiing le premier vendredy. Nombreuses miniatures au trait.
Au fol. i''o une grande miniature représentant l'auteur visité par
saint Louis. Dans la bordure inférieure l'écu de Louis d'Orléans
supporté par deux loups ^.
Fr. 313. Fol. v°. Cy commence lesecont volume du Mirouer Hysto-
1. Voir sur ce scribe la notice de .\I. L. Delisle (Recherches, t. I, p. 70-81).
2. Fac-similé dans C. Couderc, Album de portraits, pi. XLII.
112 LA LIBRAIRIE
rial translaté de latin en français par la main Jehan de Vingnay, lequel
mirouer frère Vincent de V ordre des frères prescheurs compila en latin a
la requesté monseigneur Saint Loys roy de France... (Fol. 392^°) Cy
fenist le second volume du mirour historial. N. et l'estampille : de
caméra compotor. Blés. Une grande miniature au trait à deux com-
partiments occupe le haut de la première page : dans le premier
l'auteur offre son livre au roi, dans l'autre à la reine. Dans la bor-
dure, qui décore le bas de cette page, l'écu de Louis d'Orléans
soutenu par deux lions ■. Nombreuses petites miniatures au trait.
Fr. 314. Fol. V°. Cy commence la quarte partie du Mireoir Hystorial
translaté en françoys par f ère Jean de Vignay selonc la composicion frère
Vincent... fFol. 438^°) Cy fine le quart volume du mirouer hystorial
translaté du latin en français par frère Jehan du Vignay de Vostel Saint
Jaque de Haut Pars.
GUILLAU.ME HOUN.
Au-dessous est l'estampille : de caméra compotor. Blés.
VINCENT DE BEAUVAIS, abrégé, en français.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 141 7 :
Le livre de Vincent, abregié, couvert de cuir blanc.
(L. Delisle, no 78.)
et plus complètement dans l'état de 1427 :
Le livre de Vincent, abregié, en françois, avecques plusieurs autres his-
toires et croniques, depuis le trespas saint Loys jusques a Philippe de
Valois, escript en lettre courant, couvert de cuir blanc.
(Le Roux de Lincy, no 72.)
Indiqué de même dans l'état de 1436 et dans la « librairie » ^.
(De Laborde, IH, nos 6392, 6494.)
VIRGILE, L'ENÉIDE.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Le livre de Maronis et Eneydos, semblablement couvert [de rouge plain].
(L. Delisle, no 64.)
L'état de 1427 ajoute :
En lettre encienne.
(Le Roux de Lincy, no 58.)
1. Fac simile dans L. Delisle, Exemplaires royaux et princiers du Miroir historial,
dsiTis lu Galette archéologique, t. XI (1886), pi. XVI.
2. Ce peut être le ms. fr. 1568, datant du xrv° siècle, et qui s'arrête à l'année 1542.
Mais ses feuilles de srarde sont tombées à la reliure au xviii' siècle.
DE CHARLES D ORLEANS II3
et mentionné dans l'état de 1456 et la « librairie » :
Le livre de Virgille.
(De Laborde, III, nos 6378, 6484.)
VIRGILE.
Ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Le livre de Virgille Maronis, avec aucuns autres de lui. [Il est couvert
de plain vert].
(L. Delisle, no 65.)
et dans l'état de 1427 :
Le livre de Virgille Maronis, avecques plusieurs autres choses de lui,
couvert de vert plain, moult caduque.
(Le Roux de Lincy, no 59.)
Mentionné sous la même forme dans l'état de 1456 et dans la
« librairie ».
(De Laborde, III, nos 6379, 6485.)
VIRGILE ETJUVÉNAL, en latin.
Recueil ainsi décrit dans l'inventaire de 1417 :
Virgille, avec Juvenal, couvert de cuir rouge plain.
(L. Delisle, no 62.)
L'état de 1427 ajoute -.
Escript en latin, lettre ancienne de forme.
(Le Roux de Lincy, no 56.)
Mentionné de même dans l'état de 1436 et dans la « librairie » «
(De Laborde, III, nos 6576, 6482.)
VIRGILE ET STAGE, en latin.
Recueil ainsi décrit dans la « librairie » :
Les livres de Virgille, avec Stace, couvert de cuir rouge plain.
(L. Delisle, no 60.)
et plus complètement dans l'état de 1427 :
Virgile avec Stace, EneyJos, couvert de rouge plain, escript en vieille
lettre de forme, en latin, et plusieurs autres matières et acteurs.
(Le Roux de Lincy, no 55.)
I. Le ms. 8074 contient à la fois Virgile et Juvénal (fin du xm' s.). Rien n'in-
dique qu'il ait fait partie de la librairie de Blois ; le ms. 7906 est dans le même cas
(XI' s.?).
Lit lihiaiiie de Charles d'Oilcixtn. 8
114 ^-'^ LIBRAIRIE
Mentionné de même dans l'état de 1436 et dans la « librairie » ' :
(Do Laborde, III, nos 6374, 6480.)
VOIE DE DIEU.
Bibliothèque nationale, ms. fr. 1792.
C'est la traduction par Jacques Bauchant des Visions de sainte
Elisabeth. Ce livre appartint à Marie de Clèves qui y a mis sa
signature et il a tait partie de la librairie de Blois. Comme M. L.
Delisle y a reconnu l'exemplaire de présentation offert à Charles V
(^Recherches sur la librairie, part. I, p. 235-236; Fac-similés de livres
copiés et eiilumiiics pour le roi Charles V, pi. III) je pense que Charles
d'Orléans dut se le procurer en Angleterre.
VOYAGE D'OUTREMER, en français.
Ouvrage ainsi décrit dans la « librairie » :
Le Volage d'oultremer, couvert de [cuir] blanc.
(L. Delisle, n" 22.)
Il figure dans l'état de 1427 (Le Roux de Lincy, n" 22.). Décrit
de même dans l'état de 1436 et dans la « librairie » :
Ung petit livre appelle le Voiage d'oultre mer en frauçois, lectre de
forme, couvert de cuir blanc.
(De Laborde, III, nos 6331, 6463.)
I. Faut-il y reconnaitri: le nis. lat. 7936, du début du .\iv' siècle, contenant à la
fois Virgile et Stace r
APPENDICE I
LIBRAIRIE DE MARIE DE CLÈVES
Cette princesse aimait la lecture, la poésie et les beaux livres. Il est
déjà question de ses livres dans l'inventaire dressé le i8 décembre
1440 de ses robes '. Un inventaire fait à Chauny, après son décès,
(1487) nous fait connaître le catalogue de sa librairie (Bibl. nat.,
ms. fr. 22335, fol. 26y°-264''°).
Livres :
1 Trois des quatres volumes du Miroir ystorial et monseigneur de
Dunois a l'autre (Bibl. nat., mss. fr. 312, 313, 314).
2 Item Ovide metamorfozeos '
3 Item la Légende dorée s
4 Item le Livre de la naissance de toutes choses +
5 Item le livre de la Vie des pères > (Bibl. nat., ms. fr. 1058).
6 Item la Somme le Rov autrement des vices et des vertus et la vie de
Saint Denis tout en ung livre ^ (Bibl. nat,, ms. fr. 1040).
7 Item ung livre des Euvangilles de circiilo en lectre ancienne d'or en
partie et ystorié en plusieurs lieux
8 Item le livre de la Bible ou est contenu le fait des appostres et l'apou-
kalice7 (Bibl. nat., ms. fr. 157).
9 Item ung livre qui est ystorié a la vieille fasson qui se nomme les
Commandemens vices et vertus ^
10 Item le livre de la Passion (Bibl. nat. ms. fr. 966). [Expos. X, 51.]
1. Ung inventaire des joiaulx, robes, atours, tissus, tapisseries, chapelles et autres
choses de livres par Loys de Chantemerle, maistre d'ostel de Monseigneur de Bour-
gogne pour Madame d'Orléans, a mess'" Rigault de 1-ontaincs et Robert de Saveuzes,
présents Jehan Hardoin, le xviii' jour de décembre mil cccxl, signé : Chantemerle.
(Arch. Nat., K 555, n° 27, fol. 2y°).
2. Sans doute l'exemplaire de Charles d'Orléans.
3. Sans doute l'un des exemplaires de Charles d'Orléans.
4. Désigne l'une des parties du Trésor (voir liKUNET LATIN).
). Venait sans doute de Charles d'Orléans (voir VIH DHS PÉRHSj.
6. Venait de Charles d'Orléans (voir SOMMK I.H ROI).
7. Venait de Charles d'Orléans (voir BIBLF,).
8. Venait sans doute de Charles d'Orléans (voir CO.MMANDH.MHNTS).
Il6 LA LIBRAIRIE
11 Item ung livre qu'on appelle les Voyes de Dieu' (Bibl. nat., ms.
tr. 1792).
12 Item ung autre livre qu'on nomme le Chappellet de Virginité
1 3 Item le livre de Tristan qui contient deux volumes -
14 Item Cleriadus et Meliadice» (ms. fr. 1439?)
1 5 Item les Espitres de Moson *
16 Item le livre des Quatre Dames > (Bibl. nat., ms. fr. 20026).
1 7 Item le livre du Petit Saintré
18 Item le livre de Bonnes d'Antone ">
19 Item ung livre de Lancelot
20 Item le Livre des filles '
21 Item le livre de Trovlus^(Bibl. nat., ms. fr. 25328 [armoire X, 52]).
22 Item le Débat de maistre Jehan de Mung ?
2 3 Item le Livre du dé
24 Item le livre des ballades '° (Bibliothèque de Carpentras, ms. 375).
Les livres qui ont appartenu à Marie de Clèves se reconnaissent
à l'écu de Clèves et à ses emblèmes.
Elle adopta les attributs que l'on donne à \'alentine de Milan,
dans la dernière année de sa vie, la chantepleure, les larmes, les
pensées, ainsi que la devise : Rioi ne m'est plus ".Sa signature
autographe se rencontre aussi sur plusieurs des volumes qu'elle a
possédés ".
\'oici maintenant les renseignements que nous avons pu réunir
sur les livres de cette princesse qui ne. figurent pas dans l'inven-
taire de Chaunv '5. \'ers 1464 un Traité de l'àme et du cœur fut
1. Exemplaire deCharles V (cf. L. Delisle, Recherches, part. I, p. 25 )-236) ; il venait
sans doute de Charles d'Orléans (voir VOIES DE DIEU).
2. Écrit en 1455.
5. Un voyage fut fait en 1450, sur les ordres de Marie de Clèves, vers la reine
Marie d'Anjou pour recouvrer ce volume sur Prégente de Melun (Le Roux de
Lincy).
4. Je ne peux les identifier.
5. D'Alain Chartier.
6. Boves d'Antonne.
7. Désigne le livre du chevalier de La Tour L.uidry sur l'enseignement des
filles.
8. C'est la traduction du Filostrato de Boccace par Louis de Beauveau écrite en
1456 par Pierre d'Amboise (L. Delisle, Le Cabinet des Manuscrits, t. I, p. 120).
9. Désigne les Épitres sur le Roman de la Rose de Christine de Pisan.
10. Terminé avant 1459.
11. Paradin, Devises héroïques. — Elle avait pris la devise des ducs de Milan : A bon
droit (L. Delisle, Le Cabinet des Manuscrits, I, 131, 152).
12. Bibl. Nat., ms. fr. 966; fr. 20026; fr. 25528.
13. Signalés par M. L. Delisle, Le Cabinet des Manuscrits, t. I, p. 120-121, d'après
les quittances publiées par M. de Laborde, Les ducs de Bourgogne, t. III.
DE CHARLES D ORLÉANS II7
relié pour elle par Angelot de la Presse (De Laborde, III, 7045).
En 1470 Renaud le Queux et Robert de Herlin lui présentèrent un
livre de Ballades et de rondeaux (ibid., 7060); en 1475 elle paya
40 s. t. à Jean Hémart, écrivain de Blois, une transcription de
l'Epître de Christine de Pisan (Ibid., 7120) et fit relier le Signe
d'un Quidam (Ibid., 7123). En 1472 Jean Fouquet lui peignit un
livre d'Heures'. En 1478 un clerc de Blois, Jean le Tonnelier, lui
copia le livre des Anges de François Eximenez ^.
1. D'après de Laborde, La Renaissance, p. 159. — En 1455, Lubin le Bouteiller
reliait ses Heures (De Laborde, n° 6770), sans doute de cuir vermeil doré (AN., KK.
271, fol. 67) ; à ses petites Heures, couvertes de velours noir, on remit un clou d'or
(Ihid.. fol. 9, 12). — Sur le don fait aux frères Mineurs, en 1447. d'un Nicole de Lire,
voir le catalogue.
2. Collection de Bastard, n''95).
APPENDICE II
LIBRAIRIE DU COMTE D ANGOULEME
Jean, comte d'Angoulême, était également un lettré et un
bibliophile '.
Pendant sa captivité en Angleterre (141 2-1445) il rédigea et tran-
scrivit de sa main un Caioii moralisé ^. L'inventaire fait après
son décès 3 atteste qu'il avait copié 9 volumes : les Méditations de
Saint Bonaventiire (ms. lat, 3756), la Chronique Martinienne (en
latin), la Consolation de Boèce (ms. lat. 3756), un traité de Pétrarque
(Arsenal 410) et un Donat contemplatif (ms. lat. 3638), un Traité
d'Alain [de Lille] (ms. lat. 3245), le Dialogue d'Anselme (ms. lat.
3436), des Oraisons de Saint Augustin (ms. lat. 1203) et un Psautier.
Les recherches de M. G. Dupont-Ferrierpermettent d'ajouter à cette
liste la iS*-' nouvelle d'un Décameron (ms. fr. 1122), une poétique
de Geoffroy de Vinsauf, un anti-Claudien (ms. lat. 8174) et un
recueil d'oraisons (ms. lat. 1203). J'ai reconnu sa main dans la
transcription partielle d'un Hugues de Saint-Victor (ms. lat. 2532).
Presque tous les livres qui ont passé entre ses mains ont été folio-
tés par lui; beaucoup contiennent des notes et la table des matières
qui l'intéressèrent-*. Il avait en outre appris l'anglais, comme le
témoigne l'exemplaire des Contes de Cantorhery annoté de sa main
(Chaucer, ms. anglais n° 39) ; il s'intéressait suffisamment à la
poésie pour transcrire la Cornerie des Anges de Vaillant sur l'un des
1. Cf. M. Delisle, Le Cabinet des Maiiusciils, t. I, p. 147-1S1, et la notice très coin-
pR-te de M. G. Dupont-Ferrier, Jean d'Orléans comte d'Angoulême d'après sa biblio-
thèque dans la Bibliothèque de la Faculté des lettres de Paris, t. III (1897), p. $9-
92. Je résume ici cet excellent travail.
2. M. L. Delisle pense que c'était une imitation du traité d'Eudes de Fouilloy, son
précepteur, qui lui avait dédié son Flos Floruin campilatus c.v sacris dictis doctorum
ecclesie et moraliiim philosophoruin. — Le ms. autographe du Caton moralisé resta
enchaîné jusqu'en 1562 dans le chœur de la cathédrale d'Angoulême (Jean du Port,
Vie de très illustre et vertueux prince Jean conte d'Angoulcsnie, Angoulesme, 1589,
p. 59, et Favyn, Théâtre d'honneur et de chevalerie, 1620, in-4, t. I, p. 708).
5. Du i*^' juin 1467; Jean était mort le 50 avril.
4. Il marquait encore ses lectures d'une sorte de fleur trilobée.
120
LA LIBRAIRIE
feuillets de garde de la Geste des Nobles (ms. fr. 5699) et insérer une
pièce de sa façon (De Jeunesse) dans le livre des bonnes mœurs de
Jacques Legrand (ms. fr. 1798).
Voici une série de manuscrits sommairement indiqués qui lui
ont appartenu et dont certains lui venaient de l'héritage de Charles
d'Orléans. Les livres du comte d'Angouléme, qui formèrent le plus
ancien fonds de la bibliothèque que François I" réunit à Fontaine-
bleau, se retrouvent donc aujourd'hui à la Bibliothèque nationale.
Ils se reconnaissent aux armes d'Angouléme (Orléans dont le lam-
bel est chargé d'un croissant de gueules) • et, après son mariage avec
Marguerite de Rohan, à l'écu d'Angouléme parti de Rohan(i445).
Alain de Lille, de Complanctu
Nature (34)^ Bibl. nat., lat. 3245.
— et Réthorique (98) (auto-
graphe).
Anselme (Saint), Dialogues.
(134) Bibl. nat., ms. lat. 3436 (en
partie autographe).
— Méditations. (43). Bibl.
nat., ms. lat. 2886 (table et numéro-
tation autographes).
— Méditations (107). Bibl.
nat., ms. lat., 3352 (vient de Charles
d'Orléans).
Arbre de la lignée de France(i 37).
Aristote, Éthiques, Politiques, Mo-
raux, Rhétorique, Problèmes (11).
Bibl. nat. ms. lat, 6307 (vient de
Charles d'Orléans).
— Éthiques (20). (Bibl. nat.
ms. fr. 542 (vient de Charles d'Or-
léans.)
— Le Secret des Secrets, en
français (99).
— Les Problèmes (3). Bibl.,
nat., ms. fr. 210.
— Les Problèmes (148).
Astesano (Antonio) Chronique
de Milan. (88). Bibl. nat., ms. lat.
6166 (autographe d' Astesano).
Augustin (S.), La Cité de Dieu,
en latin (54).
— Oraisons (160).
— Sermons (87).
— Soliloque et Méditations
Barthélémy l'Anglais, Le Proprié-
taire en français (loi).
— en latin (48). Bibl. nat., ms.
lat. 347'^ (vient de Charles d'Orléans).
Belial, voir Palladini.
Bernard (Saint), Méditations sur
l'Ave Maria (108).
Bible historiale en français (2^ vo-
lume) (4). Bibl. nat., ms. fr. 157
(vient de Charles d'Orléans).
Bible latine incomplète (22).
Bible de Basteleur (m).
Blondel (Robert), La Complainte
des bons français (92). Bibl. nat.,
6195 (numérotation autographe).
Boccace, Cas des femmes (61.)
Bibl. nat., ms. fr. 11 20.
des cleres dames. Bibl.
nat., ms. fr. 509.
— Cas des nobles hommes
et femmes (i).
— Decameron (17). Bibl.
nat., ms.fr. 1122 (table autographe
1. Souvent peintes sur les tranches des manuscrits.
2. Ce numéro entre parenthèses renvoie au c.italogue détaillé de M. Dupont-
Ferrier.
DE CHARLES D ORLEANS
121
des nouvelles ; transcription de la
i8f).
Boèce, de consolation (85). Bibl.
nat., ms. lat. 6773 (en partie auto-
graphe).
— de Consolation en latin (29).
• — de Consolation en français
(65).
— de Consolation en français
(67).
— de Consolation, avec la
glose de N. Trivet (21).
— Commentaires sur Boèce
par Guillaume de Cortume (152).
Bonaventure (Saint), Méditations
(69). Bibl. nat., ms. lat. 3756 (auto-
graphe).
— Pharetra (49).
Bueil (J. de), Le Jouvencel (149).
Cartulaire (55).
Calendrier (162).
Carité (Roman de), voir : Raoul
de Houdenc.
Cessoles, Jeu des échecs mora-
lises. (96). Bibl. nat. ms. fr. 2146.
Chartier (Alain), Curial (119).
— Bréviaire des nobles ( 1 5 4) .
— Lai de Paix. Bibl. nat..
ms. fr. 2230.
Chaucer, Contes de Cantorbery
(ung romant en anglais) (37). Bibl.
nat. , ms. angl. , n" 39 (table et gloses
autographes).
Chevalier des dames. (66). Bibl.
nat., ms. fr. 2229.
Christine de Pisan, Corps de Pol-
licie (12). Bibl. nat., ms.fr. 1197.
Christine de Pisan (52).
Chronique en français (16).
Chronique en français (131).
Chronique d'Apollonius de
Thvane(i2 3).
Chronique Martinienne en latin
(78) (venait de Charles d'Orléans).
Chrysostome, de que nemo Icdi-
tur (121).
Cicéron, de Senectute et l'Asina-
rius (no) (vient de Charles d'Or-
léans).
Cité des dames (Livre de la)(32).
Commandements de Dieu (vient
de Charles d'Orléans) 74.
Commentaire sur les Psaumes,
voir Richard de Hampole.
Compendium Aurelii, sur la Bi-
ble (60).
Compendium guerrarum moder-
narum (72).
Compendium morale philosophie
(106).
Concile de Bàle (Recueil sur le)
(35). Bibl. nat., ms. lat, 1449 (vient
de Charles d'Orléans).
Conjugacions d'amour, en latin
(90-
Contrat de mariage de Valcntine
de Milan (118).
Curiale (103).
Débat des hérauts de France et
d'.\ngleterre (65).
Demi-temps noté (143)-
Demi-temps noté (144).
Destruction de Troie selon Dictys
et Dares, en français. Voir : Orose.
Dieta Salutis (102).
Dits Moraux des philosophes,
voir : Tignonville (Guillaume de).
Division du Monde (81).
Division et profit d'Oraison, voir :
Pétrarque.
Donat contemplatif, voir : Pé-
trarque.
Ebdomades (73).
Enfances du Christ, voir : Inqui-
sitions.
Exposition de l'Écriture Sainte,
en français, et en vers (76).
Fleur des poètes, on latin (133).
Fragment (125).
122
LA LIBRAIRIE
Gaston Phœbus, Livre de la
chasse (28).
Gaudefridus de Vino Salvo, Rhéto-
rique, Anticlaudien, etc. (100). Bihl.
nat., ms. lat. 8174 (autographe).
Généalogie de la Bible, de la
lignée de France, le pontificat des
papes et règnes des empereurs (139)
Bibl. nat., ms. fr. 161.
Généalogie des rois de France,
voir Histoire, etc.
Géomancie (145).
Gerson (7).
— Epitre contre Martin Pore,
évéque d'Arras (112).
— Testament du Pèlerin
(159)-
Geste des nobles (Bibl. nat., ms.
5699), titre, foliotation, notes, Cor-
nerie du jugement par Vaillant, et
le programme du ballet autographes
(150).
Guillaume de Lorris et Jean de
Meung. Roman de la Rose (18).
Gilles de Rome Régime des
princes. (62). Bibl. nat., ms. lat.
121 5 (vient de Charles d'Orléans).
— de Regimine princi-
pum (79).
— de Regimine princi-
pum(i04).
Grégoire (Saint), Dialogues (70).
Bibl. nat., ms. lat. 2809.
Guillaume Durand, Rational des
divins offices (5).Bibl.nat.ms.fr. 43 7.
Guillaume de Tyr, Histoire de la
Guerre sainte (Histoire de Gode-
froy) (6). Bibl. nat., ms. fr. 2824.
Guillaume de Vaurillon, De ani-
ma (50). Bibl. nat., ms. lat. 6684.
Heures. Bibl. nat., ms. lat. 1173.
(transcrit en 1466).
H istoire des rois de France (30) (par
le ménestrel d'Alphonse de Poitiers).
Bibl. nat., ms. fr. 4961. (Vient de
Charles d'Orléans).
Histoire de Troie, en latin (9)-
Histoire de Troie. (151)
Histoire Scholastique. Bibl. nat.,
ms. fr. 157.
Hymnes glosées (90).
Image du monde (75).
Imitation de Jésus-Christ (95).
Inquisitions deSaintBrendan (24).
Bibl. nat., ms. fr. 1802. (Signature,
foliotation, table autographes; vient
de Charles d'Orléans).
Instruction du jeune prince (40).
Jean de Cracosme, Méditations
(68).
Jean de Meung (Le livre de
maistre Jean de Meung au rov Phi-
lippes) (42).
Jean de Salisburv, Polycraticus,
en latin, dune écriture anglaise (56).
Légende dorée, en latin (59).
Légende dorée, en français. Bibl.
nat., ms. fr. 243.
Légende dorée, en français (19).
Legrand (Jacques), Livre de bonnes
mœurs (33). Bibl. nat., ms.fr. 1798
(Notes autographes; fol. 91, Jeu-
nesse, poésie autographe).
Le Maalot (Georges), Traité sur
la médecine de l'ame, voir : Guil-
laume de Vaurillon.
Maffeo Vegio, Art poétique. (39)
Mandeville (Jean de). Voyage
d'outremer suivi d'un Traité de méde-
cine (115), mss. fr. n. acq. 4515 et
4516.
Manipulationes fidei (80).
Mappe marine (141).
Marco Polo, Voyages (roman du
grand Caan) (38).
Méditations dévotes sur le fait de
l'àme (83).
Mélusine (36). Bibl. nat., ms. fr.
1482.
Miracles, en français (130).
Miroir du Monde. Bibl. nat., ms.
fr. 684.
DE CHARLES D ORLEANS
123
Mirouer des dames en français (31)
(parait venir de Charles d'Orléans).
Miserere du Reclus de Moiliens :
voir Raoul de Houdenc.
Narracions en français (117).
Office de Saint-Hilaire, de Sainte-
Radegonde, de Saint Martial (113).
Bibl. nat., ms. lat. 1146.
Oraisons, traité d'hippiatrie, etc.
(158). Bibl. nat., ms. lat. 1203 (en
partie autographe).
Oraisons dévotes, en latin (122).
Oraisons Notre-Dame (i 3 5).
— en rôle (i 36).
Orose (2). Bibl. nat., ms. fr. 250.
Oudart du Fouilloy, Manuel du
Salut (127). Voir Fleur des Poètes.
Ovide, de arte amandi (89). Bibl.
nat., ms. lat. 7998.
Ovide, fables (82).
Palladini. Consolatio peccatorum
sive liber Reliai (41).
Passion Notre-Seigneur, en fran-
çais (109).
Passion de Notre-Seigneur, suivi
de la Destruction de Jérusalem (77).
Pétrarque (9 3), Division d'Oraison,
Donat contemplatif, Bibl. Arsenal,
ms., no 410 (en partie autographe).
— Méditations et Orai-
sons diverses (97). Bibl. nat., ms.
lat. 3638 (en partie autographe).
^ Epistole ? (46).
Pierre d'Ailly, Meditacioiies in vu
psalmos pœnitentiales (129). Bibl.
nat., ms. lat., 458 (vient de Charles
d'Orléans).
Pocquet (Pierre), Orationarium
de vita Christi (27). Bibl. nat., ms.
lat. 3314.
Poème français, commençant
Tri 5 lis est anivia viea (57).
Pratique de l'astrolabe (146).
Preposicion de l'arcevesque de
Rins pour le fait de l'Eglise faicte au
roy (45).
Proverbes moraux (157).
Psautier autographe (44).
Psautier historié, en latin (64).
Psautier noté et férié à l'usage de
Paris (142).
Psautier postillé (14).
voir : Richard de Hampole.
Psautier des Vaillants (15 S).
Raoul de Houdenc, Voie de
Paradis (5 3). Bibl. nat., ms.fr. 1838.
Richard de Hampole, Exposition
duPsautier(ii4). Bibl. nat., ms. lat.
431.
Roman antique en vers (71).
Roman en rime (57).
Roman d'Aigremoire(58).
Roman de la Rose (18).
Vieux roman en français (125).
Romuleon. Bibl. nat., ms. fr.
750.
Salomon, les Proverbes et l'Ecclé-
siaste (126).
Simon de Covino, Sur la peste
(120). Bibl. nat., fr. 8369. (Vient de
Charles d'Orléans).
Somme le Roi, en français (84).
Bibl. Sainte -Geneviève, ms. 2898.
(Signature, foliotation, titre et nom-
breux nota autographes).
Songe du Vergier' (8, 15). Bibl.
nat., ms. fr. 587.
Spéculum dominarum (51). Bibl.
nat., ms. lat. 6784. (Notes chrono-
logiques autographes).
Sulpice Sévère ^, Vie de Saint
Martin (105).
Table de comput (140).
Table de grammaire (138).
Taillevent (Michault), Contre
passé temps (153).
1. Daté de 1452. Il fut acheté à Guil-
laume Arbalète, de la Rochelle, le 22
mai 1453.
2. Payé en 1458, à un écrivain de
Tours.
124
LA LIBRAIRIE
Térence ' (2 3).Bibl. nat., ras. lat.
7909 (table et numération auto-
graphes).
Testament du Pèlerin, voir : Ger-
son.
Tignonville, Dits moraux des Phi-
losophes (15).
Trahé contre les Juifs (116).
Traité de Dévotion. Bibl. nat..
ms. lat. 3314.
Traité de Ubi et Ibi (124).
I. Vendu après le 12 novembre 1437
p.ir Jean de Vaulx.
UtiUtés de l'Espèce (148).
Valère Maxime, en latin (26).
Valére Maxime, en latin (25).
(Venait de Charles d'Orléans).
Végèce, en français (47).
Vigilles moralisées (94.
Vie des anciens pères, en français
(10).
Vie et testament de Saint Fran-
çois, en latin (128).
Voie de Paradis (ms. fr. 1838).
Watriquet de Couvin, voir : Mi-
roir aux dames.
APPENDICE III
LIBRAIRIE DE DUNOIS
Nous connaissons la bibliothèque du bâtard d'Orléans par un in-
ventaire fait à Châteaudun, au mois de juin 1468 (n. st.), des livres
qui se trouvaient alors dans « la tour » de ce château '. Plusieurs
paraissent être sortis de la bibliothèque de Charles d'Orléans ^.
Pour avoir été l'homme d'action de la famille, le bâtard, esprit
avisé et fin, n'en appréciait pas moins les livres. Nous en citerons
un exemple. Pendant la campagne de Normandie où il conduisit
l'assaut de Pont-Audemer il fit payer 30 livres tournois à Jean
Doucereau qui avait sauvé du feu les archives de la ville '. L'écri-
ture du Bâtard, plus rapide que celle de Charles d'Orléans, est celle
d'un homme cultivé +.
Alexandre (livre cV).
Aristote, Les Ethiques et les Politiques.
Augustin (S.). La Cité de Dieu.
Bernard (S.). Les autorités.
Barthélémy l' Anglais, Le Propriétaire des Choses
Boccace.
Généalogie des dieux payons.
Brunet Latin, le Trésor.
Cantica Canticornin.
Charles Martel.
Chronique Martinienne.
Composition de la Sainte Écriture.
Destruction de Troie.
Institutes.
Jean de Salisbury, Policraticus.
Légende dorée, en 2 volumes.
Livres des Philosophes.
1. L. Delisle, Le Cabinet des Manuscrits, t. Ill, p. 194. — Le ms. fr. 2919, fol. 78 et
suiv., contient un curieux catalogue de librairie établi devant son hôtel à Tours que
l'on a cité parfois à tort pour un inventaire de la librairie de Dunois.
2. Ils sont imprimés en italique dans le présent catalogue.
5. Archives Nationales, K. 68, n" 55 (Signature autographe). — Voir aussi pièces
justificatives.
4. Archives Nationales, K. 72, n" 8 his.
126
LA LIBRAIRIE
Machault.
Melusiiie.
Ordre de Chevalerie.
Pierre le Chantre, les Distinctions.
Roman de la Rose et Boèce.
Songe du Verger.
Tiie Live.
Vie de Charlemagne.
Vie de Sainte Pataisse (?) et l'Apocalypse.
o536 4
176
La Bibliothèque
Université d'Ottawa
Echéance
The Library
University of Ottawa
Date Due
19 DEC. 1992
UAN ^ ^ 200&
3900 3 00 536^^77 2 b
/
CE Z C725
.CA7C42 1910
CCO ChAMPICN, PI LIBRAIRIE DE
ACC# 1302981